Sorti une première fois sur PC le 4 mars de cette année, The Thaumaturge débarque enfin sur nos consoles de salon, PS5 et Xbox Series S/X, depuis le 4 décembre précisément. Développé par le studio Fool’s Theory qui signe là sa seconde œuvre (et qui travaille actuellement sur le remake de The Witcher), édité par 11 Bit Studios, The Thaumaturge nous jette dans le rôle de Wiktor Szulski dans le Varsovie de 1905. Si il a bien failli décrocher le saint graal du jeu de l’année en ce qui me concerne, il me faut être franc avec vous, c’est avec une (petite) pointe de déception que je vous écrit ce test. Explications sur le cas d’une « petite » oeuvre qui aurait pu et dû être une (très) grande œuvre marquante mais qui se loupe dans le dernier virage.
Version | Numérique sur PS5 Pro, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | 40h |
Histoire terminée | Non |
Complétion totale | 61% des trophées |
Difficulté | Facile |
Genre(s) | RPG, tour par tour |
Date de sortie | 4 décembre 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 34€99 |
Plateforme(s) | PS5, Xbox Series S/X et PC |
Voix | Anglais, Polonais |
Textes | Allemand, Anglais, Chinois, Espagnol, Français, Polonais, Russe |
Connexion obligatoire | Non |
Avant de vous parler de The Thaumaturge, parlons vite fait du studio ici à l’œuvre, Fool’s Theory. Fondé en 2015 par d’anciens développeurs/ses, entre autres, de CD Projekt Red, le studio proposera deux ans plus tard l’œuvre Seven : The Days Long Gone, exclusivement sur PC, dont les avis sont plutôt positifs. Il faudra donc attendre 7 ans plus tard, en mars 2024, pour voir arriver leur second projet : The Thaumaturge. Nous sommes en décembre de la même année et voici qu’arrive les moutures consoles, qui nous intéressent plus particulièrement. De plus, Fool’s Theory collabore étroitement avec CD Projekt Red pour le remake de The Witcher, dont la date de sortie n’a toujours pas été révélée. Revenons-en au sujet qui nous intéresse.
The Thaumaturge nous raconte donc les déboires d’un certain Wiktor Szulski (qu’on raccourcira par W.S à partir de maintenant), un être tout à fait extraordinaire, puisque Thaumaturge de son état. Nous sommes en 1905, bien avant la première guerre mondiale et le bougre devra rentrer dans sa ville natale, Varsovie, à la suite du décès de son père. S’ensuivra une suite d’évènements qui pourrait conduire à un changement profond du pays… C’est peu ou prou le scénario de The Thaumaturge, exfiltré bien entendu du moindre spoil. Avant de rentrer dans les détails du scénario, laissez moi évoquer avec vous la particularité de W.S. Thaumaturge de son état, ce qui le rend capable de voir « l’invisible », c’est à dire percevoir ce que nous ne voyons pas. Une émotion dans un objet ou alors les sentiments ainsi que les pensées des autres, sont un des nombreux atouts d’un Thaumaturge qui est capable de voir les démons, appelés « Salutors », qui s’accrochent aux thaumaturges via leur faille. D’ailleurs, il faut savoir que tout le monde à une faille mais très peu de personnes peuvent devenir Thaumaturge.
Je l’ai dit plus haut, l’histoire se centre avant tout dans la ville de Varsovie en 1905, jusqu’alors tenue par une main de fer par la Russie et le tsar Nicolas II. S’inspirant donc de vraies événements ayant eu lieu, le scénario de The Thaumaturge abordera tout un lot de thèmes et de sujets extrêmement sérieux comme la vie, la mort, les émotions, la politique vu par le peuple de l’est, pour ne citer que ce dont je peux évoquer sans vouloir forcément vous divulgâcher la surprise. Le scénario, est, pour le coup, une totale surprise et j’ai vraiment été pris dans une histoire traitée avec une immense justesse et une intelligence qui rappelle fortement ce que j’ai pu voir dans des œuvres comme The Witcher 3 ou Cyberpunk 2077 dans la façon d’évoquer les sujets et thèmes inhérents à leur œuvres respectives. Par exemple, dans The Thaumaturge, il y fait souvent mention des politiques comme les socialistes, qui comme chacun le sait si il a déjà ouvert un livre d’histoire, ne sont absolument pas comme les socialistes par chez nous.
