Les salles de cinéma et moi on est pas super copines, c’est pour ça que je met 4 mois de plus que les autres (minimum) avant de regarder la dernière nouveauté du grand écran.

Suicide Squad c’était probablement le film le plus attendu de l’année dernière, malheureusement pour lui il est bien loin d’avoir fait l’unanimité auprès des cinéphiles et fans de DC Comics. D’ailleurs, s’il y a bien une chose que je revendique c’est de ne connaître l’univers de DC que dans les grandes lignes, et encore je suis persuadée d’avoir sauté quelques pages dans les moments forts de leurs comics. Et je pense que c’est ce qui explique que, comme à mes grandes habitudes, je finis toujours par ne jamais avoir le même avis que tout le monde. Et c’est un peu pour cette raison que j’ai decidé de dédier un billet à l’escadron suicide le plus controversé de 2016.

Suicide Squad, c’est quoi?

Dans la chronologie cinématographique, le film de David Ayer fait directement suite à Batman vs Superman, c’est plutôt simple à comprendre mais article « spoiler free » donc motus et bouche cousue. Après les événements de L’Aube de la Justice (n’insistez pas, je suis une tombe), il est temps de prendre les choses en main et créer une équipe  de professionnels pour combattre le mal. Et quoi de mieux que de combattre le mal par le mal? La Suicide Squad c’est l’union (plus ou moins maîtrisée) des plus grands méchants récurrents de l’univers de DC. De Deadshot à Harley Quinn, en passant par Killer Croc, un beau bordel se dévoile à l’horizon.

Critique

Je ne vais pas vous mentir, dès l’annonce du film et du casting, j’ai eu peur, très peur, et à aucun moment je n’ai ressenti un quelconque sentiment favorable envers ce nouveau blockbuster. Et c’est une des raisons qui m’a poussé à mettre autant de temps à le lancer (en plus des critiques quasi unanimes sur sa médiocrité). Mais à force de regarder mes séries préférées en boucle, un peu de nouveauté ne pouvait pas me faire de mal.

Ce qui, je pense, est le plus compliqué à réaliser quand on se lance dans l’adaptation cinématographique d’une œuvre existante (que ce soit de comics ou de jeux vidéo par exemple) c’est de moderniser l’univers et le retranscrire sur grand écran tout en gardant l’âme, l’identité et la personnalité de l’univers et ses personnages.

Il y a quelques années, Christopher Nolan l’avait tout à fait compris et avait réussi avec brio une trilogie dédiée au Chevalier Noir.

En soit, Suicide Squad est beaucoup moins mauvais que ce à quoi je m’attendais. On a de l’action, des effets spéciaux, de la dinguerie personnifiée avec talent par Margot Robbie en Harley Quinn et ma foi le scénario tient plutôt bien la route, enfin il n’est pas spécialement mauvais. C’est ailleurs que ça pêche.

Un des plus gros soucis de ce film c’est qu’on est face à un groupe de super vilains finalement pas si vilains que ça, qui nous rabâchent les oreilles qu’ils le sont pour essayer tant bien que mal de nous en convaincre et de se convaincre eux-mêmes. Autrement dit alors qu’on s’attendait au film d’anti héros par excellence, on a eu droit à un énième film de super héros.

Autre souci, la cohérence du titre. Dans la théorie c’est tout le groupe qui aurait dû être mis à l’honneur mais finalement on pourrait l’appeler Deadshot et Compagnie que ça ne choquerait personne. Le choix de mettre Will Smith à l’affiche dans le rôle de Deadshot n’était pas une mauvaise idée, à mon goût, j’avoue que c’est un acteur que je respecte beaucoup, mais malheureusement pour les autres, ils ont joué dans son ombre et ont fait plus office de présence pour colmater une fissure dans un muret plutôt qu’être de réels acteurs majeurs du film. J’ai trouvé ça un peu dommage.

La bourde la plus monumentale de ce Suicide Squad, c’est Jared Leto dans le rôle du Joker. Et ça, sans avoir vu le film, je le savais dès le départ. Je n’en démordrai pas, j’ai mal à mon Heath Ledger qui avait incarné l’ennemi numéro un de Batman avec un talent monstre. Alors, ceux qui l’ont vu me diront « ça va, c’est pas comme si on le voyait tout le long du film ». Non c’est clair, mais on le voit déjà trop. On a atteint le summum de l’incohérence. Jouer les dingues, Leto nous a prouvé à maintes reprises qu’il savait le faire, jouer le Joker, non. Il ne suffit pas de se teindre les cheveux en vert et se mettre du rouge à lèvres pour être un bon Monsieur J.  Précédemment, je vous parlais de la difficulté de moderniser un personnage à l’écran. Objectif non atteint. On a droit à un Joker aux allures de star du rap avec une dentition en plomb et des bling bling tout le tour du cou. C’est sûr c’est moderne, mais ça colle absolument pas. Ne vous méprenez pas, j’aime beaucoup Jared Leto d’habitude, cette fois-ci on est juste pas devenus potes.

« Mais, du coup, après tout ça, en quoi il est pas si mauvais que ça? » Malgré ses défauts, dont certains peuvent être impardonnables, j’ai passé un bon moment d’action, avec (pour la plupart) de bons acteurs, quelques passages d’humour, et une bande originale qui faisait son boulot de mettre de l’ambiance dans tout ça. Bref, je ne me suis pas ennuyée pour autant en attendant désespérément qu’on arrête le massacre (sauf pour le Joker, là le massacre est beaucoup trop dur à encaisser). Sans l’avoir adoré, je n’ai pas non plus détesté Suicide Squad (à mon grand étonnement).

Bien évidemment, je n’enlève en rien la légitimité de la déception qu’ont eu la majorité des spectateurs envers cette nouvelle super production et je pense que mon avis diffère énormement parce que de base je n’en attendais rien et puis il faut quand même l’avouer sans l’avoir trouver extrêmement mauvais je ne m’imagine pas le regarder en boucle sans m’en lasser à la longue.