Depuis le 11 février 2020, l’ère de Kazuma Kiryu est enfin complète en Occident sur Playstation 4 grâce à l’arrivée de Yakuza 5 sur le Playstation Store et pour les amoureux de boîtes de la Yakuza Collection Remastered qui réunit les épisodes 3, 4 et 5. Nul n’est sans savoir que depuis 2017 avec la sortie de Yakuza 0, je porte un amour inconditionnel pour cette licence, qui me transporte dans un univers unique et des histoires à m’en couper le souffle.

Grâce à Koch Media France, que je ne remercierai jamais assez pour leur confiance, je peux vous proposer un avis sur les 3 derniers épisodes qu’il manquait à la PS4. On démarre donc aujourd’hui par Yakuza 3 sorti en dématérialisé depuis le 20 août de l’année dernière.

Après des épisodes 1 et 2 lourds de mésaventures, le Dragon de Dojima tente d’oublier son passé de Yakuza et met toute son énergie pour mener une vie paisible. Il trouve son pied à terre à Okinawa et dirige son propre orphelinat, Morning Glory, aux côtés de sa nièce Haruka, où ils ont recueillis plusieurs petits protégés pour lesquels ils se battent corps et âme afin qu’ils goûtent au bonheur. Mais l’orphelinat, menacé d’expulsion et de destruction, et le Clan Tojo semblent être au cœur d’une affaire qui va au delà d’une simple mésentente entre mafieux véreux et il fera tout ce qui est en son pouvoir pour les sauver. Quitte à faire son grand retour à Kamurocho. Et comme dans les habitudes de la licence, Yakuza 3 ne manque pas d’avoir son lot de surprises scénaristiques fortes en émotions. On retrouve donc certaines des plus grandes figures de la licence allant même au retour de personnages inattendus.

Dans cet épisode, Ryu Ga Gotoku Studios ont tenté une narration nettement plus orientée politique et militaire, introduisant ainsi de nouveaux adversaires et affrontements musclés. Malgré tout, le scénario peine à se poser et s’octroie quelques longueurs non négligeables. On passe le plus clair du début du jeu à l’orphelinat à nous occuper de nos jeunes pensionnaires avant de rentrer dans un vif du sujet qui peine parfois à montrer le bout de son nez.

En termes de mise en scène, Yakuza 3 Remastered porte indéniablement le poids des années sur ses épaules. La faute aux épisodes sortis précédemment sur cette génération qui se rapprochaient nettement d’une oeuvre cinématographique. Bien qu’une fois de plus le scénar prend une place incommensurable dans cet épisode, on lui reprochera surtout des temps de lecture démesurés quitte à nous perdre de temps à autre. Dans l’absolu, Yakuza 3 est actuellement à mon goût le moins bon de la saga, moins bon n’étant pas mauvais pour autant restons clairs. On lui accorde sans mal des scènes poignantes et une fin qui, à l’époque, a dû casser quelques genoux. En termes de durée de vie, il faut compter entre 15 et 20 heures pour arriver à la cinématique de fin (17h en ce qui me concerne).

Contrairement à Yakuza Kiwami et Kiwami 2, Yakuza 3 ne peut jouir « que » d’une simple remasterisation. Et l’aspect qui en subit le plus les conséquences est sa jouabilité. Après ces deux remakes d’une qualité incroyable en termes de gameplay de par la violence des combats, leur fluidité, leurs animations, Yakuza 3 est brute de décoffrage et arbore une certaine rigidité dans ses déplacements, dans les combats, oui, mais également dans les quelques phases de poursuites qui méritent un certain temps d’adaptation. On oublie les différents modes de combats pour n’apprendre qu’à en maîtriser qu’un, ce qui lors de certains affrontements de « boss » nous mettra quelques bâtons dans les roues, m’obligeant à réduire la difficulté lors d’un combat en particulier (mais vous me connaissez, motus et bouche cousue).

Pour autant, aujourd’hui comme à l’époque, Yakuza 3 a su amener son lot de nouveautés à la licence, comme l’acquisition de nouveaux mouvements grâce à la capture de certaines scènes de rues atypiques. Ainsi, cet opus conserve une certaine diversité dans sa façon d’aborder le gameplay et les activités qui en décousent.

Côté contenu, cette version remasterisée ne pourra que ravir les joueurs occidentaux de l’époque, car ici les activités amputées d’antan ont été intégrées (on pensera notamment au Shogi ou à l’éternelle gestion d’établissement d’escort). Ajoutez toute une flopée de mini-jeux et de « sidestories » en tout genre pour accroître considérablement votre temps de jeu.

Malgré son âge avancé, ce troisième épisode reste un réel dépaysement graphique. On ne lui attribue évidemment pas la splendeur des épisodes « natifs » à la PS4 et pourtant on en reste pas moins admiratifs devant cette version améliorée de la génération précédente. On retrouve les rues de Kamurocho qu’on aime tant, on découvre une île d’Okinawa dans une simplicité qui lui donne tout son charme. Bien qu’uniquement habillé d’un filtre pour estomper certaines textures datées, le fossé graphique entre 2 générations de Playstation ne gêne en aucun cas.

On peut néanmoins parfois lui reprocher un certain manque d’ambiance sonore comblé par le cliquetis des dialogues écrits mais le jeu nous semble de temps à autre trop silencieux.

En tant que version remasterisée, Yakuza 3 n’a rien a envier à d’autres titres ayant eu droit au même traitement de faveur. Si l’aspect graphique reste grossièrement daté de la PS3, la Playstation 4 ne l’a pas amputé de son charme et de son ambiance certaine. Manette en main, on ressent une certaine lourdeur, nous obligeant à réapprendre un gameplay dont on a plus l’habitude. En tant que jeu à part entière, ce troisième épisode manque parfois de poigne comme on l’a connue. Pour autant, malgré quelques longueurs dispensables dans sa narration, Yakuza 3 réussit une nouvelle fois à nous en mettre plein la vue et à nous laisser bouche bée devant certaines scènes qui mettent la boule au ventre. Tout cela étant dit, Yakuza 3 n’en reste pas moins indispensable à l’ère maintenant achevée du Dragon de Dojima.

Les plus

  • Il a pris moins de rides qu’on ne pouvait l’imaginer
  • Des combats toujours aussi jouissifs
  • Des scènes marquantes
  • Le contenu toujours au rendez-vous
  • Enfin la suite à Kiwami 2 sur PS4

Les moins

  • Toujours pas de localisation française
  • Un gameplay qui subit le poids des années
  • Un scénario qui tire parfois sur la longueur
  • L’impossibilité de mettre les cinématiques en pause