Knack est le vilain petit canard du line-up de lancement de la PlayStation 4. Il faut dire que c’est difficile pour une nouvelle licence de se faire une place entre de gros monstres du jeu vidéo. Depuis 2013, le pauvre subit les moqueries et enchaîne les mauvaises critiques. Mais 4 ans après, PlayStation et Japan Studio remettent le couvert et ne l’ont pas jeté à la poubelle pour qu’il essaye une nouvelle fois de gagner le cœur des joueurs.
En ce qui me concerne, Knack (à prononcer « Nack », moi, j’aime bien le dire comme ça s’écrit) n’a jamais été un mauvais jeu. Il ne manque pas de défauts mais il a eu l’audace de changer un peu mon train train de jeux habituels. Et si finalement Knack était incompris? Comment s’en sort-il quelques années après un premier accueil timide? Un grand merci à PlayStation France pour le code du jeu, en ce qui me concerne j’ai été ravie de revoir ce héros, à voir maintenant ce qu’il a dans le ventre.
1. Précédemment dans Knack
Le 29 novembre 2013, pour nous européens, nous découvrions Knack, un personnage des plus originaux, et ses compagnons. Knack n’est pas un animal, ni un monstre, ni quoi que ce soit que nous ayons déjà pu rencontrer. Knack n’est ni plus ni moins qu’une forme de vie possible grâce à des reliques ancestrales et au talent du docteur Vargas. La petite particularité de cet étrange spécimen est que son corps grandit de plus en plus tant qu’il récupère toujours plus de reliques sur son chemin.
Dans sa première aventure, il livrait un combat acharné contre les gobelins, avec à leur tête un certain Gundahar. Une fois la menace écartée, la vie de Knack peut reprendre normalement.
Knack n’est plus ni moins qu’un jeu de plateformes aux allures de beat’em all typé à « l’ancienne ». Les nostalgiques se sentiront toujours attiré comme des aimants par lui sans trop risquer de s’aventurer dans cette licence encore naissante. Malgré les critiques négatives, Knack a t-il de quoi se forger une meilleure réputation? Depuis le début, le pauvre s’en prend plein la figure. Je vais décortiquer un peu tout ça. Tout d’abord, je conseillerai de faire le premier opus, bien que ce ne soit pas obligatoire, cela facilitera votre compréhension de ce second épisode qui en est une suite directe et qui ne manque pas de faire certaines allusions.
2. Knack, le retour
De retour depuis le 6 septembre dernier, Knack nous propose de vivre une nouvelle aventure exclusivement sur PlayStation 4. Le thème reste vraisemblablement le même à quelques exceptions près. Nous y retrouvons donc Knack, Lucas, Ryder, le docteur Vargas et compagnie dans une lutte contre le passé. 200 ans après avoir été vaincue, l’armée des Hauts-Gobelins n’a pas dit son dernier mot et compte bien reprendre du service pour anéantir la Terre. Mais le vrai danger semble être là où on ne l’imaginait pas.
A l’image du premier opus, le scénario de Knack II est simple et sans grande surprise. Pour certains, il relate un manque d’inspiration de la part de Japan Studio et ne s’adresse qu’à un jeune public, pour moi, il ne fait que confirmer ce que je pense de lui, le gentil monstre est un compagnon distrayant qui a le mérite de ne pas me prendre la tête.
Le casting est vraisemblablement le même, nous y retrouvons nos anciens copains tout en y découvrant de nouveaux. Avec une pointe d’humour à la clé, le petit groupe à néanmoins bien mûri, rendant le jeu moins ciblé à de jeunes joueurs.
3. J’en fais mon affaire
Des énormités sur Knack, j’en ai lues, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il ne s’adresse absolument pas à un public novice, ou du moins, pas seul (grâce à un mode coop à l’ancienne, et je l’en remercie). Manette en main, on apprend vite les mécaniques du jeu, grâce à un premier niveau riche en didacticiels pour les comprendre. Cependant, au fil des heures, nos ennemis ne manqueront pas de gagner en puissance de leur crochet du droit. Certains crieront probablement à une gestion de la difficulté hasardeuse, mais Knack a plus d’un tour dans son sac et plus d’une technique dans son arbre de compétences.
