Et voilà, comme chaque mois, Alex, le créateur du Top Five Game Addict, nous a donné le thème de ce mois-ci. Je vous invite au passage à aller faire un petit tour (si ce n’est pas déjà fait) dans son univers. Je vous avoue qu’en tant que blogueuse fraîchement débarquée, cela faisait un moment que je l’attendais avec impatience. Enfin voilà. Alex nous a encore pondu un thème du tonnerre, qui risque d’en faire perdre la tête plus d’un! J’adore!

En ce mois d’octobre, il nous est proposé de réfléchir sur l’évolution du monde du jeu vidéo ces dernières années. A la lecture du thème, tellement de points me sont venus à l’esprit que j’aurai pu rebaptiser ce TFGA en TTGA (Top Ten Game Addict). J’ai donc decidé de concentrer mon article sur le contenu en général des jeux. Indirectement je vais pouvoir exprimer certains des petits de gueule qui me tiennent à cœur depuis quelques temps. Pour mon tout premier TFGA, je vais littéralement m’é-cla-ter!

5. Les DLC ou comment éviter de finir les jeux

Apparus au début du millénaire sur PC, les DLC (à l’époque communément appelés add-ons) sont devenus peu à peu la maladie la plus contagieuse qui soit dans les jeux-vidéos. Quel que soit notre plateforme choisie, toutes les licences y passent (mis à part quelques rescapées, mais c’est rare). Pourquoi ai-je décidé de parler des DLC? Tout simplement, car vus de ma fenêtre, ces derniers sont un bon moyen pour les développeurs d’éviter de finir les jeux avec le contenu initialement prévu (et, oui, ne l’oublions pas, de rentabiliser un peu plus leurs jeux). Je me souviens du temps où les jeux n’avaient pas besoin de DLC. Ils étaient complets, finis, et nous nous contentions d’attendre qu’ils nous sorte la suite. Ce qui est le plus malsain dans cette facette du jeu-vidéo c’est que pour les jeux que nous aimons énormément, nous espérons voir arriver des DLC, et plus précisément en ce qui me concerne, des DLC solos. What The F*ck? Vous êtes pas foutus de finir un jeu ce qui m’incite à vous autoriser de me vendre le petit bout qui manque dans 2 mois? Vous l’aurez remarqué, quand je me lance dans une discussion sur les contenus téléchargeables ça me met hors de moi, à la limite d’enfiler un pantalon violet et de voir ma peau devenir verte. Attention toutefois, je ne met pas tout le monde dans le même panier, certains développeurs prennent le peine d’offrir une expérience de jeu complète dans le jeu « de base » mais décident de sortir du contenu supplémentaire pour le plus grand plaisir des joueurs (et peut-être un peu arrondir les fins de mois)

D’ailleurs, DLC, downloadable content, contenu téléchargeable, encore quelque chose qui à la rigueur passait mieux avant: ils sortaient en boîte sur support! Aujourd’hui on se contente dans le meilleur des cas d’un code permettant de récupérer notre bien sur les plateformes de téléchargements.

Le débat des DLC fait rage au sein de la communauté de joueurs. Certains sont pour, d’autres contre. C’est un sport national, une mode qui ne risque pas de s’éteindre de si tôt, et malgré les prix proposés, c’est un commerce qui marche. Je ne polémiquerai pas plus longtemps, je ne parlerai ni des DLC type skins d’armes ou de personnages et encore moins des micro-transactions.

4. Les multijoueurs: vers la fin du fun?

J’avais commencé à écrire un article coup de gueule au sujet des modes multijoueurs des jeux et puis le sujet de ce TFGA est très bien tombé. Je vous arrête tout de suite, le « online » ne m’a jamais déplu, mais c’est plutôt la communauté qui va être au centre de ce paragraphe. Le multijoueurs serait-il moins fun qu’avant? À mes yeux, oui. Les jeux incluant des modes multijoueurs se sont particulièrement démocratisés à la génération de consoles précédente et forcément cela a attiré plusieurs types de joueurs d’année en année et la façon de jouer à beaucoup évoluée.

