Depuis le mois de janvier, l’attente était de plus en plus insoutenable. Alpha exclusive à la Xbox One, bêta fermée à une poignée de joueurs, puis ouverte à la fin du mois de février, la nouvelle licence d’Ubisoft commençait sérieusement à se faire attendre. Mais nous y voici, le jour J a finit par pointer le bout de son nez. Chers agents, bienvenus dans la Division.

Annoncé à l’E3 2013, prévu pour 2014, la nouvelle licence estampillée Tom Clancy a finalement mis plus de temps à voir le jour. Un report mérité? En ce qui me concerne, les reports ne me dérangent pas plus que ça. Je suis pour le fait que les développeurs prennent leur temps avant de sortir un jeu, quitte à subir le mécontentement de certains joueurs. En tout cas, vous avez été (oui, vous, je n’ai pas eu le temps de jouer à la bêta ouverte du mois dernier) 6,4 millions de joueurs à explorer le New-York de The Division. Record de celle de Destiny battu. Première victoire pour Ubisoft! Et sinon, la version finale m’a-t-elle convaincue? Réponse…maintenant! 

1. Good morning New York

Comme d’habitude je vais commencer par ce qui me semble être le moins pertinent dans un avis, le côté graphique.

  
The Division est tout simplement sublime. Ubisoft nous a offert un New York post apocalyptique des plus réussis. Le moteur Snowdrop est impressionnant! Quoi? Cela ne vous suffit pas? Bon d’accord. 

Pour le coup, les développeurs ont fait un travail énorme que ce soit sur consoles et sur PC. New York a été excellemment bien refait dans le jeu, à tel point qu’on pourrait presque y prendre quelques vacances et reconnaître certains coins. Si, si je vous assure.  La carte est immense, du moins assez pour que nous réussissions à nous perdre, mon sens l’orientation et moi. Et c’est dans The Division que chanter « 3km à pied ça use, ça use » prend tout son sens. En tout cas, on passe énormément de temps à explorer les moindres recoins de la ville. 

  
Côté décors, c’est tout autant impressionnant. La ville est très bien fournie en voitures immobilisées et débris, entre autres. Encore une fois, ma malchance et moi-même nous sommes fait avoir à plusieurs reprises à force de buter dans un morceau de béton. 

Jusque là, pas grand changement par rapport aux bêtas, si ce n’est la découverte de la carte complète. Et pourtant, certains petits détails ont été ajoutés. Sachez que la mise à jour day one de ce Tom Clancy a ajouté de petites améliorations graphiques, notamment en ce qui concerne les jeux d’ombres et lumières. Sur consoles, la possibilité de voir les blocs de béton se détruire lorsqu’ils sont victimes de coups de feux, a également vu le jour. J’avais prévenu qu’il s’agissait de détails mais qui peuvent être très appréciables quand on est à la recherche de réalisme. 

  
En parlant de réalisme, développons un peu sur le moteur graphique Snowdrop qui, soyons honnêtes, nous avaient tous beaucoup impressionnés à l’annonce de cette nouvelle licence. Personnellement, je trouve qu’il est très réussi. De la simple chute de neige à la véritable purée de pois, l’évolution de la météo au fil de notre périple à très bien été gérée. En tout cas, j’adore. 

C’est certain, le développement de la carte à elle seule à dû prendre un temps monstre, et c’est un réel régal pour l’œil.

Je tiens à finir cette section par un petit mot sur la version PC qui mérite aussi ses éloges. D’après les nombreuses images que j’ai croisées, pour peu que votre config le supporte, The Division est relativement bluffant sur ordinateur. D’une incroyable finesse, et les détails de destruction du décor (poteaux, béton, vitrines), l’expérience graphique en vaut vraiment le détour. 

2. Gameplay et scénario 

Concernant le gameplay, il faut bien l’avouer c’est extra, très complet et je dirais même complexe. Très Splinter Cell-isé, ce RPG est un véritable plaisir à jouer. 

Pour le coup, le titre à une véritable identité MMO. Très orienté sur la tactique de combat et non sur la stratégie qu’on a appris par cœur de Destiny, vous avez le choix de vous orienter vers différents gameplay. Cela facilite d’ailleurs le jeu en équipe: chacun à un rôle à jouer. Vous pouvez être un maître de la gâchette, un attaquant qui viendra à bout plus facilement de ses adversaires, ou un tank, le soigneur de l’équipe, qui privilégie sa santé, et la puissance de ses compétences pour protéger ses coéquipiers. 

  
Étant donné que je ne suis pas très familière avec les purs MMO, j’ai eu du mal à m’y faire et à trouver « la classe » qui me convenait le mieux. Et puis, le temps de compréhension des mécaniques du jeu m’ont pris pas mal de temps à assimiler.

