Après un Sonic 3D l’année dernière, portant le nom de Sonic Frontiers, surprenant, la Sonic Team s’est attelé à nous proposer cette année un nouvel épisode 2D classique: Sonic Superstars. Dévoilé au Summer Game Fest en juin 2023, ce nouvel épisode semblait promettre un retour aux sources des premiers épisodes du hérisson bleu supersonique. Sorti depuis le 17 octobre 2023, Sonic Superstars tient-il ses promesses?
Version | Physique commerciale fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 11h |
Histoire terminée | Principale: oui, Secondaire: non |
Complétion totale | Non communiquée |
Difficulté | Unique |
Genre | Plateformes |
Date de sortie | 17 octobre 2023 |
Prix (maximum conseillé) | 59€99 |
Plateforme(s) | PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S, Nintendo Switch, PC |
Voix | / |
Textes | Japonais, Anglais, Espagnol, Français, Allemand, Italien, Portugais, Russe |
Une nouvelle aventure attend Sonic, Tails, Amy Rose et Knuckles qui doivent une nouvelle fois déjouer les plans du Dr. Robotnik, qui s’est maintenant trouvé un allié: Fang. Leur objectif: transformer tous les animaux de l’île en Badniks, et pour empêcher cela quoi que de mieux que notre équipe de choc? Une nouvelle fois, les Chaos Emeralds seront la clé du succès pour venir à bout de leurs ennemis jurés.
Dans la catégorie des Sonic dits « classiques », Sonic Superstars propose 11 mondes divisés en 2 à 3 actes (dont des niveaux spéciaux « fruités » ou dédiés à un personnage en particulier) dans lesquels il faudra donc atteindre la sortie en récoltant un maximum d’anneaux (Rings) mais aussi les 7 Chaos Emeralds, leurs pouvoirs associés, et vaincre des boss.
Pas de grosse surprise ici dans la façon de venir à bout de l’histoire du jeu dont le concept a fait toute la réputation de la mascotte de Sega depuis 1991 (mais non vous avez pas pris de coup de vieux voyons). Mais si c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, la Sonic Team n’en a pas oublié d’apporter quelques nouveautés dans le gameplay, notamment le pouvoir des 7 Chaos Emeralds: chaque émeraude renferme un pouvoir particulier qui aidera grandement notre équipe de hérissons. Il est donc possible de créer des clones, se transformer en boule de feu ou encore faire apparaitre des objets invisibles, par exemple. Il faudra bien évidemment, les trouver, et les récupérer dans des niveaux bonus dissimulés ci et là au fil de l’aventure. Si l’idée est bonne, on oubliera vite leur présence, si ce n’est contre les boss histoire de gagner quelques coups d’avance sur eux. Si ces pouvoirs se rechargent une fois par checkpoint, leur présence en devient anecdotique tant on les utilise peu souvent.
Si le concept même de ce Sonic Superstars est une valeur sûre, avec un level design particulièrement peaufiné, on lui regrette parfois d’aller à l’encontre d’un Sonic: aller vite. Si les niveaux sont relativement courts en ligne droite, ils sont souvent parsemés de bien trop d’obstacles pour coller avec l’identité et l’essence de Sonic. On se retrouve donc parfois à être ralentis dans notre course, voire même à échouer en cours de route, pouvant donc amener la complétion des niveaux en plusieurs minutes. Sans parler des boss, qui peuvent augmenter ce temps de façon exponentielle.
Si vous pensiez que Sonic Superstars serait une promenade de santé, à moins d’être un très gros joueur du hérisson bleu, vous vous trompez. De façon générale, il se révèle particulièrement exigeant, voire même parfois difficile sur la fin du jeu. Si les patterns des boss sont franchement bien pensés, la moindre erreur peut néanmoins être fatale. En ce qui me concerne, j’ai très vite arrêter de miser sur le nombre de Rings en poche en terminant un boss, je me suis surtout contentée de m’en sécuriser au moins un pour vaincre les boss. Car outre leur difficulté certaine, ce n’est pas sans parler de la longueur pour les battre et ce sans checkpoint entre leurs phases. En résulte donc vite une certaine frustration, à force de recommencer, pour les moins patients, et même pour les plus tête brûlées.
