Depuis 2013, Crystal Dynamics nous propose de redécouvrir une série légendaire, Tomb Raider. Aujourd’hui devenue une trilogie, cette série de reboots plus réalistes, (et pour ma part) plus attachants, nous ont permis de suivre les origines d’une aventurière. Shadow of the Tomb Raider clôture cette (première?) salve des périples de Lara Croft. Après 2 épisodes dans lesquels nous réapprenions à la connaître, ce voyage dans l’ombre de la pilleuse de tombes réussit-il à continuer sur cette lancée? Ce troisième épisode est-il à la hauteur de nos attentes?

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1. Apocalypse Now

Evolution et renaissance, voilà ce que souhaitaient Crystal Dynamics pour cette saga mythique, prouver qu’il était possible de la ré-imaginer sans la dénaturer. Tomb Raider, l’histoire d’une héroïne réécrite et revisitée pour la faire survivre. Il y a 5 ans, nous découvrions le nouveau visage de Lara Croft et sa toute première aventure à haut risque. En 2015, c’est Rise of the Tomb Raider qui lui succède et a fait naître une survivante. Quelles surprises nous réserve cette nouvelle suite des aventures de Miss Croft?

Dans ce troisième voyage d’une quinzaine d’heures environ (sans trop chercher à viser le 100%), nous quittons donc les montagnes sibériennes pour des horizons plus tropicaux. Nos recherches nous mènent dans la jungle péruvienne, du Mexique à Kuwaq Yaku et en trouvant un pied à terre à Païtiti, où est abrité un mystérieux artefact divin capable de détruire le monde. Entre désir de vengeance envers ses ennemis, les Trinitaires, et sa détermination à éviter la fin du monde, Lara est sur le point de vivre son aventure la plus sombre, aux côtés de son fidèle ami, Jonah et les nouvelles rencontres qui croiseront son chemin.

Shadow of the Tomb Raider a le mérite de nous proposer un scénario développé tant en termes de narration que d’univers dans lequel Lara devient un acteur majeur à double tranchant dans la survie du monde. Toujours plus confiante et forte, on en a pas fini de découvrir une fois encore une nouvelle Lara. Mais à vouloir trop en faire, le titre n’en fait finalement pas assez pour aller au fond de ce qu’il cherche à faire passer. Alors que nous suivons l’évolution de la personnalité de Lara depuis 5 ans, malgré cette noirceur qui la gagne peu à peu au fil de ses aventures, seule une scène peut s’avérer être réellement marquante, et qui sur le long terme peut vite se faire oublier tant l’idée a manqué d’être approfondie. Le scénario, bien que prenant et très complet, tirera parfois en longueur, pour tant bien que mal, réussir à mieux se rattraper aux branches.

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Mais malgré ses faiblesses, Shadow of the Tomb Raider fait surtout office d’un retour aux sources certain grâce à ce petit côté mystique qu’il manquait dans les épisodes précédents qui avaient misés sur le réalisme et nous donne une vraie dose de Tomb Raider. Il boucle la boucle des origines de notre pilleuse de tombes préférée et laisse présager une nouvelle séries d’aventures plus à l’image de la saga d’avant 2013, ou en tout cas c’est le ressenti que j’en ai eu en découvrant la toute dernière scène post-générique.

2. S’éclipser pour mieux régner

Alors que le premier reboot avait totalement rénové la licence notamment concernant le gameplay, sa suite ne regorgeait pas de nouveautés de ce côté. Et c’est de nouveau le cas. Les bases restent les mêmes, et nous ne remarquons que peu de changements dans la jouabilité, on prend (presque) les mêmes et on recommence. Si ce soupçon de déjà-vu peut en décevoir plus d’un, on ne manquera pas de souligner tout de même que ce gameplay auquel nous sommes maintenant habitués est efficace et n’a finalement pas besoin d’être retravaillé à tout va au détriment de sa qualité. Pour autant, le maître mot n’en reste pas moins intense: survivre. Il nous faut réapprendre à maîtriser les armes et les compétences de Lara sur les terres hostiles péruviennes.

