Nous sommes en mars 2014 et Granblue Fantasy débarque sur mobiles iOS, Android et navigateur web et est de suite un phénomène au Japon, engrangeant des milliards de dollars a date de 2018. Véritable phénomène japonais devenu entretemps international ayant connu une adaptation en animé par les studios A-1 Pictures et MAPPA, voilà que la licence débarque sur consoles dans le monde entier en créant là encore un petit événement, après des galères dans son développement (à l’origine développé par Platinum Games puis revenu dans les mains de Cygames Osaka). Le jeu compte parmi ses rangs le compositeur Nobuo Uematsu et le directeur artistique Hideo Minaba qui ont travaillé ensemble sur Final Fantasy V, VI et IX et enfin Lost Odyssey. Nous voilà en 2024 et Granblue Fantasy Relink sort enfin sur nos consoles. Pour quels résultats me demanderez vous ? Les réponses dans ce test reconnecté vous répondrais-je cher(e)s ami(e)s.

VersionNumérique sur PS5, fourni par l’éditeur
Temps de jeuEnviron 22h
Histoire terminéeOui
Complétion totaleNon communiquée
DifficultéFacile

Genre(s)Action, Aventure, RPG
Date de sortie1er février 2024
Prix (maximum conseillé)59€99
Plateforme(s)PlayStation 5, PlayStation 4 et PC
VoixAnglais, Japonais
TextesAllemand, Anglais, Français, Espagnol, Italien, Japonais, Portugal

L’histoire de Granblue Fantasy commence par le crash d’un dirigeable poursuivi par l’empire de Erste dans la ville de Zinkenstill. L’incident est observé par le ou capitaine Gran/Djeeta (le personnage par défaut du joueur selon son choix) et son petit compagnon Vyrn, qui se rendent immédiatement sur les lieux pour aider les survivants. C’est ainsi que le duo sauvera Lyria et sa gardienne Katalina. Malheureusement pour Gran (ou Djeeta), celui-ci perdra la vie au cours de l’opération de sauvetage. Contre toute attente, Lyria ramènera son sauveteur à la vie, libérant ainsi une puissance insoupçonnée en l’invocation de Bahamut. Mais la seule condition de cette résurrection aura pour effet que Lyria et Gran/Djeeta seront à jamais connectés. Si l’un des deux décède, le second le suivra immédiatement… C’est ainsi qu’après ce début tonitruant, le quatuor se lancera dans une folle aventure pour rallier la ville de Estalucia afin de trouver des réponses à leur question avec sur leur chemin de très nombreuses rencontres amicales et moins amicales ainsi que l’occasion de vivres de folles aventures…

Résumé accéléré et en omettant sciemment de très nombreux point du scénario de Granblue Fantasy, je vous transporte immédiatement dans le scénario de Granblue Fantasy Relink. Sans être véritablement sûr de moi, la narration se situe à côté de l’aventure principale de la version mobile. Vous retrouvez l’équipage qui s’est agrandi alors qu’il poursuit son chemin vers Estalucia. Contre toute attente, il se fait attaquer par un mystérieux ordre « religieux » qui a pour but dans un premier temps de capturer Lyria pour la contraindre à utiliser ses pouvoirs sur les divinités du monde de Granblue Fantasy. Je tais volontiers les tenants et les aboutissants du scénario mais sans qu’il traite en profondeur tous les thèmes qu’il soulève, je l’ai trouvé intéressant à suivre, sans fausse note et faisant la part belle au spectaculaire et aux scènes de bastons absolument dantesque.

