Les joyeusetés de la PS5, pas le temps de prendre un screen de l’écran de démarrage comme on le voudrait XD

The Forgotten City, c’est l’histoire incroyable d’un mod de The Elder Scrolls V Skyrim qui devint un jeu à part entière après 4 ans de dur labeur. A l’origine de ce mod, Nick Pearce, qui décida, après avoir obtenu un Writers’ Guild Award en Australie en 2016, et 3,7 millions de téléchargements de sa création, de fonder, aux côtés d’Alexander Goss et John Eyre, Modern Storyteller. Et c’est ainsi que le 28 juillet dernier The Forgotten City a pu voir le jour sur PS4, PS5, Xbox One, Series, et PC. A noter qu’une version Switch est attendue pour le troisième trimestre 2021 ainsi qu’une version physique (dans la même période).

The Forgotten City a-t-il réussit a s’émanciper de Skyrim? Maintenant que j’ai terminé l’histoire, je peux vous faire part de mon avis sur cette nouveauté indépendante.

Cet avis est rédigé à partir d’une version dématérialisée PS5 fournie par Dear Villagers, éditeur du titre, que je remercie infiniment pour leur confiance.

L’aventure commence au bord d’une rivière près de ruines antiques italiennes. Nous y rencontrons une mystérieuse femme, dont l’ami semble avoir disparu. Après nous être présentés au travers d’un nom que nous choisissons pour notre personnage, ainsi que son genre, sa couleur de peau et sa personnalité, elle nous demande de partir à sa recherche. Quelques mètres plus loin, un portail se dresse devant nous et nous mène à une mystérieuse cité romaine maudite.

Après avoir fait connaissance avec le magistrat à sa tête, nous découvrons que cette cité n’est régie que par une seule loi: la règle d’or. Une fois les présentations faites, il confie à notre personnage la périlleuse mission de découvrir qui s’apprête à enfreindre cette règle. C’est ainsi que démarre notre aventure dans une boucle temporelle dont l’issue est incertaine.

L’histoire de The Forgotten City se dessine peu à peu autour de plusieurs éléments, le premier, la Rome antique, et sa mythologie, et le second, une boucle temporelle qui nous permet de recommencer cette journée autant de fois que nous le souhaitons en accomplissant certaines actions bien particulières, avec les avantages et les inconvénients que cela implique.

De l’histoire la plus simple en résulte la découverte d’une écriture soignée et profondément intéressante de personnages divers et variés, dont les différentes histoires et origines amènent à une certaine curiosité, et dont la raison d’être ne semble plus que limitée à ne pas enfreindre une règle dont ils ignorent les droits et les devoirs mais craignent surtout la finalité. Une écriture aux vertus historiques et mythologiques tant The Forgotten City regorge d’anecdotes en tous genres. Mais aussi une écriture philosophique où une certaine réflexion sur les thèmes du libre-arbitre, le bien et le mal se dessine au fil des heures. Heures qui s’annonceront finalement bien moins nombreuses qu’on ne l’imaginait. En effet, il m’a fallu une petite dizaine d’heures pour voir l’une des fins de The Forgotten City, et à ma grande satisfaction, la meilleure. Quoi qu’il en soit, l’histoire du jeu de Modern Storyteller passionne.

The Forgotten City est un jeu en monde ouvert jouable en vue à la première personne (ou FPS pour les intimes). Si nous sommes loin de la taille des cartes actuelles pour ce type de jeux, celui de Modern Storyteller se dote d’une carte de taille réduite à une seule cité, relativement restreinte mais assez grande pour cacher d’innombrables secrets. Ne vous attendez pas à vous y perdre mais ne vous attendez pas non plus à déceler tous ses mystères en une seule partie, à moins d’être fin limier et explorateur en herbe.

Quoi qu’il en soit, le gameplay est tout ce qu’il y a de plus simple, et n’est amené qu’à très légèrement évoluer dans la seconde partie du jeu offrant la possibilité à des affrontements. Dans les grandes lignes, le jeu nous demande de n’accomplir que quelques quêtes principales, pas plus nombreuses qu’on a de doigts sur la main, mais propose bien plus de quêtes secondaires, nommées « Indices », qu’il faut résoudre dans un certain nombre pour faire la lumière sur toute cette affaire. Ainsi tout le contenu secondaire peut devenir principal, c’est au joueur de choisir ce qu’il décide d’accomplir ou non.

