Le studio derrière Curse of the Sea Rats (que l’on peu littéralement traduire par La Malédiction des Rats des Mers), vous en avez peut-être déjà entendu parlé. A l’origine d’adaptations du dessin animé pour enfants, Peppa Pig, le studio catalan, Petoons Studio, sort aujourd’hui de sa zone de confort pour nous proposer un Metroivania, ou Ratoidvania comme ils aiment l’appeler, Curse of the Sea Rats dont je vais vous parler aujourd’hui. Annoncé en novembre 2022, le jeu édité par PQube ne tarde pas à sortir puisqu’il sera disponible partout dès le 6 avril 2023 en version numérique et en physique (sur Switch et Playstation).

Quelles promesses pour cette aventure dans la peau d’un équipage de rongeurs? A l’heure où j’écris ces lignes, je n’ai pas encore terminé le jeu, mais en suis à 90%, avec un peu plus de 10h de jeu, et niveau 36 tout de même. De quoi malgré tout avoir un maximum de cartes en main pour vous en proposer mon avis.

Cet avis est publié à partir d’une version Nintendo Switch dématérialisée fournie par l’éditeur et leurs relations presse que je remercie pour la confiance qu’ils m’accordent.

L’équipage d’un navire de l’Empire Britannique voguant sur les mers pour livrer 4 prisonniers se voit transformé… en rats. A l’origine de cette malédiction, Flora l’Ardente, une sorcière pirate, également à bord, ayant pris possession d’une relique ancienne: l’œil de serpent. A nous donc de lever les effets de ce sort et retrouver la malfaisante sorcière à moustache (qui, elle aussi a finit transformée en rongeur) pour retrouver notre forme habituelle ainsi que le fils du capitaine, enlevé par la même occasion.

Dans ce metroidvania, le scénario se dévoile plutôt anecdotique. Les bases sont posées d’emblée et ne bénéficient pas d’une quelconque évolution au fil des heures. Incarnant l’un des 4 personnages à notre disposition pour accomplir cette mission, Curse of the Sea Rats proposera parfois quelques dialogues, à l’humour bien dosé mais sans que cela n’alimente réellement son histoire. Notre but est clair, net et précis et rien ne pourra nous détacher de notre objectif: retrouver Flora, et décimer sa bande décalée et excentrique.

A noter que le jeu peut se jouer entièrement seul ou en coop locale jusqu’à 4 joueurs, une pratique qui se perd peu à peu et qu’il est donc pour moi important de préciser.

Si vous cherchiez un jeu à consonnance narrative, ce n’est pas en celui-ci que vous trouverez votre bonheur, mais il faut bien avouer que le jeu du studio espagnol a plus d’un sort dans son sac pour nous y scotcher manette (ou console) en main.

Pour tout vous dire, je ne m’intéresse que des très peu au genre du metroidvania, non pas parce que je ne l’aime pas mais par appréhension de sa potentielle difficulté et son aspect die and retry. Mais qu’à cela ne tienne, j’ai pris le risque avec Curse of the Sea Rats (je vous expliquerai pourquoi un peu plus tard). Et je ne regrette absolument pas. Entièrement en 2D donc, le jeu nous propose, à l’image du genre plusieurs phases de gameplay. Dans un premier temps, l’exploration qui nous demande sans surprise d’explorer la carte de fonds en combles pour tenter de se rapprocher de Flora et lever la malédiction. C’est ainsi que nous sommes amenés à découvrir de nombreux « biomes » dont le level-design typique du jeu de plateformes est au rendez-vous. Cet aspect seul ne se dévoilera pas être une simple promenade de santé.

Nous livrant à nous-mêmes pour atteindre notre but, il faudra aiguiser notre sens de l’observation pour déceler un certain nombre d’embranchements sur notre chemin pour avancer. En haut, en bas, à gauche, à droite, le jeu se dote d’un terrain labyrinthique aux multiples possibilités. Si quelques unes de ces zones ne sont explorables que sous certaines conditions, le jeu ne nous oblige pour autant pas à l’aborder dans un ordre bien précis. Nous allons où notre instinct nous porte dans une certaine mesure tout en priorisant la découverte de certaines pièces clés pour sauvegarder ou faire des voyages rapides.

Plus loin encore dans cette volonté de nous faire explorer sa carte, Curse of the Sea Rats propose son lot de « quêtes » secondaires. Des quêtes qui ne vous demanderont certes que de rapporter des objets bien précis à nos interlocuteurs mais dont la récompense peut s’avérer fort pratique.