Autre particularité de ce nouveau Sonic « classique », la possibilité de jouer en coopération en local. Un mode qui peut annoncer de bons moments entre amis ou en famille mais qui visuellement peut vite dévoiler une certaine faiblesse: la lisibilité et la visibilité dans les niveaux.
En termes de contenu, Sonic Superstars propose donc l’histoire principale de nos 4 héros à poils, l’histoire d’un nouveau personnage (en terminant l’histoire principale) ainsi qu’une continuité à ces 2 « scénarios » combinés proposant ainsi de voir la vraie fin du jeu. Si le concept est intéressant et permet de grossir la durée de vie du jeu, et apporter encore plus de défis aux plus téméraires, le chemin jusqu’à ce nouvel arc peut se dévoiler répétitive, la seconde histoire n’étant finalement qu’un mode « encore ». Autant dire qu’il faut un moral d’acier pour tout recommencer à zéro. De plus, il est étoffé de l’éternel mode contre-la-montre mais aussi d’un mode combat, proposant plusieurs modes de jeu en affrontant 7 autres joueurs, et dans lequel on combat avec un robot que nous avons construit nous-mêmes grâce aux nombreuses pièces débloquées pendant le mode histoire.
Visuellement, Sonic n’a jamais été aussi beau. Le level design des niveaux est absolument fantastique tant dans sa façon de servir le gameplay du jeu que dans sa direction artistique. Proposant des lieux mythiques revisités et modernisés, Sonic Superstars sait tirer partie du meilleur de la licence tout en y ajoutant de nouvelles zones, jouant avec les éléments (l’eau, le vent), autant que sur l’horizontalité légendaire de la licence mais aussi la verticalité et la profondeur, de la 3D dans de la 2D qui permet à Sonic Superstars de promettre une expérience visuelle haute en couleurs ainsi qu’un level design franchement réussi. On lui apprécie également les nombreuses références aux anciens épisodes qui jouent évidemment sur notre nostalgie.
L’OST quant à elle, menée une nouvelle fois par Jun Senoue, se révèle de très bonne facture. Proposant de tous nouveaux morceaux rythmés, elle nous accompagne dans les bons comme dans les mauvais moments, et nous transporte de façon efficace dans notre aventure.
Si Sonic Superstars est loin d’être un mauvais Sonic, il aurait néanmoins pu être meilleur. La formule classique fonctionne encore parfaitement et cet élan de modernité lui va à ravir. Le level design qui joue sur tous les fronts, la direction artistique colorée au plus haut point, Sonic Superstars pouvait tout avoir pour être un grand. Ses quelques nouveautés comme le pouvoir des Chaos Emeralds apportent un peu de fraicheur à cette formule mais qui malheureusement se dévoile inexploitée hormis contre les boss. Malheureusement, en voulant faire du Sonic tout en tentant de lui redonner un souffle de fraicheur, la Sonic Team en a perdu l’essence de la licence: la vitesse. Les niveaux étant parsemés d’obstacles à tort et à travers, la vitesse est ici mise en retrait. Les phases de boss quant à elles, bien que leurs patterns soient plutôt réfléchis, seront souvent source de frustration, de par leur exigence certaine et leur longueur. Si on y passe de bons moments, ce Sonic Superstars n’en sera pour autant pas inoubliable.
- La formule classique, une valeur sûre
- Une direction artistique haute en couleur
- Le level design qui joue sur tous les fronts
- Le pouvoir des Chaos Emeralds, une jolie nouveauté…
- La diversité des biomes
- La possibilité de jouer d’autres personnages
- Jun Senoue toujours un maitre des OST de Sonic
- La vitesse mise en retrait
- Les combats de boss trop longs et souvent frustrants
- Le chemin vers la vraie fin répétitive
- …qu’on peut vite oublier