Studio fondé en 2014 par d’anciens développeurs de Riot Games, Jesse Houston, Sean Bender et Robin Mayne, à Vancouver au Canada, Phoenix Labs n’a à son actif aujourd’hui que l’action-RPG Dauntless, sorti en 2019 sur PC, Playstation 4, Xbox One et Nintendo Switch dont l’accueil critique fut plutôt chaleureux. Le 8 septembre, leur catalogue se verra étoffé d’une nouvelle production, dont je vais vous parler aujourd’hui, Fae Farm. Annoncé en avril 2023, le nouveau projet de Phoenix Labs est un jeu de simulation à la ferme dans un monde féérique en solo et multijoueurs, sur PC (Steam et Epic Games Store) et Nintendo Switch. Alors que ce mois de septembre ne fait que commencer avec des sorties déjà fortes, Fae Farm a-t-il ce qu’il faut pour se faire une place dans le calendrier chargé des sorties?
Version | Numérique sur Nintendo Switch fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Entre 40 et 45h (pour terminer l’histoire) |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | Non communiquée |
Difficulté | Unique |
Mode de jeu | Nomade + docké |
Genre | Simulation, aventure, RPG |
Date de sortie | 8 septembre 2023 |
Prix (maximum conseillé) | Nintendo Switch: 59€99, Steam/Epic Games Store: 39€99 en standard, 59€99 en Deluxe |
Plateforme(s) | Nintendo Switch, PC (Steam/Epic Games Store) |
Voix | / |
Textes | Japonais, Anglais, Espagnol, Français, Allemand, Italien, Portugais, Coréen, Chinois |
Jouabilité | Compatible manette Nintendo Switch Pro |
Après avoir créé notre personnage à notre image (ou pas), nous arrivons non sans quelques tumultes météorologiques à Azoria, une île où il fait bon vivre mais où l’activité touristique est en déclin à cause d’incroyables tourbillons qui empêchent de nouveaux arrivants d’y poser pied. Après avoir rencontré Madame la Maire, Merritt, nous prenons nos quartiers dans une ferme, dont il faudra s’occuper. Mais notre mission consistera avant tout à sauver Azoria de ces conditions météorologiques qui font rage et calmer les créatures qui en sont la cause.
Contrairement à d’autres jeux du genre, Fae Farm ne se contente pas juste de nous lâcher sur notre terrain de jeu et nous laisse nous débrouiller. Non, Phoenix Labs a pris le soin de scénariser son aventure, afin avant tout de donner un contexte à son univers et ses personnages. Mais bien plus qu’un simple contexte, le scénario de Fae Farm se laisse suivre et apporte une certaine profondeur, bien que très simpliste, à son gameplay. En résulte une aventure somme toute très simple mais qui transpire la bonne humeur et la fraicheur dans un univers coloré et joyeux.
C’est du côté de son gameplay que Fae Farm tire tout son potentiel. Car sous ses airs de simulation de « farming » mignon, assumé et revendiqué (on ne peut pas lui enlever ça), son aventure se voit aussi bien dirigée par les chapitres qui la composent (au nombre de 8) et leurs nombreuses quêtes (principales et secondaires) tout en nous laissant une liberté totale quant à la gestion de notre petit cocon agricole.
En effet, Phoenix Labs a su mélanger avec brio le genre bac à sable et une quête scénarisée tout en proposant diverses phases de gameplay et de styles de jeu. Mais pour cela, il faudra bien évidemment apprendre ses bases avant de rentrer dans le vif du sujet. Exploration, récolte, construction, crafting, mais aussi vente au marché, maitrise des outils, les premières heures de Fae Farm ne dépayseront les habitués du genre que par son style graphique et sa direction artistique colorée et guillerette. Et c’est après les premiers chapitres qu’il nous dévoile son incroyable contenu, et ses innombrables possibilités.
Car si vous attendez de cette modeste production qu’elle soit simplifiée, ne vous y trompez pas. Au delà de son univers féérique, Fae Farm propose une expérience de simulation particulièrement complète, et j’en ai moi-même été surprise tant il a de contenu à proposer. Une fois les bases connues, Fae Farm ne s’arrête pas en si bon chemin dans sa quête de nous faire voyager dans Azoria. Alors que nous faisons connaissance avec les différents personnages, marchands et donneurs de quêtes, vient alors les prémices de son aventure: rendre à Azoria un climat vivable pour ses habitants et visiteurs. Pour cela, nous sommes missionnés de découvrir les différents biomes qui la composent et ses 3 donjons pour rencontrer les créatures qui sont à l’origine de ces désagréments climatiques.
Et c’est dans cette découverte d’Azoria qu’on découvre les nombreuses possibilités de crafting du jeu, de la plus simple recette culinaire, aux nombreux objets de décorations en passant par les objets nécessaires à l’amélioration de la ferme (et de ce fait à l’amélioration des attributs vitaux de notre personnage) ou encore les nombreuses possibilités d’élevage d’animaux et de cultures de légumes le tout en changeant de saison au fil que les jours passent. Et derrière toutes ces possibilités, se cachent évidemment de nombreuses heures de récoltes en tous genres et…de combats pour pimenter un peu tout ça.
Difficile de statuer toute l’envergure et l’ampleur du contenu de Fae Farm, tant il se révèle incroyablement dense entre les quêtes principales, secondaires, contrats, et le système d’amitié et de romance avec les autres habitants d’Azoria. Malheureusement, cela peut avoir un prix: celui d’une certaine répétitivité qui peut s’installer à la complétion des donjons, notamment, composés de 25 étages chacun, et d’une certaine exigence qui y va crescendo dans ses combats. Oui, les donjons peuvent paraître particulièrement longs à terminer, notamment si on cherche à récolter un maximum de ressources (utiles entre autres à l’amélioration de nos outils indispensables).
