Inspiré de la trilogie de romans de Dmitry Glukhovsky, la saga Metro a accueilli un nouvel épisode vidéoludique le 15 février dernier: Metro Exodus. C’est 4A Games qui s’est une nouvelle fois collé à la tâche. Épisode explosif ou pétard mouillé, ce troisième épisode a-t-il les tripes pour combler ses fans et ses nouveaux arrivants?

Je tiens à remercier Koch Media France pour leur soutien. Avec un peu de retard, je vous livre enfin mon avis sur le tant attendu Metro Exodus dans sa version Xbox One fournie par l’éditeur.

1. L’enfer de la guerre

Prenons quelques lignes pour placer Metro Exodus dans son contexte. Il se déroule en 2036, soit 23 ans après la Guerre nucléaire qui a ravagé le globe et ses habitants. Du côté de l’oeuvre littéraire de Glukhovsky, il se place après son dernier roman, Metro 2035.

Petite piqûre de rappel de l’histoire pour les néophytes à la licence. La guerre a décimé la planète, rendant sa surface inhabitable pour l’Homme. Nous suivons Artyom, un survivant de Moscou, qui, avec d’autres rescapés, a trouvé refuge dans le metro de la ville. Mais Artyom a un rêve, celui de quitter les souterrains, découvrir que la vie sur Terre est toujours possible, et pour lequel il est prêt à prendre tous les risques et affronter tous les dangers.

Dans Metro Exodus, nous partons à la recherche d’une vie meilleure, loin des radiations et des mutants, à bord de l’Aurora, un train fraîchement remis en état de marche. Mais notre périple ne manque pas de nous réserver quelques surprises qu’Artyom, sa femme Anna, et un groupe de Rangers étaient loin d’imaginer.

Scénaristiquement, la saga n’est pas bien compliquée et ne nécessite pas d’avoir lu ou fait les anciens épisodes. Metro Exodus sait capter l’attention, et on le suit avec plaisir. On s’attache aux personnages, ou les détestons, on aime leur histoire, ou pas. Bref, Metro Exodus est le jeu type qui met du coeur dans ce qu’il raconte.

2. Vivre ou survivre

Si la licence aimait déjà jongler avec plusieurs mécaniques de jeu, cette fois-ci, 4A a décidé d’aller encore plus loin. Ainsi, dans ce qui aurait pu n’être qu’un simple jeu à la première personne, nous y retrouvons un cocktail de jeu de survie mêlé à de l’infiltration et de survival horror dans un monde semi ouvert (une première pour la licence).

Mêlant couloir et liberté, la jouabilité de cet ultime épisode Metro nous réserve de bonnes suprises malgré quelques ombres au tableau. Dans l’absolu, les mécaniques sont simples et faciles à comprendre. On apprivoise le gameplay sans trop de mal et l’expérience se veut efficace et réaliste. On aime changer le filtre de notre masque, l’essuyer et même faire une réparation de fortune durant notre périple. Cependant, en ce qui me concerne, j’ai trouvé la visée et la caméra beaucoup trop lentes, et ce malgré un réglage de la sensibilité à fond, rendant les déplacements lourds, rigides, et nuisant à l’immersion dans les gunfights dont la victoire des face à face relève parfois, souvent, du coup de chance.

Mais fort heureusement, notre périple aux côtés d’Artyom se voit sublimé par l’importance de l’exploration pour survivre dans ces terres hostile. Équipés de notre sac à dos, et de notre nécessaire de survie, on se faufile, on visite, on ramasse des materiaux indispensables à la confection de munitions, medikit, filtres, on fabrique et on repart sereinement mais pas trop quand même. En effet, Metro Exodus souffre de nombreux problèmes techniques.

Le jeu propose une fonction de sauvegarde automatique ainsi qu’une sauvegarde manuelle, ici appelée sauvegarde rapide. Sachez le, cette dernière sera votre meilleure amie durant votre aventure entière. Et pourquoi ça? Tout simplement parce que malheureusement, le jeu souffre de nombreux bugs alliés à des points de contrôles fréquents, certes appréciables, mais parfois assez absurdes. Laissez moi vous conter une de mes nombreuses péripéties. Je me rapprochais doucement de la fin d’un chapitre, seule une porte fermée me séparait de mon adversaire. Je m’en suis approchée, de trop près, et suis passée à travers. Point de contrôle. Faire mourir Artyom n’y faisait rien. Essayer de repasser de l’autre côté était peine perdue. J’étais bloquée derrière cette porte, et dans l’impossibilité d’aller plus loin. La seule solution qui s’offrait à moi a été de faire appel à ma sauvegarde manuelle, qui se passait…45 minutes avant. Ce n’est qu’une mésaventure parmis d’autres, mais la plus marquante quant aux soucis qui peuvent être rencontrés sur Metro Exodus.

3. Un régal visuel

Pour le plaisir de la rétine, ce troisième épisode de la saga Metro en est un, particulièrement dans sa version optimisée Xbox One X. Et on ne reniera pas le travail sur l’univers et ses divers vastes décors liés aux quatre saisons. L’hostilité nucléaire de Moscou, un désert aride, le jeu ne manque pas de varier les environnements et les dangers. Doté d’un réalisme certain et d’un level design en intérieur immersif, on se surprendra à être victimes de quelques jump scares face bien placé.

Ce qu’on regrette le plus c’est un certain manque du sens du détail, comme les traces de pas dans la neige, très grossiers, ou encore la synchronisation labiale qui laisse vraiment à désirer.

Metro Exodus s’est révélé être un véritable coup de cœur de ce debut d’année même si sans surprise je ne m’attendais pas au contraire. Entre son univers post apocalyptique prenant et son scénario cohérent, il a tout d’un excellent jeu vidéo. Mais comme tout jeu, il n’est pas exempt de défauts. Qu’ils soient sur le gameplay lourd et parfois trop punitif quant à ses mécanismes de survie ou de bugs très fréquents qui obligent à revenir trop en arrière si on a pas abusé de la sauvegarde rapide. Il a tout pour plaire aux fans tout comme aux curieux à l’affût d’une nouvelle expérience.

 

Les +

  • Un univers passionnant
  • Le scénario prenant
  • Graphiquement magnifique
  • Le survival horror bien dosé
  • Le cocktail de jouabilité
  • Artyom, malgré son silence in game

Les –

  • Une récurrence de bugs
  • Des points de sauvegarde trop aléatoires
  • Visuellement limité sur consoles « standards »
  • Gameplay lourd et punitif