Des méchants (vraiment méchants) aux gentils (vraiment gentils), le scénario, l’écriture, la narration, la mise en scène rappel fortement certaines œuvres d’antan comme Final Fantasy, Lost Odyssey, Drakengard (légèrement) mais aussi Dragon Quest. On pourra même y voir un léger soupçon de Xenoblade Chronicles 2. Si vous vous attendiez à un scénario ni tout blanc, ni tout noir, passez votre chemin puisque Granblue nous rappelle les jeux vidéo de notre enfance, ceux qui nous faisaient rêver jadis et je vous avoue que je l’aime en partie pour ça, puisqu’il m’a fait rêver et plus important, m’a collé des frissons dans le dos dans certaines de ses scènes, notamment vers la fin de son récit, chose que je ne ressens plus ou de moins en moins ces temps-ci. Un petit retour en arrière dans son écriture, qui fait un bien fou, qui m’a transporté et fait rêver donc, le temps d’une petite vingtaine d’heures.

Conditionné par le fait qu’il ne soit pas un monde ouvert mais plutôt une succession de zones que l’on peut explorer et mis à profit du scénario, ce dernier nous déroule son histoire menée avec un rythme mené tambour battant. Il sait tout de même laisser respirer son joueur et le faire revenir dans une zone sûre (je tais là encore la chose pour vous laisser la surprise) histoire de lui faire augmenter la puissance de ses armes et/ou lui faire accomplir des quêtes annexes au comptoir de quêtes.

Du côté du gameplay, vous incarnez votre personnage (que ce soit Gran/Djeeta ou alors un des membres de l’équipage) et êtes assisté(e)s par 3 compagnons que vous choisirez afin qu’ils puissent être contrôlés par l’IA. Je précise que chaque personnage à son propre gameplay se jouent toutes et tous de façon différente et qu’un vrai travail a été fait de ce côté là. Les combats se veulent être pensés comme un beat them all ou vous pourrez attaquer au corps à corps, lancer des attaques magiques (conditionnées par un cooldown) et vous servir d’objets de soin.

De plus, un système d’attaques ultimes est de la partie et se lancera à condition d’avoir votre jauge de lien à 100%. Une fois celle ci lancée, vous serez la majeure partie du temps suivi par vos compagnons qui lanceront à tour de rôle la leur. Une fois que tout le monde a lancé son attaque, une ultime grosse attaque se lance dont les dégâts sont conditionnés par le nombre d’intervenants. En sachant que la grosse attaque ultime se lance au minimum après 2 attaques ultimes. Sur le papier, ce n’est certes pas évident ni à expliquer ni à détailler. Cela dit, une fois manette en main, on comprend le fonctionnement et on s’étonne de voir la cohérence de cette particularité du gameplay, qui ne sert pas que la jouabilité mais qui trouve aussi une justification dans le scénario. J’ai failli oublier, sachez que vous n’êtes pas le seul du groupe à être capable d’initier ce cycle d’attaques ultimes mais aussi vos compagnons !

Qui dit RPG, dit bien évidemment prise de niveaux, équipements et compétences. Dans Granblue Fantasy Relink, les prises de niveaux se fait de façon classique, en prenant de l’expérience, en accomplissant l’histoire, les quêtes secondaires et annexe au comptoir de quêtes, pour les compétences, appelées maitrise. Cela rappelle un peu le sphérier de Final Fantasy X (le mal de crâne en moins), en étant beaucoup plus facile puisqu’il vous suffira de répartir vos points de maitrise dans 2 arbres distincts : attaque et défense. La seule particularité du système de compétences étant que le total de vos points de maitrise sert pour l’ensemble de votre équipage et non pas un seul personnage. Par exemple, si vous avez à l’instant T, 600 points de maitrise, alors vous pourrez le distribuer pour l’ensemble des personnages. Il faudra donc faire des choix. Enfin, sachez que seul vos armes pourront être forgées et améliorées auprès du Forgeron en échange de votre argent et de denrées diverses et variées que vous obtiendriez lors de votre aventure ou dans les quêtes.

Sachez également que vous avez le moyen d’élargir votre groupe à l’aide de coupon de compagnon échangeable auprès d’un marchand spécifique. Je vous rassure, il n’y a point ici de microtransaction puisque ces fameux coupons se décrochent uniquement dans certaines quêtes précises mais cela rappelle tout de même le système gacha du jeu mobile initial. Seul petit bémol, c’est que ces fameux nouveaux compagnons ne m’ont servi à rien, puisque j’ai fait avec l’équipage de départ du début jusqu’à la fin de l’aventure et que leur niveaux une fois acquis sont très loin de mon équipe. De plus, lors des cinématiques, il n’apparaissent pas, ce qui est un peu dommage.