Call of Duty et ses campeurs (ou comme j’aime les appeler, ceux qui font caca dans les coins), Destiny et ses « glitcheurs » qui abusent de la moindre faille d’arme, de doctrine, ou d’équipement, la mode du t-bag, le spawn kill (que nous avons remarqué en masse notamment dans la phase bêta du très attendu Star Wars Battlefront), le hors-map, le lagswitch, tout ceci me « dégoûte » littéralement du jeu en ligne et signifie pour moi la fin de l’amusement. Des techniques de jeu peu fair-play qui gâchent tout le concept de base, le tout pour satisfaire son égo et en mettre plein la vue avec son « ratio ». S’entretuer in-game oui, mais gâcher le plaisir des autres joueurs, non. J’ai perdu le goût de jouer en ligne. Ou alors, je suis une joueuse particulièrement vieux-jeu qui ne se fait pas aux nouvelles façons de jouer. Je n’écarte aucune possibilité.

3. Trop de remasterisations tuent les remasterisations

Encore un des plus gros débats qui fait rage depuis la sortie de cette nouvelle génération de consoles. Bien que déjà omniprésentes sur l' »old-gen » (notamment sur PS3 sur laquelle sortaient les HD Collection PS2), les remasterisations font partie intégrante du jeu-vidéo depuis ces deux dernières années. Je fait partie de ces joueurs qui sont heureux de voir leurs jeux préférés revenir plus beaux, et plus fluides mais soyons honnêtes, les « remastered » sont une plaie.

Voici ce à quoi se résume cette effervescence: des ventes faciles, sans prises de risques, qui ne creusent pas trop la tête de nos chers développeurs. Uncharted, Halo, Gears Of War, The Last Of Us, God Of War, mais aussi Prototype, DmC, Tomb Raider, Resident Evil, pour ne citer que les premiers titres qui me viennent en tête. D’excellents titres oui, mais pour certains faits et refaits.

« Ben oui, mais moi j’ai pas eu l’occasion de les faire à l’epoque. » Je suis d’accord avec cet argument mais la remasterisation de certains jeux est pour moi complètement inutile (me viennent à l’esprit Prototype, Saints Row IV ou encore Sleeping Dogs). Mais tant que ça se vendra il y en aura. Je montre du doigt un éditeur en particulier qui a decidé de faire de ces remastered sa principale activité, Capcom, vu les ventes faramineuses de Resident Evil HD. Au jour d’aujourd’hui, ils ont le plus grand nombre de remastered à leur actif alors qu’ils pourraient faire tellement plus!

Bref, tout ça pour dire que trop c’est indéniablement trop! Mais ils sont malins nos développeurs, car avec le peu de nouveautés qu’on me propose (je suis un peu marseillaise là, il y a quand même eu d’excellentes nouvelles licences et suites), je suis la première à les acheter ces remasterisations! Bon pas toutes, mais quand même!

Pour en revenir au sujet principal, oui, c’était mieux avant. Il n’y en avait pas. Le seul jeu de l’époque qui me vient à l’esprit là tout de suite est Metal Gear Solid: The Twin Snakes sur Gamecube, remake à part entière du premier opus sorti sur PlayStation 1. Il est loin d’être ressorti à peine un an après. A l’epoque, quand un jeu sortait, c’était du nouveau et du frais.

2. Le syndrôme des mondes ouverts

Avec la technologie actuelle, le nombre de jeux en monde ouvert s’est incroyablement développé. Alors, le monde ouvert c’est bien, c’est beau, c’est grand, c’est long mais bien trop souvent victime de sa complexe conception. Ce que je veux dire par là, c’est que tous les jeux en monde ouvert auquel j’ai joué (ou grâce aux différents retours des joueurs), sont truffés de nombreux bugs: ce que j’appelle le syndrôme du monde ouvert. Pouvant aller du bug graphique rigolo à la si redoutée corruption de sauvegarde, ces défauts de conception peuvent vous gâcher toute votre expérience sur un jeu. Pour une corruption de sauvegarde, rien à faire, même après la sortie d’une mise à jour, vous êtes obligés de recommencer à zéro, du moins c’est l’expérience que j’en ai faite sur Watch Dogs. Petite anecdote, 98% du jeu, je n’ai plus qu’à me faire infiltrer 5 fois pour obtenir le précieux trophée de platine. Chouette! Un joueur vient me hacker, à la fin de l’intrusion, je me retrouve avec la tenue de base du jeu, et sans armes dans mon inventaire. Je regarde ma carte, rien ne semble anormal. Tiens, pourquoi je dois refaire le didacticiel des intrusions en ligne? Après recherche sur le net, le résultat est sans appel: corruption de sauvegarde. Impossible donc pour les autres joueurs d’infiltrer ma partie. Quelques jours plus tard, Ubisoft déploient le tant attendu patch, je relance le jeu. Et non, ma sauvegarde est toujours corrompue. Ils ont empêché le problème mais pas de réelle solution pour les joueurs qui en ont déjà été victime. Et encore je ne fais pas un listing complet des soucis que j’ai pu avoir sur d’autres jeux. Même Metal Gear Solid V n’a pas pu y échapper.

