Depuis 1987, Adol Christin ne manque pas à l’appel d’une nouvelle aventure. Et 37 ans après sa toute première épopée, Adol revient pour sa dixième aventure majeure au royaume des Nordiques. Ys X Nordics, sorti en septembre 2023 au Japon, arrive enfin dans les contrées occidentales dès le 25 octobre sur PS4, PS5, Nintendo Switch et PC. Alors qu’une démo est disponible depuis quelques jours sur les plateformes précédemment mentionnées, j’ai de mon côté pu terminer l’aventure et vous en proposer mon test. Nihon Falcom et NIS America nous offrent-ils la valeur sûre qu’a su devenir la licence après près de 40 ans d’existence? La réponse est incontestablement oui. Explications dans les paragraphes qui suivent.
Version | Numérique sur PS4 jouée sur PS5, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 32h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | Non communiquée |
Difficulté | Normal |
Genre(s) | Action, Aventure, RPG |
Date de sortie | 25 octobre 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 59€99 |
Plateforme(s) | PS4, PS5, Nintendo Switch, PC |
Voix | Anglais, Japonais |
Textes | Anglais, Français, Japonais |
Connexion obligatoire | Non |
Au large, près à en découdre vers une nouvelle aventure, Adol Christin et son équipage arrivent dans le Golfe d’Obélia. Mais alors que tout semble se passer normalement, le navire se heurte à l’abordage d’un groupe de Normans mené par une mystérieuse jeune femme. Après un combat des plus palpitants, l’équipage ennemi décide de se retirer, laissant Adol amarrer à Carnac, un village tranquille. Son exploration le mène à un mystérieux coquillage, qui lui octroie les pouvoirs du mana. Des pouvoirs qui vont le lier à Karja Balta, la jeune femme qu’il a défié un peu plus tôt. Leur lien fraichement tissé malgré eux va les conduire à combattre les Griegers, des créatures dont seul le mana peut venir à bout. Leur périple va les mener à découvrir l’existence d’une mystérieuse légende, celle à l’origine d’un événement connu sous le nom de la Grande Calamité...
Mêlant inspirations de l’histoire Vikings (Normans), faisant allusion à de nombreux principes de cette civilisation, et utilisant des noms qui ont façonné la culture nordique, d’Odin au Valhalla (écrit Walhalla dans le jeu), et univers de fantasy comme sait le faire la série, Ys X Nordics propose ici un scénario palpitant et passionnant mené par un duo de personnages, Adol et Karja, qui apporte énormément de fraicheur tout en se développant au fil des heures. Un duo qui fonctionne parfaitement et dont les liens s’étoffent de manière très naturelle au fil des réponses que le jeu nous apporte.
Bourré de rebondissements et d’un casting de nombreux personnages qui jouent tous plus ou moins un rôle majeur dans l’histoire et pour son avancement, Ys X Nordics se révèle être un sérieux concurrent à l’un de ses prédécesseurs les plus appréciés de la série: Ys VIII Lacrimosa of Dana. Fort d’une écriture qui permet à chaque nouveau venu de se lancer par l’opus qu’il désire, cette dixième aventure majeure d’Adol ne fait pas exception. On retrouve donc ici tout ce qui fait le charme de la série.
Notre aventure dans le Golfe d’Obélia se passe aussi bien en mer, à bord du Sandras, que sur la terre ferme et les nombreuses îles du Golfe à explorer. De cette façon, le jeu nous propose un gameplay riche et varié, en constante évolution, régie par la seule force du mana qui va étoffer les mécaniques au fil des heures aussi bien pour notre navire, par exemple la Mana-Voile, que pour notre duo de protagonistes, dont le Mana-Surf. L’exploration est évidemment au rendez-vous, bien que parfois cloisonnée, que cela soit pour se perdre dans les nombreuses quêtes secondaires, qui permettent avant tout d’approfondir les personnages secondaires et membres de l’équipage, ou encore pour s’adonner à quelques batailles navales. En résulte donc ici un contenu plutôt généreux, à l’instar de ce que proposaient ses prédécesseurs, mais toujours en cohérence parfaite avec l’univers qu’il explore.
Mais évidemment, les aventures d’Adol n’auraient pas la même saveur sans ses nombreux combats. Mais alors qu’il avait pour habitude de s’adonner à ces activités seul, il est ici accompagné de Karja, qui ne peut le quitter d’une semelle à cause de leur lien de mana. Ainsi donc les combats peuvent se dessiner de 2 façons bien distinctes: chacun de son côté attaque les ennemis, on peut donc choisir de manier la lame d’Adol ou la hache meurtrière de Karja, ou alors on peut faire attaquer les deux comparses simultanément. En découle ici un système de combats particulièrement riche qui propose un panel d’attaques particulièrement généreux ainsi qu’un dynamisme et une nervosité palpables.
Pour ce qui est de l’aspect RPG, il est régi par la prise de niveaux, classique et efficace, ainsi que par deux arbres dits de croissance (un pour Adol, un pour Karja) dans lesquels les emplacements se débloquent au fil que l’on gagne des niveaux et dans lesquels nous devons placer des perles de Mana. Ces perles permettent donc d’accroitre les différents attributs majeurs du duo (Force, Défense, Chance, Vitesse, Destruction) et dont le but est également de débloquer des compétences passives en fonction de leur placement (dégâts augmentés, PC réduits, etc).
