Initialement sorti en 2013 sur PS3, The Last Of Us est devenu bien vite un incontournable des machines PlayStation. Pour preuve, en juillet 2014, Naughty Dog n’a pas hésité à ressortir une mouture remasterisée sur PlayStation 4. 8 ans plus tard, soit quasi 10 ans après sa sortie initiale, The Last Of Us premier du nom et après le carton plein de sa suite, The Last of Us Part II, sorti le 19 juin 2020, s’est payé le luxe d’un remake exclusif à la PS5. Arborant fièrement le moteur graphique de la suite des aventures d’Ellie et Joel, cette nouvelle mouture s’est donc faite appeler The Last of Us Part I, et est disponible depuis le 2 septembre 2022 (oui, j’ai un incroyable retard et je tiens à m’en excuser).

Alors que The Last of Us Remastered est disponible en version « PlayStation Hits » et est compatible sur PS5, The Last of Us Part I a t’il sa place à l’heure actuelle sur la nouvelle machine de Sony? Afin de vous proposer un avis complet, je me suis donc attelée à terminer une nouvelle fois ce must-have des années 2010.

Cet avis est rédigé à partir d’une version dématérialisée fournie par PlayStation France que je remercie infiniment pour leur confiance.

L’histoire de The Last of Us, vous la connaissez tous, ou presque. Nous suivons Joël, qui a vu le monde s’effondrer face à une épidémie mortelle, décimant l’humanité (presque) toute entière 20 ans plus tôt. Il se voit confier la petite Ellie, 14 ans, pour la ramener auprès d’un groupe nommé les Lucioles, et dont l’objectif premier est de trouver un vaccin à ce virus. Pourquoi Ellie est-elle si importante? Réussira t’il à mener à bien cette mission de la plus haute importance?

Pour ceux qui ne connaissent pas encore le scénario de « TLOU », voici le pitch de départ de ce qu’il raconte. Si vous aviez suivi un tant soit peu les retours fait hier et aujourd’hui, inutile de préciser que The Last of Us fait partie de ces jeux dont l’écriture lui a permis de se lever au rang de chef d’œuvre pour de nombreux joueurs. Une histoire poignante du début à la fin, qui vous fera vivre les nombreuses péripéties des 2 compagnons de route et les nombreux dangers qu’ils seront amenés à faire face pour arriver à leur point de chute. Des scènes à couper le souffle, une mise en scène dantesque, il est clair que The Last of Us a tout pour séduire un grand nombre de joueurs.

Mais cet avis n’a pas a vocation de vous livrer un avis complet sur la qualité du jeu en lui-même, mais pour faire le tour de ce qu’apporte ou non cette version « remake ».

Le plus évident est évidemment son aspect graphique. Il faut dire que depuis 2013, le blockbuster de Naughty Dog a beaucoup évolué. La version remasterisée de 2014 proposait quelque chose de plus adéquate à la génération en cours à l’époque (la PS4) mais ne s’était malheureusement pas attardée sur les détails (en 2013 comme en 2014, le jeu souffrait d’un léger décalage de synchronisation labiale en tout début de jeu qui n’avait pas été réglé). Un lissage HD bête et méchant qui avait suffit à lui donner un souffle nouveau sur la successeuse de la PS3.

Cette version PS5, communément appelée remake, a ainsi drastiquement changé l’aspect visuel du jeu pour se rapprocher très nettement de ce que propose TLOU Part II. Et on peut dire que c’est une franche réussite! Des visages remis au goût du jour bien plus détaillés et expressifs (bon, on va pas se mentir c’était déjà assez grandiose à l’époque), des jeux de lumières des plus réalistes, des environnements à couper le souffle, la densité de la verdure, bref on peut sans mal parler ici d’une claque graphique.

Malgré tout, je me suis heurtée à quelques petits bugs graphiques, qui survenaient notamment dans les reflets de l’eau (impressionnants soit dit en passant). Ils étaient fort heureusement de courte durée, et tout revenait à la normale en quelques secondes.

