Cinq ans après la sortie d’Horizon Zero Dawn, le studio Guerilla (Killzone) remet le couvert en ce début d’année 2022 pour faire suite aux aventures d’Aloy, nouvelle icône des PlayStation Studios. Une suite attendue au tournant tant par les fans de la jeune héroïne que par les autres, qui avaient pu moyennement aimer le premier épisode d’une licence naissante. Sorti le 18 février dernier, Horizon Forbidden West prouve-t-il que le studio sait apprendre de ses erreurs? Réussit-il à apporter assez de nouveautés pour en faire une suite à proprement parlé?

Mon avis se base sur mon expérience personnelle qui aura duré 35h, la quête principale terminée ainsi qu’un peu moins d’une vingtaine de quêtes secondaires terminées, pour un total de 36% du jeu terminé.

Cet avis est rédigé à partir d’une version dématérialisée PS5 fournie par PlayStation France que je remercie, une fois encore, grandement.

Horizon Forbidden West démarre 6 mois après Horizon Zero Dawn. Si vous n’avez pas fait le premier opus ou si votre mémoire vous fait défaut, pas de panique, un petit récapitulatif vous est proposé en début de jeu pour une petite piqûre de rappel fort appréciable. Aloy, devenue sauveuse de Meridian, a vaincu Hadès, mais sa mission, sauver la Terre de la destruction, est loin d’être terminée, la faute à un certain Sylens. La nielle, une substance rougeâtre, a fait son apparition et menace de détruire la faune et la flore et contamine l’eau de la planète, menaçant donc toute forme de vie présente si elle se propage. Mais alors que la jeune Nora pense être sur la bonne piste, elle apprend que le plus grand danger se trouve dans l’ouest prohibé. C’est donc là qu’elle devra se rendre pour mener à bien sa mission.

Suite directe à Zero Dawn, Forbidden West réussit à étoffé l’univers de la licence avec brio. Un lore qu’on savait déjà dantesque mais qui avait pu peiner à faire l’unanimité en 2017, la faute à une mise en scène en retrait et à une narration platonique. Ici, le studio néerlandais n’a pas lésiné pour réparer cette erreur (qu’on lui pardonne facilement, cela va sans dire) en voyant grand en termes de scénario et de narration. Car si Aloy joue son rôle d’héroïne à la perfection, elle saura donner la réplique à de nombreux personnages, aussi bien amis qu’ennemis, fascinants. Des dialogues qui ont un réel impact, des personnages bien plus travaillés, une mise en scène qui fait dans le « wow », et un scénario qui réussit à surprendre et à y aller crescendo dans les événements marquants. Indéniablement, cette suite réussit à largement faire mieux que son prédécesseur de ce côté là.

Mais si le scénario prend la part belle dans l’aventure, il ne faut pas oublier ses quêtes et activités annexes. Largement mieux scénarisées, facilement comparables à ce que nous avait proposé un certain The Witcher 3 en 2015, on se perd très facilement dans les méandres de son contenu gargantuesque, étoffant d’autant plus cet univers post-apocalyptique à merveille.

Malgré tout, trop de contenu peut parfois tuer le contenu. Et à vouloir trop m’en proposer, je finis par me lasser et perdre patience dans toute cette affluence de points d’interrogations, et de cette brume qui recouvre ma carte. Si les quêtes scénarisées sont pertinentes dans leurs propos et leurs objectifs, certaines activités quant à elles peuvent être redondantes et peinent à réellement trouver leur place.

Manette en mains, Horizon II reprend les bases du premier opus. Aloy est toujours armée de son arc et de sa lance, capable de pirater les machines et les vestiges de l’Ancien monde, dès les premières minutes de jeu c’est comme si nous avions joué à Zero Dawn pas plus tard qu’hier. Mais évidemment l’aventure ne s’arrête pas qu’à tirer sur des machines, et le studio a réussit à incorporer quelques nouveautés fort appréciables surtout pour vadrouiller dans son immense monde ouvert, qui appelle à l’exploration et à la liberté de découvrir les moindres recoins du terrain de jeu.

La « paravoile » ou encore la possibilité de plonger dans les profondeurs sont les principaux acteurs des nouvelles mécaniques de gameplay d’Horizon. Dans les grandes lignes, rien qui ne révolutionne le genre, ces mécaniques ayant déjà été rencontrées dans d’autres titres, mais qui apportent énormément à la licence, nous permettant ainsi de couvrir ou plus précisément découvrir les vastes zones qui sont à notre portée. Seul bémol à mon sens? La « grimpette » encore très limitée, quasi dirigée, par rapport à ses concurrents, Breath of the Wild ou encore les derniers Assassin’s Creed en tête de liste. Une limite qui peut frustrer notamment à cause de la physique du jeu qui ne permet pas de différencier réellement ce que nous pouvons grimper de ce que nous ne pouvons pas (à moins d’utiliser le focus, évidemment). Le focus, parlons en. Alors qu’il pouvait être considéré comme un gadget dans Zero Dawn, ici, il gagne en importance d’utilisation, non pas qu’il ait été forcément amélioré, mais son utilisation est mieux maitrisée et en devient obligatoire et très plaisante.

