Le grand jour est arrivé, la saga Gran Turismo, du haut de ses 20 ans, arrive pour la première fois sur cette génération. Et depuis son annonce officielle à la Paris Games Week 2015, il a fait énormément parlé de lui. Inutile de vous présenter la licence, en 20 ans d’existence, même si vous n’y avez jamais joué, vous en avez toutefois obligatoirement entendu parler.

Cette fois-ci, pas d’épisode numéroté comme à ses habitudes, et pas de dénomination Prologue comme cela lui est déjà arrivé. Simplement appelé Sport, ce nouvel opus promettait un énorme tournant. Alors que la concurrence n’en est pas à son premier tour d’essai en matière d’affluence de sorties, Gran Turismo était attendu de pied ferme. Tient-il ses promesses? Ce Gran Turismo a-t-il de quoi séduire les fans? A-t-il des arguments suffisamment lourds pour convaincre? Je remercie PlayStation France pour le code du jeu, qui me permet de vous en parler en long, en large et en travers. A noter que mon expérience de Gran Turismo ne se limite qu’à quelques tours de circuits par ci par là, ce qui peut avoir une certaine importance dans mon avis, je n’ai pas le savoir faire de certains pilotes en herbe.

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1. Un contenu inattendu

L’équipe de Polyphony Digital a décidé de changer de fusil d’épaule et concentrer son nouveau jeu de course vers une ère plus moderne mais qui pourra en refroidir plus d’un. Axé sur le multijoueurs en ligne et surtout sur la compétition, ce Gran Turismo Sport étonne de bien des façons. Chose promise, chose due. Dans le passé, ses modes en lignes n’étaient qu’une option pour agrémenter un peu le large contenu solo qu’il proposait. Cette fois-ci, c’est l’inverse.

Le premier réflexe de tout fan sera de se lancer dans le mode campagne et on se rendra bien vite compte que le mode Gran Turismo et ses championnats palpitants ont tiré leur révérence. En effet, la campagne se divise en 3 catégories qui vous permettront surtout de parfaire votre pilotage, vous essayer à des cascades rigolotes et battre des records.

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Nous commençons donc par l’école de conduite, qui aura la bonne idée de vous remettre un peu dans le bain de la conduite ou tout simplement vous faire découvrir le gameplay du Real Driving Simulator. Scindée en plusieurs difficultés débloquées après chaque épreuve finale réussie, elles permettront au pilote qui sommeille en vous d’étoffer un peu votre garage, chaque palier vous offrant 3 bolides, sans oublier de relever le petit challenge d’obtenir une médaille d’or à chaque épreuve.  Mais ce petit mode ne s’adresse pas uniquement aux vétérans du genre, les débutants y trouveront également leur bonheur pour prendre la bête en main et relever des défis.

Le mode mission, quant à lui se verra un peu moins conventionnel et vous demandera de participer à des courses qui auront le mérite de vous divertir, je pense notamment aux divers renversements de cônes.

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Le dernier mode de la campagne, nommé expérience de circuit se rapproche d’un simple contre-la-montre sur chaque circuit du jeu. Il ne faudra donc pas lésiner sur la pédale de l’accélérateur pour espérer obtenir l’or sur chaque portion et le tour complet.

Pour étoffer un peu ce contenu solo très léger, il y a bien heureusement le mode Arcade pour sauver un peu la mise.

On pointera du doigt une IA méconnaissable. Formatée à suivre une trajectoire bien précise, elle ne manquera pas de nous percuter si on décide de la doubler en plein virage. Le contenu se trouvant ailleurs, j’imagine qu’elle n’était pas au cœur des priorités pendant le développement. 

2. L’esprit de compétition avant tout

Comme je le mentionnais plus haut, Gran Turismo Sport a changé complètement d’optique et s’est donc orienté vers un contenu massivement multijoueurs. Il est de mise d’en parler. En somme, il tentera de nous donner le même plaisir de jouer en ligne qu’en solo en s’appuyant avant tout sur le fair-play et les règles qu’il impose. Une idée lumineuse qui peut inciter à complètement changer sa façon de jouer. Avant de pouvoir vous lancer dans les courses en ligne, il faudra obligatoirement passer par la case explication du fair-play et de ses conséquences en vidéo. C’est alors qu’on comprend bien vite qu’il sera au cœur de chaque courses auxquelles vous participerez.

Être fair-play n’est en soi pas bien compliqué, la grande difficulté sera de s’adapter à la conduite des joueurs que vous pourrez croiser. En effet, malgré le bon vouloir de chacun, le but reste d’être le meilleur, et une queue de poisson est vite arrivée pouvant causer une pénalité de temps si vous ne l’aviez pas vue venir.

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Sportivité, compétitivité, et pilotage sont les maîtres mots de ce Gran Turismo Sport. A l’heure où j’écris ces lignes, vous ne pourrez vous essayer qu’aux courses quotidiennes en attendant les championnats, pour l’instant au nombre de 3, à venir pour lesquels vous pouvez d’ores et déjà vous qualifier. Le contenu principal du multijoueurs semble s’être tourné exclusivement sur du contre-la-montre et la possibilité de s’entraîner sans relâche sur vos circuits préférés afin d’être placé au mieux sur la grille de départ au moment fatidique. Une idée plutôt intéressante quand on aime faire chauffer la gomme.

Pour l’instant, le jeu ne nous en dit pas plus sur le futur de son contenu. Sera-t-il le même à longueur d’année? Nous proposera-t-il plus de modes? Le contenu actuel peut-il suffire à long terme? Wait and see. Tel qu’il est aujourd’hui, cela peut sembler un peu maigre.

