Développé initialement par le studio Supermassive Games (à qui l’on doit tout de même, entre autre, The Quarry, la Dark Pictures Anthology et tant d’autres), pour une sortie originale sur PS4 en août 2015, Until Dawn (Jusqu’à l’aube en VF) ressort 9 ans plus tard sur PS5 et PC. Développé cette fois-ci par le studio Ballistic Moon, à qui s’adresse donc cette version remakée ? Réponse dans ce test nocturne.
Je vous propose de redécouvrir mon test du jeu original publié en 2015, oui le temps passe vite, ainsi vous pourrez donc également vous rendre compte des différences graphiques, notamment, entre les deux moutures.
LIRE LE TEST DE UNTIL DAWN SUR PS4
Version | Numérique sur PS5, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 11h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 17% des trophées |
Difficulté | Unique |
Genre(s) | Survival Horror, Narratif |
Date de sortie | 4 octobre 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 69€99 |
Plateforme(s) | PC, PS5 |
Voix | Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Japonais, Portugais, Russe |
Textes | Allemand, Anglais, Chinois, Coréen, Danois, Finnois, Français, Espagnol, Italien, Nyorvégien,, Néerlandais, Japonais, Polonais, Portugais, Russe, Suédois, Turc |
Connexion obligatoire | Non |
Si, comme moi, vous avez déjà joué à Until Dawn, vous connaissez donc l’histoire de ces 8 amis partis en montagne qui vivront une nuit… disons le… compliquée. Pour les autres qui découvrent, laissez moi vous résumer, sans spoils, promis, l’histoire que vous réserve Until Dawn.
L’œuvre de Supermassive Games, à sa sortie en 2015, avait vraiment surpris son petit monde tout en se propulsant, pour son genre, en tant que concurrent direct à Quantic Dream (Heavy Rain, Beyond Two Souls, puis, en 2018, Detroit Become Human). D’une écriture acérée, leur œuvre narrative avait su allier une efficacité certaine pour un plaisir coupable. Certes, sa première partie était prévisible puisque exécutée avec de (très) grosses ficelles, pour une seconde partie d’une redoutable finition, menée tambour battant, en utilisant un sujet encore bien peu usité dans le jeu vidéo moderne. Dans Until Dawn, vous incarnez à tour de rôle 8 survivants tous différents les uns des autres et vous devrez prendre des décisions ayant une importance mesurée qui ont toutes un impact sur votre aventure, de la plus petite décision peut en découler un énorme impact (le fameux effet papillon). Avec un casting solide (je cite volontiers la présence de Hayden Panettiere, la plus célèbre des cheerleaders de Heroes, Rami Malek, connu notamment pour la série Mr. Robot, Peter Stormare, connu pour ses rôles dans Prison Break ou John Wick 2 pour ne citer que les plus évidents, ou Brett Dalton, célèbre agent du S.H.I.E.L.D. dans la série du même nom, le reste du casting étant un peu moins connu dans nos contrées), vous devrez survivre (ou non) durant une nuit entière face aux événements imprévisibles qui vous attendent bien sagement pour vous en mettre plein la tronche.
Je n’en dirais pas plus mais si vous souhaitez plus de renseignements, n’hésitez pas à vous réfugier dans le test de la version PS4, il sera bien plus complet (et bourré de spoils mais ça, c’est vous qui voyez).
Que nous propose donc cette version PS5/PC ? Développé par le studio Ballistic Moon qui s’est vu drastiquement réduire ses effectifs avant même la sortie de cette mouture (c’était début de septembre), le personnel remercié manu militari au passage, cette version propose de nouveaux graphismes remis au goût du jour (on ne va pas faire les étonnés, c’est bien pour ça que je vous écris ce test) et disons-le clairement, oui c’est magnifique. Que ce soit les personnages ou les environnements en intérieur et extérieur mais aussi les jeux de lumières, j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à redécouvrir Until Dawn sur ma PS5, tant c’est beau!
De plus, certains plans de caméras ont changés, la rapprochant ou l’éloignant des personnages dans certains moments clés afin de rehausser les sentiments, si vous êtes happés par l’histoire, bien évidemment. Au passage, certaines musiques sont nouvelles, composées par Mark Korven (qui s’est spécialisé dans l’horreur au cinéma notamment) et une nouvelle liste de trophées est proposée, passant de 19 à 29. Si la finalité reste la même (sauver ou non le groupe entier, certains trophées rendent la tâche un peu plus ardue comme par exemple nous demandant de ne laisser que 2 compagnons bien précis en vie). Notons aussi les options d’accessibilité comme par exemple de pouvoir désactiver le QTE lors des phases où il ne faut pas bouger pour ne citer que celui là. A noter que ces QTE sont particulièrement sensibles sur cette version PS5, le moindre tremblement peut être éliminatoire.
