A l’instar de Persona 5 et Persona 5 Royal, ou encore Persona 3 et Persona 3 FES, Persona 4 (PS2, 2008 au Japon, 2009 en Occident) avait eu droit à une version complétée de nombreux contenus: Persona 4 The Golden (mais on enlève bien souvent l’article défini). Initialement sorti en 2012 sur PS Vita au Japon, le titre s’est bien vite propulsé au rang d’incontournable de la successeuse à la PSP. Mais Atlus n’en avait pas encore terminé avec l’un de ses titres phares. Ce n’est néanmoins qu’en 2020 que l’éditeur/développeur a décidé de porter son jeu sur PC. Silence radio pour les consoles en vogue à ce moment là. Ce ne fut que l’été dernier, lors du Xbox Bethesda Showcase de juin 2022 qu’Atlus et Microsoft se sont alliés pour une annonce des plus inattendues: Persona 5 Royal, Persona 3 Portable, et Persona 4 Golden étaient enfin annoncés sur consoles actuelles dans des versions remasterisées et, en ce qui concerne les 2 derniers titres, pour la première fois de leur existence localisés en français (et d’autres langues évidemment), le tout sur Xbox One/Series, PS4 (rétrocompatible PS5), Nintendo Switch et PC.

Il a fallu attendre le 19 janvier 2023 pour pouvoir enfin mettre nos mains sur P3P et P4G en français, mais dans un premier temps, je vous parlerai exclusivement de Persona 4 Golden dans sa version Nintendo Switch. Que faut-il en espérer?

Ayant terminé le jeu en 2021, et ayant déjà publié un avis complet sur le titre, je me suis laissée la liberté de ne pas terminer le jeu avant publication de mon avis. J’ai malgré tout passé environ 25h dessus afin de me rendre compte de ses éventuelles faiblesses, notamment en mode portable mais également en mode dit « docké ». Si vous souhaitez un avis plus complet et moins « condensé » je vous redirige vers mon avis publié en 2021.

Cet avis est rédigé à partir d’une version numérique Nintendo Switch que je me suis procurée par mes propres moyens.

« Nous incarnons un adolescent, dont nous choisissons le nom, qui quitte sa vie urbaine pour passer une année de sa scolarité à Inaba, une petite ville sans histoires, chez son oncle et sa fille. L’heure est à l’adaptation à cette nouvelle vie, et se faire de nouveaux amis. Mais épisode de la série Persona oblige, vous vous doutez bien que la tranquillité initialement prévue se fera vite balayer.

Alors que nous commençons à fréquenter certains étudiants du lycée Yasogami, nous apprenons bien vite l’existence d’une mystérieuse légende urbaine: la Chaîne de Minuit. Il se dit à Inaba que si nous regardons cette chaîne à Minuit un jour de pluie, nous verrons apparaître à l’écran notre âme sœur.

C’est alors que le groupe de lycéens décident de tenter l’expérience. Ils découvriront alors que la Chaîne de Minuit est étroitement liée à la série de meurtres qui fait rage en ville, et que la petite lucarne permet de pénétrer dans un monde parallèle qui leur octroie les uns après les autres le pouvoir d’éveiller leurs Personae, et combattre les forces du mal: les Ombres. Rencontres inattendues, mystères en tous genres liés à l’étrange brouillard qui se lève sur la ville, Persona 4 Golden se transforme bien vite en enquête policière pour lever le voile sur le véritable coupable qui se cache derrière toute cette affaire. »

Loin des propos de Persona 5/5 Royal, Persona 4 Golden propose ici une enquête sur une sombre affaire d’enlèvements voire même pire. Un scénario dont l’écriture fait toujours mouche tant par la qualité de ses personnages, de la cohésion de son groupe principal que par les thèmes qu’il aborde et la façon dont il le fait ainsi que son ambiance globale rondement menée par la Chaîne de Minuit et ses décors. Son intemporalité est toujours au rendez-vous plus de 10 ans après sa sortie initiale sur PS Vita. Mais tout ça, vous vous doutez bien que ça n’a pas changé depuis la première fois que je l’ai terminé il y 2 ans.

« Comme à l’accoutumée, Persona 4 Golden propose un gameplay en tour par tour. Ainsi, si vous vous êtes déjà attelés à Persona 5, vous maitriserez déjà le gros de sa jouabilité. Attaques physiques, invocation de Persona, attaques magiques, faiblesses, forces, bref tout ça n’est que routine, mais la petite étincelle durant les phases de combats est toujours là. On note également la présence d’un tirage de cartes en fin de combat, permettant entre autre de débloquer de nouvelles Personae pour le protagoniste.

[…] Malgré une connaissance certaine du gameplay, Persona 4 Golden demande de l’investissement en termes de temps et de maîtrise pour arriver au bout.

Mais évidemment, Persona ce n’est pas que se fritter contre les ombres de l’autre monde, c’est également vivre dans le monde réel. Et le système de temps est toujours de la partie, chaque jour se divise en plusieurs moments clés de la journée (de l’aube au soir) durant lesquels nous avons plus ou moins le temps de vaquer à nos occupations et à l’exploration d’Inaba. »

Si vous avez fait Persona 5/5 Royal avant de vous atteler à cet épisode « rétro », nul doute que vous démarrerez le jeu en terrain connu. Bien que l’univers et les personnages changent, le plus gros du gameplay, ce qui fait partie des codes de la licence sont présents, vous permettant ainsi de démarrer sans trop d’appréhension. Oui, les similitudes avec son successeur sont évidentes mais ce ne sera clairement pas pour déplaire aux fans et autres aficionados du genre.