La partie technique est irréprochable et je n’ai eu aucun souci lors de mes sessions. Pas de freezes, pas de ralentissements alors que ça explosait de partout à l’écran en termes d’effets en tous genres. Du côtés des graphismes, j’ai trouvé ce Granblue Fantasy Relink vraiment joli, sa direction artistique servant ses graphismes purs et certains effets de lumières sont vraiment superbes, j’aurais donc aimé un mode photo afin de pouvoir prendre des captures d’écran qui auraient sublimé certains passages.

Il est également important d’évoquer l’OST. Epique au possible, elle rappelle sans commune mesure ces musiques qui ont bercé l’enfance de nombreux joueurs dans les Final Fantasy des années 90/2000. Une OST qui appelle à l’aventure, à l’héroïsme et à la camaraderie, des thèmes chers au cœur de ce Granblue Fantasy Relink.

Un mot, pour finir, sur le fameux endgame. Une fois l’histoire finie, elle ne vous abandonne pas totalement puisque vous pourrez vous lancer dans les quêtes de fin de jeu en solo ou bien en coop avec d’autres joueurs afin de vous construire une équipe ultra forte. Il vous faudra donc farmer et grinder encore et encore pour arriver à ce résultat là. Vous passerez donc la majeure partie de votre temps au comptoir des quêtes dans un système de quêtes annexes rappelant un certain Monster Hunter. Après y avoir consacré 2 petites heures, j’ai décidé que j’allais m’arrêter où j’en étais afin de pouvoir vous livrer mon test, en sachant que j’ai encore un autre jeu vidéo à tester derrière. Pourquoi je vous dit ça ? Hé bien tout simplement parce que le endgame de Granblue Fantasy Relink demande de l’investissement, donc du temps, chose que j’ai besoin pour accomplir d’autres impératifs. Tout en sachant que j’y reviendrais plus tard avec un immense plaisir.


Vous l’avez certainement compris, j’ai eu un réel coup de cœur pour ce Granblue Fantasy Relink. Tout en ne connaissant pas le jeu mobile, j’ai découvert l’œuvre au travers de sa démo en janvier dernier et j’ai senti qu’il y avait quelque chose qui s’en dégageait. Je ne m’étais pas trompé et j’ai passé 22 très agréables heures en sa compagnie, même si le fort sentiment de prendre le train en marche s’est fait ressentir lors de mes cinq premières heures, je me suis laissé embarqué dans une aventure haletante et spectaculaire en me laissant au final avec un sentiment de pas assez, puisque le rythme de l’histoire y est calibré de tel sorte qu’une fois fini, j’ai eu l’impression qu’il aurait pu s’étirer sur 3-4 heures de plus. Une histoire qui se veut avant tout être divertissante, sans se lancer dans le moindre débat que ce soit, sans morale ni débat stérile mais avec un beau message, Granblue Fantasy Relink est une œuvre marquante par sa simplicité d’écriture qui n’en fait pas un jeu vidéo simpliste bien au contraire, qui nous fait nous évader l’instant de son récit, aux côtés de personnages haut en couleur et marquant. Une belle œuvre, qui se fait (trop) rare de nos jours. Il en faudrait un peu plus des comme ça.

  • Le scénario très bien écrit
  • Une narration classique mais efficace
  • Des personnages hauts en couleur, attachants et marquants
  • Une OST de folie
  • Une direction artistique spéctaculaire
  • Le gameplay nerveux et explosif
  • Le rythme qui ne fait qu’un avec la durée de vie
  • Le « Full Birst » au service du gameplay et du scénario
  • L’IA réactive, au service de son joueur
  • Le système de coupons anecdotique
  • Le endgame vite répétitif
  • Un arrière goût de trop peu