Mesdames, mesdemoiselles, et messieurs, l’heure est grave: à l’instant même où j’écris ces lignes, à mon grand regret, la boucle est bouclée, je viens de terminer le dernier Yakuza de l’ère Kiryu qu’il me restait à faire:Yakuza 5. Je peux enfin tourner la page en attendant une nouvelle ère pour Ryu Ga Gotoku. Disponible dans la trilogie Yakuza Collection Remastered, incluant les 3 derniers titres manquant à la Playstation 4, depuis le 11 février dernier, Yakuza 5 permet aux joueurs de cette dernière de découvrir (ou redécouvrir) les opus majeurs de la saga dans son intégralité. Une fois encore, je remercie Koch Media France pour l’envoi de la version physique de cette trilogie, et qui ont suivi mon adoration naissante depuis Yakuza 0 pour cette licence au grand cœur mais surtout aux poings redoutables.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore la saga et qui souhaitent s’y mettre avant l’arrivée de Yakuza 7 (si tout se passe bien) dans les mois à venir chez nous, vous pouvez lire mes avis sur chaque opus sorti sur cette génération de Playstation: Yakuza 0, Yakuza Kiwami (premier du nom sur PS2), Yakuza Kiwami 2 (Yakuza 2), Yakuza 3 Remastered, Yakuza 4 Remastered, et Yakuza 6. Je tiens tout de même à (re)préciser qu’aucun spoil n’est présent dans aucun de mes articles, alors donnez vous en à cœur joie.

Après la fin d’un Yakuza 4 absolument grandiose, la licence Yakuza n’en avait pas encore terminé avec la PS3 et ses capacités. Ainsi, en 2015 (en Europe tout du moins), nous pouvions découvrir les nouvelles aventures de Kazuma Kiryu dans ce cinquième et avant dernier épisode de son histoire. Et une fois n’est pas coutume, Yakuza 5 a adopté un système de pluri-personnalités jouables, nous faisant voyager aux quatre coins du pays du soleil levant, et nous permettant de nous évader dans leurs histoires aussi bien hautes en couleurs que dans l’obscurité de certains thèmes abordés. On retrouve donc notre ex-Yakuza préféré devenu chauffeur de taxi (je vous laisse la découverte du pourquoi du comment), Kazuma Kiryu, notre préteur sur gages excentrique, Akiyama, qui confirme sa place dans le top 3 des meilleurs personnages jouables de la licence (oui, mon cœur ne laissera jamais tombé Goro Majima), et Saejima, cette armoire à glace à la grande sensibilité. Pour ce qui est des nouveaux personnages, nous faisons la connaissance de Tatsuo Shinada, un ex joueur de baseball professionnel dont les rêves ont été brisés malgré lui, et même si nous la connaissions déjà depuis Yakuza premier du nom, nous prenons le contrôle pour la toute première fois de Haruka Sawamura, en route vers son rêve de devenir une popstar reconnue.

Au total, nous parcourons 5 chapitres pleins de rebondissements et d’histoires à raconter, allant du meurtre déguisé en suicide, de l’assassinat d’une des figures les plus emblématiques de la licence (non, non, je n’en dirai pas plus), à la disparition soudaine d’un grand ponte de la mafia japonaise, avec son lot de trahisons, de rêves à accomplir, de guerre des clans, de bromance et de coups de poings aiguisés qui vont si bien à la série. On gardera en mémoire des scènes à en faire frémir des âmes sensibles, un final une nouvelle fois démentiel par sa narration et son enchaînement de combats hors normes, et un boss de fin au nombre impressionnant de barres de vie. Après mes 40h au compteur, oui, je me suis pas mal perdue dans certaines activités, Yakuza 5 s’inscrit à mon goût comme l’un des meilleurs opus de la saga, bien que tout ne soit pas parfait mais j’y reviendrai. Et s’il a conservé un schéma ressemblant à son prédécesseur, il n’en est pas pour autant un vulgaire copié collé, que ce soit en termes de déroulement de son scénario ni manette en main.

Dans les grandes lignes, Yakuza 5 ne quitte pas son genre de prédilection: le beat’em all. Les combats s’enchaînent, on déverse notre envie de nous défouler sur nos adversaires, le plaisir est toujours au rendez-vous, on gagne des niveaux, on dépense nos points de compétences pour apprendre de nouvelles techniques, et on s’adonne à un nombre incalculable d’activités et de quêtes annexes, certaines plus loufoques que d’autres. En somme, la routine, mais de celles que les fans de la série ne se lassent jamais. Puis, nous découvrons une nouvelle facette de gameplay, propre à la petite Haruka. Yakuza se transforme donc le temps de quelques heures en jeu de rythme. Les premières minutes sont plaisantes, ça change, c’est mignon, ça dépayse un peu et puis à la longue, je m’en suis un peu plus lassée (avis totalement personnel, et propre à chacun). Mais ces quelques heures ne sont finalement qu’anecdotiques face au reste du jeu, ce qu’il propose et ce qu’il raconte, et l’expérience globale.