J’en viens donc à enchaîner sur la fabrication, crafting ou craft pour les adeptes, qui permettra de s’équiper plus efficacement en fonction du rôle choisi que le loot. En effet, des schémas d’armes et armures sont mis à notre disposition par certains marchands à la Base d’Operations et dans la Dark Zone. Les bêtas ne nous permettaient pas d’avoir accès à cette facette du gameplay. Encore une fois, mon cerveau de poulet et moi-même nous sommes senti un peu, si ce n’est beaucoup perdus. Talents, améliorations, compétences, mods de matériel, il faut emmagasiner pas mal d’informations avant de se sentir à l’aise. Mais bon après tout, le jeu est relativement basé sur la difficulté, ça change. 

La réflexion sur la meilleure façon de s’équiper est omniprésente, bien qu’on se sente à l’aise avec notre personnage et nos armes, l’appel de la fabrication résonne dans nos têtes pour faire encore mieux. Attention, nombreuses heures de farm à l’horizon. 

Passons au sujet qui brûle toutes les lèvres: le scénario. En ce qui me concerne, je l’ai trouvé relativement décevant, voir inexistant. J’ai pu voir divers avis, donc ne faites pas du mien une référence, beaucoup l’ont cerné et apprécié. 

  
Avant la phase de création du personnage, nous découvrons la cinématique façon JT qui nous dirige directement vers le vif du sujet: l’épidémie et ce qu’est la Division. Les premiers pas semblent prometteurs, on crée notre agent, on passe par un rapide didacticiel, puis suit la célèbre cinématique des bêtas, graphiquement très réussie soit dit en passant. Mon premier souci c’est qu’elle est la seule et unique cinématique de tout le jeu. Bon, admettons. Commence donc notre aventure. Sauvetages, chasses à l’homme, le scénario est très orienté sur le développement de la base d’opérations de la Division et sur les recherches de l’origine du drame de la grosse pomme. On ne lâche rien et attendons la suite. 

Le scénario terminé, nos seules sources d’explications passent par les preuves récoltées en fin de mission et par les Échos Mondes, un genre d’hologramme qui recréent une scène passée. En tout cas, grosse déception pour moi. Je suis très friande de scénarios bien ficelés et développés, malheureusement pour moi, le pitch de The Division n’a pas étanché ma soif. 

3. Attention, vous entrez dans la Dark Zone

La Dark Zone, ou tout simplement DZ, le lieu où il n’y a aucune règle, la zone orientée joueur contre joueur. Comme expliqué dans mes premières impressions, votre périple dans la DZ est quasi obligatoire, voir même inévitable et devra être plus ou moins long. L’IA présente à l’intérieur vous permettra de vous procurer de meilleurs équipements et armes. Des marchands présents dans les checkpoints et les zones sécurisées mettent également plusieurs articles à votre disposition contre un peu de fonds DZ ou crédits Phénix. Sachez que la possibilité d’achat de matériel se fera à partir du grade 30 et 50 (d’où la possible longueur de votre présence en Dark Zone). Est-il vraiment utile de vous préciser que les achats au grade 50 seront bien évidemment de meilleure facture? 

  
La Dark Zone est une zone de farm ni exclusivement PvE ni exclusivement PvP. Cependant, vous y rendre seul est à vos risques et périls, ne vous sentez pas à l’abri d’un guet-apens de renégats.

Pour être honnête, la DZ a bien changé depuis la sortie de jeu. On pouvait s’y balader sans trop d’encombres, parfois sans même croiser de joueurs et extraire nos précieux biens sans difficulté. Aujourd’hui, elle est envahie de joueurs peu scrupuleux qui n’hésitent plus à tirer à vue, et a pris les allures d’un Call of Duty. Les insatisfaits les plus insistants ont gagné: les développeurs ont été contraints de baisser le montant d’expérience et d’argents perdus à notre mort. Faut-il leur en vouloir? À mon avis, pas vraiment. Le plus gros souci des équipes qui s’occupent d’un jeu massivement multijoueurs est de fidéliser les joueurs et éviter que le nombre de connexion chute de trop. 

Mais bon, en équipe le fun reste là. Ligue des Justiciers ou Suicide Squad (oui, je trouve la comparaison plutôt sympa), il y a quand même de quoi bien s’amuser entre amis. 

Petit mot sur les loots. Avec des jeux comme Destiny ou encore Dragon Ball Xenoverse dans lesquels vos équipements (attaques pour DBX) tombent très très aléatoirement, il n’est pas inutile d’en faire un rapide point pour le RPG d’Ubisoft. Grâce à la première mise à jour d’après sortie, ça tombe et ce pour chaque membre d’une équipe. Bien évidemment, je n’affirme pas que ce que vous obtiendrez est forcément ce que vous souhaitez mais le « légendaire » et l’ « exotique » sont relativement bien « droppés » par les ennemis nommés. Le seul souci c’est que ce n’est pas assez diversifié. Quand on a crafté nous mêmes nos équipements on espère pouvoir extraire les armes non disponibles en schémas, c’est là que ça se complique.

