Nous sommes en 2015, sort alors de nulle part une démo technique appelée P.T et qui, même 8 ans plus tard à su marquer au fer rouge l’industrie toute entière avec au passage son sous genre bien précis. Entre temps, sont tout de même sortis les Layers of Fear du studio Bloober Team et Visage (du studio Sad Square Studio). Annoncé il y a 2 ans sur la chaine de PlayStation Espagne, Luto, développé par le studio espagnol Broken Bird Games, édité par SelectaPlay, se veut être inspiré par le travail de Hideo Kojima sur Silent Hills, qui hélas, ne verra jamais le jour… Et c’est ce que cette courte démo veut nous montrer. Avant toute chose, si j’ai pu y jouer avant tout le monde, vous pouvez vous aussi vous y essayer dès maintenant, puisqu’elle est désormais disponible pour tous sur le PlayStation Store (uniquement).
Dans cette démo de Luto, appelée The Choice, qui a pour but de nous faire entrevoir l’ambiance qu’aura le jeu final mais aussi ses thèmes et l’aspect narratif du jeu, à l’instar de feu Silent Hills au travers de P.T. (à savoir que cette démo n’est pas issue du contenu du jeu final, elle ne spoil donc en rien les événements qui s’y dérouleront), on se retrouve enfermé(e)s dans une maison au demeurant saine, mais qui cache de très lourds secrets… Se profile alors un huis-clos angoissant et dans lequel pour en voir le bout (je l’ai accompli en a peu près 1h30 en prenant tout mon temps), il faudra enchainer les petites énigmes environnementales pour ainsi progresser dans la bâtisse. Je n’en dirais pas plus afin de vous garder la surprise mais même si cette démo ne propose pas de traduction française (juste anglaise et espagnole), je n’ai eu aucun mal à accomplir ce que la séquence attendait de moi, plongé dans une atmosphère unique, lourde, empreint d’un certain mal-être et nous offrant alors une ambiance unique et sans commune mesure avec ce qu’il se fait ailleurs.
Les thèmes traités par cette version de démonstration sont légions : monophobie (peur extrême d’être seul(e)), claustrophobie, agoraphobie et la nyctophobie (peur intense de l’obscurité) font partie des thèmes que j’ai remarqué mais il se peut que j’en ai manqué sur le chemin.
Il faut savoir que j’ai découvert l’existence de Luto et de son arrivée prochaine (pour l’instant fixée à un large 2024) juste au moment où on m’a proposé de réaliser ce hands on et que mis à part P.T il y a 8 ans donc, je n’ai fait aucune autre production s’inspirant de la démo technique de Kojima. Le regard que j’ai sur Luto donc, est que l’inspiration qui en découle est très évidente et respectueuse tout en ayant sa propre identité et son univers bien à lui. A tel point que durant mon escapade dans cette maison peu accueillante et glaciale, les questions que je me posais étaient nombreuses : qui sommes nous? Que faisons nous là? Que se passe-t-il dans cette maison (ainsi que la même question mais au passé)?
Je me permet d’évoquer la fameuse entité que nous voyons dans le trailer. Au contraire de P.T. qui était omniprésente avec vous, rassurez vous, la « menace » de Luto est présente mais ne constitue pas tant que cela une menace (en tout cas pas dans cette séquence précise). Restez tout de même sur vos gardes cela dit, il est possible qu’elle vous réserve quelques petites surprises ici et là. Oh que oui Luto fera peur, c’est certain, preuve en est ces quelques instants passés sur le jeu et ce hands on. Que vous soyez un vieux de la vieille comme moi, habitués du genre ou bien, justement, un(e) non initié(e) au genre, je vous invite fortement à mettre votre ceinture.
Graphiquement parlant, cette version de démonstration est surprenante par la beauté (toute mesure gardée sur ce qui se passe à l’écran évidemment) de ce qui nous entoure. Les jeux de lumières y sont particulièrement réussis, et profitent à l’immersion dans cet environnement des plus angoissants, la direction artistique mêlée à l’ambiance environnante et à une photographie cinématographique font froid dans le dos. Et je ne peux que féliciter la bande son et les effets sonores qui nous plongent directement dans l’action. Quant à l’aspect technique, je n’ai eu aucun souci durant cette démo, malgré les avertissements du studio. Pas de chutes de framerate ni de bugs, ce qui est aujourd’hui remarquable.
« Le désespoir évoque ce qu’il y a de pire en Enfer, et non les flammes… » C’est ainsi que s’ouvre cette démo technique et effectivement, ça met dans le bain d’entrée de jeu. J’ai aimé me perdre dans cette baraque hantée, pardon, maison hantée infernale, et j’en suis ressorti avec une tonne de questions. Mais la principale étant de savoir si je pourrais craquer pour le jeu complet dès sa sortie l’année prochaine. La réponse est complexe, puisque même si je suis la cible par excellence de Luto, rien que cette démo technique à su atteindre le maximum de mon seuil de tolérance pourtant déjà très élevé en temps normal. Je suis tout de même vraiment curieux de savoir où souhaite aller le studio avec cette proposition de nous offrir ce que n’a pu faire en son temps Konami, c’est à dire un survival-horror psychologique, perdu dans un endroit d’ordinaire inoffensif, transformé ici en piège infernal entre 4 murs. Cette première approche avec le jeu de Broken Bird Games (leur premier soit dit en passant, ce qui est d’autant plus impressionnant) est particulièrement surprenante et alléchante pour tous les aficionados du genre.