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On remarque tout de même quelques ajouts, notamment une importante fréquence de phases d’infiltration et de nouvelles mécaniques pour les réussir. Ainsi nous devons apprendre à devenir invisibles aux yeux de nos adversaires, grâce à l’utilisation de la boue pour nous camoufler, effacer notre température corporelle, à utiliser de nouvelles cachettes et les nombreuses possibilités d’éliminations grâce à l’arme phare de ces 3 derniers épisodes: l’arc. Le jeu n’est absolument pas punitif en difficulté normale ce qui permet aux moins discrets d’entre nous de passer ces étapes sous une pluie de balles sans trop se soucier de notre sort. Cependant, on aime jouer le jeu et si quelques ratés nous attendent au bout, on aime exploiter cette nouvelle facette.

3. Dans la jungle, terrible jungle

Ce qui reste frappant dans la renaissance de la licence c’est bien l’évolution de la personnalité de Lara et celui des environnements qu’elle scrute. A chaque nouvel épisode se forme un mimétisme entre elle et l’espace et l’ambiance qui l’entoure. C’est ainsi qu’au fil de ses aventures, nous l’avons vu se transformer, la découvrant ainsi dans la plus belle fragilité aux côtés les plus sombres de sa vie. Nous avons vu naître  l’aventurière, la survivante pour devenir enfin la Tomb Raider. C’est dans cette optique que Shadow of the Tomb Raider devient l’épisode le plus noir et pour moi le plus aboutit dans la redécouverte du personnage.

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On trace notre chemin dans une jungle somptueuse et parsemée de dangers dans laquelle l’immersion est telle qu’elle en devient presque étouffante pour le joueur et se fond parfaitement à l’image de notre périple. Mais on aime ce que l’on voit, et on pousse encore plus dans l’exploration des villages, cryptes et autres tombeaux facultatifs pour y découvrir un level-design riche, façonnant de nouvelles énigmes et alimentant le passé pesant de la cité. En tout cas, nos aventures se passent dans des lieux toujours de plus en plus beaux sublimés par des jeux de lumières réalistes. On se perd dans les vestiges mayas, et on s’immerge dans les légendes qui gravitent autour.

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En ne me basant strictement qu’à la version à laquelle j’ai joué, sur Xbox One S, j’en ai malgré tout quelques défauts à relever. Entre quelques baisses de framerate, peu fréquentes et très courtes c’est un fait, et une visibilité quasi nulle à certains endroits, pouvant, il faut bien le reconnaître, être minimisée grâce à quelques réglages d’images, c’est plus une profondeur de champ parfois floutée qui m’a le plus « gênée » (notez l’importance des guillemets). Pour voir et jouer à de nombreux jeux sur les modèles améliorés de nos consoles actuelles, la puissance de la mid-gen et le plaisir à l’œil qu’elle peut susciter, nous fait vite nous arrêter sur quelques défauts graphiques bénins mais dispensables (et qui soit dit en passant ne se limitent qu’à ça et n’enlèvent en rien l’expérience vécue). J’émettrai en revanche une réelle réserve au doublage français de Lara, non pas mauvais, mais qui m’évoquait beaucoup trop un certain Tomb Raider sorti au cinéma qui est à des millénaires de m’avoir convaincue.

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Il y a des suites que l’on aime plus ou moins que d’autres, c’est certain, mais pour ma part je n’arrive pas à trouver un meilleur (nouveau) Tomb Raider que les autres. Les 3 derniers épisodes sont complémentaires les uns des autres et ne se suffisent pas à eux mêmes tant on aime suivre la nouvelle Lara, ses émotions et son parcours. On peut n’en faire qu’un au risque de manqué le réel ajout que lui apporte ses confrères. Et Shadow of the Tomb Raider en est une nouvelle fois la preuve. Non sans défauts et quelques bugs (principalement des tous petits retours arrières pendant les cinématiques pour moi), il parvient à capter notre attention et susciter notre curiosité quant aux éventuelles suites qui lui sont réservées. Une grande aventure, une belle expérience, un trésor.