Pour ce qui est de la fluidité, je me suis frottée au mode « Performance », priorisant donc les 60 FPS plutôt que la qualité graphique (mais soyons honnêtes, la différence graphique entre les deux modes est minime). Le jeu tourne parfaitement, et je n’ai pas été confrontée à des chutes de framerate intempestifs (ou en tout cas pas à l’œil nu). C’est beau et fluide, c’est stable (pas de crash à déplorer en une quinzaine d’heures de jeu), bref il est techniquement au poil, si on met de côté mes petits désagréments graphiques par ci par là.

Parlons gameplay. S’il a été inchangé au sens propre du terme, la PS5 est accompagnée d’une manette qui peut changer beaucoup de choses: la Dualsense. Et pour The Last of Us Part I, la Dualsense est plutôt très bien exploitée. L’utilisation des gâchettes adaptives est présente, ainsi que les fonctionnalités de vibrations, plus particulièrement en véhicule, sont également de la partie. Si cela ne change absolument pas le gameplay, elle apporte une plus value certaine à l’immersion.

Et c’est tout? Malheureusement, ce remake, contrairement à ses homologues déjà sortis (au hasard, les Resident Evil ou encore Final Fantasy VII), The Last of Us Part I ne propose pas de nouvelle vision du jeu à proprement parlé. Oui, il est bien plus beau qu’à l’époque mais s’est accommodé avec son gameplay d’il y a 10 ans ainsi que sa mise en scène et son déroulement. Ainsi, beaucoup retrouvent cet aspect plutôt lourd du gameplay, revisionnent les mêmes cinématiques et écoutent les mêmes conversations qu’il y a 10 ans, et dans le même ordre. Pas de scènes inédites, pas de changement de gameplay (bon, la bonne nouvelle, c’est que le problème de synchronisation labiale du début a été corrigé).

Néanmoins, ce remake s’est doté d’une jolie fourchette d’options d’accessibilité. Lecteur d’écran, réglages d’accessibilité auditive, visuelle ou encore motrice, Naughty Dog n’a pas lésiné sur ces options pour faire profiter de leur bébé à un bien plus large nombre de joueurs qu’auparavant. Une initiative qu’il faut tout de même saluer.



Malheureusement, ce remake, bien qu’il propose quelques nouveautés, s’est également vu amputé d’une partie de son contenu initial. Non, pas son DLC solo « Left Behind« , rassurez-vous, il est bien inclus sur la galette, mais je parle de son mode multijoueurs, qui lui est aux abonnés absents dans cette version.

Est-ce suffisant? En ce qui me concerne, j’aime ce premier opus de tout mon cœur, je ne le renierai jamais, et ce fut un réel plaisir de m’y replonger une énième fois avec une qualité visuelle absolument fabuleuse. Mais cela conviendra t’il à mon voisin qui lui aussi a fait le jeu un nombre incalculable de fois? Et pour le nouveau joueur qui le découvre pour la toute première fois? A mon sens, cette version peut être perçue comme la version « ultime » de TLOU et vaut quand même le détour pour les nouveaux joueurs. Le gameplay est certes un peu daté, c’est un fait, mais fait toujours son travail: nous immerger dans cette aventure au cœur d’un monde post apocalyptique fascinant et son scénario aussi déchirant que passionnant. Et si on a déjà fait le jeu, cela reste un véritable régal de se replonger dedans, et les fans y verront un vrai vent de fraicheur pour leur titre fétiche.

The Last of Us est un grand jeu, ça ne change pas. Son écriture et son scénario font toujours mouche, et cette incroyable aventure a toujours les épaules pour séduire un très grand nombre de joueurs. Mais c’est en tant que remake que TLOU Part I peut légèrement plus souffrir. C’est indéniablement magnifique à regarder, le moteur est incroyable et j’ai adoré le découvrir sous ce nouveau jour. Pour autant, il est vrai qu’il manque d’arguments pour réellement le considérer en tant que tel. Le gameplay reste inchangé, et si je le trouve personnellement toujours aussi efficace, on peut sans mal lui accorder une certaine lourdeur, notamment dans les déplacements. De plus, si on a déjà fait le jeu, rien de neuf sous le soleil, puisque contrairement à d’autres remakes, il ne prend aucun risque à ajouter ou même supprimer des scènes (coucou Resident Evil 3), la mise en scène, le déroulement, les cinématiques, les dialogues, tout est absolument identique à la version de 2013. On accordera néanmoins à Naughty Dog la volonté de le rendre accessible à tous les types de joueurs et plus particulièrement à ceux en difficulté auditive, visuelle ou motrice grâce à un large choix d’options. Si The Last of Us est et restera un incontournable, son remake en revanche peut laisser en demie teinte de par l’absence de certaines modifications ou ajouts.

