Bien présente sur les consoles Playstation depuis 2013 au Japon, la saga Legend of Heroes: Trails of Cold Steel n’en reste pas moins une licence méconnue en Occident. Alors que les opus PS3/ PS Vita, Trails of Cold Steel I et II, ont pu jouir de versions remasterisées sur PS4, la saga ne s’est réellement fait connaître qu’à partir du troisième épisode. Et pour cause, sa localisation française y a été pour beaucoup (à l’image de Persona 5 Royal et du très attendu Yakuza Like A Dragon).

Sorti en 2017 au pays du Soleil levant et l’année dernière dans nos contrées Européennes, Trails of Cold III avait reçu un accueil très chaleureux de la part de la presse française et de ses joueurs. Préparant ainsi le terrain pour un quatrième et ultime épisode de la saga: Trails of Cold Steel IV, sorti pas plus tard que le 27 octobre dernier dans nos rayons francophones.

Grâce à la confiance de Koch Media France, que je remercie encore et à jamais, je peux ainsi vous proposer mon avis sur cet ultime épisode grâce au code de téléchargement fourni. Pour la petite info, cet épisode est mon premier jeu de la série. Fausse bonne idée ou permet-il de s’y plonger sans en avoir fait les prédécesseurs? A moi de vous dire tout ce que j’ai pensé de ce J-RPG. Par souci de ne spoiler personne, j’ai décidé d’intégrer le moins de captures d’écran possible, en espérant que le peu que j’oserai intégrer ne vous gâcherons pas la surprise.

Trails of Cold Steel IV est une suite directe au troisième épisode et par suite directe, je veux dire qu’il démarre là où Trails of Cold Steel III s’était arrêté.

Erebonia est aux portes d’une guerre massive et il est du devoir de la Classe VII, ancienne comme nouvelle, de mettre fin à l’emprise de l’Empire. Mais il leur faudra avant tout retrouver leur instructeur, Rean Schwarzer, porté disparu. Pour la petite info, ceux qui comme moi découvrent la licence, ou qui tout simplement souhaitent se remémorer les faits des précédents volets, il vous est donné accès à un récapitulatif de chaque opus sorti, du scénario aux biographies des innombrables personnages en passant par une introduction à l’univers de la série. Il faut en revanche aimer la lecture, et surtout maitriser la langue de Shakespeare, car oui contrairement à son prédécesseur, qui avait permis l’ascension de la licence en Occident, n’est pas traduit sous quelque forme que ce soit.

Dès les premiers instants, Trails of Cold Steel IV mène la danse du scénario et de la narration. Des combats forts en intensité, l’introduction aux personnages, leur détermination à sauver le monde et « instructor » Rean, bref tout y est pour nous mettre dans l’ambiance d’emblée. Et c’est ainsi que commence notre longue aventure à Erebonia, où la maitrise de la magie et des Soldats sont de mise. Dans une certaine mesure, Trails of Cold Steel IV (et certainement la série en général) fait ressortir une certaine inspiration d’une autre grande licence des J-RPG: Final Fantasy. Tant par un univers mêlant « futurisme », figures militaires et/ou royales tout en gardant un certain juste milieu avec un univers plus « réaliste », actuel, sans oublier le penchant des 2 licences pour la magie et les armes démesurées ainsi que la bande originale, exquise et épique au possible.

Quoi qu’il en soit, Trails of Cold Steel IV met l’accent sur l’importance de son écriture quant aux événements, à l’histoire de ses personnages, aux plans mis en œuvre par la Classe VII pour arriver à ses fins. Excessivement dense, le scénario du titre se révèle passionnant, prenant et ses personnages attachants. J-RPG oblige, il nous fera passer par de (parfois trop) longues phases de dialogues qui entacheront parfois le rythme global du jeu. Et pour les néophytes, il manquera parfois de profondeur quant aux véritables liens qui unissent nos personnages. En bon RPG qu’il est, il faudra compter une bonne centaine d’heure pour venir à bout de ce dernier épisode, tout en s’adonnant aux quêtes annexes et divers mini jeux. En d’autres termes, un scénario somme toute intense du début à la fin malgré quelques longueurs mais dont on n’imagine pas les lui enlever.

