A peine plus d’un an après avoir envahit nos PS4, Ghost of Tsushima nous est revenu le 20 août dernier dans une nouvelle édition sur PS4 et PS5. Nommée Ghost of Tsushima Director’s Cut, elle promettait plusieurs nouveautés, dont une extension à l’histoire de 2020: l’île d’Iki.

Chose promise, chose due? Après avoir reterminé l’histoire principale ainsi que son extension, avoisinant les 65 heures de jeu, voici mon avis sur cette Director’s Cut.

Si vous ne l’aviez pas fait il y a un an, je vous invite à lire mon avis complet sur le jeu « de base », sorti sur PS4, qui se trouve juste ici.

Avis rédigé à partir d’une version dématérialisée PS5 fournie par PlayStation France que je remercie une nouvelle fois pour leur confiance.

Les nouveautés

Avant de vous en dire plus sur l’île d’Iki, voici les nouveautés qu’apporte cette Director’s Cut au jeu de base. Dans un premier temps, si vous avez craqué pour la version PS5 du titre, le jeu s’est doté d’une résolution en 4K et des très demandés 60 FPS, in-game, les cinématiques quant à elle restent en 30 images par seconde. Une fluidité des plus appréciables rendant les combats plus nerveux, c’est un fait. Quant à la résolution, si elle permet au titre d’avoir un rendu plus net visuellement, on peine à se rendre compte de la différence entre la version « old-gen » et celle de la nouvelle génération. Il faut dire que le jeu était déjà incroyablement beau et le reste indéniablement sur PS5 sans pour autant que les différences sautent aux yeux aux premiers abord. Et pourtant, les améliorations sont présentes.

Version PS4 2020
Version PS5 Director’s Cut

Une nette amélioration a été apportée au niveau des ombres et de la lumière ainsi que les effets de fumée ainsi qu’aux textures en générale. La colorimétrie a quant à elle été légèrement changée, rendant les paysages encore plus éclatants et dépaysants.

Autre nouveauté, qui fait bien plaisir à voir, le système de verrouillage des ennemis, totalement absent de la version PS4 en 2020 et qui fait une entrée des plus agréables dans cette Director’s Cut. Dans une certaine mesure, ce système permet notamment d’avoir à moins subir les caprices de la caméra, qui avait tendance à faire un peu ce qu’elle voulait l’année dernière. Mais des avantages apportent aussi quelques inconvénients, puisqu’il faut penser à activer et désactiver la fonction pour regarder autour de nous et voir ce qu’il se passe derrière pour ne pas se prendre un violent coup dans le dos.

Sur PS5 exclusivement, les fonctionnalités de la Dualsense ont été ajoutées. Les gâchettes adaptives se feront surtout ressentir à l’arc ainsi que sur Iki, grâce à une nouvelle mécanique du grappin. Les vibrations quant à elles sont présentes lorsque nous chevauchons notre fidèle destrier et changeront d’intensité dès lors où la surface sous ses sabots changent. La Dualsense une nouvelle fois au cœur de l’immersion pour notre plus grand plaisir.

N’oublions pas non plus les temps de chargements réduits à quelques secondes d’attente notamment entre l’écran de menu et notre arrivée sur Tsushima et Iki.

Iki et son nouveau récit

Evidemment le plus gros du contenu de Ghost of Tsushima Director’s Cut se trouve sur Iki, nouvelle île explorable et nouveau(x) récit(s). Une fois l’île débloquée, vous pouvez aller découvrir son histoire dès que vous le souhaitez. Attention, vous ne pouvez pas retourner sur Tsushima avant d’avoir terminé la dernière mission du récit principal, soyez prévenus.

Dans la seconde zone de Tsushima, Jin découvre un mystérieux camp Mongol légèrement différent de ceux rencontrés à l’accoutumée. Les ennemis qu’il y combat et les indices qu’il y trouve le mènent à Iki, une île où les samouraïs et notamment le clan Sakaï ne sont pas les bienvenus. Jin décide de s’y rendre malgré tout pour découvrir ce qui se cache derrière l’Aigle, envahisseur d’Iki et meneur de troupes Mongoles un peu particulières. Mais sa présence sur Iki lui fera revivre une douloureuse époque de sa vie où il devra combattre les fantômes de son passé.