3. Trouver bolide à son circuit

Intéressons nous un peu à ce que ce GT a à nous proposer en matière de transport roulant. Ce sont pas moins de 170 voitures qui sont mises à notre disposition provenant des 3 principaux continents. Un nombre louable et pourtant bien en dessous de ce que ses prédécesseurs nous proposaient. En moyenne, comptez 4 voitures existantes par constructeur en plus des nombreuses «GT Vision», les prototypes imaginés par Polyphony, la majorité des pilotes trouveront leur bonheur et pourtant, on remarquera un bon nombre de modèles manquants (mais où est ma Skyline R34?!?). Alors que le système de voitures Premium/non Premium des Gran Turismo 5 et 6 était critiquable, Kazunori Yamauchi semble ne pas avoir trouvé de juste milieu quant à la quantité de bolides proposés.

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Dans tous les cas, après avoir trouvé chaussure à votre pied, vous pourrez parcourir vos tracés préférés. De Suzuka au Nurburgring, vous aurez de quoi faire des kilomètres. Là encore, et je suis peut-être un peu trop tatillon sur ce coup là, il me manque un circuit essentiel: celui de la Sarthe, bien connu pour ambiancer les 24h du Mans.

Cela dit, malgré tout, manette en main, cet épisode Sport est incroyablement agréable. La grande débutante que je suis a prit un grand plaisir à faire des tours de circuits. La qualité de ma conduite, quant à elle, reste discutable mais c’est un énorme pied. Pour simplifier, c’est du fiable. Le gameplay a le mérite de s’adapter à n’importe quel joueur, qu’il soit totalement nouveau sur le jeu ou au contraire très expérimenté. Le seul bémol qui pourra demander un temps d’adaptation aux habitués est l’absence de possibilité de régler la position du siège, pourtant présent dans les précédents opus.

4. Sur la route

Visuellement parlant, Gran Turismo Sport a tout d’un très beau jeu. A quelques détails près. On admirera principalement le travail acharné effectué sur les voitures, qui sont d’une splendeur incontestable. C’est au niveau des décors, et souvent des arrières plans qu’on trouvera la majorité des défauts. Moins travaillés, on les remarquera surtout pendant l’attente du coup d’envoi. Loin de moi l’idee d’insinuer que c’est une énorme bouillie de pixels mais on se serait attendu a beaucoup mieux, connaissant le perfectionnisme du concepteur japonais.

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Nombreux sont ceux qui citeront le même défaut qui resurgit depuis Gran Turismo 5: la grosse lacune des effets de collisions et des dégâts. Personnellement, c’est un détail dont je me moque un peu, et qui à mon sens n’est pas un défaut majeur du titre. Mais je peux comprendre que ça en choque plus d’un, surtout si on compare à d’autres titres du même genre.

Pour les équipés en full 4K/HDR, ce paragraphe est pour vous. On sera d’accord pour dire qu’en 4K c’est particulièrement net, mais c’est du côté de la HDR qu’on remarquera un énorme travail. En effet, lorsqu’on s’amuse à l’activer/désactiver histoire de voir si on remarque une différence, on se rend vite compte que le rendu HDR a été plus qu’énormément travaillé. Et avec l’habitude, on en viendrait presque à penser qu’il est moins beau sans. A ce niveau, je n’ai absolument rien à redire.

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Pour les amateurs de photos, petite standing ovation pour le mode qui leur est dédié. Gran Turismo Sport donne une fourchette de possibilités incroyables pour mettre en valeur vos plus belles voitures dans un superbe mode Photo.

5. Du côté de la VR

Vous aussi vous avez remarqué qu’il y avait beaucoup de choses à dire sur ce Gran Turismo Sport? Mon avis serait incomplet si je ne parlais pas de l’experience en réalité virtuelle qu’il propose. En branchant le beau casque blanc, on peut donc accéder au contenu qui lui est dédié. Vous pouvez donc courir comme bon vous semble sur les tracés du jeu en mode arcade et également accéder au Showroom VR. A première vu, la seconde option semblait se rapprocher de l’Autovista d’un certain Forza Motorsport 4. Malheureusement, il sera bien moins complet puisqu’il ne propose finalement que la possibilité de tourner autour du bolide de notre choix, d’en allumer et éteindre les phares…et c’est tout.

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Pour ce qui est du rendu VR en course, c’est très agréable et plutôt joli. Rien de grandiose mais il a le mérite de bien faire son travail question immersion. La conduite, elle, s’y prête parfaitement, vous permettant de laisser votre regard vagabonder de temps en temps. Après quelques tours de pistes, on se porte bien, à l’exception que le retour à la réalité nécessite toujours un petit instant d’adaptation, comme d’habitude. 

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Malgré une communication claire autour de la nouvelle approche de ce Gran Turismo Sport, on ne sentira pas complètement satisfaits du résultat. Soyons clairs, si vous n’êtes pas un joueur de multijoueurs (et en plus compétitifs), ce jeu de course n’est pas fait pour vous. Gran Turismo Sport n’est ni exceptionnel ni mauvais. Il faudra prendre ses marques pour se faire un avis. En ce qui me concerne, je me contente du peu de contenu solo qu’il propose pour perfectionner ma noobitude. La conduite est addictive, à vouloir le relancer quelques minutes après avoir fermé l’application. Le multijoueurs proposé a été plutôt bien pensé, grâce à la notion de fair-play omniprésente. Malgré tout, ça ne poussera pas pour autant les joueurs solos à franchir le cap. 

Du côté des fans et des plus puristes, c’est indéniable, les avis seront divisés, entre pur génie et faux Gran Turismo, entre adoration et déception. Et c’est tout à fait compréhensible. Finalement, je pense que ce changement est un peu trop radical pour contenter les fans, qui, pour beaucoup, ne s’attendaient pas à voir un contenu fondamental, essentiel à leur licence phare disparaître.

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