L’année 2015 a été marquée par un événement majeur dans le monde cinématographique: le retour de Star Wars dans un septième épisode sur grand écran. Le 16 décembre dernier, les fans se sont rués dans les salles obscures pour découvrir la suite du Retour du Jedi, 3 ans après le rachat de Lucasfilms par Disney

De mon côté, je n’étais même pas supposée aller le voir au cinéma, les premières bande-annonces m’ayant fait particulièrement douter sur la qualité du résultat final. Puis de fil en aiguille, nous sommes partis à 6 le voir un dimanche après-midi. Je ne suis jamais revenue chez moi après une séance aussi déprimée que ce dimanche 20 décembre qui s’est clôturé par un revisionnage complet des 6 premiers épisodes. 

Oui, je n’ai pas aimé le Réveil de la Force, à tel point que pour moi il ne fera jamais partie de la saga. Le jour où je l’ai vu n’existe pas, ce n’était qu’un mauvais rêve qui pourtant m’a marqué au fer rouge. Et je vais très vite vous en donner la raison. Certains comprendront sûrement mes propos, d’autres pas du tout, mais je persiste à le dire: George Lucas (bien qu’il ait été très critiqué ces dernières années) me manque. Je ne le répéterai jamais assez mais attention cet avis comportera énormément de spoilers, donc si vous souhaitez découvrir le film par vous-même, je vous conseille de vous arrêter…maintenant!

  
Globalement, je qualifierais ce septième épisode de bon film d’action. Il n’y a pas à dire, des effets spéciaux version 2015 sur un film ça en jette quand même. Donc visuellement, il n’y a rien à redire: c’est beau. Et puis malgré tout, au tout début du film, j’ai eu une lueur d’espoir. Nous commençons notre périple sur Jakku, une planète désertique très similaire à Tatooine. Le pilote Poe Dameron, se voit confié des plans de l’endroit où s’est réfugié le dernier Jedi et légendaire Luke Skywalker (inutile de vous donner sa généalogie, on sait tous qui il est). C’est à ce moment précis que débarque une flotte du Premier Ordre (le nouvel Empire en somme), avec à sa tête le puissant (du moins c’est ce qui est sous-entendu à cet instant du film) Kylo Ren, qui semble maîtriser à merveille le côté obscur de la Force (il arrête quand même un tir de blaster le gaillard). Bon, dans le contexte, ça  commence plutôt bien. Et puis ça part vite en sucette. 

Au fur et à mesure, nous rencontrons les nouveaux personnages de la saga, le droïde BB-8 (ou comme je l’appelle, le R2-D2 ballon de foot), Finn le Stormtrooper, la jolie Rey, et le retour des anciens: Leia Organa, devenue Général de la Résistance, Han Solo et son acolyte Chewbacca. Jusque là tout va bien mais au fur et à mesure que l’histoire avance, il pleut des aberrations et des incohérences qui pour moi n’auraient jamais pu exister dans une Star Wars. Je vous l’accorde, vous considérerez sûrement cela comme des détails sans importance et qui pourtant cela en a pour moi. 

Tout d’abord, certains le savent mais d’autres l’ignorent. Depuis la sortie de l’épisode IV en 1977, Star Wars a marqué les esprits, et certains fans se sont adonnés à la création de suites possibles à leur saga préférée: l’univers étendu. George Lucas s’en est donné à cœur joie pour officialiser ces œuvres. C’est beau quand même. Et bien sachez qu’aujourd’hui l’univers étendu n’est plus considéré comme officiel. Mais vu que les idées ne pleuvaient certainement pas dans leurs esprits, Disney et Abrams ont choisit des bouts de ce qui avait été officiel, le tout à pique et pique et colegram. 

Donc, dans Star Wars VII, on a le droit de redécouvrir certains « anciens », ce qui nous mène à la rencontre avec un Han Solo sénile et atteint d’Alzheimer. Du moins j’imagine que c’est ça, le pauvre vieux a oublié comment piloter le Faucon Millenium. C’est une jeune première, Rey, bien que très douée en pilotage (et encore je trouve qu’elle pilote un peu trop bien la vieille casserole mythique), qui sait mieux le manier. Premier point noir, mais pas le pire.

  
Bon, pour la suite je vais essayé de la faire courte, sinon ce ne sera plus un article mais un roman que vous aurez à lire. 

Kylo Ren. Le méchant de la nouvelle trilogie. Déjà que je n’étais pas fan du look à la base, c’est le personnage du film qui m’horripile le plus. Au début, les producteurs l’ont fait passé pour un méchant digne de ce nom et puis je sais pas, ils doivent pas l’aimer eux-mêmes car plus ça va plus il fait quand même vachement mauviette. Au moindre obstacle il se met à péter les plombs et à tout bousiller, comme un enfant en plein caprice, avec le sabre laser le plus hideux de la saga, au régulateur foireux et qui découpe même pas un pauvre siège en métal. Et dire qu’avant les sabres découpaient des portes blindées d’une épaisseur plutôt correcte. Étant donné que j’ai prévenu de la présence de spoils dans cette article, pour une fois je vais me lâcher. Kylo Ren, bien qu’il soit passé du côté obscur de la Force, s’appelle en fait Ben. Ben Solo, fils d’Han et Leia. Non sérieusement, il n’y a que moi que ça choque ce prénom pour leur progéniture? J’imagine bien J.J Abrams parcourant l’univers étendu: « Oh. Ben. C’est chouette ça comme nom! ». T’aurais mieux fais de lire le nom de famille aussi. Et dire que ce prénom a une réelle signification pour quelqu’un et ce n’est certainement pas pour nos deux tourtereaux. Déjà à ce moment précis de la révélation de ce prénom, j’ai failli quitter la salle. Et j’aurais dû. Et oui, c’est également à cet instant que nous disons adieu à Han Solo. Tué par ton propre fils. Non désolée, rien que d’écrire qu’Han Solo est mort me donne de l’urticaire. Surtout vu la suite. Chewbacca fait un vague « Aoooouuuuuh » puis se casse avec Rey, bienheureux aux commandes du Faucon Millenium. Traître. 

