Vous le savez peut-être, Yakuza et moi c’est devenu une grande histoire d’amour. Après avoir terminé Yakuza 0 en 2017, mon premier Yakuza, la licence est devenue vitale dans ma vie de joueuse. 3 ans plus tard, et pas moins de 7 jeux de la licence terminés, ma passion pour Yakuza reste indemne. Vous pouvez d’ailleurs retrouver mes avis concernant chaque épisode sorti sur Playstation 4 ici-même sur mon blog.
Après avoir suivi l’histoire de Kazuma Kiryu tout au long de pas moins de 7 épisodes dont l’ère s’est achevée à la fin de l’exceptionnel Yakuza 6 The Song Of Life, Ryu Ga Gotoku Studio n’a pas pour autant décidé de s’arrêter avec sa licence phare, introduisant en janvier 2020, Yakuza 7 au Japon, connu chez nous sous le nom de Yakuza Like A Dragon.
Mais ce n’est que le 10 novembre dernier que le nouvel épisode estampillé Yakuza voit le jour en Occident. Après presque 60h de jeu, cette nouvelle aventure, en tout cas l’histoire principale s’est achevée pour moi. Après une heptalogie aux épisodes tous plus dantesques les uns que les autres, la nouvelle ère de Yakuza peut elle aspirer à devenir aussi grandiose que la précédente? Je vous livre dans les paragraphes qui suivent l’expérience qu’il a été pour moi, le tout sans le moindre spoiler évidemment.
Un grand merci à Koch Media France de m’accorder une nouvelle fois leur confiance et pour le code du jeu sur Playstation 4, me permettant ainsi de vous faire part de mon avis à peine une semaine après la date de sortie officielle du jeu.
L’histoire de Kazuma Kiryu s’est donc achevée à la fin de Yakuza 6 The Song of Life. Loin d’avoir réellement besoin de se renouveler, RGG Studio a pourtant décidé de transformer sa licence. Changement de personnage principal, nouveau gameplay, et nouvelle histoire régissent dorénavant cette nouvelle ère.
L’histoire commence le 31 décembre 1999, à l’aube d’un nouveau millénaire. Nous rencontrons bien vite Ichiban Kasuga, homme de main en bas de l’échelle d’une famille de yakuzas de Kamurocho, un peu bagarreur sur les bords avide de bonnes intentions. Le temps de quelques heures de jeu, Yakuza Like A Dragon met en place l’histoire et les valeurs de son nouveau héros pour le catapulter, un peu malgré lui, dans le vie civile 18 ans plus tard (2 ans après Yakuza 6) dans le quartier d’Ijincho à Yokohama.
C’est à ce moment précis que Yakuza Like A Dragon dévoile son potentiel scénaristique et aborde les thèmes phares de la licence tout en y incorporant de nouveaux. Dans le même temps, Ichiban et par la même occasion RGG Studio nous prouvent que ce changement d’acteur principal se dévoile presque naturel. Ne remplace pas Kazuma Kiryu qui veut en un claquement de doigt, mais « Ichi » a ce qu’il faut pour devenir le nouveau Dragon de la saga.
Au fil des heures, ce nouvel épisode démontre une nouvelle fois le savoir faire de ses pères tant en termes d’écriture que de mise en scène. Yakuza Like A Dragon vous réserve bien des surprises à des moments où vous vous y attendez le moins et prendra même parfois des allures de véritable hommage à l’ancienne génération grâce à de nombreuses références aux opus précédents tant dans l’histoire principale que dans certaines quêtes annexes. Il est de mise de savoir qu’il ne faut absolument pas avoir fait les 7 épisodes précédents pour se lancer dans celui-ci pour comprendre ce qu’il se raconte mais les quelques allusions mettront du baume au cœur des fans qui, comme moi, pouvaient déjà être nostalgiques. Quoi qu’il en soit, ce huitième épisode propose un scénario fascinant, fort en émotion, et poignant. Il m’en a valu quelques poussières dans l’œil tant l’émotion qui émanait de certaines scènes était à son comble.
