Partie 5: Evolution d’une saga

Dans cette partie, je vais tenter au mieux d’analyser comment la saga a évolué au fil de ses volets (principaux), tant en matière de gameplay que d’écriture. Car il faut bien l’avouer, pour qu’une saga aussi conséquente qu’Atelier ait perduré après autant de jeux (24 à date, ce qui est énorme) et autant d’années (26 ans cette année), et continue d’avoir sa « fanbase » tout en attirant de nouveaux joueurs c’est bien qu’elle a appris a évoluer avec son temps et ses joueurs. Evidemment, je ne traiterai pas jeu par jeu afin d’éviter une certaine lourdeur dans la lecture (déjà bien conséquente en arrivant sur ces lignes). Si la saga Atelier possède évidemment ses codes, elle saura aussi de temps à autre proposer quelques nouveautés lui permettant de se renouveler pour ne pas lasser son public.

Reprenons la série à son commencement, en 1997 sur Playstation avec Atelier Marie The Alchemist of Salburg. Celui-ci se concentre sur Marie, une jeune alchimiste de 19 ans, pas très fortiche dans le domaine, pour ne pas dire qu’elle est la pire élève de l’académie de Salburg, qui ouvre un atelier pour parfaire ses compétences et obtenir son diplôme. Pour ce faire, elle a 5 ans pour proposer à sa professeure une synthèse d’alchimie assez convenable pour atteindre son objectif. Globalement, le scénario se veut plutôt simple dans lequel on suit cette jeune alchimiste dans sa quête d’améliorer ses talents. Un scénario sans grande fioriture qui servait surtout à donner un contexte au gameplay mêlant récolte d’ingrédients dans un temps imparti et imposé par le jeu, exploration et combats en tour par tour en équipe de 3.

Et globalement, ce schéma concentré sur l’alchimie et non le scénario se verra être repris jusqu’au deuxième arc de la Playstation 2: Atelier Iris qui deviendra un véritable tournant pour la licence. Evidemment l’alchimie était également de la partie tout en s’effaçant légèrement pour laisser un plus grand rôle à son scénario. Plus de limite de temps, plus de synthèse obligatoire, les phases de combats se dévoilent plus classiques avec les 2 parties, alliés et ennemis, disposés de part et d’autre de notre écran. Les 2 premiers épisodes de l’arc se dévoileront donc plus matures qu’à l’accoutumée. Atelier Iris 2 The Azoth of Destiny, suite d’Eternal Mana, propose un gameplay plus abouti dans bien des aspects notamment dans son gameplay. Il propose de changer de protagoniste à la volée, l’une étant concentrée sur le combat et l’exploration, Felt, l’autre plus axée sur l’alchimie, Viese. Le troisième et dernier volet de cet arc, Atelier Iris 3 Grand Phantasm reviendra néanmoins plus aux sources de la licence, proposant donc une formule similaire à ses prémices. Malgré tout, malgré leurs noms respectifs et leur numérotation, ces 3 épisodes sont indépendants les uns des autres et ont pour seul point en commun le fait d’évoquer l’ancienne alchimiste Iris.

Au delà du fait que la diptyque suivant ne porte pas le nom « Atelier », Mana Khemia aura pour certains un petit arrière goût d’une autre licence du JRPG: Persona. N’ayant pas fait le jeu, je ne me base que sur des recherches, des vidéos et des avis de joueurs qui tendent à aller dans ce sens là. En effet, le jeu se déroule principalement sur le campus d’Al-Revis et instaure un système de gestion du temps et des journées, dans lequel notre temps libre est utilisé pour approfondir les liens avec les autres personnages/élèves. Une comparaison facile bien qu’un tantinet évidente mais qui finalement s’arrête là. Car le jeu reprend malgré tout les codes qui lui sont chers, lui permettant de garder son identité. « Pépite », « meilleur jeu réalisé par Gust » ou encore « meilleur RPG de la PS2 » (à sa sortie), bien que les critiques de la presse ne lui ait pas forcément été favorables, Mana Khemia Alchemists of Al-Revis semble avoir tout de même ravi son public notamment français malgré un scénario mis en retrait. Sa suite, Mana Khemia 2 reprend globalement les mêmes mécaniques de gameplay. En termes de scénario, il permet de suivre 2 protagonistes, Raze et Ulrika, dans 2 histoires, 2 points de vues différents. Un aspect qui a énormément plu à ses joueurs bien que le jeu pourra se révéler un tantinet moins prenant que son prédécesseur.

