Je me suis enfin embarquée dans l’aventure de Life is Strange. Jeu de l’année 2015 pour certains, véritable bonne surprise pour d’autres, mes principes m’ont fait attendre une version physique et complète pour découvrir le bébé de DontNod. Comme de nombreux joueurs, le dematérialisé n’est pas du tout ma tasse de thé, comme dirais le bon vieux Watto: je veux du palpable. Et l’ épisodique…très peu pour moi. Enfin bref, après une année passée sur les différentes plateformes de téléchargements, l’histoire de la jolie Max Caulfield a réussi à pointer le bout de son nez dans une version boîte, et en ce qui me concerne collector. 

  
Petit rappel de routine: Life is Strange est signé DontNod et édité par Square Enix. Nous incarnons Maxine Caulfield, 18 ans, étudiante en photographie à l’Université de Blackwell. Très rapidement, elle découvre qu’elle a un incroyable pouvoir, celui de…et puis non, je m’arrête là, je laisse découvrir la suite à ceux qui n’ont pas encore sauté le pas. 

Ce qui m’a le plus attiré et convaincu de me procurer ce jeu, c’est bien évidemment le type « jeu à choix » comme je les adore. Du coup, je sais que vous brûlez tous d’impatience de connaître mon avis dessus. 

  

1. Que vaut-il visuellement?

Graphiquement, Life is Strange possède un petit côté Telltale Games (The Walking Dead, Tales From The Borderlands, etc…), très apprécié dans les jeux épisodiques quoi qu’il est quand même beaucoup moins « comics-isé » (j’aime inventer des nouveaux mots). En tout cas, il est très agréable à l’œil. 

Soyons précis. Au fil du scénario, j’ai trouvé que le titre de DontNod possédait une réelle identité graphique qui lui apporte beaucoup de points positifs. Je dirais qu’il a un côté geek vintage qui lui colle parfaitement à la peau. Le studio a très bien choisi son moteur.

  
Ce qui est d’autant plus appréciable c’est la diversité des environnements. Tantôt colorés, oú les horizons sont des plus somptueux, je pense notamment à une scène de déroulant sur le bord d’une plage, face à un magnifique crépuscule, si joliment appelé « l’heure dorée » en photographie (merci à DontNod de me l’avoir appris, je me suis endormie moins bête), tantôt plus sombres, plus mystérieux, ce qui est à l’image de l’ambiance générale du jeu. Cependant, je ne vais pas m’attarder plus longtemps sur le visuel, bien que ses graphismes fassent beaucoup dans son appréciation, ce n’est pas ce qui m’importe le plus et il y tellement à dire de bien plus important et indispensable. 

  

2. Manette en main

Tout comme les jeux TellTale, Life Is Strange est grossièrement parlant un « point & click« . Si vous n’êtes très familier avec ce concept de gameplay, une rapide explication s’impose. Vous l’aurez deviné, traduit cela donne « pointer & cliquer » mais viser (grâce à la caméra) serait le terme le plus juste. Bref, rien de compliqué dans ces jeux, on avance, on visite et chaque interaction possible est facilement visible, ce qui laisse très peu de place aux feintes. D’ailleurs c’est ce qui particulièrement appréciable dans ce type de jeux. La façon de jouer est plus linéaire, fluide, et c’est ce que j’adore: manette en main ou simple spectateur, on prend tout autant son pied.

  
Cependant, le bébé de DontNod est un poil plus complexe qu’un The Walking Dead, par exemple, et ce grâce au surprenant pouvoir de Max qui laisse place à énormément de possibilités. Je suis particulièrement friande de ce type de jouabilité: pas besoin d’être hyper concentré sur la façon de jouer, pas de prise de tête, et cela permet à 100% de profiter de l’histoire. Et franchement, c’est indispensable pour ce jeu. 

3. Un scénario remarquable

Bon, le titre du paragraphe parle de lui même et ne laisse aucun doute possible quant à ce que j’en ai pensé. 

