Live A Live fait partie de ces jeux qui à leur sortie initiale n’ont jamais quitté le pays du Soleil Levant. Jusqu’à ce que 20 voire 30 ans plus tard, leurs éditeurs décident de les exporter dans le reste du monde. Cette production Square du nom de Live A Live sort en septembre 1994 sur Super Famicom, puis fait un bref retour en 2015 sur la console virtuelle Wii U (toujours exclusivement au Japon). Mais son grand retour se fera en février 2022, lors d’un Nintendo Direct annonçant sa réédition en HD-2D et une sortie à l’international. Le jeu sortira en juillet de la même année exclusivement sur Switch dans un premier temps. En effet, la version dont je vais vous parler aujourd’hui tourne sur PS4/5 et est sortie le 27 avril 2023 ainsi que sur PC.

Conditions de test:

  • Version: numérique sur PS5
  • Fournie par l’éditeur
  • Histoire terminée: Oui
  • Temps de jeu: environ 20h
  • Complétion totale: Une seule fin débloquée
  • Difficulté: Unique

Live A Live est un recueil de 7 courtes histoires (comptez environ 2 à 3h par histoire) se déroulant à des époques différentes, de la Préhistoire à un futur lointain, en passant par le présent ou encore la fin de l’ère Edo pour n’en citer que quelques unes. De ce fait, chaque histoire est indépendante l’une de l’autre et les personnages ne semblent évidemment pas avoir de liens entre eux.

Sept histoires pour 7 personnages différents mais aussi des thèmes différents dont le rapport à l’héroïsme, par exemple, les valeurs d’un credo, ou encore la force physique, Live A Live diversifie aussi bien sa narration que l’écriture de ses personnages rendant donc ses aventures, bien que courtes, passionnantes à suivre. Car je vous mentirai si je vous disais qu’il ne se cache rien derrière ces histoires sans aucuns liens entre elles. Mais motus et bouche cousue, sachez juste que terminer les 7 histoires vous récompensera de bien belle manière. Malgré tout, alors que certaines histoires pourront nous marquer sur le long terme, certaines néanmoins se voient vite oubliables et oubliées.

En termes de gameplay, là encore, Live A Live joue sur la diversité. On découvrira tantôt un récit axé sur la narration tantôt sur l’infiltration ou encore même inspiré d’un jeu de combat. Bien que le gameplay soit un JPRG en tour par tour avec un aspect très tactique, Live A Live sait tirer partie du genre pour en proposer ses différentes formes.

Mêlant combat et dialogues, chaque histoire à sa propre identité narrative et de gameplay tout en conservant le même type de gameplay: le tactical RPG. Les combats se dessinent autour d’une même schéma, un terrain de jeu en échiquier sur lequel il est possible aussi bien pour notre personnage que pour nos adversaires de se déplacer Les attaques ont des portées différentes et des timer plus ou moins longs avant de pouvoir les lancer, chaque combattant sur le terrain a une barre de tour qui se remplie plus ou moins vite, en fonction des buff/debuff et chaque combat se termine par l’obtention de points d’expérience (résultant donc à une prise de niveau de temps à autre) et voire même d’objets utiles. Jusque là vous me suivez, c’est assez classique, rappelons que le jeu original date de 94. Là où Live A Live se révèle assez original c’est dans son absence totale de points de magie et d’argent.

En effet, le premier aspect se dévoile être particulièrement jouissif, on lance l’attaque qu’on veut quand on veut sans avoir à se soucier si nos PM nous feront défaut ou non. Les sorts (et certains objets) de soin permettent aussi bien de se soigner que de réanimer un allié KO et les points de vie se régénèrent entre chaque combat. Si cela permet à Live A Live d’être incroyablement accessible à tous les types de joueurs, il n’en reste pas moins que chaque chapitre se dote d’une difficulté qui lui est propre, certains pourront s’avérer légèrement plus fastidieux à compléter, je pense pour ma part à celui du Far West que j’ai recommencé du début un certain nombre de fois, son dernier ennemi étant particulièrement redoutable.