Mais The Thaumaturge n’en oublie pas son gameplay puisqu’il se veut être un RPG en semi monde ouvert, en vue isométrique, au tour par tour, où il faudra explorer les quartiers de la ville pour avancer dans la trame principale ou alors les quêtes secondaires, qui sont pour le coup, extrêmement bien écrites, mention excellent à la série de quêtes intitulées « Des chevaux dans le ciel« . Du côté du tour par tour, The Thaumaturge nous propose un système un peu complexe au premier abord dont il vous faudra un petit temps d’adaptation, surtout, si comme moi, vous n’êtes pas habitué aux RPG en tour par tour. La petite particularité du système de gameplay vient du fait que vous pourrez faire attaquer Wictor ainsi que son Salutor et décider de la façon que vous aurez de gagner un combat. Soit en infligeant des attaques physiques, soit de taper sur le mental ou soit de déconcentrer vos adversaires pour leur infliger d’énormes dégâts. Si dans un premier temps, le système du tour par tour se veut vraiment être très complexe, il se révélera, dans le temps, d’une incroyable richesse doublée d’une liberté d’actions vraiment incroyable. De plus, sachez qu’un menu de compétences est présent, qui en échange de points de thaumaturgie vous octroiera des compétences de plus en plus fortes, pour peu que vous puissiez activer les différentes branches grâces au renfort de vos Salutors…
Développé à l’aide de l’Unreal Engine 5, The Thaumaturge nous propose une DA se voulant être au plus proche de l’époque ici en action. Je vous laisse seuls juges à l’aide des captures d’écran maison. Du côté de la technique, si je n’ai essuyé qu’un seul freeze en 40h, je ne compte plus les multiples ralentissements auxquels j’ai fais face, alors que je suis sur PS5 Pro (d’ailleurs le jeu n’est pas optimisé pour celle-ci, soit mentionné en passant). Cela n’a pas entaché mon plaisir de jeu mais il serait tout de même bien que le studio nous propose un petit patch afin de régler ça. Quant à la musique, elle se trouve être inoubliable et immerge encore plus le joueur dans cette époque de la Varsovie de 1905 à l’aide notamment, de notes de piano, rappelant l’identité même du peuple de l’Est. Mention incroyable, également, au doublage anglais, qui respecte vraiment la prononciation des noms si particulier (Wiktor Szulski se prononce Choulski par exemple).
J’en viens enfin à mon avis. Je l’attendais comme un fou furieux ce The Thaumaturge, vraiment. J’ai été happé tout rond dans son univers si particulier pendant une grosse quarantaine d’heures, sans vouloir lâcher la manette (il fallait me voir au travail avec la seule envie de rentrer chez moi pour me remettre dans l’aventure). Si l’écriture, les thèmes et les sujets abordés par The Thaumaturge font partie de ceux qui savent me parler, surtout de la façon dont ils sont traités, avec une extrême justesse et intelligence, je ne peux en dire autant de la toute fin du jeu et de son boss final, qui souffre, selon moi, d’un pic insurmontable de difficulté, alors même que j’ai mis ma partie en facile pour avancer le plus rapidement possible. Si je me suis repris à 5 ou 6 reprises pour essayer de battre ce fichu boss, en changeant de stratégie à chaque fois, rien n’y a fait et j’ai eu beau vouloir consulter des vidéos sur le net pour voir comment je pourrais élaborer une nouvelle stratégie, c’était peine perdue. C’est donc à contre cœur que j’ai décidé de vous livrer ce test alors même que je n’avais qu’une envie : finir le jeu tant celui-ci m’a vraiment accroché dans ses filets durant tout de même 40 heures !
Bien souvent, j’aime à dire, que comme un film, un jeu vidéo peut aussi se juger sur sa toute fin, puisque on a tendance, très souvent, à retenir avant tout le début et la fin d’une œuvre, même dans la majorité des cas, c’est bel et bien le voyage que l’on devrait juger et pas la destination. C’est donc avec une pointe de déception que je juge ce à quoi j’ai joué dans The Thaumaturge. Il ne lui manque pas grand chose pour prétendre pouvoir s’asseoir à la table des plus grands puisqu’il peut être fier de son scénario, de sa narration, des thèmes qu’il traite avec une très grande intelligence, mais il se prend malheureusement les pieds dans le tapis aux encablures de la ligne d’arrivée en nous livrant un combat de boss de fin qui n’est ni fait, ni à faire. Et c’est vraiment dommage puisque j’aurais aimé vous en parler avec tout mon amour et ma passion, qui d’habitude, me permet de vous faire découvrir des pépites que tout le monde ignore (coucou Pacific Drive).
La déception est à la hauteur de l’attente démesurée que j’avais placé en son sein. Si, durant 40 très bonnes heures, The Thaumaturge aura réussi son pari sur moi, c’est avec une certaine pointe de déception que son boss de fin et son infâme pic de difficulté aura eu raison de ma patience et de mon amour pour une (petite) œuvre qui a tout les allures des plus grands noms du jeu vidéo moderne, The Witcher 3 et Cyberpunk 2077 en tête. En résulte tout de même une invitation de ma part à lui donner sa chance, peut-être que vous réussirez à franchir le boss de fin et découvrir la fin de votre propre aventure.
- Wiktor Szulski, charismatique au possible
- Les possibilités des Thaumaturge, sacré trouvaille !
- Des dialogues très souvent savoureux
- Une histoire écrite avec finesse et intelligence
- Un système au tour par tour exigeant mais d’une liberté de mouvement ébourriffant
- Un doublage anglais de très grande qualité
- L’écriture des quêtes secondaires
- La bande son
- Des ralentissements intempestifs
- Pas d’optimisation pour la PS5 Pro
- Un pic de difficulté insurmontable pour le boss de fin, même en FACILE