Derrière Still Wakes The Deep, on retrouve le studio The Chinese Room, les papas d’œuvres comme Everybody Gone To The Rapture, Amnesia A Machine For Pigs, Dear Esther ou encore le prochain Vampire The Masquerade Bloodlines 2 pour ne citer que ceux là. Reconnu pour être un des studios fer de lance d’œuvres à forte composante narrative, le studio londonien, aux côtés de Sumo Digital, nous propose donc sa nouvelle itération : Still Wakes The Deep, disponible depuis le 18 juin 2024 sur PS5, Xbox Series et PC, nous propose cette fois-ci de travailler sur une plateforme pétrolière. Vous vous en doutez bien, rien ne se passera comme prévu.
Version | Physique sur PS5 achetée par mes soins |
Temps de jeu | Environ 7 heures |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 61% des trophées obtenu |
Difficulté | Unique |
Genre(s) | Survival Horror |
Date de sortie | 18 juin 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 34.99€ (en physique ou numérique) |
Plateforme(s) | PS5, Xbox Series S/X et PC |
Voix | Anglais |
Textes | Anglais, Français, Allemand, Italien, Japonais, Coréen, Portugais, Russe, Chinois traditionnel et simplifié, Espagnol |
Connexion obligatoire | Non |
Nous sommes en décembre 1975. Vous incarnez Cameron « Caz » McLeary, un électricien de Glasgow, venu travaillé sur la plateforme pétrolière Beira D, située en pleine mer du nord. Alors qu’il allait commencer sa journée de travail somme toute normale, un incident de forage fera basculer la vie des travailleurs et travailleuses de la plateforme et celle de Caz, dans l’horreur la plus totale puisque quelque chose venu des profondeurs sèmera le chaos sur la plateforme et obligera Caz à accomplir l’impossible pour survivre… Ici point de combat, vous devrez vous servir de votre tête et de votre sens de la survie pour progresser dans les décombres de la plateforme afin de trouver le moyen de vous y échapper.
C’est le scénario de ce Still Wakes The Deep sans aucun spoil que je viens de vous décrire et sans rentrer dans aucun détail que ce soit, l’écriture, la mise en scène et la narration sont de très haute volée. Du début jusqu’à la toute fin, le studio a veillé à ce que tout fasse sens et soit le plus « réaliste » possible dans les situations vécues par le personnage et par vous.
Pour un survival horror, on pourrait s’attendre à avoir peur et même si j’ai bien dû sursauter une ou deux fois dans mon périple, Still Wakes The Deep ne se la joue pas Resident Evil ou bien Alien Isolation et va surtout axé son scénario sur une horreur, là encore, réaliste, me rappelant des œuvres cinématographique comme The Thing de John Carpenter (1982), la nouvelle « La Chose » de John W. Campbell en août 1938 (dont s’est inspiré Carpenter pour son The Thing) mais également un certain Dead Space pour le fait de nous mettre dans la peau d’un personnage qui n’a aucune prédisposition particulière pour le combat contre des ennemis fantastiques ou des créatures horrifiques (pour rappel, dans Dead Space, Isaac Clarke est un ingénieur qui ne s’est jamais battu de sa vie pour la sauver avant de devoir survivre sur l’USG Ishimura). Ici, nous incarnons donc un électricien qui va devoir survivre coûte que coûte à bord d’une plateforme dont l’environnement, de base, déjà hostile à la vie humaine et qui va le devenir encore plus à cause de la présence d’une forme de vie qui va s’en prendre à quiconque se trouve à bord de la plateforme.
Côté gameplay, vous pouvez donc marcher, courir, vous accroupir, sauter, nager et prendre en main certains objets qui vous aideront à détourner l’attention pour vous faufiler ainsi que résoudre des énigmes somme toute faciles comme enclencher un générateur ou activer tel ou tel mécanismes, le tout à l’aide d’actions contextuelles. Enfin, Still Wakes The Deep est un FPS (vue à la première personne dont on voit les pieds de son personnage, détail important selon moi). Pas de combats, pas de fioritures dans le gameplay, la dernière production de The Chinese Room peut se qualifier de « walking simulator » dans lequel il faut avant tout trouver un moyen de s’échapper de la plateforme et à notre mystérieux adversaire.
Côté graphisme, Still Wakes The Deep est développé à l’aide de l’Unreal Engine 5 et pour vous la faire courte, le bébé de The Chinese Room est magnifique. Que ce soit ses effets de lumières, ses intérieurs, ses extérieurs, les effets de l’eau sur les fenêtres quand il pleut, Still Wakes The Deep m’a mit une petite claque et j’en ai pris plein les mirettes. S’en dégage une ambiance particulièrement pesante dans ce huis-clos peu conventionnel, dans lequel on se retrouve impuissant. De plus, techniquement parlant, alors en 60 FPS, je n’ai rencontré aucun problèmes que ce soit, pas de ralentissements, pas de freezes, pas de bugs, mes deux sessions se sont très bien passées (en effet, Still Wakes the Deep peut se terminer en environ 6 à 8h).