Manette en main, ce nouveau Yakuza ne perd pas de temps pour nous dévoiler ce qu’il nous réserve. Il troque ainsi le style beat em’ all pour du RPG en tour par tour. Il casse littéralement la routine des anciens épisodes pour se renouveler entièrement en termes de gameplay sans pour autant dénaturer l’œuvre. Loin de l’idée de RGG Studio de s’accommoder des basiques du genre puisqu’ils ont réussi à rendre le gameplay aussi dynamique que son genre d’antan. Des animations percutantes, des personnages constamment en mouvement et la présence de QTE pendant les combats rendent leur expérience dynamique au possible et nous mettent en première ligne de l’action. Si le terme beat em’ all est abandonné, le genre n’en reste pas moins présent.
Tout en se façonnant une identité qui lui est propre, Yakuza Like A Dragon ne cache pas ses inspirations de grands noms du genre qu’il aimera citer le plus explicitement possible. Il en dégage donc le respect du studio pour ces titres, leur rendant hommage à sa façon. Dans ce qui aurait pu n’être que de la baston au tour par tour, les combats de Yakuza Like A Dragon n’en reste pas moins un JRPG dans lequel il faudra affuter nos stratégies et nos jobs. Libre à nous de donner des rôles stratégiques aux personnages de nos équipes en respectant les bases les plus pures du genre: DPS, soigneur, tank, soutien, et j’en passe.
Si certains combats vous donneront du fil à retordre, Yakuza Like A Dragon n’en reste pas moins très abordable, vous demandant principalement d’être à niveau pour vaincre les adversaires les plus redoutables du jeu, demandant forcément quelques sessions de farm mais les plus stratèges d’entre vous pourront tout aussi bien s’en sortir avec quelques niveaux de moins. Pour l’anecdote, j’ai failli m’en sortir face à un boss qui avait 8 niveaux de plus que mes personnages si seulement un deuxième lascar ne s’était pas pointé en plein milieu du combat. Pour ma part, je ne me suis adonné au farm pur qu’à 2 ou 3 reprises, le tout étant de trouver l’endroit le plus rentable possible pour ne pas y perdre des dizaines d’heures.
Malgré toutes les qualités qu’on peut énumérer, le gameplay ne se voit pas sans défauts. On accorde sans mal qu’il s’agit du premier JRPG du studio laissant ainsi place à quelques coquilles. Dans la volonté de rendre les combats les plus dynamiques possibles et les personnages toujours en mouvement, l’IA aura parfois du mal à contourner les obstacles pour se coincer directement dans des éléments du décor (voitures, poteaux etc) nous demandant de patienter quelques secondes avant de se recalibrer correctement et frapper. Cela vaut pour l’IA amie comme ennemie.
Allier RPG et beat em’ all peut parfois s’avérer être également redondant et répétitif. Les combats de rues étant toujours omniprésents, on croisera un nombre inconsidérables de groupes de loubards belliqueux qui n’ont qu’en tête de nous en coller une. S’il est possible de les éviter, ce n’est pas pour autant une évidence et ils vous attaqueront parfois même si vous les avez esquivé de plusieurs mètres. Sachez même que les vaincre se verra plus rapide que d’essayer de fuir le combat.
Autre petit couac, la puissance de certaines attaques et des acolytes qui manquent cruellement d’intérêts à les utiliser. Ainsi les essences et les actions groupées se veulent nettement moins puissantes qu’on ne l’espérait ne justifiant ainsi pas la dépense parfois indécente de PM qu’elles demandent. Et il en est de même pour les acolytes. Tous plus délirants les uns que les autres, on leur accorde sans mal des animations visuellement superbes mais on aura du mal à dépenser de précieux yens, fort trop utiles à d’autres fins, après notre premier appel gratuit tant leur puissance nous font parfois vite oublier qu’ils sont disponibles.
