Douze ans ont passé depuis la sortie du premier Dragon’s Dogma. A l’époque de sa parution sur PS3 et Xbox 360, Capcom n’y croyait pas vraiment en allouant alors un budget moindre à son producteur/réalisateur de l’époque : Hiroyuki Kobayashi. Nous sommes en 2024 et ce que je n’espérais plus est arrivé : Dragon’s Dogma 2 est bel et bien parmi nous. Cette fois ci réalisé par Hideaki Itsuno (Devil May Cry), cette suite entend bien être à la hauteur de sa réputation. Une fois le générique de fin devant les yeux, me vient alors la seule question qui me brûle les lèvres : Et si je venais de vivre l’une de mes plus belles aventures de joueur de jeu vidéo depuis à minima Cyberpunk 2077 il y a de ça 4 ans ?
Version | Numérique sur Xbox Series fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | 64h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 30% (305G) |
Difficulté | Unique |
Genre(s) | Action, Aventure, RPG |
Date de sortie | 22 mars 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 74€99 |
Plateforme(s) | PlayStation 5, Xbox Series S/X et PC |
Voix | Anglais, Japonais |
Textes | Allemand, Anglais, Arabe, Espagnol, Français, Italien, Japonais, Portugais, Russe |
Je vous propose, à nouveau, le lien de mon guide de Dragon’s Dogma 2 et mes astuces bien personnelles pour « rouler » sur le jeu :
[ Guide ] Dragon’s Dogma II – Nos astuces pour devenir le meilleur Insurgé
Dans le lore de Dragon’s Dogma, il existe(ra) toujours un dragon qui transforme une âme courageuse qui se dresse contre lui en « Insurgé » (« Arisen » dans la version originale). C’est ainsi que débute cette suite, qui n’en est pas vraiment une, voyez le plutôt comme un maillon d’un boucle infinie. Cet insurgé, c’est vous. Nous. Le joueur. La joueuse. Votre destin vient de changer. Immuable, n’attendant plus que vous pour être accompli. Etre devenu pratiquement immortel mais tout de même capable d’être vaincu, vous êtes lancé(e)s dans une quête de vengeance contre ce dragon, qui vous a volé votre cœur. Pour se faire, le destin vous alloue l’aide des Pions, individus sans âme, vous accompagnant et en vous obéissant au doigt et à l’œil. C’est ainsi que débute ce Dragon’s Dogma, 12 ans après la quête d’un autre insurgé, ce sera à votre tour de perpétuer le destin de l’Insurgé contre son dragon voleur de cœur.
Après avoir choisi votre apparence, celle de votre pion principal ainsi que vos premières classes (parmi quatre de départ), vous voilà lancés dans le royaume qui oppose alors deux nations : Vermund au nord et Battahl au sud. Au milieu s’étend alors une vaste terre florissante de végétation mais aussi de faune. De jour comme de nuit, vous arpenterez ce monde ouvert gigantesque afin d’accomplir quêtes principales, secondaires, annexes mais aussi pour vous frotter aux nombreux boss qui n’attendent plus que vous pour vous rosser la fiole : ogres, cyclopes, chimères, dragons inférieurs et autres (grosses) joyeusetés, vous aurez moultes occasions pour vous farcir d’innombrables combats dantesques, véritables stars de votre aventure.
Mais avant de partir sur le champ de batailles, il vous faudra à la fois vous choisir une classe, vous équiper pour l’occasion et préparer votre groupe afin de pouvoir être une véritable machine de guerre sur le terrain. Pour cela, vous allez devoir gagner de l’expérience et des points de classes (pour vous et votre pion principal) mais aussi penser à invoquer deux autres pions avec vous afin qu’ils puissent vous aider en combat. D’ailleurs, sachez que les deux pions d’assistances sont un mélange de pions principaux appartenant à de vrais joueurs comme vous ou alors des créations de Capcom. Ils vous faudra donc être organisés en toute circonstance, faire preuve de ruses en tous genres et être le chef de votre groupe.
Vos débuts seront très compliqués puisque le parti pris de Dragon’s Dogma II est de ne rien dire (ou presque) à son joueur, livré à lui même, obligé de (sur)vivre dans ce monde sans foi ni loi (ni aucune pitié). N’espérez donc pas avoir un début de partie doux, vous allez devoir comprendre les lois qui régissent le monde de DD2. Et puis au fur et à mesure de votre avancée, vous finirez par vous mêmes à vous acclimater et vous réaliserez que vous n’avez jamais été aussi libres que dans DD2. Puisqu’il s’agit de ça au fond, quand on se lance à l’aventure : être libre d’accomplir son destin, de venir en aide (ou non) aux habitants de ce royaume laissé à l’abandon.
