Après le passage dévastateur de l’ouragan « Unity« , qui, à mon goût, signait la mort de la licence Assassin’s Creed, je me suis refusée de suivre l’annonce et l’avancement du nouvel épisode nommé « Syndicate« . Je n’ai ni regardé les bandes-annonces, ni lu d’articles, je n’ai clairement porté aucun intérêt à cet opus. Et pourtant, c’est arrivé day one, le vendredi 23 octobre, qu’avec ma moitié, nous nous sommes lancés à l’achat de ce dernier. C’est principalement l’époque dans laquelle se déroule l’aventure qui nous a poussé à craquer, et soyons honnêtes, l’envie de donner une seconde chance à cette saga que nous avons tant aimé depuis ses débuts sur PS3/Xbox 360

  
Mais que vaut réellement Assassin’s Creed Syndicate? Un petit récapitulatif s’impose avant toute chose. Dans cet épisode, nous sommes plongés au cœur de Londres en 1868. Occupée par les templiers, votre mission est, si toutefois vous l’acceptez, de libérer la ville grâce à non pas un mais bien deux assassins. Vous y incarnez, effectivement, Jacob et Evie Frye, des jumeaux, élevés par leur père qui leur a inculqué depuis l’enfance l’art de l’assassinat. Déterminés à combattre l’oppression des templiers, ils débarquent à Londres afin de le libérer du joug d’un certain Starrick. Sans plus attendre, voici ce que j’ai pensé d’Assassin’s Creed Syndicate. 

Qu’est ce que ça donne côté gameplay?

Pour cet épisode, Ubisoft a decidé d’apporter son lot de nouveautés à la licence. Tout d’abord, le système de combat. Très inspiré des Batman Arkham (entre autres), le nouveau système de combat est tout bonnement jouissif. Attaquer, contrer, étourdir, éliminer, manette en main, les combats sont d’un dynamisme inconnu jusqu’à maintenant dans la saga. Armés de leur canne-épée (et oui, fini les épées et autres haches, ce qui me convient très bien), les jumeaux Frye sont d’une violence sans nom, j’adore! La lenteur des combats commençait à fortement se faire ressentir au fil des années, et ce changement plus ou moins radical n’est pas pour me déplaire. Dans l’ensemble, les phases de combats se déroulent sans trop d’encombres, tant que vous gérez correctement vos équipements au cours du scénario. 

  
Vous serez amenés à incarner les deux assassins à tour de rôle. Jacob s’occupera des missions plus « rentre dedans » contrairement à sa sœur qui se la joue plus furtive. Personnellement, malgré mon gros défaut de ne pouvoir rester en mode discrétos bien longtemps, j’ai une nette préférence pour la jolie jeune femme grâce à ses techniques de combat plutôt rapides et agiles. Mais rassurez-vous, prendre le contrôle du jeune assassin est également très agréable. Mode grosse brute activé, allez les mecs, je vous attend. Chaque joueur à sa petite préférence. 

  
Concernant la personnalisation des deux protagonistes, nous sommes revenus à un système très basique. Cape, tenue, gantelet d’assassin, et armes. Je préfére, largement. L’année dernière, je me suis retrouvée avec un Arno aux allures très douteuses plutôt qu’avec une classe digne des précédents titres de la licence. Malgré tout, j’ai du mal avec les chapeaux hauts de forme, j’ai opté pour la tenue d’Ezio pour Jacob (qui me manque terriblement soit dit en passant mais il faut évoluer avec son temps). C’est encore une fois Evie qui hérite des plus belles amplettes (mais ça ne tient qu’à moi). Bref, pour personnaliser et améliorer vos assassins, rien de compliqué, des points d’expérience, des points de compétences, de la prise de niveau, quelques matériaux utiles à la fabrication, quelques piécettes en poche et le tour est joué.

Pour l’instant, niveau gameplay, j’aime beaucoup. C’est simple, plutôt intuitif, j’ai eu du mal à décrocher. Et c’est pas fini! Grosse nouveauté, le bien-aimé grappin. Quelle belle invention que cet outil! Il vous permettra de grimper sans difficulté, et de gagner de précieuses minutes pour aller d’un endroit à un autre: merci à la fonction tyrolienne. J’apprécie de nouveau me balader de toit en toit, encore une belle nouveauté. Et un point pour le mammouth (Ubisoft)! 

  

Le gameplay, c’est bien mais le scénario? 

En ce qui concerne le scénario, je le trouve, dans l’ensemble, très « bateau ». Exit l’histoire à l’eau de rose d’Unity (alléluia), on se retrouve dans un « Assassins vs. Templiers » pur et dur. D’un côté nous avons un Mr. Frye qui cherche juste à les éliminer les uns après les autres pendant que sœurette est à la recherche d’un fragment d’Eden: le Suaire, qui sert à… je vous laisse le découvrir par vous-même. 

Le scénario de 1868 est plutôt simple mais ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est le retour des scènes dans le présent et notamment le retour de deux personnages bien connu de nos services dans les épisodes précédents. Par ailleurs, le scénario a été ficellé de façon à en apprendre plus sur des personnages précédemment incarnés (allez, je suis gentille, je vous donne un indice: Assassin’s Creed IV). Personnellement, j’ai ressenti un vrai retour aux sources, grâce à quelques scènes cinématiques se déroulant à notre époque, mais qui malheureusement manquaient cruellement de gameplay comme dans les précédents opus.  Pour cause, il n’y en a pas. Du tout. Mais je ne vais pas le nier, le grand retour de la meta histoire, qui avait été oubliée depuis Black Flag, montre que les développeurs, malgré tout, apprennent de leurs erreurs, et franchement j’ai hâte d’en apprendre plus dans l’épisode de l’année prochaine (ou dans 2 ans mais là c’est trop demander je pense), surtout après avoir découvert une phase de gameplay très intéressante après avoir fini l’histoire. 