Mais une chose est certaine, quelques heures m’ont suffit pour être happée dans le jeu, dans son univers, et y être totalement accrochée. Son gameplay aussi intuitif qu’il peut laisser entrevoir une certaine dose de défis est particulièrement addictif et les heures passent sans qu’on s’en rende compte. Et alors que le fun est bien présent quand on y joue en solo, sa dimension multijoueurs est indéniablement un plus pour ceux qui aiment les aventures entre amis.
Un gros point fort, qui peut être un détail pour certains, la possibilité de construire, cuisiner, crafter, (etc, etc) sans avoir besoin d’avoir les matériaux dans notre inventaire de personnage mais directement de la réserve. Un gain de temps bienvenu!
Visuellement, et je ne parlerai bien évidemment ici que de la version Switch, Fae Farm est particulièrement réussi. Dans son aspect le plus brut, Fae Farm propose une identité visuelle qui lui est propre, mêlant à la fois univers « réaliste » et féérique. Le système de saisons est une franche réussite, faisant aussi bien changer l’aspect visuelle d’Azoria et ses biomes, sa faune mais aussi sa flore. On lui félicitera un monde particulièrement vivant et rafraichissant. Sa direction artistique n’est pas en reste, exploitée par ses couleurs, et son character design en « chibi » qui met l’accent sur son côté mignon et joyeux.
Malgré tout, Nintendo Switch oblige, il se voit parfois entaché de quelques petits défauts techniques. En mode docké, quelques chutes de framerate sont à prévoir, bien que légères et discrètes. En mode portable, c’est sa netteté qui se verra légèrement réduite, ce qui aura une incidence sur la visibilité globale de la carte.
De plus, j’ai remarqué un petit bug dans les « contrats ». En effet, les « florins » (la monnaie d’Azoria) sont particulièrement indispensables dans notre progression, et des quêtes nommées « contrats » nous sont proposés pour nous faciliter un peu la tâche. Malheureusement, ce système est assez tendancieux. Il demande de rendre un certain nombre d’objets/matériaux mais alors que nous les avons bien sur nous impossible de valider le contrat. A côté de ça, je recevais malgré tout mes florins quand le contrat expirait. Un mal pour un bien.
L’OST, elle, n’est pas en reste, et se fond parfaitement avec l’univers. Sans être inoubliables, ses mélodies accentuent le bon vivre d’Azoria et de ses environnements, appuyant sur une immersion certaine.
En lançant Fae Farm pour la première fois, j’étais loin de me douter du potentiel qu’il pouvait avoir. Mêlant intelligemment bac à sable et aventure scénarisée, Phoenix Labs révèle ici un univers prometteur, accrocheur et addictif. Les heures passent et il est difficile de décrocher du jeu, me rappelant dans une moindre mesure mes nombreuses heures sur un certain Ark Survival Evolved, les dinosaures en moins, dans un univers féérique rafraichissant, coloré qui transpire la bonne humeur. Non sans défauts, on lui regrettera une certaine répétitivité dans ses donjons, au nombre de 3, qui utilisent un schéma identique appuyant également sur une certaine longueur pour les terminer. Mais on réussit sans mal à en faire abstraction tant Fae Farm a un contenu absolument gargantuesque qu’on n’aurait pu soupçonner.
- Le mélange bac à sable et scénario qui fonctionne très bien surtout pour jouer en solo
- La direction artistique entre réalisme et féérie
- Un contenu incroyablement dense
- Addictif au possible
- Le système de saisons qui influe sur l’entièreté de la carte (faune, flore, etc…)
- La possibilité de crafter à partir de matériaux présents dans la réserve et pas seulement dans notre inventaire
- Les donjons un peu longs
- Quelques chutes de framerate en mode docké
- Un bug qui empêche de valider les contrats (au moment où j’y ai joué soit avant le patch day one)
Note de patch et roadmap
Avant d’achever ce test, il est important de vous spécifier que j’ai terminé le jeu il y a déjà quelques jours et que le patch dit day one n’a été disponible que le 5 septembre. Mais voici la note de ce dernier et ce qu’il a apporté/corrigé:
- Ajout de l’épinglage de la recette pour qu’elle fonctionne comme prévu.
- Ajout de la quête de saluer les animaux pour les déplacer plus facilement dans la ferme.
- Ajout des succès sur PC.
Résolution de bugs:
- Augmentation du taux de « drop » dans les donjons pour rendre leur progression plus fluide.
- Cheminement des animaux amélioré pour qu’ils ne restent pas coincés ou se téléportent.
- Nous nous sommes assurés que toutes les quêtes de cuisine de type feu comptent dans la progression des quêtes alimentaires
- Correction de crashs liés à la fin de la journée, à l’entrée dans les donjons, et au mode construction
- Multijoueurs: correction de la concordance avec l’hôte de la partie, de crash de fin de journée, de crash au passage au chapitre 2
En ce qui me concerne, je tiens à préciser que je n’ai pas eu à faire à ce genre de problèmes sur la version Switch, hormis ceux que je vous ai cité plus haut.
En ce qui concerne le contenu post-lancement du jeu, Phoenix Labs n’ont pour l’instant rien de concret à nous annoncer mais peuvent déjà nous dire c’est qu’ils planchent déjà sur le futur du jeu, notamment sur l’expérience multijoueurs mais pas que. En effet, ils aimeraient apporter aux joueurs de nouvelles aventures, de nouvelles zones à explorer, de nouvelles histoires à raconter et bien sûr plus de magie et ce dans les mois suivant la sortie du jeu. Fae Farm a assurément de beaux jours devant lui!
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