Une nouvelle fois, Yakuza jouit de son moteur de prédilection: le Dragon Engine, moteur depuis Yakuza Kiwami 2. Incroyablement maitrisé, Yakuza Like A Dragon se dote des plus beaux effets de lumières et d’environnements plus vrais que nature continuant dans sa lignée de nous dépayser à chaque nouvelle ville visitée. Pour autant, et ce n’est qu’une impression entièrement personnelle, on peinera à lui trouver une réelle évolution par rapport à Yakuza 6 qui avait graphiquement mis la barre déjà très haut. Malgré tout, c’est somptueux et on se perdra facilement à abandonner l’histoire principal pour s’adonner à des activités annexes et à arpenter la ville de fond en comble dans laquelle chacun vaque à ses occupations.
Pour la deuxième fois dans l’histoire de Yakuza, le titre se dote (enfin) de sous-titres multilingues dont notre langue de Molière. Vous n’avez donc plus aucune raison de l’esquiver si tant est que vous rêviez de pouvoir vous lancer dans cette incroyable licence.
Autre fait important, la possibilité de choix de la langue pour les voix. Les habitués choisiront probablement la version originale en japonais, mais il faut savoir qu’un doublage vocal est également disponible en anglais avec la synchronisation labiale qui va avec, le tout d’une qualité impressionnante.
Dernier aspect et non des moindres, le contenu. L’histoire est découpée en 15 chapitres d’une durée d’environ 30 à 35h. Mais Yakuza Like A Dragon ne manque pas d’activités en tout genre pour faire grimper le compteur d’heure pouvant sans mal avoisiner les 100h. Avec pas moins de 52 quêtes annexes, les rapports de Part-Time Hero à rendre, les éternels mini-jeux (dont les salles d’arcades), les nombreux points d’intérêts de combats, et son activité de gestion d’entreprise, ce nouvel épisode a plus d’un tour dans son sac pour vous perdre dans ses innombrables activités délirantes et, comme on aime dire, totalement WTF.
Que dire de plus si ce n’est qu’une fois de plus, Yakuza m’a conquise. Alors que j’avais très peur de tout ce renouveau, que ce soit le rôle principal ou même le gameplay, la licence m’a une fois de plus cloué le bec et a su me prouver qu’elle était à même de se renouveler aussi radicalement. Des personnages attachants aux histoires poignantes, un gameplay qui prouve sa capacité à s’adapter à l’univers et un scénario qui ne manque pas de surprises, Yakuza Like A Dragon vient s’ajouter sans mal aux meilleurs épisodes de la licence. S’il n’est pas dénué de défauts principalement dans son gameplay, on en fera vite abstraction tant l’emprise qu’il a sur ses joueurs est sans appel. Une nouvelle ère se dessine sans en oublier pour autant les fondamentaux de ses prédécesseurs. Une claque au sens propre comme au figuré, en clair, une pépite.
Les plus
- Un scénario captivant qui n’oublie pas d’où il vient
- Un gameplay en tour par tour qui ne dénature pas la licence
- De nouveaux personnages attachants
- Un contenu plus que généreux
- Comme à ses habitudes, dépaysant au possible
- Les inspirations de grands noms du JRPG
- Le gain de puissance qui saute aux yeux
Les moins
- Une IA qui pourra parfois mal se calibrer dans le décor
- L’utilisation des acolytes qui manque parfois d’intérêt
- Un petit manque d’évolution graphique par rapport à Yakuza 6
- Quelques sessions de farming qui peuvent en refroidir certains
- Les combats de rues difficiles à esquiver
Excellent ressenti ! Je n’avais pas besoin de le lire pour être conquis par ce jeu, mais c’était très agréable à lire, et surtout, ça donne envie de continuer à se plonger dans l’histoire d’Ichiban ! On s’attache vite à ce grand couillon 😀
Merci à toi pour ton retour. Ça me fait plaisir que mon ressenti soit véhiculé comme je l’espérais. Et merci de laisser une trace de ton passage 😊