En 2018, certains ont découvert Varion (sorti sur PC et Nintendo Switch), un jeu de tir en multijoueurs dans un univers futuriste, le tout premier jeu du studio toulousain, Rundisc, fondé en 2016. Cinq ans plus tard, sous l’égide de Focus Entertainment à l’édition, le studio français sort: Chants of Sennaar. Disponible depuis le 5 septembre, le nouveau projet du développeur reçoit un accueil critique des plus chaleureux (qui est un euphémisme tant les retours sont des plus positifs et unanimes). Vous pouvez découvrir Chants of Sennaar sur PS4 (rétrocompatible PS5), Xbox One (et donc Xbox Series), Nintendo Switch et PC.

Version Numérique sur Nintendo Switch fournie par l’éditeur
Temps de jeuEnviron 10h
Histoire terminéeOui
Complétion totale100% (186/186 glyphes validés, fin et vraie fin faites)
DifficultéUnique
Mode de jeuNomade

GenreAventure, réflexion
Date de sortie5 septembre 2023
Prix (maximum conseillé)19€99
Plateforme(s)PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series S/X, Nintendo Switch, PC (Steam)
Voix/
TextesJaponais, Anglais, Espagnol, Français, Allemand, Italien, Portugais, Russe, Coréen, Chinois
JouabilitéManette Nintendo Switch Pro

Chants of Sennaar prend place dans une mystérieuse tour dont les étages sont habités par différents peuples. Divisés, exilés par leur incapacité à communiquer entre eux, un mystérieux voyageur est envoyé pour les réunir à nouveau. Pour ce faire, il faudra apprendre les différents dialectes qu’ils utilisent.

Inspiré par la légende de la tour de Babel, Chants of Sennaar se veut être un jeu très peu loquace en termes de scénario. En effet, notre personnage est muet et arrive dans une tour où il devra décrypter les glyphes des différents langages parlés à chaque étage de cette mystérieuse tour. Si les débuts du jeu nous mettent dans le vif du sujet d’emblée, ses tenants et aboutissants n’arrivent que sur la fin du jeu pour nous expliquer clairement notre présence ici et pourquoi nous avons fait tout ça depuis le début.

Ici, le scénario sert tout autant le gameplay que la narration. Notre but? Gravir les étages de la tour, apprendre et comprendre les différentes langues parlées en son sein afin d’en atteindre le sommet. Et c’est là que nous intervenons.

Chaque étage renferme un peuple, dont la langue est composée de différents glyphes, à nous donc de les apprendre et les comprendre pour avancer. Et pour se faire, il faudra être fin observateur, mais aussi faire preuve d’un certain sens de la logique et de la déduction. Chaque mise en situation, chaque geste sert notre faculté à traduire les différents glyphes pour former des mots et des phrases qui nous permettent de passer aux étages suivants.

Rondement mené par un système d’énigmes à résoudre, et d’associations de mots à des symboles, Chants of Sennaar se dévoile être d’une originalité sans précédent et dont la valeur ludique est absolument incroyable. On est happés par son système de jeu si singulier et c’est finalement notre sens de la curiosité qui nous guide vers les étapes suivantes. La difficulté des énigmes se voit croître au fil des étages, ainsi, si les premiers étages semblent couler de source, les suivants paraitront bien plus exigeants (mais pas difficiles) notamment avec l’évolution des glyphes, leur complexité et la diversité du vocabulaire. Pour les plus impatients, un système d’indices plus poussé aurait pu être judicieux, mais globalement, les énigmes se résolvent souvent de façon assez naturelle.

Mais au delà de la résolution d’énigmes, le jeu de Rundisc réussit à proposer une certaine diversité dans son gameplay, tout en conservant son identité. De ce fait, il nous propose plusieurs mini-jeux qui servent notre apprentissage et notre avancée, ainsi que des phases d’infiltration, par exemple.

En ressort de Chants of Sennaar, une aventure unique, originale, profondément ludique qui ravira les esprits les plus curieux, émerveillera les pupilles et chantera ses douces mélodies dans les oreilles les plus musicales. D’un point de vue visuel, cette modeste production fascine par son style graphique très simple mais qui par sa direction artistique sert parfaitement son univers. Inspirée par de grands noms de la bande dessinée tels que Moebius (Blueberry, Arzach, Métal Hurlant), Philippe Druillet (créateur du héros Lone Sloane) ou François Schuiten (Les Cités Obscures).

Ses traits fins et élégants, sa palette de couleurs servent à donner vie à cet univers inspiré du Moyen-Orient avec brio, tout en explorant diverses classes de peuples, des Guerriers aux Bardes, en passant par les Alchimistes. Chants of Sennaar ne jure pas par les extravagances graphiques pour nous faire voyager dans sa tour aux multiples cultures et préfère un style simple pour servir le dépaysement de ses joueurs.

Grâce à la composition de Thomas Brunet, l’OST de Chants of Sennaar sert elle aussi la diversité culturelle, qui grâce à l’utilisation d’instruments acoustiques traditionnels, met en musique de la plus belle des manières des mélodies de l’Occident médiéval et du Moyen Orient.


Chants of Sennaar est un véritable joyau de la scène indépendante. Mené par son originalité, son style unique aux vertus ludiques saura ravir les esprits les plus curieux. Inspiré par le mythe de Babel, sa partie visuelle est un bonbon pour les yeux, tant par son dessin que par ses couleurs vives et chatoyantes. Le système de jeu est particulièrement bien pensé pour une narration en retrait mais qui saura trouver un message d’une certaine profondeur. Une production du sud-ouest de la France d’une beauté incroyable par son concept novateur que par sa direction artistique fine.

  • Le système de jeu entièrement fondé sur la traduction
  • La diversité des énigmes
  • Une DA et un dessin fins et colorés
  • La diversité visuelle au fil des étages
  • Un concept aux vertus ludiques
  • L’OST au service de son univers
  • Le dépaysement visuel et manette en main
  • Un système d’indices un peu plus poussé pour les énigmes les plus ardues aurait été bienvenu