Mais si vous pensiez que Curse of the Sea Rats n’était qu’une succession de couloirs, il va de soi que vous vous trompez. Evidemment, notre course se verra bien souvent interrompue par la présence de nombreux ennemis et boss en tous genres. Après avoir choisi votre personnage (qu’il vous ait possible de changer presque quand bon vous semble durant l’aventure), vous voilà donc partis dans une quête où les combats seront nombreux aux allures de Souls-like dans certains de ces aspects. En effet, chaque combat se termine par le « drop » d’argent utile à l’achat de consommables mais également d’orbes qui permettront de faire évoluer notre personnage dans ses arbres de compétences. Une ressource que nous perdons à chaque mort et qu’il faut venir récupérer. Oui, cela rappelle vaguement certains jeux. Chaque échec nous fera réapparaitre au dernier point de sauvegarde où nous étions au préalable, autant dire qu’il vaut mieux ne pas sous-estimer la proximité de ce dernier si on ne veut pas avoir à nous retaper tout le chemin. Et la réapparition d’ennemis est également de la partie.

En termes de difficulté, Curse of the Sea Rats est tout à fait accessible aux néophytes du genre. Un aspect qui me convient parfaitement, mais qui pourra éventuellement refroidir les habitués pour qui il manquera clairement d’une bonne dose de défis. Les boss ne font pas spécialement preuve de résistance dans leur pattern, si ce n’est qu’ils sont plus « sacs à PV » qu’autre chose. L’esquive quant à elle manque un peu d’intuition et la parade est quelque peu latente, tirant sur le timing plus que sur la réactivité de la touche. Mais en ce qui me concerne, le jeu me résistait juste ce qu’il faut pour que j’y trouve un niveau d’exigence convenable sans qu’il ne soit trop punitif pour moi.

Malgré tout, alors que le gameplay propose un large panel d’attaques spéciales pour terrasser nos ennemis divers et variés, la jouabilité et la maniabilité dans les phases de plateformes y trouvent une certaine limite dans la précision des mouvements. En effet, d’un léger décalage du joystick gauche et notre héros ne fait absolument pas ce qu’on aimerait qu’il fasse. Ainsi, les phases nécessitant une certaine précision, une certaine dextérité et un timing parfait peuvent vite devenir fastidieux.

Je vous le disais, je ne saute pas sur chaque metroidvania qui sort de par sa potentielle difficulté que j’ai souvent du mal à surmonter. Et pourtant, Curse of the Sea Rats m’a tout de suite accroché. Dans ma recherche de jeux indépendants qui explorent autre chose que le pixel-art, il est indéniable que le jeu de Petoons Studio sort du lot. Entièrement dessiné à la main, il est visuellement très joli et accrocheur. Son character design n’est pas en reste puisqu’il propose quelque chose d’assez original, sans oublier sa direction artistique que je trouve particulièrement attirante.

Sur Switch, en mode nomade, on lui regrette un certain manque de détails et de netteté parfois et en termes de fluidité, s’il est globalement assez stable, il faut s’attendre à quelques saccades pas bien méchantes mais présentes. Alors que j’ai eu la chance d’y jouer une semaine avant sa sortie officielle, quelques bugs peuvent être présents en l’absence d’un patch dit day one. En ce qui me concerne, je n’en ai pas vraiment eu, si ce n’est que mon « corps » pouvait tomber dans le vide quand je voulais récupérer mes ressources après une mort. Un « bug » que je contournais avec un rapide aller-retour dans la zone précédente pour le replacer à l’endroit où il devrait être. De plus, quelques coquilles de code sont présentes dans les sous-titres, n’entachant parfois pas l’échange et parfois, oui. Là encore, la mise à jour de lancement devrait régler ce souci.

Du côté de localisation, ses doublages sont en anglais et de fort bonne facture, avec la présence de sous-titres français, là encore dont la qualité n’est pas à redire. Il faudra toutefois passer par la case « options » pour que je se lance dans la langue de votre choix.

Du point de vue de la novice que je suis dans le genre, j’ai beaucoup aimé Curse of the Sea Rats. D’une exigence tout juste ce qu’il faut pour ne pas en être punitif, l’exploration et la liberté qui en découle, cette aventure a été une véritable bonne surprise. Mais pour ceux qui ont l’habitude du genre, Curse of the Sea Rats peut manquer d’un peu de panache pour être un incontournable notamment dans la dose de défis à relever. Malgré ses défauts, le jeu de Petoons offre une rafraichissante partie visuelle, entièrement dessinée à la main qui lui donne un certain cachet notamment dans sa direction artistique. Son gameplay quant à lui, bien que parfois un tantinet rigide et dont certaines mécaniques peuvent nous faire nous arracher quelques cheveux, notamment son esquive qui manque un peu d’intuition ou la maniabilité du joystick gauche, lui permet d’être très addictif.

Les plus

  • Le dessin est une franche réussite
  • Une difficulté bien dosée pour les néophytes
  • L’exploration sur un terrain de jeu labyrinthique
  • La DA très attractive
  • La variété des « biomes »
  • Le gameplay intuitif et addictif
  • La possibilité de jouer en coop locale

Les moins

  • Un scénario un peu en retrait
  • Des boss plus « sacs à PV » que véritablement difficiles
  • Quelques petites chutes de framerate
  • Un gameplay parfois un tantinet rigide
  • La maniabilité avec le joystick gauche parfois fastidieuse (déplacement + attaques spéciales)