Je ne dirais pas un mot sur la quête principale, puisqu’à l’instar du jeu, j’ai décidé de vous laisser la surprise intacte. Si elle ne brille pas par sa narration, classique mais non moins efficace, son déroulé rappellera forcément des œuvres comme Game Of Thrones par exemple. Lancé dans un jeu de pouvoir entre puissants, vous devrez prouver au monde entier que l’insurgé veille dans l’ombre à accomplir sa propre vengeance en faisant fi de toutes et tous. De plus, vous devrez composer avec une donnée importante, si pour certain(e)s, l’Insurgé est signe d’espoir, pour d’autres, vous êtes annonciateur de cataclysme. Pareil pour les pions qui sont à la fois vénérés mais aussi haïs selon la partie du monde où vous vous trouvez. Je n’en dirais pas plus mais comme pour le premier Dragon’s Dogma, ça se laisse suivre, c’est sombre à souhait et on passe un bon moment. Mais la vraie histoire, c’est la vôtre. Celle que vous vous construirez naturellement, en vivant un nombre faramineux d’aventures en tous genres qui feront de votre voyage votre propre histoire. Celle de l’Insurgé qui souhaite à tout prix se venger.
Du côté du gameplay, vous ne contrôlez que votre personnage et êtes assistés par maximum 4 IA qui vous viendront en aide, dans un jeu purement solo. Caméra sur le côté gauche lors des combats, un peu plus éloignée dans le dos lors de vos pérégrinations diverses et variées, le gameplay se veut être classique mais d’une efficacité, là encore, redoutable puisque très facile à prendre en main, pour se révéler au fil des heures ultra addictif. Tout comme les combats d’ailleurs puisqu’une fois lancés contre un boss, c’est un match à mort qui se lance sous nos yeux où l’adrénaline monte en flèche. Le pire étant qu’une fois le combat du moment achevé, on en redemande, telle une addiction à la caféine.
Sur la question des graphismes, développé cette fois-ci à partir du RE Engine (le premier fut développé avec le MT Framework). Je ne vais pas vous mentir, oui en termes de graphismes purs, Dragon’s Dogma 2 est en retrait total, par rapport à ce que le moteur graphique est capable de faire en temps « normal » (au hasard les remakes des RE 2, 3, 4 Resident Evil 7 et Village). Mais il se rattrape par une direction artistique qui foisonne de détails partout, tout le temps, sublimé par des effets de lumière qui impressionnent le joueur que je suis. Néanmoins, il faut tout de même noter que des ralentissements intempestifs sont de la partie, surtout dans la capitale et dans la ville de Battahl, là où il y a une certaine recrudescence de PNJ. Néanmoins, au contraire du premier opus qui m’a offert un nombre incalculable de freezes en tous genres (j’y avais joué sur Xbox 360 à l’époque), je n’ai rien à dire sur ce point très précis, tout s’est très bien passé. Mention très bien à la présence d’un mode photo au day one qui m’aura permis de réaliser certains screens que je trouve vraiment magnifiques et dont j’ai hâte de vous montrer dans ce test. Même si je peste un petit peu par le manque de possibilité de ce mode photo qui aurait gagné en souplesse en nous permettant de diriger la caméra à notre bon vouloir plutôt que de seulement faire des zoom ou des dézoom et en la tournant dans tous les sens. J’espère que Capcom saura à l’avenir prendre en compte cette donnée très importante, que certains joueurs aiment aussi prendre des photos de leur aventure vidéoludique.
Un mot sur la bande son, qui alterne entre morceaux calmes dans les villes et musique plus épique dans les combats. Elle fait sa part de travail et le fait avec les honneurs. Du côté du doublage, vous pourrez choisir entre un doublage anglais et japonais et c’est tout et à mon sens, c’est un peu l’un des points négatifs. J’aurais vraiment aimé un doublage français puisque le jeu souffre du syndrome GTA. C’est à dire qu’une fois en combat ou en déplacement, on n’a pas le temps de lire ce que disent les pions, concentré sur le combat ou sur la route.
Nous sommes (enfin) à l’étape de mon avis sur ce Dragon’s Dogma 2. Suite inespérée du premier opus sorti en 2012, son annonce fut une véritable joie pour moi et je n’avais qu’une envie, c’était de me replonger dans cet univers si singulier, sans attente particulière ni appréhension quelconque. Mes attentes ont été pulvérisées, tant j’étais finalement loin du compte. Une suite généreuse, intelligente, qui m’a offert 64 heures de joie intense. Pouvoir redécouvrir un univers si atypique 12 ans après son aîné et découvrir que mes réflexes issu du premier sont revenus pratiquement de suite a fait que j’ai pris un pied certain devant mon écran. Retrouver les codes et couleurs propres à Dragon’s Dogma, avec quelques améliorations bienvenues (au hasard rendre plus vivants les pions en leur conférant plus de dialogues et plus d’utilités sur le terrain) a joué un rôle majeur dans mon plaisir de jeu.
