Annoncé le 13 septembre 2023 lors d’un State Of Play, Pacific Drive m’avait tout de suite attiré. Nous sommes donc quelques mois plus tard et Pacific Drive sort enfin sur PS5 et PC. Développé par le studio Ironwood Studios (créé par un vétéran de l’industrie Alexander Dracott qui nous livre donc son premier jeu avec son studio bien à lui) et édité par Kepler Interactive, le concept de Pacific Drive est simple au demeurant mais se révèle redoutable une fois manette en main. Chronique de mes déboires au volant de mon break, coincé dans une zone dangereusement sinistre.

VersionNumérique sur PS5 fournie par l’éditeur
Temps de jeuEnviron 40h
Histoire terminéeOui
Complétion totale52% des trophées
DifficultéUnique mais modulable

Genre(s)Survie, FPS
Date de sortie22 février 2024
Prix (maximum conseillé)29€99
Plateforme(s)PlayStation 5, PC
VoixAnglais
TextesAllemand, Anglais, Chinois, Coréen, Espagnol, Français, Japonais, Russe

30 ans après qu’une catastrophe ait touchée la Zone d’exclusion Olympique située dans le Nord Ouest du Pacifique, vous vous retrouvez au volant d’un vieux break usé avec pour lourde mission que d’assister un trio de scientifiques afin de faire la lumière sur plus de trente années de mystères entourant cette fameuse zone. Tel est le point de départ scénaristique de Pacific Drive. Si je ne m’étendrais pas sur l’histoire en elle même, sachez que le procédé ici à l’œuvre rappelle fortement un certain Firewatch puisque tout comme lui, vos seuls échanges de dialogues se feront via la radio. Vous ne rencontrerez donc aucun PNJ lors de votre aventure et serez donc livré(e)s à vous mêmes durant toute votre aventure.

Le plus important dans Pacific Drive n’est pas (vraiment) le scénario mais bel et bien ce que vous allez vivre vous au volant de votre break. Parce que le cœur (voir même l’âme de ce Pacific Drive) c’est ce que vous ferez une fois lancé sur les routes de la zone d’exclusion et surtout ce que vous allez y vivre.

A bord de votre vieux break qui deviendra votre meilleur pote, vous allez devoir explorer une multitude de zones afin de repartir avec le plus de « loot » possible, qui sera utile pour la confection d’améliorations en tous genres. Mais le voyage ne sera pas de tout repos puisque vous devrez faire affaire avec les anomalies présentes sur le terrain (ils peuvent prendre la forme d’électricité, de radioactivité, etc) ainsi qu’aux diverses pannes du break que vous devrez réparer sur le pouce.

Entre le pneu qui crève ou bien le bout de taule à réparer dans l’urgence (sans parler de la panne moteur ou d’essence), vous devrez faire preuve d’adaptabilité en composant en temps réel aux aléas de votre course en cours. Une fois rentré au garage, vous devrez alors vous (re)préparez au prochain voyage en vidant le coffre, réparer la voiture, acheter des améliorations et confectionner des outils nécessaires à votre exploration (comme un pied de biche par exemple).

Si dans mes premières heures, j’ai de suite pesté contre la répétitivité de la boucle de gameplay, j’ai pris le taureau par les cornes et changé des choses dans le menu d’accessibilité (par exemple, rendre la nuit plus clair, réparer automatiquement la voiture lors du retour au garage) pour rendre l’aventure plus douce, sans forcément dénaturer l’expérience. Je ne vous le cache pas, mes premières heures ont été vraiment pénibles dans le sens où je ne m’attendais pas du tout à ce que Pacific Drive soit un jeu de survie, basant uniquement (ou presque) sa narration sur l’expérience que fera le joueur manette en main. Mais j’ai persévéré.

J’ai finit par me faire à son concept et fait ce que le jeu attendait de moi dans sa boucle de gameplay. Enchainant les explorations pour récolter toujours plus de loot nécessaire à la fabrication d’améliorations à la fois pour le break mais aussi pour le garage, qui n’est rien d’autre que votre QG. Plus les heures passant, plus le coup de cœur pour Pacific Drive se faisait être insistant. Au moment de voir le générique de fin, j’ai eu un petit pincement au cœur, signe des œuvres les plus marquantes selon moi.

Ce que j’ai vécu dans Pacific Drive me marquera un petit moment et avec un peu de recul, il est vraiment rare qu’un jeu vidéo réussisse à me faire changer le premier avis que j’ai sur lui, du moins comme l’a fait le titre de Ironwood Studios. Certes, j’en ai bavé puisque non habitué aux jeux de survie mais le fait que Pacific Drive soit aussi accessible qu’il l’est a contribué au plaisir de jeu que j’ai eu durant toutes mes sessions. Mais il n’est certes pas de tout repos puisque le jeu m’en a fait vivre des vertes et des pas mures sans me laisser le moindre répit que ce soit. Mais je tiens tout de même à préciser que nous ne sommes pas en face d’un Souls-like, juste que le pic de difficulté vient avant tout de moi, n’étant pas habitué aux jeux de survie purs et durs.

