Sorti le 13 mars 2023 exclusivement sur PC, il n’aura fallu que quelques mois à Rough Justice 84, jeu de Gamma Minus UG édité par Daedelic Entertainment, pour débarquer sur consoles. Rough Justice 84 se place dans la catégorie des jeux de gestion, dans lequel, ici, il vous faudra gérer votre agence de détectives. Rough Justice 84 est jouable sur Nintendo Switch, la version dont je vais vous parler aujourd’hui, Playstation 4 et , Xbox One et Series depuis le 20 décembre 2023.
Version | Numérique sur Nintendo Switch fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 10h |
Histoire terminée | Non |
Complétion totale | N.C |
Difficulté | Unique |
Mode de jeu | Nomade + docké |
Genre(s) | Gestion, simulation, stratégie |
Date de sortie | 13 mars 2023 sur PC, 20 décembre 2023 sur consoles |
Prix (maximum conseillé) | 19€99 |
Plateforme(s) | Nintendo Switch, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series S/X, PC |
Voix | Anglais, Allemand |
Textes | Français, Anglais, Allemand, Japonais, Coréen, Chinois traditionnel et simplifié |
Seneca est une ville au fort taux de criminalité, où la corruption des agents de police est légion. Jim Baylor, l’un des derniers agents incorruptibles, se fait piéger et est incarcéré à tort pour des crimes qu’il n’a pas commis. Après des années passées en prison, il sort libre, prêt à se redonner une seconde chance. Nous sommes le 1er janvier 1984. Et c’est Hank, son ami et coéquipier de toujours qui va la lui donner. A la tête d’une agence privée de détectives, il demande à Jim de le rejoindre pour continuer le travail qu’ils avaient commencé jadis. C’est ainsi que commence Rough Justice 84. Avec seulement 250$ en poche, Jim va devoir mettre à flots cette nouvelle agence.
Le scénario de Rough Justice 84 n’est évidemment ici que pour donner un peu de contexte à la boucle de gameplay qui forgera l’entièreté du jeu. Car si histoire principale il y a, elle ne sera finalement qu’anecdotique pour justifier les nombreuses missions que nous sommes amenés à accomplir.
Comment se dessine le gameplay du jeu de Gamma Minus? Lâchés sur la carte de Seneca, nous devons accepter les dossiers de Hank, dans un premier temps, et recruter des agents pour les boucler. Les premières heures de Rough Justice nous demandent un certain temps d’adaptation et surtout un sacré talent pour la gestion. Avec seulement 250$ en poche, et des salaires qui crèvent le plafond, il faut avant tout se focaliser sur la gestion financière de l’agence. Une erreur, et c’est le drame. Plusieurs facteurs nous permettent de réussir les affaires à classer grâce au recrutement des meilleurs agents. Leur niveau, qu’il sera possible d’augmenter avec les points d’expériences gagnés, le niveau de leurs aptitudes (force, perception, intelligence, etc), et leurs points d’action. Ces derniers sont dépensés en fonction de la distance à parcourir sur la carte pour atteindre leur destination mais également lors de la résolution des affaires.
Basées sur le facteur chance/hasard, les affaires se déroulent comme un jeu de plateau avec pour seuls outils des dés. Pour les réussir, il faut donc sortir des 4, 5 ou 6, les chiffres inférieurs n’obtenant qu’un échec cuisant. Les points d’actions permettent d' »acheter » plus de dés et donc de nous donner plus de chance. Mais cela réduit inévitablement la présence de notre agent sur le terrain. Une fois cet aspect maitrisé, les choses sérieuses peuvent commencer. On accumule le nombre d’affaires et leur réussite, on augmente notre réputation auprès des divers chefs de mission, et on peut recruter plus d’agents en même temps.
Ainsi, Rough Justice 84 propose un panel d’activités et affaires diverses à résoudre. Des missions de sécurité de Hank, aux nombreux mini-jeux des missions 24/7 en passant par la saisie de véhicules ou l’appréhension de suspects dangereux, le contenu de Rough Justice est incommensurable. Il s’étoffe même d’une affaire à plus grande envergure, l’Opération Brute. Malheureusement, il tombe vite dans les travers de la répétitivité. Car s’il tente de jouer la diversité au travers de 3 niveaux de difficulté pour chaque activité, la gestion de notre agence finit par se dévoile redondante et peu inventive. Les missions s’accumulent et finissent toutes par se ressembler. Pour autant, on lui accorde avec plaisir un certain capital « fun » et un petit goût de « reviens-y » non négligeable.
Mais ce ne sera pas suffisant pour nous investir sur le long terme. En effet, malgré ses bonnes intentions, ses qualités indéniables se voient peu à peu occultées par ses défauts. Je l’ai déjà évoqué: sa répétitivité en premier lieu. De plus, sa difficulté se dévoile mal gérée et trop aléatoire. En effet, si de nombreuses missions ne requièrent qu’un certain talent pour avoir de la chance, d’autres demanderont de terminer des mini-jeux en un temps imparti. Un temps que l’on pourra parfois considérer comme particulièrement punitif notamment lors des séquences de code morse, par exemple.
Mais c’est également dans sa technique que Rough Justice 84 peinera à convaincre. En effet, sur Switch, on lui regrette de nombreuses chutes de framerate malgré son aspect minimaliste qui semble à première vue peu gourmand. Sans oublier les interfaces qui se chevauchent quand on appuie sur une touche qui sert à plusieurs choses en même temps.
Visuellement, Rough Justice est néanmoins réussi. Son character design qui transpire les années 80, ses couleurs néon, mais aussi ses interfaces et objets vintage sont particulièrement cohérents avec son univers. Sans oublier évidemment les nombreuses références de ces années, qu’elles soient musicales ou encore cinématographiques. Sa plus grande force est sans conteste sa bande originale. Menée avec brio par des rythmes synthwave, elle se révèle particulièrement immersive et hautement qualitative.
Dans un univers retro qui nous ramène tout droit dans les années 80, Rough Justice 84 pouvait tout avoir pour devenir un incontournable du genre cette année. Si ses nombreuses qualités sont indiscutables, il se fait vite rattraper par ses défauts. Si l’on ne peut lui retirer l’originalité de son gameplay basé sur les jeux de plateau ou encore son OST, il souffre malheureusement d’une répétitivité omniprésente et d’une difficulté trop aléatoire, trop basée sur la chance et le hasard. Malgré toutes les bonnes intentions dont il voulait faire preuve, il se voit rattrapé par une boucle de gameplay trop vite explorée. Pour autant, il possède ce petit quelque chose qui nous donne envie d’y retourner et de revenir à Seneca pour combattre la criminalité.
- La densité du contenu
- Le contexte des années 80 parfaitement exploité
- L’OST menée par la synthwave
- Le gameplay inspiré des jeux de plateau
- Un petit goût de reviens-y
- Trop vite rattrapée par la répétitivité
- Trop de chutes de framerate
- Le hasard et la chance qui régissent trop notre réussite