
Sorti à l’origine en 2001 sur PlayStation 2, Silent Hill 2 revient 23 ans plus tard, 8 octobre 2024, sur PS5 et PC grâce au studio Bloober Team à qui l’ont doit, tout de même, des œuvres comme Layers Of Fear, The Observer, The Medium, Blair Witch et bien d’autres que je ne citerais pas. Toujours édité par Konami, Silent Hill 2 Remake était attendu au tournant par des milliers de joueurs et de joueuses à travers la planète, le studio cordialement invité à ne surtout pas se louper. Conscient qu’il ne fallait surtout pas se rater, Bloober Team n’a pas fait que contenter les sceptiques, il a mis tout le monde d’accord. Explications d’un miracle qui s’appelle Silent Hill 2 Remake.

Version | Numérique sur PS5, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | 20h40 |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 38% des trophées |
Difficulté | Facile pour les combats et les énigmes |

Genre(s) | Survival Horror |
Date de sortie | 8 octobre 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 69€99 |
Plateforme(s) | PC, PS5 |
Voix | Anglais, Japonais |
Textes | Allemand, Anglais, Chinois, Coréen, Danois, Finnois, Français, Espagnol, Italien, Japonais, Polonais, Portugais, Russe, Ukrainien |
Connexion obligatoire | Non |

Une ville appelée Silent Hill (située dans l’état du Maine). Un brouillard persistant à couper au couteau. Des ombres difformes qui déambulent dans les rues vidées de ses habitants. Et puis… Il y a James Sunderland. Vous qui êtes dans sa peau et allez l’incarner durant au minimum une bonne vingtaine d’heures. Si James rejoint la ville de Silent Hill, c’est dans le but de comprendre pourquoi sa femme Mary (aucun lien avec notre rédac cheffe adorée cela dit), décédée 3 ans plus tôt, lui à envoyé une lettre l’invitant à la rejoindre dans la ville.
C’est ainsi que commence ce Silent Hill 2 dont je me charge de vous en dire le moins possible. De cette simple lettre, la trame narrative nous offrira alors un voyage ou plutôt une descente vers un enfer psychologique où tout ce que vous verrez et entendrez vous mettra dans un malaise permanent. Si vos premiers pas sont timides, assez vite, vous vous ferez à votre nouvelle vie. A l’aide de votre carte où James y annotera le plus important, vous devrez alors avancer en résolvant moultes énigmes mais aussi devoir vous défendre face à des monstres qui ne vous veulent pas que du bien.

Vous explorerez donc une bonne partie de la ville mais aussi d’autres lieux importants qu’une ville puisse avoir. Un hôpital, une prison, un quartier résidentiel… Le tout plongé dans un brouillard constant et dans une nuit sans fin. A l’aide de votre lampe torche, votre radio qui détecte les mouvements des monstres (oui la précision est très importante), de votre carte, mais aussi de vos armes (une arme de mêlée, une arme de poing, une carabine et un fusil à pompes), vous n’aurez de cesse que de vouloir vous frayez un chemin dans cette maudite ville pour faire toute la lumière sur le but de James et sa présence à Silent Hill.
L’une des choses les plus remarquables de l’œuvre (dont le remake à bien évidemment gardé l’essence), c’est sa narration. Si des choses sont bien évidemment dites durant votre voyage, il faut que vous sachiez que la majeure partie des choses sont gardées secrètes attendant de vous que vous cogitiez et fassiez les recoupements les uns avec les autres, de sorte que votre aventure soit la résultante de l’interprétation de ce que vous avez vu et fait et en cela, je trouve qu’à la fois l’œuvre et le remake sont remarquables à bien des égards. D’ailleurs, il faut savoir que Silent Hill 2 est un jeu qui narrativement à une certaine rejouabilité de par ses nombreuses pistes de lecture (en plus de posséder plusieurs fins).

