On ne présente plus le studio Supermassive Games. D’Until Dawn à The Dark Pictures House of Ashes, le studio saxon s’est forgé une réputation et une identité tournées vers les jeux dits « films interactifs » d’horreur à choix depuis 2015, année de sortie d’Until Dawn en exclusivité sur PS4. Devenu aujourd’hui une référence pour le genre, le studio n’avait pas encore réussi à égaler sa production, malgré la trilogie des Dark Pictures Anthology, dont les critiques s’améliorent au fil des épisodes sans pour autant arriver à la cheville de l’aventure de Blackwood Pines. Mais Supermassive Games ne cesse de tenter et de s’allier à divers éditeurs pour arriver à ce but, après PlayStation et Bandai Namco, place à 2K Games et à leur nouvelle production horrifique: The Quarry. Révélé au grand jour le 17 mars dernier avec une première bande annonce, le dernier jeu de Supermassive Games n’a pas mis bien longtemps pour être disponible dans nos rayons préférés: depuis le 10 juin 2022, vous pouvez découvrir le nouveau slasher du studio sur PS4/5, Xbox One/Series et PC.

The Quarry, le digne descendant d’Until Dawn? Une chose est sûre, vous vous souviendrez de cet été (et pas qu’à cause de la canicule). Après, deux runs complets faits en une vingtaine d’heures, je vous livre mon avis sur le dernier né d’un de mes studios fétiches.

Cet avis est rédigé à partir d’une version physique PS5 que l’on m’a offerte à sa sortie.

C’est au mois de juin que commence la saison des vacances à Hackett’s Quarry, un camp d’été, pour un groupe de moniteurs adolescents. 2 mois plus tard, les enfants rentrent chez leurs parents, et il est l’heure pour les jeunes adultes de reprendre la route également. Mais un événement va les pousser à rester une nuit de plus. Une nuit qu’ils ne sont pas près d’oublier, si toutefois ils survivent.

Slasher, teen movie, dans sa réalisation, The Quarry reprend les codes du cinéma d’horreur pour en faire un jeu vidéo dont ses joueurs sont les héros. Des choix de dialogues et d’actions sont donc de la partie pour faire de The Quarry ce que vous voulez (ou presque). A l’instar d’Until Dawn (et même des Dark Pictures), chaque choix que vous ferez pourra s’avérer être salvateur… ou mortel. Mais si certains vous seront ordonnés par votre instinct de survie, il pourra aussi vous prouver que ce qui vous parait le plus évident n’est pas forcément la meilleure solution.

Quoi qu’il en soit, The Quarry propose donc de vous immerger au cœur de ce groupe d’ados aux multiples personnalités, qui ne manqueront pas d’évoluer au cours de leur périple, et est mené par un casting 5 étoiles: David Arquette (Scream), Justice Smith (Détective Pikachu, Jurassic World Fallen Kingdom), Lance Henriksen (Aliens), Ted Raimi (Evil Dead), Ariel Winter (Modern Family), Skyler Gisondo (The Amazing Spider-Man, Santa Clarita Diet) pour ne citer que ceux là (la liste est encore longue dont le CV n’est pas en reste). Un scénario solide, dont la thématique principale rappellera sans nul doute Until Dawn (oui, encore lui), qui saura vous faire agripper à vos manettes. Si à première vue, le scénario se veut être classique pour le genre, il réussi néanmoins à surprendre grâce à l’écriture de ses personnages, ainsi qu’à son système de collectibles qui permet de trouver les nombreux morceaux du puzzle (oui, c’est moi qui dis ça). Et puis, avouons le, The Quarry ne manque pas de vous réserver quelques (pas forcément belles) surprises au travers de ses nombreux retournements de situations et autres révélations servant à étoffer son univers et le rendre fabuleusement inventif. Malheureusement, après avoir retenu mon souffle pendant des heures, je déplore un final trop expéditif à mon goût.

Une réalisation aux petits oignons, un scénario qui prend le temps de poser ses enjeux et la personnalité de ses têtes d’affiche, une photographie absolument fabuleuse, et une ambiance aussi fascinante qu’inquiétante qui montre le bout de son nez dès les premières secondes du jeu, bref The Quarry ne manque pas d’arguments pour devenir une nouvelle référence du genre et se range dans la case de véritable hommage au cinéma horrifique des années 90.

