Depuis la nuit des temps, ou presque, les super-héros ont la cote. Comics, cinéma, séries, bref on en mange à toutes les sauces et on ne s’en lasse pas. Alors quand PlayStation et Insomniac Games (Ratchet & Clank, Resistance) ont annoncé une nouvelle adaptation de l’homme araignée en 2016, cela n’a fait qu’un tour dans la tête des joueurs. Deux ans plus tard, Marvel’s Spider-Man est une réalité. Le retour de Peter Parker dans un jeu vidéo s’est fait attendre.

Depuis le 7 septembre dernier, on entend plus parler que de cette nouvelle aventure vidéo-ludique tout de rouge et bleu vêtue, tissant sa toile de joueur en joueur. Pari réussi pour cette exclusivité PS4? Une nouvelle fois, immense merci à PlayStation France pour leur confiance.

1. De l’action, il y en a

Le dernier jeu à l’effigie de l’homme araignée auquel j’ai joué était The Amazing Spiderman 2 et c’était franchement pas ça. Et même si la nouvelle IP issue d’un partenariat entre PlayStation et Insomniac annonçait du lourd, on n’est jamais sûrs de rien tant qu’on y a pas joué.

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Ne pas chercher midi à quatorze heures, telle est la devise qu’Insomniac Games ont choisi pour nous immerger dans leur adaptation de Spider-Man. On oublie les longues introductions et on se place directement dans l’action, véritable fer de lance des prochaines dizaines d’heures qui nous attendent. Les minutes qui suivent la première scène, nous embarquent dans une déferlante de combats contre des hommes de main de Wilson Fisk, Kingpin pour les intimes, le Caïd pour les francophones, et mettre tout ce petit monde derrière les barreaux. Mais notre fidèle serviteur n’est pas au bout de ses peines. Le conflit qui s’apprête à s’abattre sur la Grosse Pomme est bien plus qu’une simple histoire de gros bonnet de la pègre et de gros sous.

La chanson on commence à la connaître, notre jeune héros combat le crime corps et âme, protège les civils à tout bout de champ, le tout en tentant tant bien que mal de vivre une vie normale quand il redevient Peter, le scientifique, l’ami, le neveu. Mais dans cette infinie simplicité, ce Spider-Man captive, par le charisme de ses personnages, leurs relations entre eux, une narration qui arrive à surprendre, et ce feu de l’action, cette mise en scène, digne d’un blockbuster hollywoodien, qui n’est pas une seule fois abandonnée. A aucun moment, aucune scène, aucun combat, aucun dialogue n’a suscité une once d’ennui. Et malgré les quelques indices semés par-ci, par là, malgré les quelques «c’était sûr», on suit cette aventure avec engouement, on écarquille les yeux et on admire.

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On profite de chaque instant sans en louper une miette. Cependant, arrivée à la fin, j’étais déçue. Je vous l’accorde, et je le sais, concernant les end-games, je suis on ne peut plus exigeante, quand je termine un jeu, j’aime que les dernières minutes soient aussi intenses que les nombreuses heures que j’ai passé pendant le jeu. Et à la fin de ce Spider-Man, malgré les nombreuses surprises entremêlées avec le générique, il me manquait quelque chose.

2. L’Araignée est là

Derrière ce scénario, se cache un casting de choix. C’est un fait, on aime le Peter Parker et le Spider-Man que l’on incarne, ce qu’il est et surtout ce qu’il dit. Dans notre humble version française, c’est Donald Reignoux, notre Troy Baker à nous, très récemment entendu dans Detroit Become Human dans le rôle de Connor, qui a enfilé le masque de l’Araignée. Spider-Man c’est lui. Je ne vais pas vous le cacher, dès les premiers mots, j’avais cette impression que l’arachnide avais déjà eu cette voix française, sans en être totalement certaine. Et en puisant dans ma mémoire, j’ai trouvé: le duo cinématographique de The Amazing Spider-Man (tout s’explique). Forcément, tout concordait, à la différence prêt que l’acteur a presque réinventé le personnage, par ses répliques, certes, mais également par ses intonations. Tantôt Peter, tantôt Spider-Man et l’incroyable Inspecteur Spider. L’immersion atteint clairement son paroxysme grâce à son doublage de très grande qualité.

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En ce qui me concerne, j’aimerai prendre le temps de faire une standing ovation pour le personnage de Mary Jane Watson. D’habitude, je ne l’aime pas, pour ne pas dire qu’elle a tendance à m’horripiler, vraiment. Et là, sans crier gare, j’ai découvert une MJ passionnante, passionnée, un tantinet espiègle, aventurière et insouciante. Qui plus est, on est loin de la relation d’amoureux transi entre elle et Peter. Plus loin encore, ses phases de gameplay étaient tout aussi prenantes, nous permettant de faire une courte pause dans notre course entre les immeubles de New York.