En vue à la troisième personne, le gameplay à bien évidement été revu, corrigé et amélioré pour coller aux standards de 2024 et ce dernier se permet d’être à la fois classique et très efficace. Développé à l’aide du moteur Unreal Engine 5, ce remake est tout simplement magnifique. Que ce soit les extérieurs, les intérieurs, les reflets de lumières, la gestion du clair obscur, d’un point de vue totalement graphique, Silent Hill 2 version 2024 est sans conteste l’un des plus beaux jeux vidéo sorti cette année. Cela dit, les mots me manquent pour vous le dire à quel point j’ai été bluffé par le studio sur ce point bien précis, alors je laisse volontiers les captures d’écrans vous montrer à quel point c’est magnifique.
Du coté de la technique, je n’ai eu aucun souci de freeze mais j’ai tout de même eu affaire à de nombreux (mais courts) ralentissements ici et là. Rien de vraiment gênant mais il me fallait tout de même vous le remonter. Du coté des options d’accessibilité, sachez que tout est fait pour vous plonger du mieux possible. Je prend pour exemple la possibilité de régler la difficulté des énigmes afin de mieux vous en sortir, surtout si comme moi, n’êtes pas franchement à l’aise avec les énigmes (surtout quand celles-ci ne sont pas du tout expliquées et vous met sur le fait accompli en mode « euh, je fais quoi du coup ? »).

Un mot sur la partie sonore. Qui est tout simplement remarquable. Avant de commencer une partie, le studio nous invite gentiment à nous plonger dans Silent Hill 2 avec un casque vissé sur la tête. Si j’ai commencé à y joué à l’aide d’une barre de son, très vite, j’ai décidé d’écouter les recommandations du studio et d’y aller au casque. Je n’ai qu’une chose à vous dire : faites le à votre tour, vous ne le regretterez pas. Quand bien même j’y ai joué en journée avec une personne à mes côtés, jamais un jeu ne m’avait autant fait peur que Silent Hill 2, grâce, notamment, à sa partie sonore qui est une totale réussite. Chaque bruit étranger est une source de malaise, nous faisant comprendre que quelque chose se trame.
J’ai fait le tour du propriétaire, place à mon avis (oui, quand on ne peut pas rentrer dans les détails sous peine de divulgâcher, c’est rapide).

Avant tout, première chose, il faut savoir que j’attendais de pied ferme ce Silent Hill 2 Remake (au même titre que Dragon Ball Sparking Zero sorti cette même semaine). Seconde chose, pour votre compréhension de ce qu’il va suivre dans ce test, c’est que dès l’annonce en 2022 de ce projet de remake, j’étais particulièrement confiant dans les capacités du studio, surtout après le trio Observer, The Medium et Blair Witch. Bloober Team est un studio que je suis depuis pas mal d’années maintenant, décelant chez lui un immense talent en ce qui concerne les aspects spécifiques d’un Survival Horror. Mais à chaque fois, il ne leur manquait qu’un chouia pour réussir à surmonter des petits problèmes, qu’ils soient d’ordres techniques (par exemple les versions PS4 de Observer et Xbox One de Blair Witch étaient techniquement catastrophiques, sans parler d’une narration manquant à chaque fois, là encore, d’un dernier petit effort). Enfin, dernier point, Silent Hill 2 m’avait fortement résisté à son époque (2001 donc) en me cassant les dents sur l’énigme de l’horloge, soit pratiquement au début de l’aventure (environ 3-4 heures). C’était donc avec un certain esprit de revanche que je me suis plongé dans ce remake.
Je ne vais pas tourner cinquante mille fois autour du pot, je considère à la fois Silent Hill 2 comme un absolu chef d’œuvre et ce remake comme étant un indispensable de cette année à faire obligatoirement si vous appréciez le genre, bien évidemment (les autres, passez votre chemin). En ce qui concerne le remake, si vous avez jouez à celui de Resident Evil 4 sorti l’année dernière, nous sommes face à la même chose, que ce soit chez Capcom ou bien chez Konami. Respectueux de l’œuvre originale (même histoire, mêmes lieux traversés, mêmes fins) avec tout de même un souci du soin en plus (des zones plus grandes, un gameplay retravaillé, des graphismes au service de son ambiance). Avec toutefois une intelligence folle puisque étant un habitué du genre du Survival Horror, en y jouant en journée (travail oblige) mais avec un casque sur la tête comme recommandé par le studio, Silent Hill 2 Remake m’en aura fait voir des vertes et des pas mûres, tant il a su me pousser dans mes derniers retranchements.

Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai sursauté et où j’ai ressenti une vraie peur, ainsi qu’une inquiétude constante, de par le fait que l’œuvre explore des peurs communes à tout un chacun (par exemple, le simple fait d’explorer une ville vidée de ses habitants, baignée dans un brouillard constant, ou alors des intérieurs plongés dans une obscurité constante où on ne sait pas trop ce qui va nous bondir dessus, tout ceci joue sur nos inquiétudes (surtout les miennes où je vous avoue qu’explorer un hôpital désert, plongé dans un noir constant, hé bien oui ça joue énormément).
Du côté des énigmes, si elles sont toutes très bien fichues, je vous précise le fait que je ne me suis pas ennuyé à perdre trop de temps quant à leur résolution. Si j’ai parfois cherché à élucider moi-même l’énigme du moment, j’ai parfois, dans la majorité des cas, été sur internet pour m’aider à les résoudre, la faute à un manque assumé d’informations pour les résoudre. C’est assumé par le studio, voulant une expérience vieille école. Si je salue volontiers cette envie affichée de nous offrir une expérience différente d’un Resident Evil ou d’un Dead Space, je vous dis bien volontiers que les énigmes, à force, j’en ai un peu ras la casquaouète (oui monsieur). Les énigmes sont une pure perte de temps et d’énergie, peu importe le jeu.

Un mot sur Silent Hill 2, si l’histoire reste au final assez classique, c’est bel et bien dans sa narration et les thèmes qu’il aborde qu’elle tire son épingle du jeu. De James à Mary ainsi qu’aux autres personnages que nous rencontrerons au gré de notre voyage, Silent Hill 2 ne fait pas que nous raconter une simple histoire d’amour et de chagrin, mais il explore des sujets lourds en le faisant avec une certaine intelligence, sans que cela soit dénaturé par l’intervention de Bloober Team qui a tout gardé tel quel.
De plus, là où dans les précédentes œuvres du studio il manquait toujours un petit quelque chose pour achever la bonne tenue de l’œuvre (surtout que le studio proposait toujours des œuvres assez courte en terme de durée de vie), ici Bloober Team a réussi à trouver ce qui ne fonctionnait pas et s’est surpassé en permanence pour nous délivrer un Silent Hill 2 plus beau (et plus long) que jamais. Néanmoins, et je finirais là dessus, si j’ai vraiment un grief à émettre, c’est sur l’absence d’un mode photo. Il est regrettable, pour un remake aussi fou, qu’on ne puisse pas se servir d’un mode photo nous proposant la possibilité de contrôler la caméra afin de réaliser nos plus belles impressions d’écran, surtout en tenant compte que sur la version PC, grâce aux fameux mods déjà de la partie, que des photographes virtuels sont capables d’effectuer de magnifiques captures alors que sur la version PS5, nous sommes plus que limités…

La note de Silent Hill 2

La note de ce Remake

Bloober Team était attendu au tournant et ne devait surtout pas se louper sur le remake d’un chef d’œuvre intemporel qu’est Silent Hill 2. Le résultat, il est simple, il est à la même hauteur du remake de Resident Evil 4 sorti l’année dernière. Venant de moi, c’est le compliment le plus fort que je puisse lui faire, tant le studio nous offre là un miracle que personne n’attendait, pas même moi. Pourtant habitué au genre du survival horror, jamais une œuvre du genre ne m’avait autant fait peur et/ou plongé dans une angoisse permanente. Une réussite graphique, artistique, scénaristique dont seul l’absence d’un mode photo est à émettre dans le coin des (légers) griefs. Je suis fier du travail abattu par un studio qui s’est surpassé pour nous offrir le meilleur remake de cette année, qui s’assoit donc à la table de Capcom la tête haute.

- Graphiquement, c’est vraiment magnifique
- Une gestion remarquable du brouillard et de l’obscurité
- L’ambiance oppressante à chaque instant qui met à mal chacune de nos émotions
- La gestion du sound design, remarquable
- Une bande son au service de l’ambiance
- Un Survival Horror qui fait VRAIMENT peur
- Un gameplay revu et modifié
- Une grosse durée de vie, magnifié par un rythme mené tambour battant
- James Sunderland, à la fois touchant et humain
- Les multiples thèmes traités, avec intelligence et justesse
- La présence d’une Nouvelle Partie +

- L’absence d’un mode photo, c’est vraiment dommage
- Quelques ralentissements ici et là mais rien de vraiment grave
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