Contrairement au premier opus, nous profitons bien plus du grand Knack et de sa force, la version miniature nous permettant principalement de résoudre les nombreuses énigmes mises à notre disposition pour avancer dans l’histoire. Énigmes qui, soit dit en passant, sont loin d’être compliquées, une fois encore, il ne faut pas voir Knack comme une prise de tête.
En termes d’attaques pures, le géant en apprendra tout au long de son périple et ce quasiment jusqu’à la fin. Coup de poing, coup de pied, super punch, attaque ultime, Knack en connaît un rayon pour achever sa mission. On leur reprochera parfois une puissance bien en deçà de nos espérances vu la taille de l’énergumène mais rien qui pourrait gâcher une expérience riche.
J’ai été agréablement surprise par des nouveautés de gameplay inattendues et qui ne manquent pas de mettre coup d’adrénaline dans tout ça. Le point noir du gameplay se situe dans son absence de contrôle de caméra. Le stick analogique droit servant à l’esquive, il est donc impossible d’ajuster soi-même la position de la caméra, causant parfois quelques soucis de visibilité. Rien de grave, rassurez-vous mais un peu dérangeant.
4. Un moteur qui se cherche toujours
Le plus gros reproche qu’on puisse faire à notre ami, c’est sa technique. Il est évident qu’il n’est pas à la hauteur de cette génération qui nous a à de nombreuses reprises montré de quoi elle était capable. Ce n’est pas moche, non, c’est assez joli mais on ressent tout de même un moteur mal maîtrisé, notamment dans les arrières plans brumeux et des textures qui manquent de détails. Côté couleurs, on est servi, mais cela ne fera parfois qu’accentuer ses défauts. Et pourtant, son potentiel saute aux yeux, surtout quand on sait ce que ce type de jeu « dessin-animé » peut donner. Alors qu’on réussira malgré tout à admirer nos environnements, on peinera malheureusement à s’attacher à notre entourage. En presque 11h de jeu, je n’ai ressenti de sympathie que pour notre bête à reliques qui est des plus touchantes et attachantes. Le reste du groupe, quant à lui, peine à exprimer des émotions, à les faire ressentir sur leur visage. Donnant l’impression d’être figés, on aura du mal à distinguer leur joie de leur colère.
Par contre, au delà de graphismes qui semblent déjà dépassés, j’ai remarqué une direction artistique bien meilleure comparée à son prédécesseur. Il y a quatre ans, l’action était timide, quasi inexistante, ça manquait d’ambition. C’est avec grand plaisir que j’ai redécouvert une mise en scène, toujours un peu camouflée, mais légèrement plus concentrée sur de l’action pure et plus impressionnante.
Malheureusement pour lui, Knack n’a pas l’étoffe d’un Ratchet et d’un Clank et c’est pas l’envie qui lui manque. Certains ne le voient que comme un héros du passé qui n’a pas sa place sur nos consoles en 2017 et pourtant il est l’image même de la fraîcheur que j’aime. Il m’a permis de m’évader durant 15 chapitres et oublier un peu la routine des jeux actuels, loin des pan pan, des boum boum, et des eurrrr zombiesques. Il lui reste beaucoup à apprendre et à faire pour aspirer à devenir une grande licence mais il à le mérite de prendre des risques. Mais l’accueil qui lui est réservé ne lui permet pas d’avancer. Il n’est pas sans défauts mais n’est pas non plus à éviter et ignorer. Je pense que le grand public actuel des jeux vidéo n’est plus ce qu’il était, ce qui vaut au pauvre Knack un accueil loin d’être chaleureux.
Article bien écrit et très étoffé. Des avis communs avec ma vision du jeu et quelques éléments différents. Très intéressant a lire. Bravo !
Hahah, j’ai également commenté ton article que je m’étais mis de côté pour le lire. Et j’y ai plus ou moins mis la même chose. Merci en tout cas 🙂