Développé et édité par 11 Bit Studios, The Alters se veut être une histoire de Science Fiction tout de ce qu’il y a de plus banal pour les amoureux du genre. Mais banal, pas vraiment, puisque rapidement, The Alters se charge d’envoyer son plus gros argument. A la fois scénaristique et de gameplay, The Alters prendra une direction que l’on peut qualifier de ce qu’il y a de plus « personnel ». Initialement prévu pour la fin d’année 2024, pour être repoussé une première fois au premier trimestre 2025, il s’est finalement vu attribuer la date du vendredi 13 juin 2025 et se frayer un chemin sur les planètes PS5, Xbox Series S|X et PC. Et je vous mentirai si je ne vous disais pas que The Alters était l’un des jeux que j’attendais le plus cette année. L’attente en valait-elle la chandelle? Réponse dans un test qui se démultiplie.
| Version | Numérique sur PS5, jouée sur PS5 Pro, fournie par l’éditeur |
| Temps de jeu | Environ 15 heures |
| Histoire terminée | Non |
| Complétion totale | Inconnue durant l’écriture de ce test |
| Difficulté | Unique |
| Genre(s) | TPS, Action, Science-Fiction, Survie, Gestion |
| Date de sortie | 13 juin 2025 (18 juillet en version physique) |
| Prix (maximum conseillé) | 34.99€ en version numérique, 39€99 en version physique standard |
| Plateforme(s) | Xbox Series S/X, PC, PS5 |
| Voix | Anglais |
| Textes français | Oui |
| Connexion obligatoire | Non |
Déjà auteur de l’exceptionnel The Invincible (le test se trouve là), 11 Bit Studios aime de toute évidence la Science Fiction (oui avec les majuscules, j’insiste), puisqu’il nous propose cette fois-ci The Alters. Alors, ça raconte quoi ? Pour commencer, sachez que si vous n’aimez pas la SF, passez votre chemin. Pour les autres, asseyez-vous, mettez-vous à l’aise, on va causer quelques minutes. Dans The Alters, vous incarnez Jan Dolski, simple mécano qui accompagne une mission de reconnaissance sur une planète quelconque aux confins de l’univers. Le but de la mission ? Mettre la main sur du rapidium, un minerai tellement rare mais aussi tellement précieux qu’il pourrait tout simplement non pas sauver l’Humanité mais l’emmener sur le prochain terrain de l’Evolution. Rien que ça, oui.
Sauf que tout ne se passera pas comme prévu puisqu’à l’arrivée de votre équipage, vous découvrez que tout le monde est mort… sauf vous. Dans un premier temps, vous devrez trouver refuge sur votre base afin de faire le point mais rapidement l’urgence se fera sentir. En effet, le soleil se rapproche de votre position et autant vous dire que votre crème anti UV indice 50 sera inefficace face à ce coup de soleil. Alors vous sortirez de la base pour explorer les alentours et vous mettrez la main sur du rapidium (hé oui, marquant de ce fait la fin du procédé narratif du Macguffin) qui se révélera alors déterminant dans votre survie… Pour finir sur le scénario, sachez que très vite vous comprenez que pour vous sortir de votre mauvais pas, vous aurez recours au rapidium qui aura alors des effets très… Personnels. Mais je vous en parle plus bas, dans mon paragraphe sur mon avis.
Côté scénario, nous sommes vraiment sur de la (très) grosse SF. Pointue, exigeante mais tout de même accessible, pour peu que nous soyons attentifs à ce qu’il se passe sous nos yeux. L’une de ses grosses forces, c’est de jouer sur l’urgence en nous mettant une jauge de temps sous les yeux en permanence, jouant alors sur l’urgence de notre situation mais aussi l’importance de réagir vite, très vite. On va devoir s’organiser pour réussir à faire tout ce que l’on veut tout en trouvant le moyen de fuir rapidement notre lieu actuel avant de finir ensoleillé.
Et côté gameplay alors ? The Alters se joue comme un TPS classique alternant la vue 3D (en dehors de la base) et avec un mélange de 2D et de 3D à l’intérieur de la base. Si vous connaissez un certain Fallout Shelter, alors vous aurez une bonne première impression sur The Alters. Comme je l’ai dit plus haut, nous sommes devant une œuvre qui mélange à la fois la survie et la gestion où vous devrez (vraiment et j’insiste là dessus) tout gérer en temps réel. Que ce soit votre journée et vos activités, ce qu’il se passe dans la base ainsi que les activités de vos alters, vous devrez tout faire, souvent avec des contraintes comme par exemple des accidents, des pièces de la base qui se cassent, un alters qui à mal aux cheveux, etc.
Fort heureusement pour vous, si vous prenez le temps de vraiment étudier les possibilités qu’offrent le jeu, vous devriez vous en sortir mieux que moi. Par exemple, vous pouvez faire en sorte d’automatiser certaines tâches comme celles d’exécuter la création des piles anti radiation, nécessaire à votre sécurité ou bien celle de la nourriture, qui peut s’avérer être une bonne idée afin de pouvoir gagner un peu de temps. Puisque je ne cesse de vous le dire mais le temps sera l’un de vos ennemis les plus récurrents de l’aventure. Vous n’aurez jamais assez d’heures pour faire tout ce que vous voudrez faire et pire, le fait de devoir aller dormir fera peser une vraie charge mentale sur votre gestion. Le meilleur pour la fin, en ce qui concerne vos alters, vous devrez constamment jouer les assistantes sociales de la galaxie puisqu’il ne prennent aucune décision par eux mêmes et attendent gentiment que vous les guidiez vers leur tâches, ce qui en rajoute forcément dans vos prises de décisions, surtout, encore une fois, quand vous manquerez de temps.