Dans l’ensemble, le récit d’Iki apporte un intérêt scénaristique certain. Le rôle de Jin y est drastiquement changé, puisqu’il y devient lui-même un envahisseur. Il y est question surtout de développer l’histoire de Jin et son passé avant d’être le Fantôme. Mais si le fond est indéniablement intéressant, révélateur et bien raconté, avec la présence de nouveaux personnages relativement bien écrits, la forme quant à elle peut ne pas plaire à tout le monde. En effet, loin de l’aspect traditionnel de Tsushima, Iki a adopté un récit orienté vers un aspect plus « mystique », qui, bien que cela apporte à l’île sa propre identité c’est un fait, s’éloigne, dans une certaine mesure, du message et de l’univers du jeu de base, le rendant, malheureusement à l’image de nombreux DLC, à mon sens, totalement dispensable. Le récit principal se termine en environ 5h en ligne droite, une moyenne pour ce genre de contenu additionnel.

Côté contenu, là aussi Sucker Punch a tenté de renouveler un peu ses idées proposant ainsi de toutes nouvelles activités, les rendant intéressantes et étoffant la volonté de développer l’histoire de Jin et de certains personnages évoqués dans l’histoire du jeu principal. Certaines activités, sous forme d’énigmes à résoudre que l’on peut peiner à résoudre, regorgerons même de références à la scène PlayStation, apportant également de nouveaux cosmétiques pour notre samouraï préféré.

Manette en main, Iki saura apporter quelques nouveautés de gameplay bien qu’elles ne se comptent que sur les doigts de la main. La première apporte un nouvel intérêt à notre monture, la charge, véritable bowling grandeur nature. Certaines activités annexes permettent également de s’adonner au talent musical de Jin en exploitant la détection de mouvements de la DualSense et de la DualShock 4. Enfin, globalement les combats se montreront nettement plus impitoyables, et ce malgré la présence d’un seul et unique nouvel ennemi « standard », puisque le jeu a préféré faire « évoluer » ceux déjà rencontrés en leur permettant de changer d’arme au milieu d’un combat, vous obligeant de changer de posture plusieurs fois d’affilée.

Visuellement parlant, Iki a du mal à se démarquer de Tsushima, les environnements étant sensiblement les mêmes à quelques panoramas près qui nous marqueront plus que d’autres. On découvre sur ce terrain de jeu, une nouvelle faune, agréable à croiser lors de nos déplacements. Techniquement parlant, l’expérience au globale reste stable, pas de bugs intempestifs, de chutes de framerate ou encore de crash du jeu en ce qui me concerne.

L’expérience globale de cette Director’s Cut me laisse finalement en demi-teinte. Si d’un côté j’ai adoré refaire l’histoire principale et découvrir les quelques ajouts apportés, notamment le système de verrouillage des ennemis qui manquait cruellement l’année dernière, ainsi que les fonctionnalités de la Dualsense, l’expérience d’Iki en est ressortie légèrement plus décevante. La faute à la forme adoptée plus « mystique » au détriment de l’aspect traditionnel de Ghost of Tsushima qui était au cœur de l’âme du jeu, pour nous raconter ce nouveau récit alors que le fond permettant d’approfondir l’histoire de Jin et plus précisément son passé n’en reste pas moins une idée brillante. Les quelques nouvelles activités sont quant à elles appréciables ainsi que les nouveautés de gameplay, bien que peu nombreuses. Je me demande si Ghost of Tsushima n’aurait pas plutôt mérité, lui aussi, son DLC sous forme de stand alone, à l’image d’Infamous First Light (pour ne citer que lui). Quoi qu’il en soit cette version Director’s Cut est un must have pour les joueurs n’ayant pu découvrir le titre l’année dernière.

Les plus

  • Une version légèrement améliorée graphiquement
  • Le dépaysement inchangé
  • Le système de lock des ennemis, enfin
  • Le récit d’Iki intéressant dans le fond
  • Quelques nouveautés bienvenues
  • Le contenu secondaire d’Iki sympathique à faire
  • L’utilisation de la Dualsense

Les moins

  • Une difficulté accrue dans l’extension
  • La forme du scénario, qui s’éloigne de l’âme du jeu de base
  • Une nouvelle île n’est pas forcément synonyme de nouveaux décors
  • L’extension globalement dispensable et oubliable