Un mot sur le doublage, intégralement en anglais (mais traduit et sous-titré français, rassurez vous), c’est de très haute volée avec des doubleurs et doubleuses originaires d’Ecosse. Mention obligatoire pour le comédien de doublage qui double le personnage principal : Alec Newman, la voix originale de Adam Smasher dans Cyberpunk 2077 et la série animée Cyberpunk Edgerunners. Du côté de la bande son, là encore c’est un sans faute puisque Jason Graves (Dead Space 1 à 3, Tomb Raider 2013, F.E.A.R. 3, la quadrilogie des Dark Pictures Anthology, Until Dawn, Murdered Soul Suspect, bref le monsieur a un très beau palmarès) nous offre une composition fantastique, en parfaite harmonie avec l’ambiance globale du jeu, entre moments de tension et instants de répit.
Maintenant que le tableau est posé, je peux enfin vous donner mon avis. Il est simple, clair et sans appel : Still Wakes The Deep m’a offert plus que je n’attendais de lui. Bien qu’il s’éloigne des survival horror que j’affectionne particulièrement (Resident Evil, The Evil Within, The Callisto Protocol pour ne citer que ceux là), c’est bien mon côté cinéphile qui a été bercé durant pas loin de 7 heures. J’ai été servi plus que je ne le voulais et j’en redemande même après l’avoir fini, signe que Still Wakes The Deep me marque et me marquera un bon bout de temps. Il m’est difficile, pour moi, de vous dire comment et pourquoi j’aime profondément la dernière œuvre en date de The Chinese Room sans vous spoiler ou rentrer dans les détails mais, si comme moi, vous aimez The Thing de Carpenter alors vous comprendrez aisément pourquoi je vous recommande chaudement ce Still Wakes The Deep.
Angoissant, poisseux, dérangeant par moments, surtout si vous n’aimez pas les espaces clos, quand bien même je ne suis pas claustrophobe, j’ai ressenti parfois un malaise palpable dans certains intérieurs. L’utilisation de l’environnement de la plateforme pétrolière comme cadre de l’action est inédite pour le coup et je salue l’audace du studio d’avoir voulu non pas renouveler le genre auquel appartient Still Wakes The Deep mais bien proposer un cadre inédit, qui est donc, pour moi, l’un des points forts du jeu. L’autre point fort du jeu, c’est son personnage principal, humain, sans défense, sans aucune préparation ce qu’il va devoir faire face, son histoire, son caractère, sa façon de voir les choses, auquel je me suis beaucoup identifié durant mon aventure dans sa peau.
Bien que le genre du survival horror soit actuellement dans une très mauvaise passe puisque seulement tenu à bout de bras par Capcom et sa série Resident Evil, Still Wakes The Deep est à la fois une œuvre qui fait du bien pour les fans les plus assidus du genre mais aussi pour les nouveaux venu(e)s qui pourraient trouver là une porte d’entrée pour le genre à la fois douce (façon de parler bien entendu) mais aussi assez relevée, d’une certaine façon, pour bien commencer.
Quelle bien belle surprise qu’est ce Still Wakes The Deep ! J’avais placé en lui de grandes attentes (tout en connaissant le travail du studio derrière) et il a tout de même réussi à les dépasser pour m’offrir une œuvre atypique et singulière, préférant mettre son scénario et sa narration beaucoup plus en avant que son gameplay, ce qui ne m’a absolument pas gêné, bien au contraire. Très bien écrit, d’une mise en scène exemplaire, un cadre inédit et une narration là encore sans fausses notes, sans oublier ses influences que j’aime particulièrement, Still Wakes The Deep se révèle être, pour moi, un immense coup de cœur dont j’en redemande encore après l’avoir fini une première fois. Bravo et merci The Chinese Room pour ce Still Wakes The Deep !
- Le cadre totalement inédit de la plateforme pétrolière
- Caz, attachant et humain
- Un scénario qui se laisse suivre avec un immense plaisir
- Les inspirations du studio, surtout quand ce sont des oeuvres que j’aime particulièrement
- Un Survival horror qui peut être une porte d’entrée pour les novices
- Une bonne durée de vie (comptez environ 6-7 heures)
- Le doublage en VO, un bonbon pour les oreilles
- La bande son, de très haute volée
- Peut se révéler être compliqué pour les personnes claustrophobes
- Si vous n’aimez pas les précédentes oeuvres du studio et/ou les walking simulator, passez votre chemin