Gunborg: Dark Matters c’est le tout premier jeu de Ricpau Studio, ou autrement dit de Rickard Paulsson, développeur touche à tout suédois, seul et unique membre de l’équipe. Si le jeu est entièrement indépendant, il a néanmoins pu compter sur Red Art Games pour pouvoir proposer une version physique sur PS4 et PS5 (à tirage très limité) dès le 4 mars ainsi que sur Nintendo Switch (qu’il faudra attendre jusqu’en avril prochain). Quoi qu’il en soit vous pouvez découvrir ce jeu d’action aventure en 2D en version dématérialisée sur les plateformes précédemment citées ainsi que sur Xbox et PC.

Quand un jeu aux allures inoffensives réussit à vous en faire baver plus que de raison. A l’heure où j’écris ces lignes, je suis sur la fin du niveau 12, après 7h de jeu en mode facile. Non, Gunborg: Dark Matters n’est pas l’incarnation de l’innocence et de la facilité.

Cet avis est rédigé à partir d’une version dématérialisée sur PS5 fournie par Red Art Games que je remercie infiniment pour leur confiance quant à sa rédaction.

Nous incarnons une mercenaire de l’espace dont la mission est de se frayer un chemin dans un vaisseau pour décimer les pires vermines qui l’habitent. Ici, pas de scénario à proprement parlé, seulement quelques lignes de dialogues qui servent de contexte à notre périple spatial. Car c’est un fait, Gunborg n’est absolument pas un jeu narratif et trouve ses forces ailleurs.

Les premières minutes servent de didacticiel qui nous permettent de prendre en main le jeu. Si les touches choisies par Ricpau n’ont rien d’intuitives (L2 pour sauter grâce un jetpack, L1 pour ramasser une arme, R1 pour utiliser le bouclier et R2 pour attaquer), on se dit que tout va bien se passer, le temps de nous faire à ce gameplay atypique, de toute façon c’est un jeu d’action/aventure, en 2D de surcroit, tous les matins au petit déj’.

Et bien détrompez-vous. Si Gunborg: Dark Matters peut se qualifier de jeu d’action sans soucis, il annonce très vite la couleur d’un die and retry qui vous fera roter du sang. L’avantage, c’est la possibilité de choisir sa difficulté, mais qui ne touche finalement qu’à la longueur de votre barre de vie (3 carrés en normal, 4 en facile par exemple) mais pas à raccourcir celle des ennemis ni même au game design qui veut votre mort et à vous octroyer quelques points bonus en fin de niveau, en fonction du mode choisi, utiles à l’obtention du précieux rang S.

Ainsi, au moyen d’un level design simple mais bien fourni en pièges et ennemis, Gunborg vous en fera voir des vertes et des pas mûres au travers de ses 12 niveaux. Oui, seulement 12, pouvant traduire d’une durée de vie très courte mais bien assez longue pour vous faire vous arracher quelques touffes de cheveux.

Résumons donc un niveau type dans le jeu: nous commençons dans un couloir, à première vue inoffensif, on avance avec notre stick gauche, on vise avec notre stick droit, bref une promenade de santé. Mais quelques pas suffisent à comprendre que Gunborg: Dark Matters a plus d’un tour dans son sac. Des ennemis à combattre avec notre épée, dont certains armés, qui lâchent leur arsenal une fois vaincus que l’on peut ramasser, des pics de plasma, des plateformes sur lesquelles sauter, ou encore des « roues » à éviter, le tout avec peu de marche de manœuvre pour s’en sortir.

Et pourtant, malgré le peu de mécaniques de gameplay qui nous sont proposées, Gunborg réussit d’une main de maître à nous pousser à les exploiter à leur maximum pour terminer ces niveaux les uns après les autres. Réflexes, agilité, dextérité et rapidité seront vos armes les plus utiles pour venir à bout du jeu. Et c’est sans compter sur les multiples façons d’utiliser le bouclier qui peut servir aussi bien pour vous protéger des tirs ennemis, les renvoyer, servir d’arme de corps à corps ou encore rebondir sur certaines surfaces meurtrières, le tout en accumulant un certain nombres de points. Quoi qu’il en soit, Gunborg promet une expérience difficile et parfois frustrante mais ô combien satisfaisante et intense. En résulte ainsi un jeu incroyablement addictif malgré sa difficulté qui pourra en rebuter plus d’un mais qui sait nous scotcher à nos manettes tant le désir de réussite est là.

Dans un style rétro, aux couleurs néons, Gunborg se veut aussi être une ode aux années 80 le tout agrémenté d’une bande originale sous le signe de rythmes synthwave orchestrés par Cato Hoeben.

Dans la version PS5, ici au cœur de cet avis, Gunborg: Dark Matters propose du 120 FPS qui ravira les joueurs à la recherche de fluidité et d’une très bonne utilisation de la Dualsense et de son retour haptique. Si dans le feu de l’action, on a du mal à cerner son utilisation, quelques secondes d’attention sous nos doigts suffiront à nous en rendre compte.

Je n’ai pour ainsi dire pas grand chose à reprocher au jeu de Rickard Paulsson, si ce n’est peut-être un certain manque d’intuition dans le combat final, mais je le met sur le compte de la fatigue, et de mon manquement à retenir son pattern. J’ai également été confrontée à 2 crash du jeu, me valant de recommencer 2 niveaux du début mais pas de ceux qui m’ont demandé un grand nombre d’essais (ouf).

Quand je me suis lancée dans Gunborg: Dark Matters, j’étais à des millénaires de me douter de ce qui m’attendais: un die and retry pêchu, qui, malgré sa difficulté et sa propension à m’en faire baver, m’a scotché à ma Dualsense tant la désir de réussite et de sortir de ma zone de confort étaient présents. Oui, Ricpau Studio ne propose ici pas un jeu pour tout le monde et pourtant sa volonté à le rendre plus accessible grâce au choix de la difficulté est belle et bien présente. On félicite évidemment la possibilité d’exploiter son gameplay au maximum et à user et abuser de vouloir mettre nos réflexes à rude épreuve. Son ambiance mêlant retro et modernité ravit nos pupilles et nos oreilles. Aux amoureux de jeux indépendants et de difficulté: Gunborg: Dark Matters est fait pour vous. D’ailleurs, je suis ouverte à toute astuce pour vaincre ce fichu boss final!

Les plus

  • Une ambiance visuelle et auditive rétro électro aux petits oignons
  • L’accessibilité proposée pour « amoindrir » la difficulté
  • L’utilisation du retour haptique sur PS5
  • 120 FPS sur PS5
  • L’exploitation du bouclier
  • La sensation de satisfaction quand on passe ne serait-ce qu’un niveau
  • Incroyablement addictif
  • La disponibilité d’une version physique

Les moins2 crash en 7h, c’est pas grand chose, mais c’est à signaler

  • 2 crash en 7h, c’est pas grand chose, mais c’est à signaler
  • Très court pour les afficionados du genre
  • Seules quelques lignes de dialogues qui ne servent que de contexte à notre aventure