On dit bien souvent que Sonic et la 3D ne font pas bon ménage depuis un certain Sonic Adventures sorti sur Dreamcast. Les épisodes n’ont pas manqué et pourtant la critique se révélait bien souvent négative ou tout au plus en demie teinte. Mais la Sonic Team n’a pas dit son dernier mot pour tenter de proposer un jeu Sonic en 3D digne du hérisson bleu le plus célèbre du jeu vidéo. Pour ce nouvel opus le pari était risqué: proposer un nouvel opus de Sonic dans un monde ouvert du nom de Sonic Frontiers. Sorti le 8 novembre 2022, Sonic et ses camarades ont fait leur retour sur PS4, PS5, Xbox, PC et Nintendo Switch.

Enfin un épisode Sonic à la hauteur de nos attentes? Après un peu moins de 20h de jeu à arpenter les différentes îles du jeu et avoir terminé l’histoire principale, sans oublier une grande partie du contenu « secondaire », je vous livre mon avis sur ce nouvel opus 3D de notre hérisson supersonique.

Cet avis est rédigé à partir d’une version physique commerciale PS5 fournie par l’éditeur, Plaion France, que je remercie encore et toujours pour leur confiance.

Sonic, Tails et Amy suivent une nouvelle fois la trace des légendaires Chaos Emeralds. Malheureusement, ils sont séparés en chemin, aspirés par un étrange trou de ver. Sonic se retrouve donc seul sur l’île de Kronos, totalement isolé de ses amis. Notre objectif nous est délivré par une mystérieuse voix qui nous demande de trouver les Chaos Emeralds et vaincre les titans. Mais Sonic n’imagine pas réussir sans l’aide de ses amis disparus.

Aussi étonnant cela puisse paraître, le scénario de Sonic Frontiers fonctionne plutôt bien et sait jouer des mystères des différentes îles que nous seront amenés à découvrir (au nombre de 5). On y retrouve donc une partie des personnages emblématiques de la licence, ainsi que leur antagoniste principal, j’ai nommé le Dr. Eggman et en introduit de nouveaux, enfin, une nouvelle: Sage, une mystérieuse petite fille aux allures virtuelles qui semble vouloir voir Sonic échouer à tout prix. En somme, le scénario est très simpliste mais réussit tout de même à faire mouche, tant le lore est plutôt bien exploité au travers des différentes « conversations » avec nos interlocuteurs divers.

Mais évidemment, la question qui brûle toutes les lèvres est comment un monde ouvert a-t-il été amené dans un jeu Sonic? Tout d’abord parlons plutôt de monde semi ouvert. En effet, le jeu est divisé en 5 îles distinctes de tailles plutôt correct mais qui sont indépendantes les unes des autres. Ces îles se voient être d’une importance cruciale puisque chacune abrite les précieuses émeraudes nécessaires à Sonic pour vaincre les titans. Mais pour les obtenir, il faut tout d’abord réunir un certain nombre de clés. Clés que l’on obtient dans les différents portails disséminés aux quatre coins de chaque île et qui sont l’essence même des jeux Sonic. De courts niveaux en 2D/3D, dans lesquels il faut aller le plus vite possible, en récupérant un maximum de Rings et obtenir les 5 étoiles rouges. Des niveaux particulièrement réussis qui ne seront pas sans nous rappeler la bonne vieille époque de Green Hill Zone, par exemple.

Mais Sonic Frontiers ne s’arrête pas à cela. En effet, ces zones ouvertes, il faut les exploiter un tant soit peu. Outre les clés, Sonic doit également réunir des jetons de souvenirs, qui lui permettent de déverrouiller des conversations nécessaires pour avancer mais également optionnelles (qui servent notamment à alimenter le lore du jeu), mais aussi des Kocos, de petites créatures originaires des îles, qui lui permettront d’augmenter ses niveaux de vitesse et de Rings, ainsi que des « fruits » qui lui permettront d’augmenter attaque et défense. C’est là que le monde ouvert intervient, en mettant à notre disposition des énigmes (nécessaires pour éclairer la carte mais également aux voyages rapides une fois qu’on les a toutes résolues), des boss secondaires, mais également des « parcours » à la Sonic. Le monde de Sonic Frontiers est vaste et propose donc une quantité d’activités assez impressionnante. Enfin, impressionnante, par son nombre par forcément par sa diversité.