Les combats, quant à eux, sont nerveux et dynamiques, notamment grâce à la vivacité de certaines machines qui ne nous laissent que très peu respirer entre deux coups ou deux esquives.

On retrouve également plusieurs arbres de compétences liés aux différentes maitrises d’Aloy, de guerrière à cheffe des machines, qui permettent indépendamment d’améliorer les différentes approches de combat et de survie.

Globalement, l’expérience de jeu dans son gameplay diffère peu de celle du premier épisode, mais assez pour nous inviter à explorer ce vaste monde et nous dépayser, notamment grâce à son univers ô combien passionnant et à sa direction artistique unique en son genre.

En 2017, nous découvrions cet univers mêlant monde primitif et futurisme, un monde dévasté, une nature qui reprend ses droits et une Terre peuplée d’une nouvelle forme de vie: des animaux mécanisés, des machines, douées d’intelligence. Et cinq ans plus tard, cet univers passionne toujours autant et nous extasie même devant sa beauté.

Sa beauté pure, d’une part, à la physique photoréaliste et à l’esthétique quasi parfaite. C’est indéniable, à l’image de son prédécesseur, Horizon Forbidden West est ce qu’on appelle une claque graphique. Des couleurs intenses, des textures et des détails impressionnants, il flatte la rétine c’est un fait. Et ce qu’on pouvait reproché à Zero Dawn a été corrigé ici, notamment les expressions faciales qui peinaient à transmettre des émotions. Aloy est aujourd’hui bien plus expressive, ainsi que les nombreux PNJ que nous sommes amenés à rencontrés. Et c’est sans compter sur l’incroyable qualité des peintures sur leurs visages, propres à chaque clan. D’autre part, c’est sa direction artistique qui ne manque, une fois de plus, pas de nous charmer.



Pour une raison qui m’échappe, le seul défaut que j’ai pu trouver à son aspect graphique est le « halo » lumineux autour du visage d’Aloy (très discret sur les captures d’écran), notable lors de gros plans, durant les cinématiques. Une fois que je l’ai eu remarqué, impossible de ne plus voir que ça.

Côté bande son, Guerilla a encore mis les petits plats dans les grands pour proposer une ambiance musicale apaisante, épique quand il le fallait et d’une incroyable qualité. Les doublages, quant à eux, sont tout à fait honorables et crédibles.

Techniquement, je n’ai pas grand chose à redire si ce n’est une fois encore sur l’escalade qui est parfois trop peu précise. Alors qu’il semble possible de grimper en nous fiant au focus, Aloy, elle, en décide autrement, et reste parfois immobile. On remarque également quelques bugs de collision ou encore une caméra parfois très capricieuse notamment lors des combats. A côté de ça, je ne déplore qu’un seul et unique crash du jeu.

En 2017, nul doute que j’avais énormément apprécié Horizon Zero Dawn, et pourtant il m’avait manqué quelque chose: si le scénario m’avait passionnée, sa narration quand à elle m’avait légèrement déçue, notamment dans sa forme, assez plate et sans réelle émotion. Cinq ans plus tard, mon studio de cœur, Guerilla, m’a prouvé qu’ils pouvaient remédier à cela. Alors que les suites font rarement mieux que leurs opus passés, Horizon Forbidden West fait partie des exceptions. Une mise en scène bien mieux travaillée, des émotions qui passent ne serait-ce que par un simple regard, un scénario plus épique et de nouvelles mécaniques de gameplay ont suffit à redonner à la licence de sa superbe. Evidemment, il n’est pas dénué de défaut, notamment sur la liberté d’escalade encore trop limitée et parfois même peu précise. Mais malgré quelques imperfections, Horizon Forbidden West n’en reste pas moins une excellente suite et un excellent jeu.

Les plus

  • Visuellement somptueux
  • Un univers et une direction artistique toujours aussi passionnants
  • La mise en scène nettement mieux travaillée
  • Un scénario bien plus abouti
  • Un contenu annexe gargantuesque
  • Des quêtes secondaires mieux scénarisées
  • La sensation de liberté bien meilleure notamment grâce à de nouvelles mécaniques de gameplay
  • Les combats nerveux

Les moins

  • L’escalade encore très limitée
  • Quelques bugs de collision
  • La caméra qui n’en fait parfois qu’à sa tête
  • Trop de contenu tue le contenu