La première trilogie sortie sur PS3, l’arc d’Arland, se voit se rapprocher des premiers jeux notamment avec le système de limite de temps pour terminer nos missions. Plus nous mettons de temps à en terminer une, moins notre note finale sera bonne et plus ces mauvaises notes sont nombreuses, plus on se rapprochera de la mauvaise fin. Et ce système a été également repris pour l’arc Dusk. Un aspect qui n’a pas forcément convenu aux joueurs, ressentant une certaine pression dans le déroulement des jeux.

L’arc Mysterious, une nouvelle trilogie, et quadrilogie depuis la sortie d’Atelier Sophie 2 en 2022, a permis à la licence d’atteindre sa phase dite moderne permettant à de nombreux joueurs de commencer par celle-ci notamment grâce à l’absence de la limite de temps. Joueurs dont je fait partie puisque j’avais commencé la saga par Atelier Lydie & Suelle, mais en ce temps là, je n’étais pas du tout cliente de la proposition trop axée sur la mignonnerie, et trop « bonbons roses » à mon goût. Quoi qu’il en soi, cet arc, et je l’ai ressenti dans Lydie & Suelle, a véritablement apporté un équilibre entre les mécaniques liées à l’alchimie et un scénario omniprésent dans notre aventure.

Puis il y a la dernière trilogie, celle consacrée à Ryza. Une trilogie qui se veut plus accessible pour les nouveaux venus de la licence. Cette trilogie est la seule de la saga à réellement constituer 3 suites directes, proposant de suivre la même protagoniste et le même casting. Son gameplay en tour par tour pour les combats change drastiquement par rapport à ce qui se faisait habituellement dans la série avec des combats en semi temps réel. Cela implique que le temps ne s’arrête pas lorsqu’on doit choisir une action et instaure un système de tactique et de rôle à donner aux membres de l’équipe (attaquant, défenseur, ou soutien). La synthèse d’alchimie a elle aussi été revisitée pour proposer un système bien plus complet pouvant nettement plus influer sur la qualité du résultat de nos concoctions.

Atelier Ryza 3 quant à lui, s’est lancé un défi: celui de proposer un monde ouvert, une première pour la série. De plus, il améliore le système de combat déjà introduit dans le premier de la trilogie. Enfin, il apporte quelques nouveautés de gameplay comme les clés à récolter pouvant servir aussi bien en combat, à la synthèse d’alchimie ou encore à l’exploration. Indéniablement, Atelier Ryza 3 se veut être l’épisode le plus abouti de la série.

A la question par quel jeu Atelier faut-il commencer la série, la réponse n’est pas si évidente à donner. Tout d’abord, chaque épisode d’Atelier, mêmes s’ils fonctionnent par arc, sont indépendants les uns des autres. En effet, hormis Atelier Ryza 1 à 3 et Atelier Sophie 1 et 2, chaque jeu Atelier propose de suivre des protagonistes différents dont les histoires ne se rejoignent pas. Certains personnages précédemment rencontrés pourront faire des apparitions en guise de caméo ou pourront faire partie de l’histoire sans que leur opus dédié n’ait besoin d’être fait.

Certains voudront commencer par le tout début, mais en 2023, il n’est pas toujours aisé de se procurer des versions officielles sur les consoles « rétro » surtout quand les premiers volets de la saga n’ont pas quitté le Japon. Puis il y a la solution des portages. Les opus PS3 ont tous bénéficié d’une version DX (ajoutant des graphismes légèrement retravaillés ainsi que du contenu) sur PC, Nintendo Switch et PS4 (pouvant donc être également joués sur PS5). De ce fait, il est tout à fait possible de commencer par l’arc d’Arland et les aventures de Rorona, Totori et/ou Meruru, à condition d’adhérer au système de temps imparti.

L’arc Mysterious semble être le plus conseillé par les habitués de la saga pour la commencer par de nouveaux arrivants, étant le premier arc « moderne » de la saga. La trilogie Ryza peut également être une très bonne porte d’entrée dans la licence, proposant un gameplay très abouti tant dans les combats que dans l’alchimie.

En ce qui me concerne, je suis adepte du « commencer par le dernier et revenir en arrière pour me rendre réellement compte de l’évolution de la saga ». J’ai commencé par Yakuza 0 et fort heureusement, Sega a décidé de ressortir toute la saga sous forme de remakes et remastered tout au long de la génération PS4 me permettant ainsi d’avoir pu explorer l’entièreté (à quelques opus près) de la saga. Idem pour Persona 5, qui a été mon premier Persona. Depuis, j’ai également fait Persona 5 Royal et sa suite Strikers mais également terminé Persona 4 Golden, commencé le 3 et ai pu découvrir SMT 3 grâce à son édition remasterisée. Mais concernant Atelier, et si finalement, il ne fallait attendre que quelques jours avant de se lancer dans la saga?

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