Et si l’immersion sera forcément aux rendez-vous grâce à ses nombreuses qualités visuelles, il en va de même dans son aspect graphique pur. En 2015, le studio avait déjà impressionné par sa maitrise de la motion capture, proposant un Until Dawn et son casting plus vrai que nature. 7 ans plus tard, ils récidivent avec cette nouvelle production qui surpasse son prédécesseur à bien des égards graphiquement. Les visages, leurs expressions, les regards, les environnements, The Quarry propose indéniablement une expérience visuelle dantesque, gore, oui, mais qui sait se retenir pour ne pas partir dans le cliché malaisant. Sublimé par une bande originale aux rythmes divers selon la scène en cours, le régal auditif est bel et bien présent, qui passe également par les doublages, notamment en VF, qui s’avèrent être d’une grande qualité.

Malgré tout, on remarquera parfois quelques soucis graphiques, notamment quelques bugs de collisions avec les cheveux ou encore un léger clipping au niveau des textures à de rares moments mais notables. Ou encore une synchronisation labiale parfois très légèrement en décalage. Rien qui ne saura véritablement gâcher l’expérience, ce qui est également à souligner.

Manette en main, il faut garder à l’esprit qu’il se place dans la catégorie des films interactifs (semblable aux productions de Quantic Dream). Ainsi, notre manette peut s’avérer être finalement peut sollicitée en matière de gameplay. Et pourtant, il ne faudra pour autant pas la lâcher des mains pour éviter certaines phases décisives comme les choix, les phases de tir ou encore les QTE. Cependant, on pourra reprocher à The Quarry un certain manque de diversité dans ses commandes, faisant du tort au sentiment d’urgence notamment dans son chronométrage (réglé en normal) qui parait parfois être une éternité, un sentiment habituellement nécessaire dans ce genre de production, là où Until Dawn avait brillé. Mais The Quarry n’en reste pas moins efficace dans sa proposition et marquera les esprits sans l’ombre d’un doute tant un gigantesque panel de choix s’offre à nous.

Une densité de dialogues et de possibilités qui font naître une re-jouabilité non négligeable. En effet, les possibilités sont immenses, nous offrant donc une multitudes de chemins à suivre qui ont un réel impact sur la suite. Qui sauver? Qui tuer? Tous? Aucun? Si j’en suis déjà à mon deuxième run complet, il est indéniable que je n’ai pas tout vu ni tout exploré.

Dire que j’ai adoré The Quarry est un doux euphémisme. Si je ne doutais pas de sa qualité certaine, notamment grâce à sa réalisation qui semblait se rapprocher d’Until Dawn, véritable référence pour moi dans le genre, j’étais loin de me douter à quel point cette nouvelle production signée Supermassive Games allait autant faire mouche. Un scénario brillant d’efficacité, malgré un certain classicisme, des personnages aussi détestables qu’attachants, une ambiance et une photographie fabuleuse, en bien des points, The Quarry a su dépasser son maître en reprenant ses codes mais surtout en les améliorant et en les modernisant. Si à mon sens il manque d’un peu de punch dans ses QTE et d’un certain sentiment d’urgence, il n’en reste pas moins un élève qui a surpassé son maitre à bien des égards, et notamment graphiques. Une motion capture fabuleuse, et des environnements, variés, criant de réalisme qui ne manque pas de faire monter la pression. Il faut néanmoins s’attendre à quelques légers bugs mais rien de bien méchant. Déjà deux runs de terminés, me voilà repartie pour un troisième (jusqu’à obtention du platine, cela va de soi).

Les plus

  • Une ambiance à couper le souffle
  • Un scénario classique mais qui regorge de belles idées pour le rendre original
  • Les personnages rondement mené par le casting, dont l’écriture est maitrisée
  • Une réalisation et une photographie qui frôlent le génie (maléfique)
  • Un nombre incalculable de chemins à suivre
  • Des choix qui ont un réel impact
  • Une re-jouabilité certaine
  • La bande son excellente
  • Les doublages en VF très qualitatifs
  • Gore, mais qui a su ne pas tomber dans le cliché

Les moins

  • Un sentiment d’urgence parfois entaché par le manque de commandes
  • Quelques soucis techniques et graphiques (bugs des cheveux, clipping de textures)
  • Le final pourra en décevoir certains