Mention (très) spéciale au break. Si au départ, on n’a juste affaire à un vieux break moisi, le fait qu’il soit « vivant » joue énormément dans le processus d’attachement au bestiau de métal. Et quand je dis vivant, ce n’est sans aucun jeu de mots. Il a vécu cette aventure en même temps que moi, traversant les épreuves, allant même parfois jusqu’à communiquer avec moi. S’il m’en a fait voir, moi aussi. Je me suis pris d’affection pour lui, même si parfois sur le terrain, face a ses coups de folie, je n’avais qu’une envie, c’était de l’envoyer à la casse. Mais au final, la joie et la satisfaction de le voir sans cesse être amélioré pour me permettre d’aller toujours plus loin est un sentiment qui à joué énormément dans le plaisir de jeu.

Du côté des graphismes, si je ne connais pas le moteur graphique ici à l’œuvre, Pacific Drive mise tout ou presque sur sa direction artistique rappelant les années 80 et nous immerge de la plus belle des manières dans son univers onirique et inédit dans un monde post-apocalyptique.

Sur le plan technique, j’ai essuyé pas mal de petits et moyens bugs comme voir mes options d’accessibilités remise à zéro après une mise à jour ainsi que beaucoup de chutes de framerate une fois au volant dont un énorme souci qui m’aura obligé à relancer carrément le jeu. En effet, mon compagnon de route s’est tout bonnement mis à reculer, de façon autonome, sans que je ne puisse faire quoi que ce soit, le tout à 10 FPS. Cela n’a pas entaché mon verdict mais contribue tout de même au fait que le jeu aurait bien besoin d’un léger coup de finition, histoire d’être propre pour les joueurs et les joueuses qui lui fileront sa chance dans un futur proche (je rappelle que le jeu se verra décliné en version physique dès le 9 avril sous l’égide Maximum Entertainment anciennement Just For Games).

Je finirais par évoquer la bande son du titre, une playlist de 15 titres élaborée par Wilbert Roget II qui me marquera elle aussi par sa justesse et le fait qu’elle offre une fois de plus une identité à ce Pacific Drive, qui ne fait qu’en déborder. La musique nous accompagne tout au long de notre dangereux périple. Omniprésente par ses pistes instrumentales, oui, mais c’est surtout les musiques jouées à la radio qui donnent à Pacific Drive toute son ambiance musicale.

Du blues, du jazz, quelques mélodies plus douces ou plus rythmées, ce medley d’artistes en tous genres font de Pacific Drive une expérience aussi visuelle qu’auditive. Je citerai pour appuyer mes propos l’excellent Ghost on the Road de A Shell in the Pit, Puzzle Pieces de LEMON BOY, ou encore Swansea de Lemolo pour ne citer que ces titres. Une ambiance rondement menée par des pistes mémorables, qui illustrent chaque moment clé du jeu. Tel Death Stranding d’Hideo Kojima, chaque chanson rappelle un temps fort du jeu.

Au bout de mes 40 heures de jeu et en y réfléchissant, je n’ai qu’un seul grief à émettre sur ce Pacific Drive : l’absence d’un mode photo qui aurait pu sublimer certains passages absolument magiques. Parce qu’il en regorge des moments de magie, où le sentiment que le temps s’est arrêté et où un fort sentiment de solitude se fait ressentir, coincé sur un bout de route dans l’un des coins de la Zone. Des moments plus amusants également, quand le break a décidé qu’il ferait des siennes sans prévenir, en vous prenant au dépourvu. Mon aventure regorge donc de ce genre d’anecdotes qui resteront un long moment dans un coin de ma tête.


Si mon premier avis sur Pacific Drive était relativement négatif, dû à une boucle de gameplay très répétitive, le pincement au cœur au moment de voir le générique de fin s’est fait sentir, signe qu’au final ce que j’ai vécu dans cette première production du studio Ironwood m’a marqué et me marquera durablement. Si tout n’est pas parfait dans l’exécution (absence d’un mode photo, une technique un peu en retrait), l’aventure dans sa totalité mérite que vous lui donniez sa chance parce qu’elle a de solides arguments à faire valoir. Une bande son bourrée d’amour, les folles aventures que vous vivrez sur les routes de la Zone d’exclusion, seul(e)s, perdu(e)s au milieu de nulle part, dans un break qui pourrait d’un coup d’un seul vous faire vivre un imprévu. Si le genre de la survie n’est pas pour tout le monde, laissez vous tout de même tenter, Pacific Drive pourrait vous surprendre comme il l’a fait avec moi.

  • La bande son, magnifique, qui sert son identité
  • On finit par s’attacher à notre vieux break moisi
  • Une bonne durée de vie, ni trop peu, ni pas assez
  • Un fort sentiment de solitude, j’adore !
  • Les folles aventures que l’on vit au volant de notre véhicule
  • Une direction artistique inédite et unique
  • Un jeu de survie accessible dont la difficulté est modulable
  • Il manque d’un mode photo, c’est dommage
  • Techniquement, il lui faudrait un bon coup de polish
  • Un scénario beaucoup trop en retrait, c’est un peu dommage