Puis, il y a les autres, un peu plus secondaires, méchants ou gentils, parfois les deux, eux aussi très réussis qui complètent ce casting et l’expérience à merveille. Quels qu’ils soient, on apprend à découvrir leur histoire et à s’y attacher (ou pas, on prend plaisir à en mettre hors jeu certains). Malheureusement, il y a également des oubliés, ceux que l’on a pas assez vu, voir pas du tout. Il m’a manqué ma grosse dose de J. Jonah Jameson pour le coup.

3. Il s’envole sur un fil 

La toute première phase de gameplay déroute, « oh non, encore du Batman Arkham like ». En tout cas c’est ce que nos premiers affrontements tentent de nous faire croire, et notre première mort (la mienne, vers le cinquième ou sixième ennemi) nous prouve totalement le contraire. L’idée de base est là, on retrouve certaines mécaniques des jeux de Rocksteady mais la touche Spider-Man change totalement la donne. C’est rapide et ultra réactif. J’ai toujours trouvé que la jouabilité des Batman était assez rigide et manquait d’une certaine liberté de mouvements (je n’enlève en rien leur qualité). Dans Spider-Man, on essaye dans un premier temps de faire attention, d’être vigilants à notre sens d’araignée pour esquiver au bon moment, pour au final nous rendre compte qu’on est entièrement libres. Coup, esquive, toile rapide, esquive, lancement d’un objet, élimination, coup, esquive, au final on ne fait plus trop attention, et on se laisse guider par notre instinct.

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Dans notre quête contre les méchants, on nous propose également des phases d’infiltration plus tranquilles et reposantes mais quand même un peu risibles. Il faut dire qu’on est souvent face à des méchants pas très malins qui ne verraient pas une araignée dans un couloir. Elles attirent néanmoins notre attention lors des quelques scènes dans lesquelles nous prenons le contrôle d’un autre personnage. Non sans défauts, le gameplay puise dans la diversité résultant de ne pas tomber dans la routine et nous lasser.

4. Il fait fi du danger

Spider-Man c’est l’essence même de la liberté. Aller où bon nous semble comme on veut, quand on veut. Et bien évidemment, l’environnement qui s’y prête le mieux pour un jeu vidéo est sans surprise l’Open World. Dans un Manhattan somptueux, on prend plaisir à vadrouiller, à virevolter,  et à se perdre dans les nombreuses activités qui nous sont proposées. A tel point que j’ai pris le temps, et c’est de plus en plus rare chez moi, de récolter les nombreux colléctibles (qui trouvent une utilité à l’acquisition de nos compétences), éclairer entièrement la carte, débloquer certains costumes et me rapprocher doucement du 100%.

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En soit, le Spider-Man d’Insomniac ne révolutionne pas le genre et n’a rien inventé. Mais le thème s’y prête parfaitement et la qualité globale du jeu nous pousse à prendre notre temps, tout simplement. On se pose sur un toit, un réverbère, l’Empire State Building et on admire la ville qui ne dort jamais. Ça n’a été que pur bonheur d’être lâchée au milieu des gratte-ciels, tissant des toiles sans limite. On en oublie clairement les voyages rapides disponibles un peu partout dans la ville.

Le studio a réellement fait un travail de cohérence et de cohésion avec l’univers de Spider-Man permettant ainsi une diversité d’activités à l’image des différents dons de notre fidèle serviteur. Tantôt de la photographie, de la recherche, de la science et j’en passe.

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Malheureusement, comme dans toute expérience en monde ouvert, il y a des hauts et des bas. Ici, ils se trouvent principalement dans les quêtes annexes qui ne servent vraiment que de remplissage superficiel tant j’ai trouvé qu’elles manquaient de profondeur et de réel intérêt. Vous me direz c’est le cas dans d’innombrables jeux et pour autant cela n’enlève en rien l’expérience qu’ils nous offrent. Spider-Man confirme la règle, avec un peu de répétitivité dans certaines activités, notamment les combats de factions, peut-être un peu trop nombreux à mon goût, de ce fait je me suis calmée sur la course au platine, histoire de ne pas me focaliser uniquement sur ce défaut.

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Sans le moindre doute possible, Marvel’s Spider-Man est la meilleure adaptation vidéo-ludique du héros sortie durant la dernière décennie. Pour moi, plusieurs facteurs sont importants pour aspirer à être un excellent jeu. Certains m’ont fait pleurer, d’autres m’ont bouleversée, ou m’ont fait rire (l’homme araignée y est arrivé), Spider-Man, lui, a réussi à me faire sacrifier quelques précieuses heures de sommeil tant je n’ai pas vu le temps passer, tant l’aventure valait réellement le détour. Il n’est pas du genre excellent mais demain on l’aura oublié, il est de ceux que l’on fini et qui a un arrière goût de trop peu malgré sa quinzaine d’heures de scénario et le double pour le 100%. Il fait partie de ces jeux qui provoquent un blocage pour passer à autre chose (Yakuza, si tu m’entend). Mais je pense que je ne vous apprend rien, il semble que l’attente en valait la peine et le résultat final à fait l’unanimité. Ne tissez pas votre chemin à côté.

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