  
Il est temps de parler du plus gros thème de la saga: la Force. Dans ce septième opus, il n’y a ni Jedi ni Sith (aucun Dark bidule et le seul vrai Jedi s’est exilé) donc dans la théorie, à part Kylo Ren qui a reçu une formation dans son enfance, personne ne peut maîtriser la Force. Et bien mesdames et messieurs, le propriétaire de Bad Robot l’a fait! Plus besoin de formation pour la maîtriser. Rey est meilleure qu’Anakin, qui avait quand même été créé par les midichloriens (juste pour imaginer la puissance du bonhomme), et Luke. Elle peut empêcher quelqu’un de rentrer dans son esprit sans efforts, elle n’a besoin que de trois essais pour contrôler l’esprit d’un Stormtrooper, et par le simple fait de fermer les yeux, elle peut attirer un sabre laser vers elle et le manier à la perfection (ou presque, le peu de combats au sabre présents sont d’un ennui sans nom). Elle est forte cette Rey, très forte. Le sabre qu’elle utilise d’ailleurs est celui de Luke. Vous savez, celui qu’il perd lorsque Dark Vador lui coupe la main et qui tombe dans le fin fond de Bespin. Moi je dis celui qui a réussi à le retrouver, il est très très fort aussi. Le sabre aussi est devenu très puissant. Plus besoin de fabriquer son sabre quand on est prêt à devenir un vrai Jedi, c’est le sabre qui choisit son porteur. Non, attendez, j’ai déjà entendu ça quelque part… Ah oui, dans Harry Potter la baguette choisit son sorcier. Je crois que la production de Mickey n’a pas mis Abrams sur le bon projet en fin de compte. 

  
Autre détail qui m’a profondément touchée: l’Etoile de la Mort 2.0. On reprend les mêmes et on recommence, admettons. Ce qui m’a choqué en premier lieu c’est encore une fois le nom choisit pour cette nouvelle arme: Starkiller. Dans le fond, ça colle, traduit ça donne « tueur d’étoile » mais c’est un morceau pioché dans l’univers étendu autrefois officiel. Pour rappel, Starkiller était l’apprenti secret de ce bon vieux Seigneur Vador dans les jeux « Le Pouvoir de la Force« . Mis à la poubelle en 2013 (Disney aurait-il encore frappé?), nous n’aurons jamais de suite de la franchise. Et pour cause, le nom du personnage principal sert de nom à une arme de destruction massive. Deuxième choc, qui a bien failli me tuer, l’Etoile Noire bis a servi à détruire Coruscant. Instant Nabilla: non mais allô quoi!?! Coruscant! Le centre de la Galaxie! La capitale de la République! Cette bonne vieille planète qui a toujours été là, détruite sans état d’âme en 3 secondes. Non, trop c’est trop.

  
Maintenant que je me suis bien défoulée sur le fond du film, je vais quand même essayer de rédiger un semblant d’avis sur la forme. Beaucoup de personnes qui ont été le voir parlent d’un « Nouvel Espoir 2 », d’un vague copié-collé de l’épisode IV. Sur certains points je serais plutôt d’accord, des scènes ont même été refaites à l’identique. Ce qui me dérange à dire que c’est un simple copié-collé c’est que le Réveil de la Force ne fait clairement pas honneur à un Nouvel Espoir
Quand nous avons découvert le premier Star Wars, tout collait: les acteurs, la musique, le scénario, l’univers, tout. Quand j’ai découvert l’épisode VII, déjà le choix des nouveaux acteurs m’a laissé stoïque. Bien que Daisy Ridley soit très belle, elle n’a pour moi pas le charisme et la prestance nécessaires pour jouer dans un Star Wars, et il en est de même pour John Boyega, l’interprète de Finn. Ils ne sont pas mauvais acteurs mais ils leur manque un petit quelque chose que je ne saurais expliquer. Ils n’ont déclenché aucune émotion en moi, comme l’avaient fait Liam Neeson, Ewan McGregor, même Hayden Christensen qui pour moi n’était pas un choix judicieux pour interpréter Anakin Skywalker, futur Dark Vador, sans oublier le trio de la trilogie originale. Pour moi, la production de ce nouvel opus manquait clairement d’inspiration, même John Williams, le compositeur de toutes les musiques de la saga ne semblait pas au meilleur de sa forme, c’est du moins ce que j’ai ressenti. Comme je le disais au tout début de cet article, il est visuellement très beau, mais comme je l’avais senti depuis le début, je suis allée voir un film d’action et d’effets spéciaux, pas un Star Wars.

Dire autant de mal d’un Star Wars n’aurait pour moi jamais pu être possible. Les opus de George Lucas ont certes leurs défauts mais ont toujours gardé une certaine cohérence par rapport aux principes de base. Ici, ce n’est pas le cas. C’est pourquoi, quand je suis rentrée du cinéma, j’ai regardé mon coffret blu-ray sur lequel est inscrit « Star Wars, l’intégrale de la saga » et j’ai pensé « je confirme ». Pour moi le mal est fait, et les épisodes VIII et IX ne rattraperont pas les bêtises du VII. Voilà vous savez tout ce que je pense de l’ouragan Disney qui a détruit l’univers de Star Wars.