Alors, je ne dis pas que tous les joueurs rencontrent toujours des bugs gênants dans les « open-world » mais ça arrive très fréquemment et je ne dis pas non plus que cela n’arrive jamais dans les jeux en « couloirs ». En tout cas, je suis de plus en plus réticente en ce qui concerne ce genre de jeux. D’expérience personnelle, je rencontre beaucoup plus souvent de bugs dans les jeux en monde ouvert (peut être que ces jeux ne m’aiment pas finalement). Malheureusement, avoir les yeux plus gros que le ventre a toujours des conséquences. Et le souci, c’est que nous sommes obligés d’attendre un signe de vie des développeurs: « nous sommes au courant du problème que certains joueurs rencontrent. Un patch est en cours de développement et sortira prochainement. » Oui, mais quand?!? Certains jeux ont un suivi très efficace, d’autres non et à la sortie du dit patch, le problème est résolu mais il est possible qu’un autre survienne. Aaaaaaaah! Maintenant faut attendre la mise à jour de la mise à jour. Y a de quoi perdre les pédales quand même! Far Cry, Crysis, The Getaway, quelques noms de jeux à monde ouvert qui n’étaient pas autant victimes de la technologie, du moins pas à mes souvenirs.

Bref, j’adore ces types de jeux, on y est libres, du contenu, il y en a, mais nous ne sommes jamais à l’abri d’une mauvaise surprise, et c’est pour ça qu’au jour d’aujourd’hui je me sens plus attirée par des jeux plus « linéaires », à l’ancienne.

1. « C’est quoi cette fin? »

Ce qui me manque le plus dans les jeux d’aujourd’hui, une fin, une vraie. De nos jours ça se limite presque à un « et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » ou « suite au prochain épisode ». T’es à fond dedans, tu sens que c’est la fin mais tu regardes la cinématique en espérant que c’est pas complètement terminé et là, c’est le drame. Crédits. Comme si tu étais au cinéma, dans le doute, tu regardes tous ces noms défiler. Ouf, encore une cinématique. Une conversation commence et le personnage principal fini par une phrase de type « à bientôt pour de nouvelles aventures ». Tu restes figé, perplexe, et marmonnes « Mais c’est quoi cette fin?! »

À l’époque, la sortie d’une suite à un jeu était incertaine, les développeurs prenaient la peine de nous faire une fin digne de ce nom et de longueur correcte. Aujourd’hui, c’est 3 minutes montre en main, et faut faire avec. On va y arriver au « boss de fin battu, bim crédits ». Et quand c’est pas la pauvreté de la fin en elle-même qui est décevante, c’est son contenu (M. Kojima et Konami, cette phrase vous est adressée). En clair, il n’y a plus de fins à la hauteur des scénarios (bon y a aussi les scénarios qui ne sont pas à la hauteur tout court mais là je divaguerai un peu). Si je devais citer la fin qui m’a le plus marqué ces dernières années c’est celle de Metal Gear Solid 4: Sons Of The Patriots: 45 minutes de cinématiques pour clôturer le jeu! Je vous raconte pas le pied, bon par contre pour le coup c’est le seul jeu que je connaisse qui ait une fin aussi imposante. Je n’en demande pas tant pour tous les jeux mais une petite dizaine de minutes, ce serait quand même chouette.

C’est ainsi que s’achève mon premier Top Five Game Addict, ne me jetez pas de tomates à la figure, bien que le jeu vidéo ait ses défauts, je l’aime, beaucoup, passionnément, à la folie. Tout évolue, le jeu n’y a pas échappé. Les joueurs ont évolués aussi. C’était mieux avant? Non, c’était différent. Les jeux coûtent de plus en plus cher pour nous satisfaire, et malheureusement on ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre et… Je vous laisse la liberté de finir la phrase.

Je tiens à préciser que je ne met pas tous les jeux ni les joueurs dans le même panier, ce sont des constatations générales pour chacun des points évoqués. En tout cas, merci à ceux qui ont pris le temps de tout lire, et si vous souhaitez en débattre d’avantage, vous savez où me trouver!