Go tell aunt Rhody, go tell aunt Rho-ohdy, go tell aunt Rhody… That everybody’s… Dead.

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Voilà 5 ans que nous n’avions pas eu de véritable Resident Evil. Et on ne peut pas dire que les deux derniers épisodes de la saga avaient fait l’unanimité, ce qui poussait à dire que cette licence mythique s’était essoufflée à mesure que le temps passait. Mais le temps est au changement, et Capcom revient enfin cette année avec un épisode VII qui a énormément fait parlé de lui.

Je ne vais pas vous mentir, après une première expérience avec la démo VR Kitchen, j’ai eu beaucoup de mal à m’y mettre à fond, la froussarde que je suis appréhendait tellement les événements du jeu final, mais quand faut y aller, faut y aller. Allons-y gaiement. Est-ce un bon Resident Evil ? Capcom ont-ils réussi à relancer la série ? Et si, finalement, la série avait besoin de ce flagrant changement ?

Je tiens à m’excuser pour le peu de captures d’écran, dans le feu de l’action mon doigt a complètement oublié le bouton Share de ma manette, et avec du recul, j’aurai risqué de vous spoiler.

Précédemment dans Resident Evil

Sur la génération précédente, deux épisodes majeurs de la licence ont vu le jour : les très controversés Resident Evil 5 et 6, mettant en scène respectivement les emblématiques Chris Redfield et Leon S. Kennedy. Très orientés action, les avis divergeaient, les joueurs aimant tantôt l’un ou l’autre. En ce qui me concerne, j’ai un très bon souvenir du cinquième opus et un très mauvais du sixième. Peut-être qu’aujourd’hui, mon avis serait totalement différent. Mais après des années d’absence, il semble clair et net que Capcom a souhaité changer la donne et revenir au véritable genre de sa licence phare : le survival-horror.

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1. Une source d’inspiration flagrante

Impossible de passer par la case Resident Evil VII sans parler de sa source d’inspiration majeure : la démo P.T du regretté Silent Hills. Ne passons pas par quatre chemins, la première version d’essai de ce septième opus, nommée Beginning Hour a étonné. Exit la vue à la troisième personne d’antan, et bienvenus dans l’ère du Resident Evil en FPS. « Comment ont-ils osé ? » Il faut le dire, les joueurs ont aimé, que dis-je, adoré P.T et son ambiance angoissante, les couloirs de cette maison et les phénomènes qui s’y produisaient. A l’annulation officielle de Silent Hills, il n’y avait plus d’espoir pour les joueurs de revivre une telle expérience de sitôt, jusqu’à ce que Beginning Hour pointe le bout de son nez sur nos plateformes de téléchargement préférées.

Alors qu’on pouvait penser qu’à l’image de P.T, elle ne serait qu’une démo technique présente pour teaser l’ambiance de ce nouvel épisode, il n’en est rien, Beginning Hour est bien une version d’essai du jeu final. On a du mal à se l’avouer soi-même mais c’est une belle réussite en terme d’immersion. Et cela fait partie du plan de relance de Capcom, changer du tout au tout quitte à prendre des risques quant au nom et à la réputation de son bébé.

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Mettons-nous un peu dans le bain. Ethan est à la recherche de son épouse Mia, partie pour un travail de babysitting. Le temps passe et les traces de la jeune femme s’estompent de plus en plus. Les recherches de ce mari en mal d’amour le mènent en Louisiane, dans un manoir qui semble abandonné, mais qui pourtant abrite une famille bien étrange : les Baker.

A votre arrivée sur place, ce Resident Evil inquiète. Et si lui aussi avait subi le syndrome du downgrade graphique ? Nous commençons nos recherches à l’extérieur de cette maison, où les détails semblent bien moins prononcés que dans les expériences d’essai passées, mais rassurez-vous, une fois la porte d’entrée passée, vos mirettes s’en prendront plein la figure. Le réalisme graphique de Resident Evil VII est un des acteurs majeurs destiné à vous immerger immédiatement. Et tout a été bien pensé pour vous plonger dans un univers qui ferait frissonner un mort. On remarquera un level design, parfois très P.T-esque, très abouti dans lequel chaque porte peut renfermer une (mauvaise) surprise.

2. A l’ancienne

Le but de ce septième épisode est clairement de relancer la série et nous faire oublier les éventuelles erreurs passées. Manette en main, on s’adapte très vite à la bête grâce à un maniement de FPS très basique et très efficace. Encore une fois, l’immersion est de mise, il va de soi qu’un gameplay complexe aurait pu tout bousiller.

Cependant, tout n’a pas été changé du tout au tout. On retrouve certaines mécaniques de jeu très à l’ancienne. La première étant un état des lieux complet pour ne manquer élément utile à votre survie. Attendez-vous donc à croiser certains objets connus, tels que les herbes. On retrouvera également le magnétophone et ses cassettes, qui remplacent l’ancienne machine à écrire et ses tampons encreurs pour sauvegarder, alors qu’en facile vous sauvegardez comme bon vous semble, en survie c’est une toute autre histoire, à moins de prendre le temps de bien fouiller les zones.

