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Avec un an de retard, il était grand temps que je mette un grand coup de cravache pour pouvoir vous livrer mon avis sur Nioh. Le jeu de la Team Ninja m’a mis plus d’un bâton dans les roues et mon inexpérience dans ce type de jeu en est sans le moindre doute la cause. Commencer, recommencer, abandonner et ainsi de suite. L’apprentissage fut long et fastidieux mais j’y suis arrivée! Merci Playstation France pour le code du jeu et (surtout) pour leur patience.

On a bien cru que le projet Nioh ne verrai jamais le jour. Après être passé entre de nombreuses mains, ce Dark Souls like a fini par trouver un studio de taille: la Team Ninja, connue et réputée pour ses Ninja Gaiden, notamment. Dans un premier temps exclusif à la Playstation 4, il a fait son petit bonhomme de chemin jusque sur PC en novembre dernier. Ce nouveau action RPG a-t-il la poigne assez lourde pour se faire une place parmi les Souls?

1. Watch the Yokai

Partons à la découverte d’un monde nouveau, loin de la chevalerie de Dark Souls et des cauchemars de Bloodborne. Nous sommes dans les années 1600, à la grande époque des Samouraïs. Nous incarnons William, un jeune homme britannique dont les faux airs rappellent un certain sorceleur du nom de Geralt de Riv. Les terres nippones que nous découvrons sont dévastées par l’emprise des Yokai, des démons pour la plupart, étendant leur pouvoir et leur corruption.

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L’inspiration des titres de From Software est effectivement bien présente et pourtant la Team Ninja a vu les choses en plus grand et dévoile un titre qui semble être bien au delà d’un simple copier coller de la saga Souls.

Si ce n’est pas une évidence dès les premières minutes de jeu, Nioh se veut plus ambitieux grâce à une trame complètement scénarisée, avec de jolies cinématiques, un peu de narration par ci par là parsemée de la présence de quelques figures emblématiques du Japon d’antan, tel que Hattori Hanzo.

Envoyés par la Reine Elizabeth I, William et sa flotte pirate partent en quête de l’Amrita, un cristal jaune dont les pouvoirs pourraient rendre l’Angleterre victorieuse contre les Espagnols. Mais tout ne se passe pas comme prévu pour William. Emprisonné à la Tour de Londres par sa propre souveraine qui compte bien garder le secret de l’Amrita, il parvient à s’échapper grâce à l’aide de son esprit gardien. La liberté n’est qu’à quelques mètres, mais une nouvelle fois le pirate blond tombe sur un ennemi redoutable: Edward Kelley, lui aussi à la recherche de l’Amrita. Avant de disparaître, Kelley subtilise l’esprit gardien de William avant de se rendre au Japon. L’aventure aux nombreux rebondissements de notre protagoniste commence enfin.

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2. Bête et méchant?

Lorsqu’on souhaite expliquer Nioh, on ne se réfère qu’à sa maigre ressemblance avec Dark Souls. Dans les grandes lignes, la comparaison est crédible. Mais le bébé des Ninjas va nettement plus loin qu’une simple copie bête et méchante. Au delà de la difficulté certaine du gameplay, Nioh vous demandera beaucoup de maîtrise, celle de votre manette et de vous-même et un peu de chance (j’y reviendrai plus tard).

En terme de jouabilité, ce « Dark Souls des Samouraïs » offre de quoi nous muscler les doigts et user nos pauvres manettes. Votre jauge d’endurance (ici, appelée Ki) est bien évidemment présente et c’est elle qu’il faudra apprendre à apprivoiser. Dans Nioh, la moindre erreur peut vous être fatale et vous coûter votre accumulation d’Amrita pour augmenter vos niveaux et statistiques de combat. Il faut donc apprendre à bien jauger son endurance alliant attaques et esquives et surtout ne pas oublier votre impulsion de Ki, qui par la simple pression d’un bouton de votre manette au bon moment, vous permettra de remplir un peu votre jauge et vous permettre un mouvement salvateur. D’ailleurs, à l’instar des Souls qui ne le proposent pas, vous pourrez passer par la case didacticiel qui s’avère être la bienvenue.

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Nioh offre de multiples façons de jouer. Le jeu vous permettra de combattre avec deux armes au corps à corps parmi les nombreuses classes d’armes présentes. Ajoutez à cela, la possibilité de choisir deux armes à distance en plus parmi les arcs ou autres arquebuses qui vous sauveront maintes fois la vie. Voilà pour la base et le plus gros du gameplay.

Mais le jeu ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, et nous dévoile une exploitation totale de son univers. En effet, je vous parlais de la perte de votre esprit protecteur. Pas de panique (enfin si, quand même un peu), vous n’arriverez pas aux côtes japonaises en touriste. Un nouvel esprit gardien, que vous pouvez choisir, viendra vous prêter main forte. Une nouvelle jauge sera à remplir en sortant vainqueur de vos duels et en accumulant un peu d’Amrita pour pouvoir goûter aux pouvoirs de votre Arme Vivante. Une sorte de super attaque bien pratique mais attention tout de même aux coups que vous encaissez qui font nettement diminuer sa durée.

