Après The Princess Liar and The Blind Prince sorti en 2018 au Japon et en 2019 partout ailleurs, Nippon Ichi Software et NIS remettent le couvert avec une nouvelle histoire à vous raconter: The Cruel King and The Great Hero, sorti le 11 mars 2022 sur Nintendo Switch et PS4. Sans surprise, cette nouvelle aventure reprend les codes de son prédécesseur: nous raconter une histoire pour enfants au travers d’un RPG en 2D tout ce qu’il y a de plus simple.

Après avoir terminé ce conte après 14h de jeu environ, je vous livre enfin mon avis sur cette petite production sans artifices. The Cruel King and The Great Hero, ou comment un jeu des plus simples peut vous happer dans son univers.

Cet avis est rédigé à partir d’une version dématérialisée du jeu sur Nintendo Switch fournie par Koch Media France que je ne remercie jamais assez.

The Cruel King and The Great Hero, que je nommerai tout au long de cet article TCKATGH (c’est plus simple et moins long), nous raconte l’histoire de Yuu. Yuu est une petite fille un peu particulière puisqu’elle est la fille d’un héros légendaire, connu pour avoir terrassé le Roi Démon , prise sous l’aile du Roi Dragon, qu’elle considère comme son père adoptif. Yuu a un immense rêve: devenir aussi forte que son (vrai) père et devenir une grande héroïne. Pour cela, durant de longues années, elle s’entrainera aux côtés du souverain cracheur de feu, et fera tout ce qui est en son pouvoir pour aider les habitants, humains et monstres. Mais la quête pour devenir ce dont elle rêve ne fait que commencer…

Narré comme un conte pour enfants, le scénario de TCKATGH se veut assez simple tant dans son fond que dans sa forme. Et pourtant dès les premières minutes, la narratrice réussit à nous happer dans cette histoire pleine de douceur, menée par un duo, Yuu et le Dragon, touchant et attachant. En effet, elle prend les tons adéquates aux dialogues et aux différentes situations. Une histoire emplie de bienveillance, qui sait aussi y implanter les valeurs de l’héroïsme, ou en tout cas, celles de Yuu. Un conte qui saura captiver son jeune public, et apaiser les plus grands, si tant est qu’ils sachent parler anglais.

Car malheureusement, NIS et Nippon Ichi font une fois de plus l’erreur de ne pas proposer de localisation française (et d’autres langues au passage) et ne proposent qu’une aventure parlée en japonais sous-titrée en anglais. De quoi refroidir et se couper d’un très large public de cette jolie mais non moins épique histoire. Mais dans leur malheur, le parler du jeu reste très abordable, et ne s’encombre pas d’un vocabulaire technique ni difficile.

En termes de gameplay, TCKATGH prend les formes d’un RPG en tour par tour très classique et plutôt simple à prendre en main. Un choix idéal pour les plus jeunes mais aussi pour les adultes qui souhaitent profiter de l’histoire sans trop se prendre la tête avec la difficulté que l’on connait de certains autres jeux du genre.

Ainsi, au sein d’une équipe de maximum 2 membres (Yuu et un autre personnage), la prise en main se fait assez instinctivement grâce aux mécaniques classiques du genre: attaquer, utiliser des compétences spéciales grâce à un compteur d’étoiles qui se régénère à chaque tour, utiliser des objets (pour se soigner par exemple) ou encore se mettre en garde.

Si les premiers combats nous mettent un peu de fil à retordre, le jeu ne manque pas d’être très généreux en points d’expérience et en prise de puissance certaine. Car de la puissance, il en faut pour les boss mais aussi pour éviter de trop trainer durant les très très nombreux combats « lambda » que nous sommes amenés à faire. A l’image des J-RPG d’antan, ici nous n’avons aucune visibilité sur les ennemis présents, ainsi les combats sont aléatoires, il faut donc s’attendre à devoir combattre après avoir fait 2 pas.

