Il y a 7 ans, Gearbox Software lançait Borderlands 2, l’épisode qui a fait de Borderlands ce qu’il est dans mon coeur et celui de nombreux joueurs. Revenu il y a quelques années dans une Handsome Collection sur PS4 et Xbox One en binôme avec The Pre-Sequel, je n’avais pas manqué d’assécher une fois de plus tout ce que ce Borderlands avait à m’offrir. Depuis, j’ai espéré un 3, l’ai attendu, l’ai craint à la fois, et le 13 septembre 2019, Borderlands 3 est devenu une réalité. Aujourd’hui mon aventure principale est terminée, la question étant maintenant de savoir si ce troisième opus peut aspirer à devenir le meilleur de la série? La réponse, entièrement personnelle, maintenant.

Borderlands 2 a marqué la fin d’une ère, celle du Beau Jack, laissant ainsi la place libre pour tout nouveau méchant voulant mettre des bâtons dans les roues des nouveaux chasseurs de l’Arche. Qui dit nouvel épisode, dit nouvelles classes, nouveau(x) méchant(s), nouvelle histoire, et nouvel arsenal à se mettre sous la dent. Partons donc à la découverte d’un nouvel opus numéroté de la licence la plus brutasse de ces dernières années.

1.Une histoire de Sirènes

Nous commençons une nouvelle fois notre chasse à l’Arche sur Pandore, aux côtés de notre vieil ami CL4P-TP, Claptrap pour les intimes, auto-proclamé général, et devons venir en aide à une certaine Lilith, dit le Faucon Ardent, encore une vieille connaissance tout droit sortie du premier Borderlands, pour retrouver une carte de la plus haute importance et éviter qu’elle ne tombe entre de mauvaises mains. Pandore et l’univers sont menacés par Tyreen et Troy, surnommés les jumeaux Calypso, 2 sirènes à la tête de la secte des Descendants de l’Arche, et dont le but est vraisemblablement de devenir des dieux. Outre cet aspect très « bête et méchant » de l’histoire, Gearbox tente ici de façonner son scénar autour de la conjoncture actuelle du jeu vidéo: réseaux sociaux, influenceurs, likes, buzz. Si on connait et avons l’habitude de l’humour noir et provocateur de la part du studio pour notre plus grand plaisir, malheureusement ici, ça a du mal à prendre, faute d’un duo charismatique et à la hauteur de leur rôle. Je dirai même que plus les heures passaient et plus je les trouvais insupportables à regarder et à écouter. Il faut dire que passer derrière le Beau Jack, difficile de se faire une place. Et ça vaut aussi pour une grande partie du casting. Borderlands 3 propose à son accoutumée 3 nouvelles classes et l’éternelle sirène, et finalement le choix de départ se veut pour le moins compliqué. Si les classes en elles-mêmes semblent novatrices, on va avoir du mal à se faire aux nouveaux visages des chasseurs de l’Arche, on est loin du charisme et de la classe des anciens (Amara, que j’ai choisie, est loin d’être une sirène à la hauteur de Maya ou Lilith) et le jeu ne manque pas de nous le rappeler à longueur de temps, malgré ses tentatives de nous faire tourner la page.

Malheureusement, au fil que les heures passent, Borderlands 3 ne passionnera pas les foules pour son scénario, beaucoup trop plat, malgré sa tentative dans la dernière ligne droite avant l’ultime générique de le rendre intéressant, mais le plaisir est de courte durée et est laissé sur le carreau par une fin… qui nous laisse sur notre faim.

2. Un Borderlands 2.5?

Manette en main, Borderlands 3 a conservé l’essentiel de son prédécesseur mais force est de constater qu’il ne lui a été ajouté que quelques améliorations au détriment des innovations. Ainsi, on nous offre la possibilité de faire de longues glissades, améliorant le dynamisme et les déplacements pendant les phases de combats, mais aussi la possibilité de s’accrocher à un rebord pour grimper, bien que la mécanique ne soit pas totalement au point, « d’aspirer » les munitions qu’il manque à notre arsenal et enfin les voyages rapides vers notre véhicule déployé. De petits ajouts appréciables malheureusement trop peu nombreux face à ses défauts.

On se souviendra surtout d’une certaine rigidité du gameplay, notamment pour ramasser notre précieux butin en fin de combat, qui se dévoile long et fastidieux car on peine à trouver le juste milieu pour que cela nous affiche la touche pour le ramasser.

On ne manquera pas non plus de noter l’effet répétitif du déroulement des missions qui semblent conserver un unique schéma d’avancement: avancer, combattre, avancer, combattre et ce jusqu’au boss de fin de niveau. Un système faisant paraître les chapitres interminables. En tout, il faut compter une trentaine d’heures pour venir à bout de l’histoire principale, en s’attardant sur quelques missions secondaires pour être à niveau.

Et enfin, on ne saura que trop bien remarquer les nombreux bugs présents, allant du dialogue mi-français, mi-anglais en tout début de jeu, à la mission qui ne met pas à jour son objectif ou encore à l’objet de mission irrécupérable parce qu’il est tombé dans le vide. Fort heureusement, le simple fait de retourner au menu principal et de relancer la partie permet de revenir à une situation normale.