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Autre subtilité, le changement de posture. Le bestiaire de Nioh relativement varié, mais dont vous atteindrez vite la limite, réunit Hommes et Yokai, et la façon de les combattre et les vaincre est effectivement différente pour presque chacun d’entre eux. C’est là que la posture intervient. La plus maniable est la moyenne, la plus rapide la basse et la plus puissante la haute, mais il faudra savoir maîtriser les 3 et choisir avec précision celle qui convient le mieux.

Tel qu’écrit ici, Nioh n’a rien qui puisse donner du fil à retordre et pourtant malgré tout cela, le gameplay est extrêmement exigeant et vos ennemis ne vous laisseront pas vous en sortir indemne. Pour vous donner un ordre d’idée quant à la vivacité du gameplay, il est bien plus rapide qu’un Souls (même avec une arme lourde à la main) mais un peu moins que Bloodborne. J’ai souvent ressenti une certaine latence concernant l’esquive et une petite imprécision dans certains déplacements qui ont bien failli mettre une limite à ma patience. Je remercie ces pauvres âmes de joueurs tombés au combat pour leurs coupes Ochoko qui m’ont, à de très nombreuses reprises, permis d’invoquer d’autres vaillants guerriers pour m’épauler dans mes combats de boss.

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3. En retard malgré lui

Le projet Nioh a débuté en 2004, oui, oui, et son développement est passé d’équipe en équipe et de console en console pour donner ce qu’il est aujourd’hui. Sans être totalement dépourvu d’un certain talent graphique, Nioh est victime d’un peu de retard technique mais tout de même bien rattrapé par un level design complet et varié. Entre village en flammes, Temples et jardins dévastés, grottes sombres, les environnements divers de Nioh ne vous clouront pas le bec mais vous en mettront tout de même plein les yeux.

Nouvelle grosse différence avec les jeux de From Software, votre avancement sera nettement plus guidé. Vous n’êtes pas lâchés dans un vaste monde dans lequel vous espérez être sur la bonne voie vers votre prochain adversaire. En effet, Nioh est découpé en plusieurs chapitres mêlant quêtes principales, secondaires et « Crépuscule » (dont la difficulté dépasse tous les entendements) identifiées sur plusieurs cartes en fonction de la zone où vous vous trouvez.

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4. Loot toujours!

La grande particularité de Nioh se trouve dans son système de loot. Au début de l’aventure, le jeu vous demandera de choisir vos armes fétiches, si on ne comprend pas bien ce à quoi cela peut correspondre, il s’avère que cela semble favoriser l’obtention de ces armes précises après avoir terrassé vos nombreux ennemis.

En effet, malgré les possibilités d’acheter armes et armures à chaque point de départ, chaque ennemi dont vous viendrez à bout lâchera des objets divers, du simple Elixir vous permettant de vous soigner, aux nombreuses armes et pièces d’équipements du jeu.

De plus, vous découvrirez d’étranges petits êtres à trouver aux quatre coins des niveaux et à guider vers les autels. Appelés Kodamas, ces petites créatures vertes vous offrent leurs bénédictions qui augmentera, en fonction du nombre que vous trouvez, et favorisent au choix votre taux de « drop » d’armes, armures, amrita, etc…

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En bref, le jeu dévoile être particulièrement tourné vers ce système de loot aléatoire et ne renie absolument pas son importance dans le jeu. C’est d’ailleurs ce que je reproche le plus à Nioh. J’ai à de nombreuses reprises remarqué que lorsque je changeais d’armes ou d’équipement les combats se passaient nettement mieux pour ne pas dire qu’ils étaient presque insignifiants. Dans la prise de niveau, il faut donc également privilégier la chance en espérant qu’elle prenne effet. Difficile, oui, exigeant, aussi, mais qui est bien trop atténué par ce système.

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Nioh est un excellent jeu, il faut l’admettre. Son univers très bien exploité et ses coups de sang a ravi plus d’un joueur. D’ailleurs, un an après sa sortie, le nombre de joueurs qui répondent présents aux appels des coupes Ochoko est impressionnant, presque étonnant. Si ce que je peux en penser ne laisse pas le moindre doute quant à son résultat final et sa qualité, je l’avoue: ce type de jeu n’est pas fait pour moi. Si la difficulté extrême et la variété dans le gameplay fait le bonheur de certains, elle me prend plus la tête et m’en fait oublier le plaisir de jouer. Au moins, je suis prévenue. Mais je n’en reste pas moins admirative du travail de la Team Ninja pour donner vie à Nioh, de lui avoir donné une identité propre et d’avoir exploiter à fond le Japon féodal, qui sent bon la nouveauté et qui surpasse totalement un simple copier/coller de Dark Souls.

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