L’absence de monnaie à échanger incite beaucoup plus à l’exploration afin de trouver des armes, des équipements et de nombres types d’objets pour préparer les fins de chapitres et leur boss de fin respectif. Sans oublier que pousser l’exploration peut même amener à découvrir les secrets de chaque histoire, leur offrant donc une certaine rejouabilité. En découle donc de Live A Live un gameplay aussi bien accessible tout en se dotant d’une certain exigence parfois mais toujours grisant.

Tout en étant un JRPG en tour par tour, on le remerciera de ne pas abuser de l’éternel farming de niveaux, si la prise de niveaux est essentielle pour augmenter les statistiques de nos personnages, rendant donc les combats essentiels, inutile de se lancer à la course du niveau le plus haut possible (sauf peut-être dans le tout dernier chapitre, j’avoue avoir lamentablement échoué dans ma quête de la meilleure fin).

Considéré comme un remake à part entière, Live A Live n’en a pas abandonné son style en pixel-art d’antan et donc son identité. A l’image de nombreuses productions récentes de Square Enix, comme Triangle Strategy ou encore Octopath Traveler, il se dote d’un visuel à l’ancienne mais en HD-2D. Avec ses couleurs souvent clinquantes, la direction artistique de Live A Live ravie nos pupilles et ses effets plus récents, notamment la qualité des effets de l’eau lui donne un certain cachet visuel. Un mélange des époques qui colle aussi bien à son thème principal qu’à des fins visuelles impeccables.

Du côté du character design, et c’est là toute la beauté et la particularité de Live A Live, chaque histoire a eu la chance de s’octroyer le travail de grands noms de la scène manga japonaise: Yoshihide Fujiwara, Yoshinori Kobayashi, Osamu Ishiwata, Yumi Tamura, Ryōji Minagawa, Gosho Aoyama (Détective Conan, Hamtaro), et Kazuhiko Shimamoto. Grâce à ses nombreuses figures du dessin au Japon, Live A Live propose une diversité visuelle à chaque histoire et c’est franchement réussi. L’OST n’est pas en reste et est au rendez-vous pour donner une identité musicale à chaque récit et une diversité non négligeable, renforçant la grande force de Live A Live: ses époques et ses histoires différentes.

A l’aube de sa trentaine, Live A Live est aujourd’hui jouable dans le monde entier, depuis 2022 sur Nintendo Switch et depuis 1 mois sur PS4/5 et PC et surtout avec une localisation française pour les textes. Sa plus grande force réside dans sa multitude de courtes histoires, explorant plusieurs temporalités, rapides à faire, oui, mais dont la finalité quand on les termine toutes est tonitruante, le menant à une durée plutôt honorable. Sa rejouabilité également présente est un plus pour gonfler sa durée de vie certes mais surtout pousser le côté exploration et découvrir les nombreux secrets de chaque histoire. Son gameplay très tactique lui permet aussi bien d’être accessible et facile à prendre en main que diversifié tant il réussit à explorer différents sous-genres du jeu vidéo japonais. Il est visuellement très réussi grâce à la HD-2D, lui permettant de conserver son identité initiale de 94 mais aussi de s’octroyer quelques jolis effets plus actuels et la diversité des character design n’est pas en reste. En ce qui me concerne, je n’ai pour ainsi dire rien à lui reprocher si ce n’est l’impact de certaines histoires qui peuvent s’avérer amoindri face à d’autres. Mais globalement, Live A Live est un excellent jeu exporté dans le monde entier contre toute attente, et ça plaisir à voir.

Les plus

  • 7 histoires pour 7 temporalités différentes
  • Les différents types du genre exploré: du visual novel au « jeu de combat »
  • L’absence de certaines mécaniques (les PM par exemple), rendant le jeu accessible et grisant
  • L’exploration et les secrets de chaque « monde »
  • La localisation FR à féliciter
  • La HD-2D lui donne un certain cachet visuel
  • La variété du chara design
  • Le farming inutile

Les moins

  • Certaines histoires moins impactantes et marquantes
  • Certains boss très redoutables