Bref, revenons dans notre belle année de 1868. Mis à part l’objectif d’assassiner les grands pontes templiers tout au long de votre périple, vous serez amenés à libérer les différents quartiers (au moins 3) de Londres au travers de diverses missions. Enlèvements, libérations d’enfants, chasses aux templiers, bref un petit éventail plus ou moins sympathique, bien qu’un peu répétitif si vous décidez de libérer tous les quartiers, qui vous fera mener une véritable guerre de gangs. Le tout agrémenté d’une formidable bande son, très British, qui vous plonge littéralement dans l’ambiance. Certains joueurs ont opté pour la VOSTFR, forcément c’est beaucoup plus crédible, et il faut avouer que le doublage français est très décevant, surtout quand on entend Evie parler: soit belle mais surtout tais-toi!  Bon, ça n’empêche que j’ai laissé le jeu en VF, je m’y suis faite.

  
Gros point fort du jeu, du 100% solo. Plus de multi, plus de coop, merci! Le seul petit défaut que je trouve, et c’est la raison pour laquelle je n’en ai pas parlé jusqu’à maintenant, le jeu ne m’a pas imposé plus que ça l’utilisation des Rooks, la bande à Basile, euh de Jacob pardon. Pour tout vous dire, j’ai terminé le scénario, sans avoir dépensé un seul centime ni matériaux afin de procéder à leur amélioration. Je trouve ça plutôt dommage, ce qui en fait du coup une fonction inutile dans le jeu. Contrairement à la flotte de d’Edouard Kenway d’Assassin’s Creed IV qui pouvait être envoyée en mission afin de récupérer des matériaux et des fonds financiers ou encore la confrérie d’Ezio Auditore qui partait en quêtes d’assassinats, les Rooks m’ont tout bonnement servis à… rien. Un concept, plus que mal exploité.

En terme de durée de vie, le scénario est beaucoup plus court que les anciens opus: il est composé de 9 séquences contre l’habituelle douzaine. Malgré une fin assez inoubliable, j’ai un arrière goût de trop peu. Comptez une quinzaine d’heures pour terminer la trame principale, je vous l’accorde c’est pas le 7/8h que nous proposent d’autres jeux. Mais bon, à côté de ça, la ville vous offre encore de belles surprises. 

  
C’est bien beau tout ça mais graphiquement c’est…

Graphiquement, je vais être honnête, je ne le trouve ni magnifique ni horrible. Il est juste correcte. Je ne suis pas une joueuse qui achète un jeu pour ses graphismes. Les graphismes c’est plaisant d’en avoir, mais en ce qui concerne Assassin’s Creed, et vu le désastre d’Unity, j’ai été beaucoup moins regardante. Pour l’instant le jeu m’offre une bien meilleure expérience, pas de chutes de framerate ni d’énormes bugs insupportables. Moi je dis oui monsieur! Et j’assume! D’ailleurs, en parlant de bugs, oui il y en a. Ce n’est pas parce que je déborde de compliments que le jeu est parfait, non, loin de là. Mais je ne peux que constater les améliorations qu’ont apporté les développeurs. En ce qui me concerne, les « seuls » bugs que j’ai rencontré sont les éternels « mais je t’ai pas demandé de monter là pauvre cruche! » ou encore « mais poussez vous pardis! ». Rien d’insurmontable, cela peut être parfois agaçant, certes, mais je fini toujours par me remémorer ces moments où la manette a failli voler pour mille fois plus que ça en contrôlant Arno. 

Petit coup de gueule aussi sur ce flou de mouvement constant quand on conduit les voitures (ou calèches, carrioles, je ne trouve pas de terme approprié). J’ai horreur de ça, ça me donne plus mal au cœur qu’il ne procure un effet de vitesse. Mais bon je sais que certains l’apprécieront d’autres non, les goûts et les couleurs comme on dit. 

  
Vous l’aurez compris, j’ai apprécié jouer à cet opus. Après le picrate de 2014, l’épisode 2015 n’en ai pas pour autant un grand cru de la série, mais manette en main, il est plutôt agréable et on ne peut que constater la volonté de revenir à une base très appréciée des joueurs et de rattraper les erreurs passées. J’attend la suite, oui, je l’avoue, et je ne regrette absolument pas cet achat qui s’est fait sur un coup de tête. 

Points forts

  • Un gameplay fluide et dynamique
  • Le retour de la meta histoire
  • 100% solo
  • 2 assassins pour le prix d’un
  • Personnalisation simple mais complète

Points faibles

  • Graphiquement pas le jeu de l’année
  • Quelques bugs qui subsistent 
  • Un scénario plus court que d’habitude
  • Le maniement des « voitures » (surtout quand on veut s’essayer aux courses de rue)

Sur ces bonnes paroles, j’y retourne, en quête du précieux trophée de platine, histoire d’en profiter un maximum et d’exploiter tout ce que le jeu a à m’offrir. Vous l’aurez compris, malgré ses défauts, ce volet m’a fortement réconcilié avec la licence, et j’espère revivre cette expérience dans les prochains (quand on a trouvé le bon filon, ce serait con de creuser à côté). Je pense avoir le même avis que tout le monde: une désannualisation ne ferait pas de mal à la série, quitte à continuer dans cette bonne voie. Enfin, je tenais à préciser que les images du jeu ont été tirées de la version PS4