Après The Legend of Heroes Trails From Zero sorti en septembre 2022, Nihon Falcom et son éditeur NIS America continuent sur leur lancée de porter les opus précédents d’une de leurs sagas phares sur consoles actuelles. Avec Trails to Azure, initialement sorti en 2011 sur PSP, l’arc de Crossbell se voit donc une nouvelle fois exporté sur PS4, Nintendo Switch et PC. Il est disponible depuis le 17 mars 2023 en version numérique et physique.


Conditions de test pour écrire cet avis:

  • Version: numérique sur Nintendo Switch
  • Clé fournie par l’éditeur
  • Temps de jeu: 52h
  • Histoire terminée: Oui
  • Complétion globale: non communiquée dans le jeu mais une partie du contenu secondaire a été complétée
  • Mode de jeu: nomade + docké
  • Difficulté: normale avec choix de baisser la difficulté lors de certains combats

L’histoire se déroule quelques mois après les événements de Trails From Zero. La SSS menée par son jeune leader Lloyd Bannings est aujourd’hui reconnue en tant que section majeure de la police de Crossbell et continue donc de mener diverses enquêtes dans la ville afin d’y faire régner paix, ordre et justice. Mais alors que la ville de Crossbell est calme et paisible, la SSS va vite se retrouver face à la résolution d’une mission d’une importance capitale aussi bien sur le plan local que pour la paix dans le royaume tout entier. Si vous avez fait Trails From Zero, l’importation de votre sauvegarde est possible vous octroyant quelques bonus à l’histoire. Moi, j’ai eu la bonne idée de faire Trails From Zero sur PS5 et Trails to Azure sur Switch autant vous dire que je suis donc passée à coté de ces quelques bonus.

Sous couvert de propos géopolitiques, Trails to Azure continue sur sa tendance à nous proposer un scénario complexe. D’ailleurs, il est primordial d’avoir fait le volet précédent, tant les références à celui-ci et les détails de son histoire sont omniprésents. Fort heureusement, la présence d’un récapitulatif des grandes lignes de ce dernier nous est proposé (au choix de s’y attarder ou non).

Si le scénario de Trails to Azure est rondement mené par son écriture, ses propos et ses personnages, il en ressort finalement les mêmes défauts que l’on pouvait reprocher à son prédécesseur. En ressort donc une aventure très intéressante mais particulièrement verbeuse. Les dialogues s’enchainent sans relâche, laissant donc se faufiler de nombreuses longueurs. Et le tout, évidemment, toujours en VO sous-titré anglais. Le vocabulaire reste toujours très soutenu tout en se mélangeant parfois à un langage familier, qui peut donc nous perdre un peu dans la compréhension globale.

Vous le savez, les JRPG c’est mon dada, et pourtant Trails To Azure a failli de nombreuses fois me tomber des mains tant son débit de parole en est presque arrivé à être « de trop ». Mais la ténacité m’a valu d’aller au bout et découvrir un final haut en révélations et portant son écriture à son paroxysme. Révélations, retournements de situation en tous genres, malgré les trop nombreuses longueurs, Trails To Azure clôture cet arc avec brio.

En termes de gameplay, là encore cette suite à Trails From Zero reprend trait pour trait ses mécaniques de jeu. Exploration et combat au tour par tour reprennent du service avec sa pointe de tactical RPG qui fonctionne toujours aussi. Malheureusement, en ayant fait l’épisode précédent, les nouveautés sont timides voire même inexistantes. Une seule et unique vraie nouveauté: la barre de Rush, présente à certains moments clés de l’histoire uniquement, qui permet surtout de ne pas se faire voler le tour par notre adversaire et lancer nos Arts sans délai. Une attaque très utile contre les ennemis puissants (autant vous dire également que j’en ai abusé sur les derniers boss du jeu).

L’exploration quant à elle se veut être simplifiée notamment grâce à l’obtention d’un véhicule. S’il n’est pas entièrement contrôlable librement, il permet néanmoins de se rapprocher de nos missions sans avoir à user nos souliers pendant 3km à pied.

Pour le reste, Trails to Azure reste identique à From Zero mais reste toujours aussi agréable à jouer. On retrouve ainsi les mécaniques déjà connues telles que les Arts, Crafts, S-Crafts, les team rush, les attaques de soutien et la notion d’orbments. Si le tout est déjà connu, je lui reproche néanmoins une difficulté inégale et trop aléatoire. Un combat pourra être incroyablement difficile et l’instant d’après d’une simplicité enfantine, tant le pattern des ennemis est laissé aux mains du « RNG » (random number generator). Fort heureusement, il propose une nouvelle fois de baisser la difficulté à chaque échec devant un ennemi (ou groupe d’ennemis) qui nous parait trop puissant.

Pour ce qui est du contenu, là encore cette suite reprend les bases de son prédécesseur sans réellement en apporter de vraies nouveautés. On retrouve donc les requêtes secondaires avec leur degré d’urgence et leur contenu plus ou moins intéressant pour le lore. Quête de chasse aux monstres, secours à la population, c’est une fois de plus du déjà vu mais qui reste efficace dans son accomplissement. Des mini-jeux sont également de la partie notamment avec la présence d’un Puyo-Puyo/Bubble Bobble like, qui je l’admets à aspiré mon âme pendant quelques temps.

Côté visuel, on retrouve évidemment l’aspect old-school de l’épisode original sur PSP de 2011 avec quelques remises au goût du jour notamment sur l’interface et les dialogues qui se sont modernisés (à l’image de Trails From Zero encore une fois). Si sur PS5, le volet précédent se voulait impeccable, sa suite sur Switch souffre de quelques désagréments notamment en termes de fluidité qui joue parfois au yoyo avec les images par secondes. Rien de très méchant, mais j’imaginais le jeu bien mieux optimisé dans la mesure où il n’est pas très gourmand en ressources graphiques. De plus, le mode nomade ne présente aucune réelle différence avec le mode docké si ce n’est l’éternelle plus value d’y jouer où on veut. Un détail pas si insignifiant pour ce type de jeu. L’OST quant à elle reste une valeur sûre.

Si je ne devais juger Trails To Azure qu’à son scénario et son écriture, il aurait clairement eu une meilleure « note ». Mais bien qu’étant une suite efficace exploitant son lore de fond en comble proposant ainsi un arc de la saga plus que réussi, il manque de trop d’éléments pour s’élever à la place qu’il mérite: une suite qui apprend des erreurs de son prédécesseur. Si les deux réunis forment la continuité d’un scénario complet et complexe, cette suite a tout aussi bien récupéré les forces du précédent volet mais aussi ses faiblesses. Très verbeux, parfois même trop, un gameplay identique, un manque d’innovation dans son contenu secondaire, les deux jeux semblent finalement n’en être qu’un seul qui a été scindé en deux pour tenter de masquer une certaine redondance.

Les plus

  • Un arc qui se clôture avec brio
  • Le scénario du premier exploité à son paroxysme
  • Un gameplay exigeant et efficace
  • La possibilité de baisser la difficulté après un échec en combat

Les moins

  • De trop nombreuses longueurs dans les dialogues qui peuvent nous faire perdre le fil
  • Quelques chutes de framerate sur Switch
  • Trop peu de nouveautés par rapport à Trails From Zero
  • Toujours pas de localisation française
  • Une difficulté inégale et mal dosée