4. Contenu général et stabilité 

Depuis Destiny, la question du contenu est vraiment ce qui m’importe le plus et j’en attendais beaucoup de la part de la nouvelle licence d’Ubisoft. Peut-être même trop. 

Bien évidemment la découverte de l’ensemble va remplir quelques heures de jeu, entre le scénario, les missions secondaires, si vous en avez le courage, la récupération des collectibles sur la carte, le tout avec de la promenade en DZ. Le souci que je retrouve dans les MMO disponibles sur consoles, c’est le long terme. Plus vous jouerez, et plus ce sera répétitif: les missions quotidiennes sont issues de l’histoire, au bout d’un moment on fini par s’en écœurer, et farmer en DZ devient une habitude, autant dire que passer renégat (voir même chasse à l’homme) pimente un peu la routine. Le contenu post niveau 30 est très léger. Les premiers temps, on découvre les missions « experts », on fini par les faire en boucle pour avoir la satisfaction d’avoir fabriqué notre propre équipement. De là, le jeu devient un train-train. Et pour peu que vous jouiez seul, c’est encore pire. Tout a été fait pour jouer en équipe (fort heureusement il y a un matchmaking pour chaque activité).

Conclusion, si on veut faire durer la bête sur le long terme, l’acquisition du Season Pass sera obligatoire, en espérant que le contenu proposé soit à la hauteur de nos espérances.

  
Parlons maintenant stabilité. En soit le jeu est relativement stable, pas de déconnexions intempestives, et en ce qui me concerne, aucun problème pour me connecter quelle que soit l’heure choisie. Mais au bout de plus de 100 heures de jeu, on fait beaucoup plus attention aux détails qui peuvent indiquer que les serveurs sont « par terre ». 

D’ailleurs, par terre, ils l’étaient vraiment il y a encore une semaine, quand des milliers de joueurs s’adonnaient à des techniques peu scrupuleuses pour faire les missions experts: les finir en groupe de 50 joueurs. 

Aujourd’hui c’est un peu mieux, et encore. C’est le souci avec les jeux gérés par serveurs, le moindre pépin et c’est le drame. La mode de cette nouvelle génération c’est le glitch, la triche pour rendre un jeu plus facile, que ce soit contre l’IA et les joueurs, en exploitant les moindres failles. La mode ces derniers jours, c’est le boost de ses armes à 300 000 DPS, la double réanimation (qui vous permettra de vous relever automatiquement à la prochaine mise à terre) ou encore l’exploitation des textures qui permettent de littéralement disparaître du champ de vision de vos assaillants. Bienvenus dans la Dark Zone (ben oui, sinon c’est pas drôle). Et tout ça se ressent sur l’expérience de chaque joueur. On en finit par ne plus pouvoir entrer dans les zones sécurisées alors qu’il n’y aucun ennemi dans la zone, on en vient à devoir se déconnecter pour changer de serveur et espérer voir un loot jaune en zone 32 (zone où d’habitude ça tombe mieux), et j’en passe. Mais bon, je garde espoir puisque le jeu semble tout de même être très bien suivi par les équipes de développement, attendons la mise à jour nommée Incursions qui arrive ce mardi 12 avril.

Gros point noir également, les serveurs mélangent les joueurs quelle que soit leur région/continent, ce qui se ressent énormément en terme de différence de connexion (et au passage de fair-play). Je vous avoue ne pas trop comprendre ce qu’à voulu faire Ubisoft, puisque le matchmaking de Rainbow Six Siege, lui, réunit parfaitement les joueurs d’un même pays. Cela aurait été plus que bienvenu dans The Division. 

  
C’est ici que s’achèvent mes impressions finales de The Division. Ce qui est sûr, c’est que malgré de nombreux défauts, il est très plaisant à jouer, et rend très facilement accro. J’attend les prochaines mises à jour et contenus avec grande impatience, histoire de renouveler un peu l’experience. Les adeptes du jeu en équipe l’adorent, les joueurs plus solitaires beaucoup moins mais il vaut quand même le détour et mérite quand même quelques éloges. À mon avis, et cela ne vaut pas que pour The Division, mais pour tous les jeux massivement multijoueurs, son plus gros défaut est sa communauté, qui fait tout pour bousiller l’expérience des autres et ça, ça me met vraiment hors de moi. Bien qu’il m’ait déçue sur certains aspects, je suis indécrochable. L’univers, le gameplay, les possibilités de « stuff », des qualités qui a fait qu’il à toute mon attention. Un de ces jours peut-être que j’aurai le courage de créer 3 nouveaux personnages. Allez, chers Agents, je retourne sauver New York, et chasser le renégat.