Un mot sur les graphismes, vous le verrez sur les captures d’écran maison, The Alters est magnifique et bourré de détails. Que ce soit les visages ou bien les détails des intérieurs de la base, le titre de 11 Bit Studios est un vrai petit bijou de ce sens. De plus, sur mes 15 heures de jeu, je n’ai eu aucun souci d’ordre technique à vous remonter, sauf une ou deux coquilles de traduction ici ou là, mais rien de bien grave. Quant au doublage original, il est de haute qualité, Jan Dolski étant doublé par Alex Jordan que l’on a pu entendre de nombreuses fois, si toutefois vous jouez en VO, comme par exemple dans Cyberpunk 2077 et son extension Phantom Liberty. Evidemment, un doublage français aurait été une riche idée, mais on se contente de ce que le jeu nous offre, surtout aux vues de cette proposition pour le moins originale qui mérite clairement qu’on s’y attarde. La bande son ne démérite pas non plus, puisque dans le ton du genre auquel on fait face ici.
On passe à mon avis, enfin ! Si à l’heure où ce test est écrit, je n’ai pas fini mon aventure, sachez que j’ai dû le recommencer une seconde fois puisque l’un de mes Alters avait eu la bonne idée de se mutiler, ce qui aura eu pour conséquence de sceller mon destin et celui des autres survivants à une mort certaine, n’ayant pas eu le temps de trouver ce qu’il fallait pour le sauver (et forcément, il s’agissait d’un alter primordial, sinon c’est pas drôle). Quant à la seconde partie, arrivé beaucoup plus loin, au moment de réussir à fuir notre emplacement (non, vraiment on était à ça de s’en sortir), quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’un de mes alters avait décidé de tuer tout le monde bougeant dans la base, scellant une seconde fois mon destin à une mort (vraiment) certaine. En effet, au delà de l’aspect gestion, The Alters est aussi (et presque même surtout) un jeu narratif à choix. Des choix qui n’auront pas forcément d’effet immédiat mais qui influeront sur la suite de votre aventure. Ainsi, il sera souvent difficile de cerner le, voire même, les choix en cause dans le dénouement de votre histoire. Si dans le concept c’est brillant, cela m’a tout de même un peu démoralisé et je vous avoue alors avoir laissé le jeu de côté, prenant alors la décision de le refaire mais avec cette fois-ci une solution à côté.
Cela étant dit, ne pensez pas que The Alters soit une mauvaise œuvre, c’est juste qu’elle exige énormément de son joueur. Pour peu que le côté gestion ne soit pas votre tasse de thé, il se pourrait que, comme moi, The Alters ne vous laisse aucun cadeau (puisque même le temps ne vous aime pas). D’ailleurs, personne ne vous aimera dans la base, pas même vos autres vous. Mais s’il y a bien une chose que ces 2 parties m’ont appris sur The Alters, c’est son incroyable réjouabilité et sa volonté de vous proposer des parties drastiquement différentes les unes des autres. The Alters est imprévisible et surprenant tant il a plus d’un tour dans son sac pour nous empêcher de quitter cette fichue planète.
J’aime profondément le peu que j’ai joué (tout de même 15h de jeu et deux parties) mais tout seul, sans aide, le jeu me résiste en l’état, bien trop difficile en ce qui me concerne (malgré les options de difficulté ajustables à volonté). C’est pourquoi, j’ai décidé que j’allais m’arrêter là où j’en suis et vous proposer tout de même ce test. Parce qu’il me faut tout de même défendre la proposition d’une oeuvre qui mérite vraiment votre attention, sachant le boulot abattu par le studio et surtout son prix de vente, qui est tout de même accessible. Maintenant, je me répète, si vous n’aimez pas la Science Fiction quand elle se veut être exigeante dans ses propos, alors passez votre chemin mais si vous cherchez quelque chose qui sort des sentiers battus, comme The Invincible en son temps, alors foncez.
Si The Alters m’a autant résisté au point de devoir abandonner, sachez que si les jeux de gestion exigeant ne vous font pas peur, ainsi que le genre de la SF, lui aussi exigeant, alors vous pouvez foncer. Vous découvrirez alors tout le savoir faire de 11 Bit Studios, un petit studio qui ne l’est plus à force d’enchaîner les chef d’oeuvres comme il le fait depuis plusieurs années. The Alters ne déroge pas à la règle mais je compte bien lui redonner une chance, avec une petite solution à côté de moi, n’étant pas un adepte des jeux de gestion en temps normal.
- Jan Dolski, totalement attachant
- L’imprévisibilité des Alters…
- La direction artistique
- La rejouabilité démentielle
- L’écriture, exigeante et respectueuse de son genre
- Tellement de possibilités dans la gestion
- Graphiquement, c’est impressionnant
- Le doublage anglais
- La gestion, beaucoup trop exigeante et beaucoup trop poussée, ce qui peut décourager les néophytes (malgré les nombreuses options d’ajustement de la difficulté)
- Le temps, votre némésis
- Beaucoup trop punitif, quand c’est fini, ça l’est vraiment
