10 ans après sa sortie initiale sur Wii, Skyward Sword est revenu le 16 juillet dernier sur Nintendo Switch dans une version remasterisée pour le 35eme anniversaire d’une des licences phares du géant nippon. Boudé à l’époque à cause de son gameplay en motion gaming (wiimote + nunchuk obligatoire), le risque de ressortir un tel épisode était sacrément osé. Mais Big N a promis des nouveautés pour nous le faire apprécier.
Faut-il laisser une seconde chance à Skyward Sword? Venant tout juste de découvrir cet épisode des aventures de Link et Zelda, je vous propose un avis complet afin de contenter les néophytes de cet opus ainsi que les joueurs l’ayant fait à l’époque, en 2011.
Avis rédigé à partir d’une version commerciale que je me suis procurée par mes propres moyens.
Tout commence à Célesbourg, village natal de Link, lévitant au dessus des nuages, où seul le ciel fait office d’horizon. L’heure est aux festivités pour les villageois puisque la grande chevauchée céleste, une course à dos de Celestrier, une espèce d’oiseau dont seule une poignée d’élus sont capables de les monter, s’apprête à être célébrée permettant à son vainqueur de devenir Chevalier de la table ronde. Parmi les participants, un certain Link, sûr de lui, quoi qu’à l’air un peu niais dans cet épisode, ami d’enfance de la maitresse de cérémonie, Zelda. Bien vite, sans grande surprise, la chevauchée céleste tourne au vinaigre. Zelda disparaît dans de mystérieuses conditions. C’est une mission pour notre apprenti chevalier qui retournera ciel et terre pour retrouver son amie aux côtés de sa nouvelle alliée, Fay (sa fonction est comparable à celle de Navi d’Ocarina of Time ou Midona de Twilight Princess). Et c’est ainsi qu’à démarré mon épopée céleste de près de 50h (oui, quand même).
La petite particularité de Skyward Sword est sa place dans la timeline de la saga. Si vous pensiez que chaque épisode se suivait au fil de leur sortie, il n’en est rien, puisque Skyward Sword vient se placer directement en tête de liste devenant ainsi l’opus « originel » de la saga toute entière et a ainsi permit de mettre en place tout ce que l’on connait de la série aujourd’hui (article sans spoiler, je n’en dirai pas plus).
En résulte donc de ce Skyward Sword un intérêt scénaristique majeur afin de mieux comprendre les origines de la saga. Pour autant, les premières heures ne passionneront pas forcément les foules. C’est long à se mettre en place, ça blablate un peu mais ce serait cocasse de ma part d’en faire un défaut pour autant. Mais une fois son rythme trouvé, Skyward Sword propose un scénario plutôt bien ficelé, quasi surprenant (notez l’importance du quasi) en ce qui concerne certaines révélations. On y découvre un méchant complètement déjanté, et des alliés au grand cœur envers notre héros. En somme, un « Zelda » qui se laisse suivre avec engouement tant il arrive à nous happer sous son aile. D’ailleurs, c’est bien son scénario qui m’a maintenu dessus, car malheureusement aussi enchanteur puisse-t-il être dans sa narration, il l’a beaucoup moins été sur un aspect tout aussi primordial.
Et je parle de son gameplay. L’une des raisons, si ce n’est LA raison pour laquelle je suis passée à côté de cet opus à l’époque est sa jouabilité exclusivement à la wiimote (de facto au wii motion plus) et au nunchuk. La faute à l’incroyable imprécision de la technologie (qui n’en était certes qu’à ses balbutiements) notamment. Mais… si le motion gaming subsiste grâce aux joy-cons pour cette version HD, Nintendo a eu la bonne idée d’intégrer un gameplay plus classique, autrement dit un « mode boutons ». Sur le papier, ça fait rêver, ça le rend plus accessible à tous les types de joueurs. Oui, sur le papier seulement, car finalement, ce fameux mode boutons ne vend pas spécialement plus du rêve.
Premièrement, la caméra « libre » n’est possible qu’en pressant un bouton en plus d’utiliser le joystick droit. Autant dire que notre cerveau a énormément de mal à assimiler la chose même au bout de plusieurs heures. Mais pourquoi donc un tel choix? Et bien, tout simplement, car le maniement à l’épée se fait grâce au joystick droit (le fameux) et vient remplacer notre mouvement de bras (musclé). Utilisable sur 4 axes, horizontal, vertical et les deux diagonales, cette alternative aurait pu être la bienvenue et même appréciable. Malheureusement, elle n’en reste pas moins fastidieuse à prendre en main les premières heures, voir peut-être même tout au long du jeu. Car finalement, même après 50h de jeu, je n’ai pas vraiment eu l’impression de l’avoir apprivoisée. C’est imprécis, peu intuitif, et on a plutôt la sensation d’être en mode grand n’importe quoi pourvu que ça passe. Et cette alternative peut vous en faire voir des vertes et des pas mûres à certains moments clés du jeu. Pour moi? Un boss, à 2 reprises, qui m’a valu de passer en « motion gaming », le fameux mode à détection de mouvements de feu la Wii, cette fois-ci avec les joy-cons. Si cela ne reste pas vraiment ma came, il est indéniable de dire que Skyward Sword a été pensé pour ce mode de jeu, il ne lui manquait plus qu’un petit coup de pouce technologiquement parlant. Nettement plus précis qu’à l’époque, les joy-cons permettent de mieux profiter de cette façon de jouer atypique. Mais les couacs persistants, comme la sixasis de la PS3 en son temps, je me suis résignée à alterner entre les deux modes, entre le confort du mode manette et la précision du motion (qui est un poil plus sportif) me « forçant » donc à jouer exclusivement en mode docké.