Car si elles se révèlent toutes être très courtes et malgré tout variées (faire un Tetris, sauter sur des boutons, renvoyer des boules d’énergie, course contre la montre, etc) on peut ressentir une certaine répétitivité dans tout ce joyeux mic mac. On récupère des clés, on récupère la Chaos Emerald, on parle à untel, on éclaire la carte, et ainsi de suite. Oui, le monde ouvert de Sonic Frontiers est plutôt bien exploité en tant que jeu Sonic, mais si j’ai effectivement pris un plaisir monstre dans ces zones à vouloir tout ou presque déverrouiller et explorer, il ne faut pas ignorer une certaine redondance. Et cela ne s’améliore pas contre les titans. Si leur patterns respectifs sont différents, leurs combats se voient sensiblement ressemblant les uns des autres.

Sonic Frontiers instaure également un système d’évolution de Sonic au travers d’un arbre de compétences qui lui permet d’acquérir de nouvelles attaques qui seront utiles contres les ennemis lambdas, les boss optionnels et les titans. Si ce choix est pour moi une idée intéressante mise à disposition, je trouve l’arbre de compétences bien trop réduit me faisant donc terminer le jeu avec plus de 99 points de compétences inutilisés et inutilisables. Pour ce qui est des autres aspects « RPG-esques », les niveaux vont jusqu’à 99, mais je préfère vous prévenir, cela peut être long, très long.

Visuellement, nul doute que Sonic Frontiers ne décalque pas la rétine. D’une part, les niveaux classiques sont très réussis, aussi bien très jolis visuellement, que leur level design est brillant, ça va vite, bref c’est du Sonic pur souche tout en ayant une petite touche graphique de bonne facture.

Le monde ouvert quant à lui se dévoile assez vite… vide. Des grandes plaines à perte de vue, avec un peu de verdure par ci par là, quelques arbres plantés, mais globalement cela reste pauvre. Bon, on va lui accorder le bénéfice du doute de l’expliquer dans son scénario. Malheureusement, le popping dont il souffre n’aide pas à réduire cet effet. En effet, la distance d’affichage est ridicule même pour de la PS5, on voit les décors s’afficher au fur et à mesure qu’on s’en approche et les voyons disparaitre (littéralement) à mesure qu’on s’en éloigne.

En revanche, on lui accorde d’être fluide et ce de façon constante le tout avec un effet de vitesse très très réussi. Ca va vite, très vite, et ça fait plaisir à voir. Mais sa technique est clairement son plus gros point faible c’est un fait bien que j’ai fais le jeu sur current gen.

Par contre, j’aimerai lui donner un point d’honneur pour sa bande originale, et plus particulièrement celle contre les différents titans. Un régal auditif, tant par son rythme que par les voix, et l’aspect très épique donné à ces moments les plus cruciaux de l’aventure.

Sonic Frontiers est une incroyable surprise! Tirant d’un monde ouvert l’essence même de la licence, il est clair que le pari est pour moi réussi, tant j’ai pris un plaisir fou durant ces 20h. Alors, oui, dans son déroulement, Sonic Frontiers montre également ses limites et ses faiblesses notamment dans sa répétitivité non négligeable qui peut couper l’herbe sous le pied de certains. Sa technique fait également partie de ses points noirs la faute au popping à outrance. Pour le reste, Sonic se veut être un jeu fun, avec la patte Sonic que l’on aime, une OST réussie et une belle panoplie d’activités en tous genres s’offre à nous. Un coup de coeur en ce qui me concerne tant je n’ai pas vu le temps passé dessus malgré ses défauts. Vivement Sonic Frontiers 2!

Les plus

  • Sonic en monde ouvert, un concept risqué mais qui fonctionne
  • L’OST est un régal
  • Les activités, courtes et diablement efficaces
  • Les niveaux classiques franchement réussis
  • Le lore plutôt bien fourni
  • Certains aspects RPG bienvenus
  • Ca va vite, et constamment

Les moins

  • Une technique qui ne demande qu’à être améliorée
  • L’arbre de compétence trop réduit
  • Une répétitivité qui peut se faire ressentir