[ Test ] Brothers A Tale of Two Sons Remake – Un chef d’œuvre sublimé

Brothers A Tales of Two Sons, imaginé et écrit par le réalisateur Josef Fares (A Way Out, It Takes Two) est initialement sorti en 2013. Il fut acclamé par la critique aussi bien que par les joueurs et primé de nombreux prix dont la meilleure innovation aux BAFTA Awards. Au concept original et aux thèmes particulièrement forts, l’histoire de ces deux frères n’a pas laissé ses joueurs indemnes. Onze ans après sa sortie, AvantGardent et 505 Games se sont alliés pour proposer une nouvelle mouture à cette petite production indépendante. Sa sortie est imminente puisque Brothers A Tale of Two Sons Remake sortira le 28 février. En attendant sa sortie sur PS5, Xbox Series, et PC, voici mon test complet.

Brothers A Tale of Two Sons raconte l’histoire de deux frères, Naia, l’ainé, et Naiee, le plus jeune. Alors qu’ils ont tous deux perdu leur mère de façon tragique, leur père tombe gravement malade. Pour le sauver, ils doivent se rendre à l’arbre de vie et y récupérer son eau qui le guérira.

Raconté dans une langue fictionnelle inspirée par le libanais (pays d’où est originaire Josef Fares), une révélation faite par le réalisateur lui-même, dénué de sous-titres, Brothers nous narre son histoire de la plus belle des manières. Sans que nous ayons besoin de comprendre les dialogues, ses scènes et sa gestuelle nous permettent de déceler ses thèmes forts, poignants, et émotionnellement durs. Du deuil, en passant par la culpabilité, mais aussi la fraternité ou encore le dépassement de soi, le jeu de Josef Fares se dévoile narrativement époustouflant et profondément touchant. D’ailleurs, sachez qu’au lancement du jeu, il nous prévient de sa dureté, aussi bien de ses thèmes (le suicide par exemple) que de certains de ses passages et scènes liés à des phobies (la claustrophobie, l’arachnophobie, ou encore la vue du sang).

Si le jeu se veut plutôt linéaire dans son déroulement, Brothers A Tale of Two Sons cache son lot d’histoires et scènes annexes, parfaitement en accord avec son univers et ses thèmes principaux. Alors que je n’avais pas pu le faire à sa sortie initiale en 2013, ni en 2019 sur Nintendo Switch, j’ai découvert en Brothers un jeu marquant, poignant, émouvant à bien des égards, et surtout unique de par sa narration et son gameplay.

Malheureusement, Brothers est un jeu court, trop court et dont la rejouabilité est bien trop discrète. S’il ne nous laisse pas sur notre faim, je n’aurais pas craché sur ne serait-ce qu’une petite heure de plus, tant on s’attache à ce duo.

La possibilité de jouer en coop est toujours présente, cette fois-ci intégrée dès la sortie de ce remake, mais il est important de savoir que le jeu a été conçu pour y jouer en solo avec son gameplay en double joystick, me rappelant indéniablement Bayonetta Origins sorti en 2023 sur Nintendo Switch. En d’autres termes, chaque frère se contrôle avec un côté de notre manette. Les joysticks servent pour les déplacements, et les gâchettes pour interagir. En découle un gameplay d’une originalité certaine, mais qui fait aussi appel à notre dextérité et à notre capacité de contrôler les deux frères  aussi bien en même temps qu’à tour de rôle.

Si les premiers instants se dévoilent un peu fastidieux le temps de nous calibrer manette en main, cette maniabilité à double déplacement en devient naturelle, intuitive et dont la consonnance coopérative fait mouche. Notre périple nous réserve bien des surprises, des obstacles et des énigmes, là encore qui mettent l’accent sur l’entraide entre les deux frères. Certaines mécaniques se veulent d’ailleurs particulièrement bien pensées. L’aîné pourra faire ce que le plus jeune ne peut pas et vice versa.

Les énigmes sont quant à elles plutôt simples à résoudre, intuitives et dont le gameplay est d’une précision indiscutable. Avec ses moments de tensions, de situations d’urgence, tout l’accent est mis sur ce lien, cette fraternité qui unit Naia et Naiee. Et c’est aussi de cette façon que le gameplay sert avec brio le scénario.

Brothers était à l’origine développé sous l’Unreal Engine 3. Et pour le remettre au goût du jour, pour son dixième anniversaire, AvantGarden s’est servi de la dernière version du moteur, l’Unreal Engine 5. Et que dire de plus, si ce n’est que ce Remake est visuellement à couper le souffle. Une beauté qui ressort dans ses animations, ses panoramas, ses environnements, son character design, son univers fantasy et ses jeux de lumières. L’œuvre originale a été visuellement sublimée, et son identité magnifiée. Notre périple nous demande de traverser de nombreux biomes, parfois chaleureux et accueillants, parfois glauques et inquiétants. Leur diversité permet ainsi de varier les énigmes, et leur résolution. Et c’est sans parler de cette direction artistique, époustouflante. Le tout est mis en valeur grâce à des plans et une photographie soignés, qui appelle à bousiller notre bouton de capture d’écran.

Quant à l’OST, originellement composée par Gustaf Grefberg, a elle aussi été retravaillée, tout en conservant ses mélodies originales. Entièrement réenregistrée avec un orchestre symphonique, la bande originale, menée par la douceur de ses compositions et des voix lyriques est une réelle plus-value à l’immersion et aux émotions que souhaite transmettre le jeu.

Que dire de plus si ce n’est que Brothers A Tale of Two Sons est un véritable chef d’œuvre de la scène indépendante. Un bijou marqué par une relation fraternelle à toute épreuve, profondément bouleversant. Un chef d’œuvre qui sait raconter son histoire au travers de son univers, qui met en avant ses thèmes au travers de scènes poignantes. Et cette version remise au goût du jour, ravira évidemment les nouveaux joueurs, dont je fais partie, mais aussi ceux qui souhaitent le redécouvrir sous un nouvel aspect, plus moderne, et visuellement plus beau. Malheureusement, l’expérience de Brothers est de bien trop courte durée. Mais comme dit l’adage « court mais intense ». L’intensité de ses émotions, de ses valeurs, de ses thèmes, de sa bande originale réorchestrée laisserons indéniablement une marque indélébile. Une petite production qui n’a pas à rougir face aux grandes.

• Une histoire qui n’a pas besoin de mots
• Bouleversant et touchant
• La coopération au cœur de l’aventure
• Des thèmes matures, durs et poignants
• La maniabilité innovante et originale
• Le gameplay au service du scénario
• Un univers fantastique, au sens propre comme au figuré
• D’une beauté époustouflante
• L’OST réorchestrée magnifique
• Le mode coop en local intégré

• Malheureusement très court, comptez environ 3h pour le terminer
• Il aurait mérité une meilleure rejouabilité