On notera également la présence de 7 nouveaux totems (pour un total de 37) et le changement de leurs emplacements (dans de nouvelles zones par exemple) ainsi qu’un remaniement du prologue (sans être foncièrement différent). Pour se rendre compte de ses ajouts/changements, il faudra donc au préalable se refaire une petite partie de la version de 2015, puisque tels quels, ils ne sont en aucun cas un « game changer » comme pourraient l’être ceux apportés par Capcom par exemple pour la série Resident Evil (ils sont à mon sens devenus une référence en matière de remake d’où mes nombreuses comparaisons dans différents tests).
Pour le reste, c’est exactement le même jeu qu’à l’époque, sauf à un ou deux détails prés : la technique. Sur PS5 standard (oui il vous faudra vous habituer à ce que la PS5 Pro entre dans l’équation de mes tests dans un avenir proche), Until Dawn version PS5 souffre de graves problèmes de ralentissements et de désynchronisations labiales assez importants. Cela arrive comme un cheveu sur la soupe et ce qui est assez remarquable (notez le sarcasme), c’est que la version PS4 était en son temps ultra propre lors de sa sortie en 2015. Ici, ce n’est pas le cas et j’ai bien peur que la réduction des effectifs récents au sein du studio n’aide pas à régler ces soucis.
Je finirais sur le seul reproche que je pourrais émettre sur cette version PS5, c’est mon sentiment d’Uncanney valley (ou sentiment de vallée dérangeante) que j’ai ressenti lors de mes phases de tests. Ce sentiment part du postulat que plus un robot est similaire à un humain plus ses imperfections nous parait monstrueuses ou grossières. Si à l’époque de sa sortie sur PS4, je n’avais pas eu cette impression, ici j’ai ressenti une certaine forme de malaise devant les visages refaits de nos 8 compagnons tant ce qu’on voit à l’écran ne parait pas du tout humain ni naturel. Il n’y a qu’a voir l’intro du jeu et/ou bien les interventions de Peter Stormare pour rapidement comprendre ce que je vous explique. Les expressions du visages qui font un peu n’importe quoi et ruinent (vraiment) l’essor émotionnel d’une scène ou bien les expressions exagérées du visage de monsieur Stormare quand il s’adresse à nous, je vous avoue que plusieurs fois, j’ai vraiment été sorti de la scène à cause de ça, sans parler de l’impression que les modèles à l’écran ne se regardent pas du tout dans les yeux quand ils s’adressent à son interlocuteur-trice.
Enfin, et ce n’était pas présent dans la version PS4 du titre, c’est l’utilisation de l’inclusivité lors de la fiche présentation des personnages au tout début de l’aventure qui de surcroit est parfaitement aléatoire. On notera certains adjectifs utilisant les deux genres mais pas d’autres, bref c’est très brouillon. De plus, ça n’a à mon sens pas lieu d’être présent (puisqu’absent de la version originale), c’est très mal utilisé et n’apporte aucune profondeur aux personnages.
La note de Until Dawn
La note de ce Remake
A qui s’adresse cette version moderne de Until Dawn ? Si vous n’avez jamais eu l’opportunité de le découvrir sur PS4 à sa sortie et que vous êtes équipé d’un PC ou d’une PS5, je ne peux que vous le recommander avec un immense plaisir tant sa seconde partie vaut son pesant de boules de neige. Mais si, comme moi, vous l’avez déjà découvert et platiné, cela reste à votre discrétion pleine et entière. Je suis un peu en manque de Survival Horror et en attendant ardemment un certain Silent Hill 2, Until Dawn version PS5 peut être un bon compromis entre temps. Néanmoins, gardez bien en tête qu’il souffre de trop nombreux soucis techniques pour ne pas être mentionnés (et le doute s’installe quant à la situation du studio pour les régler). Ce que je trouve un peu honteux en soit, puisque de se dire que la version PS4 qui à 9 ans soit bien plus propre techniquement parlant que cette version PS5 est assez triste, sans parler de la présence anormale et même brouillonne de l’inclusivité (l’inclusivité ne me dérange aucunement si tant est qu’elle apporte une certaine profondeur au jeu, et là c’est loin d’être le cas).
- Graphiquement, c’est magnifique, que ce soit les visages, les intérieurs et les extérieurs
- Une nouvelle liste de trophées
- La seconde partie de l’aventure, magistrale
- Les options d’accessibilité
- La version française, de belle qualité
- Une technique encore plus douteuse que la version originale (sorti sur PS4 en 2015)
- Présence inutile et brouillonne de l’inclusivité
- On peut se poser la question quant au suivi du jeu post lancement
- Sentiment de vallée dérangeante qui m’a un peu plombé la redécouverte du titre