Deux pas qui peuvent paraître être une éternité (non, j’exagère) tant le déplacement de la petite Yuu, aussi attachante soit elle, est lent. Les plus petits donjons peuvent paraître longs et immenses, alors imaginez le dernier, qui l’est lui vraiment. En effet, les développeurs ont décidé d’utiliser le déplacement de Yuu pour nous indiquer si les différents niveaux que nous arpentons sont à des niveaux d’expérience inférieurs ou supérieurs au notre. Autrement dit, si Yuu court, les ennemis rencontrés seront plus faibles, si elle marche, ils sont plus forts. Mais globalement, le jeu ne vous réserve aucun réel pic de difficulté si vous prenez le soin de ne pas trop fuir les combats.

Son menu, quant à lui, est une fois de plus des plus simples autant dans le choix de ses mots (toujours en anglais) que dans son fonctionnement.

Parlons maintenant contenu et level design. Chaque journée équivaut à une mission principale, un objectif donné à accomplir. Mais il est à savoir, que TCKATGH propose également son lot de quêtes secondaires, ici nommées Actes de Gentillesse. De courtes missions qui vous demandent, par exemple, de retrouver un monstre ou encore de récolter un certain nombre d’objets ou matériaux. Rien de compliqué, tout est indiqué clairement, mais un certain manque de diversité peut se faire ressentir et ainsi augmenter un certain sentiment de répétitivité. A côté de ça, les récompenses sont évidemment les bienvenues.

Jeu en 2D oblige, l’aventure ne se découpe finalement qu’en quelques zones majeures, divisées en plusieurs « tableaux » à arpenter de gauche à droite ou inversement. L’objectif est d’aller d’un point A à un point B, en s’aidant de la carte pour ne pas nous perdre en route, mais sans réelle feinte, cela reste assez linéaire.

Visuellement, le titre de Nippon Ichi, est absolument somptueux par son style graphique dessiné à la main, et sa direction artistique enchanteresse et dépaysante. On peut sans mal trouver les différentes zones relativement vides, d’ennemis ou de décors, et pourtant, en ce qui me concerne, ce sentiment de solitude s’est révélé avoir une vertu apaisante.

Et cet effet est renforcé par sa bande originale, aussi douce que tout le reste. Malheureusement, la lenteur des déplacements de notre petite héroïne instaure également un sentiment de répétitivité de ses pistes, quelques musiques supplémentaires n’auraient pas été de refus pour palier à cet aspect.

Techniquement, et cela ne concerne ici que la version Switch, je n’ai pas grand à redire. Le titre est fluide et ne montre aucun signe de faiblesse, mis à part sur la fin du jeu, où j’ai bien cru que le jeu avait freezé au moment de battre le boss de fin, mais est reparti de plus belle après quelques secondes, ouf. Quoi qu’il en soit, le mode portable se prête parfaitement au jeu ainsi qu’aux courtes sessions grâce à la possibilité de sauvegarder comme bon nous semble.

En même pas 14h de jeu, des choses à dire sur The Cruel King and The Great Hero il y en a. De très bonnes, comme de moins bonnes, et pourtant cette aventure sous forme de conte s’est révélé être un véritable coup de cœur. Un effet apaisant dans sa narration et dans son scénario tant par le ton adopté que par la bienveillance portée par Yuu. S’il peut s’avérer être très facile pour les aficionados du genre, il saura se montrer être un très bon premier RPG pour les plus jeunes. On peut déplorer la lenteur des déplacements qui peut accroitre le sentiment de répétitivité également porté par la manque de diversité de sa bande originale ou encore par le manque d’inspiration dans ses quêtes secondaires. Mais malgré ses défauts, il n’en reste pas moins que l’aventure est plaisante et dépaysante dont la simplicité fait son charme.

Les plus

  • Une histoire narrée sous forme de conte, un véritable sentiment de douceur
  • Un RPG simple qui ravira ceux qui veulent profiter du scénario et les plus jeunes désireux de se lancer dans le genre
  • Une DA somptueuse
  • Un véritable sentiment d’apaisement dans sa bande originale, son fond et sa forme
  • Un gameplay classique, facile à prendre en main
  • La narratrice japonaise, la plus grande force du titre
  • Techniquement quasi irréprochable sur Switch

Les moins

  • La lenteur des déplacements de Yuu
  • Un sentiment de répétitivité dans la bande originale, et le manque de diversité du contenu secondaire
  • Uniquement en anglais
  • Une exploration parfois trop linéaire