Quant aux 4 autres personnages, ils conservent leur gameplay conventionnel en combat. Si à force, on commence à maîtriser Kiryu à la quasi perfection, ce ne sera pas une évidence pour les 3 autres gaillards que l’on aura l’occasion de contrôler, tant par leur style de combat, leur rapidité d’attaque, ou leur différentes « Heat Actions » (ces attaques bienvenues en cas de coup dur qui mettent une tartine à la barre de vie de nos adversaires) mais pas d’inquiétude, c’est assez facilement assimilable. On relèvera parfois une certaine inégalité dans la difficulté, notamment contre quelques boss, j’en ai trouvé certains plus compliqués à vaincre que lors du combat final.

Yakuza 5 ne cesse ne se démarquer de ses nombreux prédécesseurs. En effet, celui-ci quitte quasi totalement Kamurocho pour nous faire vadrouiller entre Nagasugai, Tsukimino et Kineicho, 3 nouvelles villes nous étant jusqu’à ce jour totalement inconnues et va même plus loin dans l’exploration d’une zone non urbaine, nous permettant de nous adonner à un combat plutôt insolite et à une activité qui l’est tout autant (pour un Yakuza, je veux dire). Dépaysement un jour, dépaysement toujours, Yakuza 5 ne cesse de nous faire évader dans des environnements et des ambiances qu’il maîtrise. Quoi qu’il en soit, ce cinquième épisode ne manque pas d’aller de surprise en surprise et il creuse encore un peu plus le fossé avec ses prédécesseurs PS3 tant Ryu Ga Gotoku Studios ont gagné en confiance et en maîtrise pour nous proposer une expérience visuelle plus que convaincante. Et je ne prendrai pas trop de risques en disant que Yakuza 5 est clairement la base de ce qu’est devenue la licence pour les opus natifs de cette génération, que ce soit en termes d’ambiance visuelle et sonore (on quitte les nombreuses et interminables phases de dialogues silencieuses de Yakuza 3 et 4), de gameplay vif et réactif, d’animations et de mise en scène à en faire froid dans le dos lors de certaines scènes.

Cette remasterisation PS4, bien que des plus simples, sublime un résultat pour l’époque (2015 pour nous, mais 2012 pour le Japon) impressionnant. On a gagné en netteté et en fluidité, rendant l’expérience plaisante à regarder malgré les années passées.

Côté contenu, Ryu Ga Gotoku Studios se sont montrés une nouvelle fois des plus généreux, voir peut-être même plus qu’à l’accoutumée, on retrouve les éternels salles d’arcades, Karaoké, et j’en passe mais n’en sont pas restés au vulgaire train train pour nous proposer de toutes nouvelles activités, improbables, mais finalement bienvenues pour alimenter un peu l’expérience et par la force des choses, la durée de vie. Au choix de chacun de se prêter au jeu ou non.

Yakuza 5 clôt en grande pompes mon expérience de la saga sur PS4. Si mon amour pour les opus natifs à la PS4 reste indemne, il n’en reste pas moins très bien placé, à mon goût, dans les meilleurs épisodes de cette ère qui s’est achevée en 2018. La boucle est bouclée, et après cette trilogie remasterisée, la lumière a enfin été faite sur les quelques détails scénaristiques qu’il manquait à mon run de Yakuza 6. Si dans l’ensemble on ne peut pas lui reprocher grand chose, j’émet un petit bémol sur la phase de contrôle de Haruka qui m’a vite lassée et dont l’écriture tirait parfois en longueurs pour finir sur une deuxième moitié de chapitre à tomber. Puis, comme à ses habitudes, ce Yakuza nous donne du fil à retordre lors de certains affrontements. Mais le résultat final est le même, ma déception n’en reste pas moins de l’avoir terminé sans pouvoir m’attendre à un opus bonus de cette ère qui marquera à jamais mon âme de joueuse.

Les plus

  • Les opus majeurs de la licence enfin dans leur intégralité sur PS4
  • Le changement de personnages plaisant
  • Les différentes histoires qui arrivent toujours à aussi bien se lier entre elles
  • Des scènes marquantes
  • Les styles de combats

Les moins

  • Si c’est devenu une évidence, toujours pas de sous-titres français
  • Un vocabulaire soutenu qu’il faut suivre
  • Un difficulté parfois mal gérée
  • Une phase jeu de rythme un peu plus lassante