Car il faut bien le dire, le casting de Trails of Cold Steel IV est immense, à s’y perdre parfois de qui est qui et ce qu’il représente dans le scénario. Et le nombre de personnages jouables est tout aussi impressionnant. Fort heureusement, le jeu nous laisse prendre nos marques et nous attacher à certains plus que d’autres, nous permettant ainsi de garder, plus ou moins, une équipe fixe, dans la mesure du possible. Côté doublage, j’ai opté pour les doublages anglais qui s’avère très qualitatif, malgré son penchant graphique, par la force des choses, très nippon et m’a, à ma grande surprise, ravit de la présence de la doubleuse Erika Harlacher connue pour son doublage d’Ann Takamaki d’un certain Persona 5, ici dans le rôle de Juna Crawford.

Côté gameplay, Trails of Cold Steel IV est donc un J-RPG, gros point fort pour moi, en tour par tour qui aux premiers abords aurait pu être tout ce qu’il y a de plus classique et pourtant, il se montrera nettement plus complexe qu’à l’accoutumée. Attaques physiques et magiques (ou Arts, lancés grâce aux EP) sont belles et biens présentes mais le titre n’a pas décidé de s’arrêter à si peu. Ainsi, il instaure les « crafts », des attaques physiques, consommant des CP (craft points en toute logique), plus ou moins puissantes, permettant de plonger nos ennemis en état de « break » (semblable au choc de Final Fantasy VII Remake) plus facilement, soigner nos alliés ou encore nous accorder quelques « buff » bienvenus lors des combats les plus ardus. Ajoutez à cela les S-Crafts, des attaques surpuissantes qui consomment un nombre indécent de CP, mais salvatrices. On enchaine les combats mais aucun ne se ressemble vraiment en fonction de la stratégie pour laquelle on opte. Certaines attaques nous octroient des points que l’on dépense en « Orders », des formations spéciales de plusieurs tours dont les bonus divers et variés nous permettront de venir à bout de nos adversaires les plus puissants, mais aussi en attaque à plusieurs (2 ou 4), rappelant, dans une certaine mesure, les All out Attack ou les Showtime de Persona 5 (Royal).

Si l’appréhension de la répétitivité des J-RPG est belle et bien présente, la réalité en est tout autre, chaque nouveau combat est un défi auquel on aimera participer tant pour parfaire nos stratégies, que pour augmenter de niveau, ou encore améliorer nos attaques et les emplacements de nos Arts. Chaque combat laisse place à des animations des plus impressionnantes, tant par les couleurs qu’elles dégagent que par la puissance dont certaines actions font preuves, les rendant dynamiques au possible.

De temps à autre, le jeu nous proposera de combattre dans des Soldats, des mécas surdimensionnés, pouvant rappeler ceux de Pacific Rim dans la façon dont nos personnages les manient. Des combats intenses, tant par la limites des attaques mises à notre disposition que par la puissance de nos adversaires qui laisseront parfois peu de place à l’erreur.

En termes graphiques, Trails of Cold Steel IV se voit être en demie teinte. Si le character design, dans un style très manga, est tout à fait soigné, on aura nettement plus de choses à redire sur les environnements qui laissent un peu plus perplexes. Bien que divers et variés, les bâtiments, plaines, véhicules sont plus brutes de décoffrage et laissent finalement peu de place à la netteté et aux détails dont ils auraient pu jouir. Ainsi les personnages peinent à se fondre dans l’environnement tant la différence visuelle est criante, voir presque agressive, datant presque de la génération précédente.

Bien que ce Trails of Cold Steel IV ait été mon premier de la série, cela ne m’a pas empêché de l’apprécier et le dévorer à sa juste valeur. Dans les grandes lignes, le scénario se suit facilement (si tant est qu’on est à l’aise avec l’anglais) bien qu’évidemment certaines nuances, certains détails, certaines apparitions de personnages nous échapperont. En tout cas, une chose est sûre, cet ultime épisode donne envie de creuser dans l’univers et de faire les quelques liens qu’il me manque. Alliant simplicité et défis lors de ses combats, il dévoile son style de J-RPG qui lui est propre, unique, et parvient à casser la routine que l’on tend à souvent reprocher aux autres titres du genre. Seule ombre au tableau, à mon sens, son style graphique, mi figue mi raisin, qui peine à nous impressionner hors combats.

Les plus

  • Un casting de personnages incroyable…
  • Un scénario rendu passionnant par une écriture digne de ce qu’il raconte…
  • Un système de combats complexe fascinant à la hauteur du genre
  • Un doublage anglais tout à fait honorable
  • Un character design des plus réussi
  • Une bande originale épique

Les moins

  • … qui perdra parfois les néophytes
  • … parfois parsemé de longueurs
  • L’absence de localisation française
  • Des environnements qui peinent à impressionner