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Par contre, dites au revoir aux hordes de zombies assoiffés de sang et de viande. Bien que nos adversaires soient très différents de ceux d’antan, le survival-horror est bel et bien de retour. Les sursauts et autres pertes de toute virilité pour vous messieurs seront au rendez-vous, on se fait bien vite surprendre. On s’attend qu’un événement peut survenir à n’importe quel moment, ce qui m’a valu de m’attarder à chaque coin de porte. Oui, P.T (Silent Hills) a ressuscité et porte aujourd’hui le légendaire nom de Resident Evil.

3. Il n’en porte que le nom et pourtant…

Ce qu’on pourra néanmoins reprocher à cet opus, c’est de ne rien à voir avec ses prédécesseurs. Oubliez Chris, Jill, ou Léon, oubliez Umbrella Corps et le Virus T. On lui reprochera bien souvent de n’être que dans l’ombre d’un nom et pourtant attendez-vous malgré tout à être agréablement surpris (ou pas) par la qualité de son scénario qui saura vous faire comprendre à quel point Capcom tient à sa licence. En ce qui me concerne, ce qui m’a le plus manqué dans ce renouveau c’est le monsieur avec sa grosse voix et son Resident Evil (dans le cas présent) Seven. Bien trop peu d’éléments nous font penser qu’il fait réellement partie de la saga mais il n’en est pas pour autant un mauvais jeu, bien au contraire. On aura quand même tendance à y revenir.

Je n’ai que vaguement survoler le scénario, il est donc temps d’en parler ne serait-ce qu’un peu en évitant tout spoil possible. A première vue, nous n’incarnons qu’un homme parti à la recherche de sa femme disparue dans le fin fond de la cambrousse, logée dans une étrange demeure. En soit, l’histoire à quel que peu de mal à se mettre en place, on est vite plongé dans le vif du sujet sans pour autant en apprendre plus sur les étranges phénomènes qui se passent dans cette maison. Les cassettes vidéo que vous pourrez trouver à divers endroits pourront éventuellement éclaircir un peu nos lanternes mais c’est clairement vers la fin du cauchemar que nous avons réellement le fin mot de l’histoire. En d’autres termes, une petite réussite scénaristique malgré tout bien rattrapée par la (première) fin en tout cas. Petit bémol toutefois, il ne faudra comptez que 6 à 7 heures en prenant son temps pour terminer le titre. Une durée de vie bien décevante je vous le concède.

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4. Un mot sur la VR

Impossible de parler de ce Resident Evil sans évoquer la réalité virtuelle. Il est en effet le premier AAA à être entièrement compatible avec cette nouvelle façon de jouer. Et c’est clairement une qualité que je tiens à particulièrement féliciter, ne serait-ce que par espoir pour le futur de cette technologie dans le jeu vidéo. Donc, un grand bravo à Capcom pour son implication.

Resident Evil est le plus beau jeu VR auquel j’ai joué jusqu’à présent, d’une netteté incroyable on en oublierai presque qu’on a le casque sur la tête. Et question coup de sang, il en a sous le capot. J’avais été impressionnée par le réalisme déstabilisant de Kitchen, qui d’ailleurs ne m’a clairement pas poussée à me fixer l’engin sur la tête mais, sur les conseils de monsieur, il aurait été honteux de ma part de ne même pas essayer le jeu final en réalité virtuelle, et je ne peux que lui donner raison. Par contre, je dois vous avouer que je n’ai testé la VR que sur PS4 Pro, et d’après ce que j’ai pu voir par ci par là, la puissance de la PS4KVR a bien été exploitée rendant possiblement la VR non Pro un peu moins nette. A vérifier néanmoins.

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Côté gameplay, c’est très appréciable, très doux, évitant le motion sickness grâce à la vue par à-coups, et puis il faut dire que le titre n’est clairement pas fait pour être rushé, donc rien à signaler de ce côté. De surcroît, on remarquera une visée à l’arme bien plus efficace en VR qu’en « normal ». En effet, on remarquera qu’en 2D, la visée n’est pas très réactive alors qu’au contraire elle l’est beaucoup plus en réalité virtuelle grâce à la visée « au casque ». Vous visez juste grâce à quelques degrés de rotation de votre tête, très agréable et très efficace.

Côté frissons, inutile de vous dire que c’est le jour et la nuit. On se fera très facilement surprendre à l’ancienne alors inutile de vous dire qu’en VR, il faut avoir le cœur et les tripes accrochés. Le genre en lui-même s’y prête très bien, ce qui pousse à croire que ce mode en était presque indispensable. C’est vraiment impressionnant.

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Ce Resident Evil VII Biohazard vous fera passer un très bon moment d’horreur et de frissons. J’ai eu du mal à me plonger à fond dedans, mon côté pétochard refaisant surface à chaque click sur « continuer » mais ma foi, il se laisse très bien faire. En plus de faire peur, vos réactions pourront bien faire rire votre entourage, les miennes ont provoqué de jolis fous rires à Monsieur : « Y a un truc là c’est sûr, ça couine ». Je ne vais pas vous cacher que je suis curieuse et plutôt impatiente de voir le futur de la licence qui semble bien partie pour renaître de ses cendres. D’ailleurs, je me laisserai peut-être bien tentée par ses DLC.