Malgré tout, on lui accorde une certaine difficulté dans sa version normale, je me suis moi-même heurté à quelques petits désagréments en début de donjon pendant cette « courte » partie. Mais le tout est d’apprendre à y faire face sans oublier que le jeu propose un vaste choix de modes difficultés permettant ainsi d’être accessible à tous.

« Jeu de 2013 oblige, cette remasterisation de la version PS2 remasterisée [sur PC] ne sera évidemment pas aussi clinquante qu’un jeu actuel. Pour autant, il reste visuellement très agréable et n’a mine de rien pris que quelques rides, sa direction artistique très orientée « manga » y étant pour beaucoup.

Malgré tout, sa mise en scène soignée, épique dans ses cinématiques « animées », le protègent d’un statut de « visuellement daté » et le propulsent sans mal à indémodable. »

J’ai écris ces quelques phrases, vous l’aurez compris, en 2021 alors que je venais de le terminer pour la toute première fois. Et son itération sur Nintendo Switch ne déroge pas à la règle. Si on reste sur une version remasterisée (c’est d’ailleurs probablement la version PC qui a été choisie pour être portée), Persona 4 Golden reste incroyablement joli malgré son âge. Loin d’être clinquant à la Persona 5, il en ressort toutefois toujours un charme et un cachet indéniable du jeu.

Sans oublier de parler de son OST, toujours aussi efficace dans ses mélodies plus orientées « Pop » que dans l’épisode des Voleurs Fantômes et qui ne manqueront pas de vous trotter dans la tête pendant un bon moment.

Mais parlons peu, parlons bien, évoquons quand même cette traduction tant attendue. Alors que j’avais fait le jeu sur PC avec sa « fan trad » nommée Project Golden très qualitative mais qui manquait peut-être d’un peu de profondeur dans ses propos, il convient de dire que cette traduction officielle est impeccable si ce n’est pas pour dire parfaite. Des dialogues qui collent avec le parler anglais (oui, je joue avec les voix anglaises), de l’argot présent tout en restant dans la demie mesure et très bien contextualisé, pour un jeu qui se veut être particulièrement verbeux, ce n’est pas négligeable que l’immersion dans ses textes soit au rendez-vous.

On remarque également toujours la possibilité d’activé le mode en ligne, qui ne consiste qu’à aller pêcher quelques indices sur le choix des autres joueurs, la gestion de leur temps par exemple, ou leurs réponses dans les dialogues.

Nouveauté également du côté de la sauvegarde, qui propose une sauvegarde rapide, et donc utilisable où vous voulez quand vous voulez, au milieu d’un donjon par exemple, ce qui peut vous éviter l’utilisation d’objets précieux pour retourner au point de sauvegarde central de la Chaine de Minuit. Les phases d’exploration des donjons peuvent s’avérer bien vite chronophages, cette fonctionnalité étant donc salvatrice en cas d’urgence.

Tout ce que je vous décris jusqu’ici est naturellement présent dans toutes les versions disponibles, focalisons nous donc le temps de quelques de cette version Switch. D’une fluidité impeccable, d’une stabilité à toute épreuve, je n’ai pour ainsi dire rien à redire sur cette mouture « hybride ». En mode docké ou en mode nomade, le jeu n’a pour ainsi dire aucune faiblesse technique. Je mettrai évidemment l’accent sur le mode portable, mode de prédilection de P4G, qui retrouve ses sources et révèle une nouvelle fois une force inégalée. Persona 4 Golden où vous voulez, quand vous voulez, telle est le maitre mot de cette itération sur Switch avec le confort qui s’en dégage.

A la question « y a-t-il des fonctionnalités tactiles? », la réponse est malheureusement non. Pas de choix d’attaques sur l’écran, pas d’agrandissement de la carte en mettant le doigt dessus, et cetera. Ces fonctionnalités auraient pu être un argument plaisant pour cette version Switch qui se serait bien plus démarquée de ses consœurs.

Côté « défauts », si on peut vraiment appeler cela comme ça, l’absence de version physique est clairement pour moi le point faible de ces portages. Mais je chipote, et j’ai malgré tout tenu à soutenir notamment la traduction française, car soyons honnêtes, son prix reste très doux (19€99).

S’il y a bien une chose qui ressort de Persona 4 Golden en 2023, c’est son intemporalité, dans ses propos, dans ses thèmes et comment il les aborde. Et aujourd’hui, Atlus vous donne de bonnes raisons de (re)découvrir l’un de ses titres les plus appréciés grâce à ces récents portages sur consoles actuelles. De la Xbox à la Switch en passant par la PS4 et PC, tout le monde est servi (sans oublier qu’il est disponible dans le célèbre Game Pass, je dis ça je dis rien) le tout avec une localisation française concoctée avec amour. Une version Switch qui n’a guère à rougir face à ses consœurs, un prix doux à l’unité, un mode portable qui trouve totalement son intérêt pour le genre du jeu, en d’autres termes il n’y a plus aucun argument pour vous dire de ne pas craquer. Si ce n’est, éventuellement, l’absence de version physique, qui me peine également, ou encore l’absence de fonctionnalités propres à la console de Nintendo (tactiles par exemple, ça aurait pu être une idée intéressante à exploiter). Mais au delà de ça, rien n’est à jeté dans cette version.

Les plus

  • Un titre intemporel qui s’apprécie tout autant une décennie après sa sortie
  • Une traduction française impeccable et immersive
  • Le mode nomade de la Switch qui se prête parfaitement au genre
  • Fluidité et stabilité au rendez-vous
  • La sauvegarde rapide, indispensable dans certains donjons
  • Un prix très accessible

Les moins (parce que je chipote)

  • En numérique uniquement, pas de version physique à l’horizon
  • Certaines fonctionnalités propres à la Switch qui auraient pu être exploitées