De cette façon, les arbres de croissance proposent une grande liberté dont les attributs et les améliorations seront propres à chaque joueur, et ne sont pas limités à un script bête et méchant, que tout le monde aura fatalement à un moment donné. On peut ainsi se concentrer sur ce qui nous semble le mieux pour nous, en tant que joueurs en fonction de notre façon d’aborder les combats.
Pour autant, ce système se révèle parfois peu intuitif à mon sens. En effet, alors qu’on vise certaines compétences, le placement des perles se révèle parfois un tantinet punitif et la compétence souhaitée se révèle perdue (comprendre non acquise). Ce système demande donc un peu plus d’investissement qu’à l’accoutumée afin de débloquer ce que l’on souhaite et ne pas placer les perles à la va-vite.
Le Mana est donc ici au cœur de l’aventure, que cela soit scénaristiquement mais aussi en termes de gameplay puisque le jeu a su l’exploiter de plusieurs façons. Pour le Sandras, en combat mais il dévoile également de nombreuses mécaniques en exploration, je vous parlais plus haut du Mana-Surf, mais à mesure que l’on avance, une nouvelle mécanique se débloque.
De plus, le Sandras, notre navire, à la façon d’Assassin’s Creed IV Black Flag, toute mesure gardée sur cette comparaison un peu facile, propose son lot d’améliorations à mesure qu’on le rénove. Ainsi on pourra améliorer sa vitesse, ses points de vie, sa maniabilité, ses dégâts, contre quelques pièces et matériaux en tout genre.
Visuellement, Ys X Nordics est particulièrement joli bien que loin des standards actuels. La licence se voulant fidèle à elle-même en termes d’identité visuelle, cette nouvelle aventure nous propose donc des environnements colorés mais qui manquent parfois de finesse et de détails. C’est du côté de la technique que ce nouvel opus dévoile assez vite ses faiblesses. En effet, sans grande évolution du moteur, on retrouve quelques tares comme un popping relativement présent. Mais c’est en mer, l’un des gros ajouts pour cet opus, que le jeu se veut plus décevant. En effet, nos balades se révèlent souvent assez vides et longuettes, nous faisant préférer les voyages rapides plutôt que les longues virées en mer.
Du côté de son OST, Ys X Nordics propose une bande originale satisfaisante, plutôt bien rythmée qui se fond parfaitement avec son contexte scénaristique. Sans être inoubliable, elle n’en demeure pas moins particulièrement qualitative à l’instant T, alors que l’on vogue sur les mers du Golfe ou sur terre alors que nous vaquons à nos diverses activités.
En revanche, c’est du côté du doublage que le jeu brille de mille feux. Si Adol reste muet pendant une grande partie de l’aventure, les quelques tirades de Yuki Kaji (Eren Jaeger dans l’Attaque des Titans) sont un réel bonbon pour nos oreilles. Il donne la réplique à Lynn, que l’on peut entendre dans Lost Judgment, Devil May Cry 5, ou encore de nombreux opus de Fire Emblem, dans le rôle de Karja. Je ne suis évidemment pas passée à côté de la voix du Jarl Grimson Balta, père de Karja, doublé par le fantastique Kazuhiro Yamaji, voix emblématique de l’illustre inspecteur Makoto Date et ami de Kazuma Kiryu dans la saga Yakuza/Like A Dragon.
Bien que non sans défauts, dire que j’ai adoré me perdre dans l’univers de Ys X Nordics n’est qu’un doux euphémisme. Alors que je découvrais la série avec Ys IX Monstrum Nox pour ensuite me perdre dans l’univers exceptionnel du huitième opus dans sa version PS5 sortie en 2022, la saga Ys fait clairement partie des valeurs sûres de Falcom et NIS. Avec son casting de personnages tous plus attachants les uns que les autres, son univers nordique, ses combats, ses rebondissements, ce nouvel opus se propulse dans mon top 2 de la saga, talonnant de très près Ys VIII. Evidemment, on peut lui reprocher plusieurs faiblesses, notamment techniques, mais qui n’entachent malgré tout pas l’appréciation qui peut en découler tant Falcom propose un jeu riche en de nombreux points, notamment en matière de gameplay. Et à l’instar de ses prédecesseurs, ce nouvel épisode saura ravir aussi bien les fans de la première heure que les nouveaux arrivants.
- Le duo Adol/Karja fonctionne parfaitement
- L’univers « vikings » toujours aussi fascinant
- Un scénario bourré de rebondissements
- Un gameplay riche qui permet de contrôler l’un ou l’autre personnage et même les deux en même temps
- Le doublage japonais fabuleux
- L’OST très réussie
- Les mécaniques liées au mana en constante évolution
- Un contenu généreux
- Techniquement un peu en retard surtout en mer
- Le système de perles de mana pas toujours intuitif
- La liberté parfois un peu trop cloisonnée