Du côté des classes, vous avez le choix entre Moze, l’artilleuse, Amara la sirène, Fl4k le Roi des bêtes ou encore Zane l’agent spécial. Chaque personnage apporte son lot de nouveautés en termes de capacités, à alimenter grâce à leurs arbres de compétences. On découvrira la possibilité de les faire évoluer, un atout pour notre prise de puissance tout au long de l’aventure. De mon côté, j’ai opté pour la sirène, mais j’ai également pu découvrir Moze et son ours de fer, absolument dévastateur.

3. Loot y es-tu?

Borderlands et son arsenal complètement WTF et décalé, telle est la pièce maîtresse de la licence, et ce troisième épisode ne l’a pas oublié. Tout au long de notre aventure on croisera la route de nombreuses armes aux compétences explosives et capacités hilarantes. Ainsi on aura l’occasion de (re)découvrir le sens de l’expression « jeter son inventaire » grâce au rechargement de certaines armes qui ne demande que de jeter l’arme et de la voir parfois se transformer en tourelle automatique à patte, entre autres. Torgue, Tediore, Jakobs,tous les constructeurs font leur grand retour!

Si le simple fait de jouer nous donne accès à une multitude de ces armes, il faudra passer par la case farm intensif une fois l’aventure principale terminée en jouissant des différents modes de difficultés: Chasseur Ultime, le New Game +, ou les modes Chaos I, II et III, des modes très Diablo-like, pour des pourcentages de loot démesurés durant lesquels on pourra aller à la rencontre de Gobelins au trésor Tinks collectionneurs ou d’ennemis nommés Elus ou tout simplement en rebattant les boss déjà vaincus. En clair, le endgame se veut sur le papier conséquent si on compte également nettoyer toutes les cartes des missions secondaires pour étancher notre soif de loot et toujours plus de puissance de feu malgré un côté assez redondant, un aspect qui revient souvent dans les looter shooters, car malgré un arsenal « d’un million d’armes », on a l’impression que ce sont toujours les mêmes qui tombent. Mais malgré cela, on en redemande encore et toujours.

4. Brutalement beau?

Graphiquement parlant, Borderlands 3 a gardé son identité et son style graphique « cartoon« /comics qui fait tout le charme de la licence. Si les années lui ont permis de se développer en termes de netteté, on ne remarque pas de différences flagrantes avec le Borderlands 2 de The Handsome Collection. On lui trouvera même peut-être plus de défauts quant à son level design à mon goût moins élaboré. Je pense notamment à Eden-6, la planète marais de Sir Hammerlock, que j’ai trouvé « moins jolie » à contempler et à parcourir.

De Pandore à Eden-6, Borderlands 3 nous propose un voyage intergalactique varié en décors. Oui, c’est beau, oui c’est coloré, oui c’est un déluge d’explosions en tout genre, bref, malgré quelques ralentissements (parfois à la limite du freeze), il est techniquement très bien maîtrisé. Pour autant, on prendra tout de même moins de plaisir à se balader et à faire le tour des planètes en long en large et en travers, déjà parce qu’on fait assez de kilomètres (souvent inutilement) pendant les missions mais aussi parce que Gearbox a opté pour un système de cartes en 3D où il est difficile de se repérer et trouver « le bon chemin » pour arriver à destination.

Le plus gros problème de Borderlands 3? C’est Borderlands 2. Il y a 7 ans, Gearbox avait atteint un niveau de quasi perfection pour sa licence et ce que l’on attend bien souvent des suites c’est qu’elles surpassent leurs prédécesseurs. Avec Borderlands 2 dans les pattes, il était écrit que Borderlands 3 ne le surpasserait pas et à mon goût n’a même pas réussi à atteindre ce niveau. Loin de là l’idée de dire que je n’ai pas aimé ce troisième épisode, non Borderlands 3 reste un très bon jeu avec l’humour et la répartie qu’on lui connait, il surpasse clairement le niveau de The Pre-Sequel (fort heureusement) mais qui restera malheureusement dans l’ombre de son petit frère dû à un duo de méchant qui manquent de personnalité et de charisme rendant le scénario « banal » qui perd vite notre attention. M’est avis que Borderlands 4 il y aura, à voir si le studio arrivera à nous faire oublier quelques erreurs de parcours de cet épisode. Sur ces bonnes paroles, je pars en quête du niveau 50 et à la recherche du célèbre pistolet infini, j’ai encore du pain sur la planche.

Les plus

  • Un excellent défouloir…
  • L’humour décalé…
  • L’arsenal insane…
  • Graphiquement très beau
  • Une bonne durée de vie
  • On en redemande sans relâche

Les moins

  • .. Parfois répétitif
  • …Parfois un peu lourd
  • …Qui a du mal a tomber
  • Un level design parfois moins poussé
  • Des méchants insupportables
  • Il n’est pas Borderlands 2