Disponible depuis le 20 septembre sur PC, PS5 et Xbox Series S et X, Soulstice est un hack’n slash développé par le studio italien Reply Game Studios et édité par Modus. Présenté lors de l’E3 2021, ce beat them up avait particulièrement attiré l’œil des aficionados du genre qui voyait en lui un potentiel descendant de Devil May Cry ou encore Bayonetta.

Afin de sortir un peu de ma zone de confort vidéoludique, j’ai décidé de vous en proposer mon avis après près d’une vingtaine d’heures de jeu en difficulté facile et en ayant survolé le contenu secondaire. Soulstice est-il le successeur spirituel des grands noms du genre?

Je tiens à remercier Just For Games, distributeur de la version physique du jeu en France de m’avoir fourni une version dématérialisée sur Xbox Series X.

Nous posons le pied dans le royaume de Keidas, qui subit bien vite les méfaits de dangereuses créatures appelées Spectres. Nous suivons Briar et Lute, deux sœurs réincarnées en Chimère. Alors que l’une possède une force et une résistance surhumaine, la deuxième quant à elle a été liée à sa sœur par le biais d’un sacrifice lui permettant de devenir son Ombre. Mais alors qu’elles pensaient que les Spectres étaient leurs seuls adversaires, elles se rendront bien vite compte qu’une autre menace, bien plus dangereuse, se cache derrière ce mystérieux phénomène.

De son début à sa fin, Soulstice propose un scénario intéressant, voire même intriguant qui ne manque pas d’éveiller notre curiosité. Mais si son scénario peut être bon si ce n’est même très bon, son écriture, sa narration, et son rythme manquent clairement à l’appel pour proposer une aventure scénaristique à la hauteur de ce qu’il veut nous raconter. L’écriture manque d’un effet coup de poing dans son déroulement, et il peine clairement à aller au bout des choses notamment en ce qui concerne la relation entre les deux sœurs. On lui accorde néanmoins de belles idées, de belles scènes, et quelques révélations bienvenues et bien amenées.

Malgré tout, le scénario de Soulstice parait long, très long, interminable tant il ne trouve aucun juste milieu dans sa narration, et manquera peut-être même parfois de nous perdre durant ses nombreuses lignes de dialogues. Mais bon, vous allez me dire, ce n’est pas tellement ce que l’on attend d’un jeu du genre, et vous auriez raison.

Mais c’est manette en main que le jeu du studio italien remonte la pente avec brio. Si nous contrôlons uniquement Briar, c’est bien aux côtés du duo que nous nous battons. Equipée de maintes armes qui se débloqueront au fil de l’aventure, la sœur ainée propose un style de combat nerveux et diversifié. Je lui ai même trouvé une certaine ressemblance avec un certain God of War de l’ère PS2/PS3 (bon, j’avoue je suis peut-être partie un peu loin). Malheureusement, il m’a manqué un sentiment de puissance durant certains combats et qui paraissaient trainer en longueur. De son côté Lute ne fait qu’acte de soutien plutôt efficace si tant est qu’on s’attarde sur ses arbres de compétences. Elle nous permettra également grâce à ses deux « champs » de vaincre des ennemis invisibles et/ou invulnérables à nos attaques classiques.

En effet, tout au long de notre périple, nous récoltons 2 « monnaies » à échanger auprès de Layton ou en fin début de chapitre: des cristaux rouge, qui serviront à acheter les combos et améliorer les nombreuses armes de Briar ainsi que l’achat de divers objets (notamment pour la restitution de points de vie) et des cristaux bleus, qui permettront d’étoffer les compétences de défense, d’attaque et de champ de Lute.

Mais si les deux sœurs peuvent combattre chacune de leur côté à leur manière, c’est leur lien qui est au cœur de l’aventure et cela se passe aussi durant les affrontements. Ainsi, en plaçant nos combos correctement, sans prendre de dommages, nous faisons monter une jauge de synergie, qui une fois remplie nous permet d’utiliser les pleins potentiels de leur statut de Chimère. Et autant vous dire que c’est ultra badass.

Les combos sont donc le cœur des combats, sport national des beat them up, influant donc sur le rang obtenu en fin de chapitre (de fer à diamant dans ce cas précis).