Le plus gros est régi sur votre façon d’être et de faire, ainsi, vous pourrez aussi bien sauvez la vie de certains des 23 habitants, qu’en vexer d’autres dans leur orgueil, ou découvrir leurs plus inavouables secrets. Un jeu à choix qui ont un impact certain sur le cours des choses malheureusement rattrapé par la limite de la boucle temporelle qui nous permet de rectifier ce que nous estimons avoir fait de travers comme bon nous semble. Malgré tout, on remarquera que les objectifs de certaines quêtes sont peu voir pas indiqués pouvant donc être plus enclins à être abandonnés en cours de route si la solution ou la réponse ne nous viennent pas en tête à l’instant T.

Une jouabilité bien éloignée de ce que propose Skyrim donc, et permet à The Forgotten City de se trouver une identité qui lui est propre, je dirai même dont il est le seul à en avoir le secret tant il nous happe dans son univers en oubliant sans mal ses origines.

Du côté de sa physique et de sa technique, je ne vais vous cacher que dès les premières minutes, que dis-je dès le premier plan, The Forgotten City m’a subjuguée d’étonnement. Rappelons que le jeu n’a été développé par une équipe principale que de 3 personnes et il faut avouer qu’il forge à être impressionné par la beauté de ses panoramas, ses vues, ses intérieurs, sa végétation, son réalisme quant à l’univers choisi.

Mais c’est indéniable ce n’est pas parfait. Si les décors sont d’une beauté certaine, la physique des personnages est plus discutable. Tantôt réussie, tantôt digne du musée Grévin, on ne peut que constater ces quelques couacs graphiques, un clipping notable, et quelques animations qui méritent un peu d’approfondissement, je pense notamment aux animations liés à la marche des PNJ dans des escaliers. Des détails qui n’entachent en rien l’expérience globale et la qualité du titre, mais The Forgotten City ne convaincra pas forcément les férus de qualité graphique, notamment sur nouvelle génération.

Un dernier point en termes de technique à aborder: la présence de nombreux temps de chargements, et la chute de framerate qu’ils impliquent, entre deux zones, relativement courts sur PS5 (et très probablement Xbox Series X) mais qui peuvent casser un peu le rythme notamment lors de certaines phases où le sentiment d’urgence est présent.

A savoir, le jeu est doublé en anglais pour les voix et s’avère de très bonne facture mais arbore fièrement la présence de sous-titres dans notre langue de Molière, je vous laisse donc faire ce que vous voulez avec cette information.

Sans honte aucune, je lève The Forgotten City au rang d’un de mes coups de cœur de cette année 2021. Doté d’une écriture aussi passionnante qu’intelligente, le titre de Modern Storyteller propose une expérience scénaristique qui sort de l’ordinaire tant par les thèmes qu’il aborde que par sa façon dont il les amène dans un univers de la Rome antique qui fait clairement son effet. Graphiquement impressionnant quand on tient compte de la taille de l’équipe en charge du projet, il n’en reste pas moins imparfait sur certains aspects, notamment dans la physique de certains personnages et animations, ou la présence de plusieurs temps de chargements qui peuvent s’allonger en fonction de la plateforme sur laquelle on y joue. Quoi qu’il en soit, c’est un jeu prenant, attachant de bien des manières, qui s’émancipe avec brio de son statut de « mod de Skyrim » sans le moindre mal grâce à une identité scénaristique, mais aussi en termes de gameplay loin de ce que propose le jeu phare de Bethesda de ces 10 dernières années. A ne manquer sous aucun prétexte, sauf éventuellement son rapport prix/durée de vie qui peut s’avérer trop courte pour certains (à moins d’être assez curieux pour débloquer toutes les fins) mais qui ne saura laisser personne indifférent.

Les plus

  • Le système de boucle temporelle excellemment bien amené…
  • L’impact de nos choix
  • La Rome Antique, toujours un plaisir à visiter
  • Un enjeu historique et mythologique bien amené
  • Des thèmes à réflexion
  • Graphiquement impressionnant
  • Les « Indices » qui peuvent être aussi biens secondaires que principaux

Les moins

  • … mais qui trouve vite ses limites dans un jeu dit à choix
  • Certaines animations et visages en deçà du reste
  • Des temps de chargements qui peuvent casser le rythme
  • Une durée de vie qui peut être perçue comme trop courte
  • Certaines quêtes que l’on peut considérer comme mal indiquées