Les plus

  • Visuellement impeccable, TLOU avec le moteur de TLOU Part II c’est quelque chose
  • De belles options d’accessibilité
  • La Dualsense très bien exploitée
  • Le bug de synchro labiale enfin résolu

Les moins

  • Quelques bugs graphiques par ci par là
  • Un gameplay inchangé et donc un tantinet daté
  • L’absence du multijoueurs (pas un défaut pour moi mais qui peut avoir son importance pour d’autres)
  • Pas de scènes inédites, cela aurait été un plus

Maintenant qu’on a dit tout ça, je me permets un petit aparté, je vais parler en tant que joueuse, oublions un instant la « testeuse » qui a eu un code gratuitement par l’éditeur. Imaginons la situation. Je fais mes courses et je me perd dans le rayon jeux vidéo comme je le fais bien souvent. Je me retrouve nez à nez avec ce TLOU Part I. Il est affiché à 79,99€. J’ai déjà fait le jeu un nombre incalculable de fois sur PS3, ai racheté son remastered sur PS4, pour le refaire encore une ou deux fois ou peut-être même plus. Déjà, de base, ce remake me paraît sortir trop tôt (à mon humble avis). Bon, c’est bon, je le connais par cœur, 80€, ça fait beaucoup, je verrai plus tard. Le ou la vendeuse m’annonce qu’il ou elle ne l’a pas encore affiché mais qu’il y a 20€ de remise immédiate en caisse, ce qui me permet de réfléchir un peu plus et je ne vous mentirai pas, oui, à ce prix là je suis prête à l’acheter. Non pas parce qu’il les vaut en tant que science exacte mais parce que j’ai déjà dépensé une telle somme dans un simple « remastered » ou portage sur Nintendo Switch (par exemple) et que sans que je considère que ce soit le juste prix, ce serait un peu hypocrite de ma part de vous dire qu’un Zelda Skyward Sword sur Switch vaut ses 60€ et pas TLOU Part I. À côté de ça, Skyward Sword je ne l’ai acheté que 2 fois (sur Wii et Switch) avec un intervalle de 10 ans. Mais quand même, allez, ce mois-ci je peux me le permettre, je craque, parce que j’en ai envie, parce que j’ai le temps de le faire maintenant, parce qu’il peut y avoir beaucoup de raisons de craquer, ou au contraire pas du tout. Tout ça pour vous dire que le rapport à l’argent est propre à chacun, que la justification d’un prix est totalement personnelle. Aujourd’hui, nombreux sont les joueurs qui ont déjà fait le jeu, probablement sur les 2 générations précédentes. et qui ne payeraient pas le prix maximum conseillé par l’éditeur, ce qui se comprend plus que parfaitement, un joueur n’ayant jamais fait le jeu pourra éventuellement reconsidérer la question, dans la mesure où cette version propose une expérience visuelle inédite et impeccable pour le titre. Est ce que TLOU Part I vaut 80€? 60? 40? 20? (Je peux continuer longtemps comme ça) Malheureusement, je ne peux pas le statuer pour vous, seuls les arguments que je vous ai listé dans cet avis feront pencher votre balance. D’ailleurs, je rappelle que je ne suis pas blogueuse pour vous vendre le jeu. Si mes avis vous suffisent pour passer à l’achat alors j’en suis honorée, si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave ni pour vous ni pour moi. Profitons de nos jeux comme on le souhaite, au prix qu’on le souhaite. C’est tout ce qui compte.