  
Je ne vais pas vous mentir: lorsque j’ai commencé à jouer à Life Is Strange, je ne savais absolument pas à quoi m’attendre. Je ne savais pas du tout ce qu’il allait être, à part que j’aurais à faire des choix,  ni avais ne serait-ce qu’une petite idée de ce dont il allait parler. J’en avais entendu beaucoup de bien, c’est tout. À l’épisode 1, je n’étais pas très emballée, beaucoup de blabla, un scénario qui peine à se lancer, je me suis dit que j’étais tombé sur un jeu pour ado qui n’allait absolument pas être à la hauteur de mes attentes (vous ne vous y attendiez pas à celle là?). Mais bon, je suis persévérante, il suffisait juste que je me mette à fond dedans. Puis est arrivée la révélation. 

Défi donc réussi pour le studio français qui a su me captiver avec brio alors que ce n’était pas gagné d’avance. Bravo!

  

Comme je le disais plus haut, le scénario a, à mon goût, un peu de mal à démarrer, l’épisode 1 plante légèrement le décor sans réelle accroche. D’ailleurs, le décor, plantons le. 

Après avoir passé 5 ans à Seattle, Max Caufield décide de revenir à Arcadia Bay, sa ville natale, afin de poursuivre ses études dans la photographie à l’Université de Blackwell. Elle découvre très rapidement qu’elle possède un mystérieux pouvoir grâce à Chloé Price, sa meilleure amie d’enfance. 

Nous suivons donc les aventures (ou mésaventures, ça marche aussi) des deux partenaires qui ne tardent pas à enquêter sur de récents événements survenus dans leur petite ville. Au passage, je vous confie ma nette préférence pour le personnage de Chloé, au style punk-rock, rebelle, un peu garçon manqué, tout à fait moi étant plus jeune (sans les cheveux bleus). Bourré de rebondissements, j’ai très vite comparé le scénario de Life Is Strange et un peu ses personnages à la série, que j’adore soit dit en passant, Veronica Mars. Au fil des épisodes, le scénario captive, marque, et nous scotche. L’ensemble a été merveilleusement agrémenté d’une bande son qui fait énormément dans l’expérience générale. De très jolis coups de guitare acoustique qui raviront vos oreilles. 

  
Cependant, le bébé de DontNod n’en est pas pour autant parfait. Si je dois lui reprocher une chose, c’est que manette en main, le joueur n’est pas assez brusqué, on passe beaucoup de temps à lire ou à écouter pour les anglophones, mais ça manque « d’action », l’échec est impossible grâce (ou à cause) du pouvoir de Max, et ça manque clairement d’être mis à l’épreuve, mis dans l’urgence, ce qui pour moi est un gros défaut. Lorsqu’un choix est à faire, on a le temps de se faire un café, le boire, prendre une douche, et ainsi de suite. L’immersion en prend un sacré coup. Je pense que certains d’entre vous ont envie de me jeter des tomates à la figure, mais voilà, c’est le risque à prendre lorsqu’on choisit un « point & click ». 

Question durée de vie, comptez une dizaine d’heures en prenant votre temps et en bloquant sur certains passages environ 6 heures en y allant franco (ce que j’ai fait la deuxième fois que je l’ai fini). 

  

Points forts

  • Scénario très bien ficelé 
  • Des personnages très attachants 
  • Une grosse bouffée d’émotions 
  • Une bande son remarquable

Points faibles 

  • Format initial épisodique/dematérialisé 
  • Manque d’action manette en main
  • Trop de « fuck » et de « like » dans les dialogues

Life Is Strange peut-il être un jeu de l’année? Pour certains, sans aucun doute, mais il ne sera pas la mien. J’ai passé un très bon moment, malheureusement le simple fait qu’il soit sorti en épisodes et entièrement dematérialisé durant sa première année le marque d’un gros point noir. Cependant, je ne regrette pas mon achat à sa sortie physique, j’ai été agréablement surprise par la qualité du scénario et je félicite l’équipe de DontNod pour leur travail.