J’ai vécu une aventure aux multiples rebondissements et chaque combat que j’ai livré aura forgé mon Insurgé en même temps que moi, cassant la frontière entre nous et notre personnage. Une aventure bien personnelle qui n’aura eu de cesse à vouloir me faire me dépasser et me pousser dans mes derniers retranchements afin de sans relâche me pousser à m’améliorer pour devenir l’Insurgé libérateur du royaume (même si au final, je me fichais un peu du royaume, il faut bien le dire). Dragon’s Dogma 2 est pour moi ce qu’un jeu From Software est pour d’autres.
Bref, j’ai adoré ce que j’ai vécu dans mon aventure de Dragon’s Dogma 2. Partant comme un guerrier pour finir en tant qu’archer (avec le roleplay qui va avec), parfois, il n’y a pas besoin de livrer x paragraphes pour dire à quel point une œuvre nous marque et nous marquera un sacré bon bout de temps comme vient de le faire Dragon’s Dogma 2. Puisque sous son apparence de jeu en retard par rapport à ce qu’il se fait actuellement dans l’industrie, de RPG brut de décoffrage qui ne nous prend pas par la main ni ne nous explique absolument rien mais nous laisse nous dépatouiller par nous-mêmes, Dragon’s Dogma 2 a accompli ce que j’exige le plus dans un jeu vidéo moderne : le respect du joueur que je suis devenu avec l’expérience. Oui, j’en ai bavé parfois, oui j’ai été frustré par le fait que le jeu n’indique absolument rien sur la carte (j’ai par exemple découvert des quêtes très importantes par moi même ou au détour d’internet et bien compris que je m’en suis fermées certaines à cause de mes agissements) mais il nous récompense par quelque chose que je chéri le plus ces derniers temps : le sentiment de l’action accomplie de nous-mêmes. Peu de jeux vidéo le font encore et j’estime que ceux qui le font, de moins en moins nombreux mériteraient notre amour puisqu’il en regorge envers nous.
De plus, c’est en me plongeant dans Dragon’s Dogma 2 que je me rend compte que l’industrie moderne nous propose de plus en plus de jeux dirigistes, qui nous prennent par la main et nous servent tout sur un plateau et fin de l’histoire. Et les jeux comme Dragon’s Dogma (cela vaut aussi pour le premier) se font rares et je tiens donc à saluer une certaine prise de risque de la part de Capcom. Comme à l’époque, se plonger dans un jeu tel que Dragon’s Dogma nous demande du temps, de l’investissement et beaucoup de curiosité. Et mine de rien, ça fait un bien fou !
Je finirais par évoquer le fameux chapitre épineux des microtransactions puisque je pense que j’ai mon mot à dire dans cette histoire. Bien que je regrette ce que fait Capcom (je n’ai jamais été pour ce genre de choses dans un jeu solo et ça ne changera pas de sitôt NDLR), non seulement l’intégralité des objets achetables en MT sont trouvables en très grande quantité ingame mais vous pouvez très bien accomplir votre aventure sans passer par la case achat (à l’instar de Resident Evil 4, Devil May Cry, et toutes les productions de l’éditeur qui en proposent). Mis à part le lot des musiques issu du premier, tout le reste est lootable sans problème dans le jeu à condition d’y jouer correctement. L’existence de ces microtransactions est à mon sens, pas entièrement la faute de Capcom mais plutôt de la nôtre qui voulons tout, tout de suite et qui ne voulons plus faire preuve patience. Donc, je l’affirme sans problème, vous n’avez pas besoin d’acheter ces fameuses microtransactions pour jouer sereinement à Dragon’s Dogma 2, qui ne vous punit jamais et vous récompense dignement en permanence.
Vous l’aurez compris, Dragon’s Dogma 2 est pour moi une réussite sur presque tous les tableaux, comme Resident Evil 4 Remake l’année dernière. Décidément, Capcom enchaine les bons titres, avec le sens du respect du joueur que je suis. Comme le premier il y a de ça 12 ans, DD2 m’a comblé, me comble et me comblera puisque je n’en ai pas fini avec lui, tout comme lui avec moi. Une valeur sûre pour celles et ceux qui, comme moi, aspirent à s’immerger dans un jeu vidéo leur offrant une vraie liberté de mouvement sous condition d’accepter les règles du monde du jeu. Un chef d’œuvre brut de décoffrage, une aventure épique et une liberté bienvenue, telle est la promesse offert par Dragon’s Dogma 2.
- Retrouver le monde de Dragon’s Dogma 12 ans après le premier opus, ça n’a pas de prix
- Une liberté qui fait un bien fou
- Un respect du joueur qu’il faut saluer
- Une bande son épique dans les combats
- L’IA des pions
- Le système de pion, toujours aussi bien calibré
- Une durée de vie impressionnante
- Pouvoir changer de classe à volonté, c’est chouette
- Le jeu nous récompense en permanence pour notre curiosité et notre investissement
- Un mode photo au day one
- Une direction artistique qui me manquait
- Le mode photo, qui manque de possibilités pourtant évidente
- J’aurais aimé un doublage français !
- Quelques ralentissements dans les grandes villes
- Le jeu ne nous dit rien quand on accomplit certaines quêtes secondaires trop vite et c’est bien dommage