Passionnée de jeux vidéo et geek invétérée, Jaleigh Johnson est connue dans le milieu de l’écriture pour ses romans adressés aux jeunes adultes, dont le premier, The Mark of the Dragonfly, sort en 2014 et devient best-seller aux Etats-Unis. Mais avant cela, l’autrice avait déjà exploré les univers de la fantasy grâce à sa plume avec l’intemporel Donjons et Dragons. Depuis 2010, en collaboration avec Wizards of the Coast, elle écrit sans relâche sur l’univers du célèbre jeu de rôle. Le dernier est d’ailleurs sorti cette année, chez Random House Worlds, Dungeons & Dragons: Honor Among Thieves: the Road to Neverwinter, une préquelle au film sorti en 2023 réalisé par Jonathan Goldstein et John Francis Daley. Pour l’heure cette préquelle ne semble pas avoir encore été traduite chez nous et n’est donc trouvable qu’en version originale. Mais la passion de Jaleigh c’est aussi jouer. Et parmi ses jeux de cœur se trouve Assassin’s Creed. Nul doute qu’Assassin’s Creed La Cité Dorée est entre de bonnes mains pour proposer un roman digne du futur volet de la série, Assassin’s Creed Mirage, dont la sortie le 5 octobre 2023 arrive à grands pas. Elle dédie d’ailleurs ce roman à celui qui lui « a présenté Altaïr et Ezio, et qui avait toujours le bon jeu vidéo à [lui] proposer au bon moment ». Vous l’aurez donc compris, c’est de ce nouveau roman dont je vais vous parler, disponible depuis le 7 septembre 2023 chez 404 Editions.

Editeur404 Editions
CollectionFiction
UniversFantasy, Infiltration
Prix18€ (format broché), 14€99 (format numérique)
Date de sortie07/09/2023 en format broché, 14/09/2023 en format numérique
Nombre de pages384

Constantinople, an 867 de notre ère – Dans l’ombre du palais, une conspiration se trame. L’Empereur Basile Ier, assoiffé de pouvoir, a décidé de faire assassiner son fils. Informés de la présence de membres de l’Ordre des Anciens à Constantinople, Ceux qu’on ne voit pas envoient Hytham rejoindre le maitre Assassin Basim Ibn Ishaq avec une mission: infiltrer la garde impériale. Mais ce n’est pas tout: officieusement, Hytham est également chargé d’enquêter sur Basim, dont la loyauté envers la confrérie est mise en doute. Pour mener à bien ses missions, Hytham devra nouer des alliances inattendues et peut-être devenir mentor à son tour…

Du long de ses 31 (Epilogue inclut) chapitres, Assassin’s Creed La Cité Dorée propose une histoire digne de la série et à l’image de ce vers quoi tend le prochain jeu à paraître, un retour aux sources des plus belles années de cette saga devenue culte.

Mais bien au-delà d’être une simple suite à Mirage, La Cité Dorée propose un scénario aux multiples facettes. La première, l’histoire de l’acolyte Hytham, tiraillé entre l’accomplissement de 2 missions aux nombreux dangers, et celle de Basim, le maitre Assassin, le mentor, l’homme de l’ombre avec plus d’un tour dans la manche de son accoutrement. Et ici, la date à laquelle se déroule le récit mettra la puce à l’oreille aux joueurs qui ont fait le jeu précédent, Assassin’s Creed Valhalla. En effet, plus qu’une préquelle, La Cité Dorée alimente et étoffe indirectement au passage le lore de Valhalla du point de vue de Basim et de son élève, et répond à certaines questions qui auraient pu rester en suspens.

« Hytham s’en douta tout d’abord quand il aperçut la grande coupole et les minarets de Sainte-Sophie qui se détachaient de l’architecture environnante. C’était une vision à couper le souffle, qui donnait envie de s’arrêter net pour l’admirer, et ce même au milieu d’une rue bondée et bruyante. »

De ce fait, le roman de Jaleigh Johnson propose un récit passionnant et hautement narratif, aux vertus explicatives de l’histoire des 2 comparses encapuchés. Et si l’histoire ne fait aucun doute sur sa qualité globale, l’écriture de l’autrice, sous la plume de Lise Capitan à la traduction, renvoie à une réelle maitrise de l’univers. De la chorégraphie des combats, à la description des lieux et les panoramas si chers au cœur de la saga vidéoludique. De cette façon, la lecture du roman nous renvoie à nos heures passées dans les diverses villes et villages que nous avons pu arpenter depuis 2007, et les combats que nous avons menés.

« Hytham atterrit face à lui et libéra la lame cachée qui glissa en toute fluidité entre les côtes de l’homme. Il le sentirait à peine et pendant les toutes premières secondes. L’assaillant se mit alors à haleter et écarquilla les yeux, puis il commença à s’écrouler sur les tuiles. L’acolyte guida son corps vers le bas, et tenta de reculer […] »

La plume de Jaleigh Johnson et celle de sa traductrice nous renvoient, tel que le voudra très certainement Assassin’s Creed Mirage, à nos premiers amour pour la licence, les premiers coups de lame secrète, les stratagèmes pour nous dissimuler dans les foules afin d’atteindre notre cible, tous les détails sont là, ou presque pour nous replonger dans une aventure d’infiltration parmi Ceux qu’on ne voit pas.

« Il y avait d’autres personnes là, il était donc plus difficile de demeurer dissimulé, mais Hytham savait comment utiliser les gens à son avantage, pour avoir l’air plus petit ou pour s’effacer dans l’agitation ambiante d’une journée de travail. »

Assassin’s Creed La Citée Dorée propose un récit haletant et passionnant au cœur d’un duo d’Assassins attachant aux valeurs profondément nostalgiques. Les quelques 380 se tournent sans qu’on ne voit le temps passer, et auront même l’insolence de nous attirer vers Assassin’s Creed Mirage tant la plume de l’autrice et sa maitrise de l’univers sont palpables. Cette lecture m’aura happé le temps de quelques heures dans ce récit qui transpire la passion et de laquelle ressort toute l’essence de la licence.

La couverture, dessinée par Alejandro Colucci, aussi renvoie à une certaine nostalgie des premiers épisodes de la série dont la tenue du personnage rappellera sans mal celle d’un certain Altaïr Ibn-La’Ahad. Assassin’s Creed Mirage est pour l’instant bien parti pour tenir ses promesses, notamment grâce à cette préquelle, on se donne rendez-vous un peu plus tard dans l’année pour vérifier cela.