S’ils composent la majeur partie du gameplay, il y a tout de même une petite part d’exploration, malgré une certaine linéarité dans le level design, qui vient s’y ajouter. Notamment pour récolter les précieux cristaux mais également pour nous adonner à des défis (facultatifs) qui nous permettront de récolter en cas de réussite des cristaux, qui, au bout de 3 morceaux récoltés, permettent d’augmenter la barre de santé de Briar, et je vous le dis, c’est pas du luxe.

Viennent se greffer également quelques énigmes, pas bien compliquées, certes, mais qui serviront de calme avant la tempête bienvenu. Car c’est bien beau tout ça, c’est nerveux, c’est dynamique et particulièrement grisant, mais Soulstice se révèle être bien plus exigeant qu’il n’y paraît. Et autant vous dire que vous pourrez facilement voir votre barre de vie fondre comme neige au soleil si vous êtes un peu trop distraits, et ce même en facile.

Pour finir, parlons de l’aspect graphique et technique de ce Soulstice. Pour ce qui est du premier, pour un AA, Soulstice est particulièrement impressionnant notamment dans sa direction artistique de dark fantasy maitrisée aux oignons. Un univers sombre et inquiétant, des décors absolument fabuleux, bref c’est un véritable régal visuel. Malheureusement, on peut lui trouver un côté un peu répétitif dans son level design appuyé surtout par la longueur de certains chapitres.

La mise en scène quant à elle est intense dès les premières minutes de jeu et n’a de cesse que de vouloir nous en mettre plein les yeux. Mention spéciale à Stefanie Joosten (Quiet dans Metal Gear Solid V pour les deux du fond qui n’auraient pas la réf) au doublage des deux sœurs qui propose ici une performance incroyable.

Pour ce qui est du côté de la technique et qui ne concerne évidemment que la version ici jouée, soit la version Xbox Series X, il y en a un peu plus à redire. Si on remarquera quelques légères chutes de framerate pas bien méchantes, c’est surtout le chargement des textures notamment lors des cinématiques, qui fait un peu tâche. Prenant parfois quelques millièmes de secondes à s’afficher durant certaines « cutscenes » et prenant en otage surtout les visages des personnages, j’ai eu droit pour ma part à une cinématique de fin et une scène post générique (oui, ne fermez pas le jeu avant, ce serait dommage) avec pour ainsi dire aucune texture de chargée.

Autre petit souci dommageable, la caméra qui veut parfois, souvent, n’en faire qu’à sa tête, surtout pendant certains combats qui peuvent s’avérer difficiles, on aurait pu s’en passer.

Si vous êtes adepte du genre, Soulstice est fait pour vous. Des combats nerveux et grisants sont au rendez-vous de ce périple d’une vingtaine d’heures. Une DA absolument fabuleuse dans un univers dark fantasy maitrisé à souhait, Soulstice à tout pour plaire, ou presque. Car malgré ses indéniables qualités, le jeu de Reply Game Studios s’est doté de quelques ombres qui pourraient ternir le tableau. Son scénario, bien qu’intriguant et plutôt original, se voit être empiété par de trop nombreuses longueurs et une écriture qui manquera d’aller au bout de ce qu’il veut raconter. S’en suivent quelques soucis techniques non négligeables bien que facilement excusables. Néanmoins, l’aventure est assez solide pour ravir les habitués du genre, un peu moins les néophytes qui pourront éventuellement s’arracher quelques cheveux face à l’exigence de son gameplay.

Les plus

  • Un scénario qui démarre sur les chapeaux de roues…
  • Un gameplay nerveux et addictif
  • Le lien entre Briar et Lute au cœur de l’histoire et du gameplay
  • Une DA incroyable dans un univers maitrisé
  • Stefanie Joosten maitrise le duo à la perfection
  • Un mélange de plusieurs noms du genre

Les moins

  • …mais néanmoins terni par de trop nombreuses longueurs
  • Quelques soucis techniques qui persistent presque 3 semaines après sa sortie
  • Une écriture un tantinet approximative
  • Des combats qui peuvent trainer en longueur à cause d’un manque de sentiment de puissance