Après Halo La Chute de Reach publié en janvier 2024, il était évident que 404 Éditions n’en aurait pas finit avec les rééditions des romans officiels de la licence créée par Bungie, puis continuée par 343 Industries. C’est ainsi que Halo Parasite, initialement nommé Les Floods (The Flood e version originale), la suite de La Chute de Reach, est paru le 16 mai dernier chez 404 Éditions. Pour ce nouveau récit, c’est William C. Dietz qui succède à Eric Nylund et raconte une histoire que l’on connait déjà tous que trop bien.
Editeur | 404 Editions |
Prix | 18€00 |
Date de sortie | 16 mai 2024 |
Nombre de pages | 416 |
Format | 140 x 225 mm |
« Si c’est artificiel, qui l’a construit… et qu’est ce que c’est ? » Cortana étudia la question pendant trois secondes entières, puis répondit finalement: « Je l’ignore, monsieur. »
La Chute de Reach – Eric Nylund
2552. Après avoir échappé de justesse à la bataille de Reach contre la terrible Alliance Covenante, l’équipage du Pillar of Autumn – dont font partie le Spartan John-117 et son IA Cortana – est contraint de disparaître dans le sous-espace. Leur voyage les conduit devant un mystère ancestral et un combat plus rude encore. Car aux confins de l’univers flotte un gigantesque et magnifique anneau-monde artificiel. Le seul espoir de survie de l’équipage est de d’y poser en catastrophe et d’affronter les forces covenantes au sol. Mais ce « Halo » abrite de lourds et sombres secrets. Bientôt, le Major découvrira que les Covenants ne sont pas la menace dont il faut le plus se méfier sur cet anneau.
En lisant ces quelques lignes, vous aurez donc compris de quoi parle Parasite. En effet, il s’agit bien de l’histoire d’Halo Combat Evolved, premier jeu de la série sorti en 2001. Ainsi, Parasite commence là où La Chute de Reach s’arrête, presque mot pour mot, transitionnant donc très fidèlement entre les 2 romans de 2 auteurs différents. Pour ce qui est de l’adaptation, ce récit, initialement paru en 2003 (2004 en France aux éditions Fleuve Noir), ne se contente pas de retranscrire le scénario mot pour mot bêtement et méchamment du jeu.
En effet, l’auteur a pris la liberté de le densifier, et massifier le lore, grâce à la multiplicité des points de vue. En effet, si le point de vue du Major et Cortana est omniprésent, Parasite suit également le périple de plusieurs autres personnages en commençant par le commandant Keyes, ou encore les équipes d’ODST menées par Antonio Silva mais explore également de nombreuses fois le point de vue des Covenants au travers d’un Elite accompagné d’un Grognard.
Ainsi de nombreux personnages sont ainsi particulièrement bien développés, de la psychologie des forces humaines, en passant par l’animosité des Covenants, tout en explorant la mythologie de son univers, mais aussi en mettant en avant ce nouvel ennemi et sa dangerosité.
Si l’histoire principale est déjà connue, son commencement mais aussi sa finalité, Parasite a su étoffer le scénario d’Halo Combat Evolved grâce à ces nombreux angles de vues. En découle aussi bien une adaptation particulièrement fidèle du premier jeu tout en l’agrémentant de la découverte de scènes totalement inédites spécialement écrites pour le roman.
« Le Major vit devant lui une lumière si éblouissante qu’elle paraissait rivaliser avec le soleil. Elle provenait d’un endroit situé entre les rochers et les arbres devant lui, sortait à flots entre les cornes d’une grande structure en forme de U et s’élevait dans les cieux, la planète Threshold servant de toile de fond pastel. »
De plus, Dietz a su capter l’ambiance que la saga de jeux dégage. D’ailleurs, pour l’anecdote, avant que l’auteur n’accepte de signer le contrat pour ce livre pour Del Rey Books, qui avait les droits de la licence pour 3 romans (dont La Chute de Reach ainsi que le troisième roman Opération First Strike), il ne connaissait absolument pas le jeu sorti 2 ans plus tôt. C’est alors qu’il a acheté une Xbox avec le jeu. Comprenant que le jeu était très apprécié et faisant un carton commercial, il a accepté le contrat. Cela étant dit, revenons en à nos covenants.
Alors qu’Eric Nylund a écrit, à l’époque, une histoire totalement inédite traitant des origines de John-117, William C. Dietz s’est quant à lui inspiré de l’histoire du premier jeu pour en proposer un roman qui ferait office d’adaptation. Et l’écriture de l’auteur fait parfaitement honneur au jeu. Son ambiance, ses scènes de combats, la psychologie du duo Spartan-117/Cortana, mais a su également donner à son livre une immersion propre au style du jeu, un FPS. On se retrouve donc à lire des lignes de texte qui relatent des combats avec des actions qui tirent sur la chance plus que sur le talent, comme si nous, joueurs, menions l’action, en improvisant. Impossible également de ne pas entendre et même voir certaines scènes, tant les dialogues et les panoramas décrit nous rappellent indéniablement ceux du jeux. La voix de David Krüger résonne dans notre tête à chaque phrase du Masterchief.
« L’imposante bête tomba à genoux, se pencha en avant et s’effondra. Effrayés par le sort de leur chef, les Grognards poussèrent des aboiements paniqués et tournèrent les talons pour détaler. »
Si cette réédition est impeccable en matière de traduction, opérée par Fabrice Joly et Laurent Laget (qui a également travaillé sur la réédition de La Chute de Reach), il n’en reste pas moins que son impression n’est pas optimale. En effet, on retrouvera à de nombreuses reprises quelques fautes ci et là. Mots manquants, mots doublés, fautes de frappe, malheureusement, cette réédition souffre de quelques erreurs de relecture.
« Le Spartan, qui venait juste de réussit à stopper le Warthog, vit que le soldat avait raison. »
Quoi qu’il en soit, Parasite se dévore aussi bien que La Chute de Reach avant lui, tant par le respect de son médium d’origine en proposant une adaptation fidèle tout en étoffant son lore et en approfondissant les nombreux personnages, devenus emblématiques, qui permettent de le rendre aussi passionnant. Si à date nous n’avons aucune information quant aux rééditions d’Opération First Strike et Les Fantômes d’Onyx (tous deux écrits par Eric Nylund), il y a fort à parier qu’elles arriveront dans les mois à venir.