Autre nouveauté pour cette version « HD », la fréquence à laquelle Fay prend la parole, et cela a semblé presque être un argument de vente de Nintendo pour caser son remastered. « Mesdames, messieurs, vous n’aurez plus à la supporter tous les 3 mètres! » En effet, les nombreux retours rapportent que Fay parlait trop, tout le temps, pour tout et n’importe quoi. Une décennie après, le tir est rectifié, et si Fay prend la parole de son propre chef de temps à autre (oui, ils allaient quand même pas la rendre complètement muette la pauvre), il est possible de lui demander son aide quant à notre destination (par exemple) qu’à notre demande à la simple pression d’une touche. Ainsi, Fay ne casse pas le rythme du jeu comme il semble qu’elle en avait le don à l’époque.
Pour le reste, Skyward Sword reste un Zelda classique: des donjons à explorer, des énigmes (pour beaucoup d’entre elles bien pêchues) à résoudre, des boss à combattre, des objets à récupérer et une Princesse à sauver. Du classique mais de l’efficace, bien que je vous avoue avoir trouvé les derniers donjons un chouïa trop longs à terminer, avis totalement personnel, qui n’entache en rien l’expérience globale de ces 50h dernières heures passées au côtés de Link et Fay.
Parlons maintenant esthétique. Il est toujours bon de rappeler que Skyward Sword est sur le point de souffler sa dixième bougie, donc non ce n’est pas clinquant, réaliste, ça ne bave le ray tracing ou que sais-je encore. Si la remastérisation est belle et bien présente, il n’en demeure pas que Skyward Sword commence à sérieusement accuser le coup des années qui passent. Cela reste néanmoins tout à fait jouable sans que cela ne nous pique les yeux. D’ailleurs, une chose est sûre, les captures d’écrans, prises par mes soins durant mes sessions de jeu, ne lui font clairement pas honneur, que ce soit en mode docké ou en portable, Skyward Sword est bien moins flou que ce que mes images font paraitre.
Malheureusement, amélioration graphique n’est pas forcément synonyme de travail en profondeur en termes de décors. Les environnements, l’horizon de Célesbourg le premier, restent vides. On aura du mal à aller explorer les alentours du village céleste si ce n’est que pour aller ouvrir quelques précieux coffres et repartir aussi sec.
Mais Zelda oblige, l’univers reste enchanteur, loin du besoin d’être en 12K 875 FPS (oui je suis d’humeur blagueuse) pour être un beau jeu. En soit témoin sa mise en scène soignée pour les scènes les plus épiques. Néanmoins, pour ceux qui aiment la précision, Skyward Sword HD profite tout de même du 1080p en mode docké (un peu moins en mode portable), et du 60 FPS quel que soit votre utilisation de la Switch ce qui rend l’expérience particulièrement agréable. Les textures quant à elles datent, c’est un fait, à chacun de savoir ce qu’il recherche dans cette nouvelle version. Un nouveau joueur sera probablement plus permissif qu’un joueur ayant déjà joué à la version Wii.
Côté OST, c’est du Zelda, du vrai, du beau, du sublime, qui ravira les oreilles des fans. De la musique inédite à cet opus jusqu’à certaines mélodies entendues dans d’anciens épisodes qui ont fait au fil des années ce qu’est la licence aujourd’hui, un régal auditif.
S’il est presque évident que j’ai apprécié cette aventure, grâce à son histoire et son « statut » d’épisode originel, Skyward Sword HD n’a pas manqué non plus de me faire sortir de mes gonds. La faute à ses gameplay, l’un peu intuitif et fastidieux, et l’autre qui ne réussit toujours pas à me convaincre depuis la Wii. Malgré tout, et ce malgré mes nombreux coups de gueule à son encontre, je n’ai pas réussit à le lâcher tant l’univers m’a conquise. Il reste un très bon Zelda, avec ses hauts et ses bas. Faut-il l’acheter? Faut-il l’ignorer? A chacun de savoir quel intérêt il porte à cette remasterisation. Si l’intérêt est purement graphique, Skyward Sword du haut de ses 10 bougies commence à subir le poids des années qui passent c’est un fait. Si c’est par pure envie de découverte je ne saurai que vous conseiller de vous y lancer.
Les plus
- Un univers digne de la licence
- Les origines de la saga
- L’omniprésence de la narration
- L’OST toujours aussi magistrale
- Du 1080p en mode docké
- Une fluidité en 60 FPS particulièrement agréable
- Graphiquement amélioré
Les moins
- Une alternative au gyroscope discutable
- Je ne suis toujours pas fan du motion gaming
- Certaines expressions de Link risibles
- Commence à accuser le coup de ses 10 bougies
- Célesbourg et ses horizons trop peu exploités
C est un bel article bien écris c est un opus auquel j ai pas jouer j ai pas la wii ni la Switch 😥 mais les stream et les VOD qu en ai vus résume aussi bien ce que j ai pu lire ici